vendredi 6 mai 2016

MONT-DORÉ – Fractures



MONT-DORéFractures
Black Basset Records
8.5/10

Durant les deux minutes de l’introduction, Before We Go, qui ouvre le nouvel album de Mont-Doré on comprend que cet album sera spécial.

Don’t wasting your devotion libère rapidement la bête avec une énergie brute entraînée par une batterie hors norme. Le chant volontairement mis de côté avec un son loin d’être propre qui laisserait presque imaginer que sa prise a été faîte à quelques mètres du micro. J’imagine d’ailleurs bien le chanteur s’égosiller à côté du micro sur scène porté par la ferveur. Ce son spécial sur la voix et sa mise en retrait me gêne un peu sur les premiers morceaux, l’effet disparait par la suite.

Le quintet bruxellois exprime parfaitement l’ambiguïté entre fureur, rage et mélancolie. L’ensemble est souvent intense et possédé produisant une grande débauche d’énergie tout en basculant dans la mélodie (Show me where it hurts). Les titres sont longs et souvent composés comme des histoires évoluant tout le long ce qui impose de rentrer dedans, de se pencher aussi sur les lyrics à défaut de parfois être perdu et avoir du mal à comprendre la structure. Of Course You Are par exemple est un titre à tiroir qui sur 4 minutes 30 parcourt l’équivalent de 2 ou 3 chansons plus classiques. L’ambiance est lourde et pas toujours facile d’accès mais laisse présager un passage au live des plus intéressant.

Fractures est donc un album torturé, possédé qui ravira les fans de screamo intelligent. Pour le profane, passé la barrière du mur du son, de la voix en retrait, cet album se révèle plein de bonnes surprises.

Morceau préféré : Of Course You Are






LES SECONDS COUTEAUX – Laissez-moi (ep)



LES SECONDS COUTEAUX – Laissez-moi (ep)
Autoprod

Pas de remarque particulière sur le nom du groupe qui évoque une certaine modestie de la part du trio Perpignanais, mais fait partie de ces noms qui me font bien rire au même titre que les rasoirs électriques.

Les seconds couteaux jouent un punkrock rapide qui m’évoque un mélange entre les Sheriff et les Vulgaires Machins. Ça joue certes parfois vite (fier de n’avoir rien fait) mais ça peut être très pop et plus lent comme sur Laissez-moi ou Miss Lane, autre titre powerpop efficace qui est celui qui fonctionne le mieux à mon goût.

Sur ces 5 titres les Seconds Couteaux peinent à vraiment m’emballer, on sent que le groupe prend plaisir à jouer et que c’est un bon défouloir mais après sur le fond le chant pèche un peu (Le dernier combat), le tout manque d’énergie et les textes restent trop légers à mon goût pour que j’y accroche pleinement. 
L’ensemble reste une démo donc on peut aussi lui pardonner le son pas vraiment top.

mercredi 4 mai 2016

PARQUET COURTS - Human performance



PARQUET COURTS - Human performance
Rough Trade
8/10

Les années 90, apogée du rock indépendant, semblent revenir à la mode avec des groupes comme DEERHUNTER ou d'autres artistes chroniqués récemment sur ce blog comme COURTNEY BARNETT ou DIIV. Autre représentant pressé (déjà le 4ème album en autant d'années d'existence), le combo new-yorkais PARQUET COURTS qui nous livre sa dernière production avec "Human Performance".

Venu du garage et du punk rock, PARQUET COURTS faisait jusque là office d'outsider, de seconds couteaux. Mais leur musique lofi foutraque biberonnée au son du VELVET UNDERGROUND, TELEVISION ou PAVEMENT s'étoffe sur cet album mieux produit. Comme ses majestueux ainés de PAVEMENT, PARQUET COURTS enchaine les tubes bancals portés par le chant nonchalant, approximatif et charmant d'Andrew Savages. Les Américains connus pour leur rapidité d'exécution pour composer complexifient quelque peu leur musique en intégrant par exemple un orgue ou en marquant une rupture comme sur "Dust", le morceau d'ouverture au final expérimental. Les titres suivent le plus souvent un format court, soit plus académique et pop ("Human Performance), soit rageur ("Two Dead Cops", un clin d'œil au New York City Cops des Strokes ?).

