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dimanche 5 juillet 2020

COSSE - Nothing Belongs To Anything (EP)



COSSE - Nothing Belongs To Anything (EP)

A Tant Rêver du Roi / Grabuge Records

 

Nouveau venu sur la scène française, COSSE vient de sortir un EP très prometteur, distribué à la fois par A Tant Rêver du Roi et Grabuge Records, le label des fameux LYSISTRATA.

 

Les 5 titres dévoilés par le jeune quatuor impressionnent par leur maitrise et leur capacité à surprendre l'auditeur. Sur le bien nommé "Welcome Newcomers", on pense dans un premier temps que COSSE nous propose de suivre un chemin post-rock bien balisé. Mais au bout de deux minutes cette lente montée voit surgir une voix habitée, puis des ruptures subtiles et des guitares bien senties. Un peu comme LYSISTRATA justement, COSSE déjoue les codes et semble prendre un malin plaisir à brouiller les pistes. Le groupe prend le temps d'installer ses morceaux avec une grande variété de sonorités. "Pink Skin" commence délicatement porté par ce chant tendu de Nils Bo, avant que les larsens et le déluge sonore fassent leur apparition pour finir étonnamment dans la douceur avec une voix féminine, celle de la bassiste Lola Frichet. La musique de COSSE ressemble un peu à des montagnes russes. Lent et très noisy-pop "Sun, Forget Me !" prend également une tournure très mélodique à mi-parcours avec ses voix doublées et ses guitares cristallines. Par la suite, l'album retrouve une veine plus post-rock et contemplative sur l'instrumental "Seppuku" dans la pure tradition du style, entre silences et déflagrations. Le dernier titre "The Ground" adopte une structure inverse : après une entame très noise, puis une longue accalmie, le morceau termine en apothéose dans un mur de guitares bien angoissant. 

 

En parfait équilibre entre ambiance atmosphérique et tension, COSSE délivre une musique sensible et remuante. Le jeune groupe frappe un grand coup avec ce premier EP. Une musique taillée pour la scène que l'on espère voir prochainement en concert. 

Mr Caribou

 

 

Morceau préféré :                                    Pink Skin

 

https://cosseofficial.bandcamp.com/album/nothing-belongs-to-anything



lundi 13 avril 2020

The GURU GURU - Point Fingers



The GURU GURU - Point Fingers
Grabuge Records
8,5 sur 10



Après tRuckks et MOLOCH-MONOLITH, Grabuge Records, le jeune label des trois LYSISTRATA, refait parler de lui avec the GURU GURU, troisième signature venant élargir un peu plus leur catalogue. Après un premier essai en 2017, les Belges signent leur retour en convoquant de nouveau le bruit et les harmonies. Groupe caméléon, the GURU GURU distille avec "Point Fingers" une musique de plus en plus complexe et technique. L'album s'ouvre dans une ambiance industrielle avec "Mache" (une amorce coupée pour le clip officiel) avant que les guitares explosives et les refrains fédérateurs prennent le dessus dans un style évoquant un peu leurs compatriotes IT IT ANITA. Plus noisy et math-rock, "Chramer" impressionne avec sa basse ronde et ses ruptures permanentes. Une recette que l'on retrouve avec succès sur un titre comme "Skidoo" au tempo très changeant.  The GURU GURU ne se donne aucune limite et explore une flopée de styles. Le groupe se permet d'aller sur un terrain plus indie-pop sur "Know No" et même folk sur l'apaisé "And I'm Singing Aren't I", une surprenante et courte ballade particulièrement réussie. Entre la douceur et la rage, the GURU GURU ne choisit pas comme l'illustre parfaitement "Origamiwise", morceau qui débute comme une petite ritournelle vite sabotée par des déflagrations noisy et des hurlements. Sur la post-punk "Delaware" ou la tranchante "Ex Alexander, les Belges montrent leur capacité à dénicher des refrains efficaces. Porté par une basse musclée et indomptable, l'album se conclut par un étonnant "Poverbrigade" au chant moitié parlé, moitié rappé et