PARQUET COURTS signe son album le plus abouti, en faisant évoluer par petites touches son rock déglingué, lui ouvrant peut-être un peu plus la route du succès.

Morceau préféré : Human Performance

Une chronique de Mr Caribou



dimanche 1 mai 2016

Alexis de Harm Done A T'Il Bon Goût ?

Chanteur de Harm Done, groupe de Hardcore Nantais sans concession, Alexis a aussi monté son propre label Straight and Alert Records avec lequel il s'évertue à promouvoir bon nombre de groupes français et étrangers. Un personnage incontournable qui s'est prêté au jeu du traditionnel questionnaire d'A T'il Bon goût ?


samedi 30 avril 2016

Clip - THE SHAPERS

The Shapers de Toulouse dont j'avais chroniqué le dernier EP il y a peu de temps vient de mettre en ligne un clip avec le titre Secrets.



mardi 26 avril 2016

Clip - HEADCHARGER

Ça faisait un bout de temps que je n'avais pas parlé d'Headcharger, pourtant ils étaient présents sur la troisième compile des Rêveries : catch me if you can.

Voici en tout cas leur nouveau titre Land Of Sunshine qui sera sur l'album à venir.





samedi 23 avril 2016

CHARLY FIASCO - Chroniques d'un temps détourné



CHARLY FIASCO - Chroniques d'un temps détourné
Guerilla Asso
9/10

On avait laissé les Charly il y a 5 ans avec leur album Un brin d'essence dans la déroute. Je découvrais alors les Toulousains pour les retrouver quelques temps après avec Maladroit sur un split de très bonne facture sobrement intitulé La Fête qui a d’ailleurs pourri mon salon de confettis.

Chroniques d'un temps détourné est le troisième album du groupe et il tourne en boucle depuis quinze jours dans la maison enfin nettoyée. J'ai toujours considéré le groupe comme l'un des tout meilleurs à chanter du punkrock en français, juste en dessous de Guerilla Poubelle et de Justin(e), deux groupes vraiment au top et au dessus du lot. Je pense que Charly Fiasco s'inspire des deux pour créer son truc mais les influences se ressentent encore sans que cela ne soit négatif.

J'aime bien les textes complexes tout en étant assez accessibles et extrêmement bien écrits, laissant quelques libres interprétations. La voix de Romain, qui me posait des problèmes il y a quelques années, je la trouve désormais agréable avec un grain de désinvolture et d'irrévérence sympa. Je note aussi le son vraiment très bon avec un subtil équilibre avec le chant. Le Warmaudio a encore bien bossé. Et le tout est super bien servi dans un très bel artwork sobre, une photographie en noir et blanc.

Je ne parlerai pas des douze titres en détail mais je dois avouer que certains sont vraiment excellents, cela commence par Que demande le peuple qui accroche direct comme du velcro avec son intro « sans fleurs, ni couronnes, sans tambours ni trompettes, sans pleurs, inhumons la patronne… ». J’aime aussi la diagonale du vide un titre complet dans l’esprit Guerilla Poubelle sur sa structure. L'amour du maillot, 22h22, les chiens de la classe... Et malgré les ressemblances que j'ai pu citer il n'empêche que par son rythme moins soutenu, la particularité de la voix Charly Fiasco se démarque et impose son style.

Un album de punkrock marquant de cette année 2016 pour un groupe qui fête cette année ses 11 ans. Pour les amateurs de Guerilla Poubelle, Justin(e) ou Nina'school , Chroniques d'un temps détourné sera un excellent moment pour vous.



Morceau préféré : La diagonale du vide

https://www.facebook.com/Charly-Fiasco-57544654238/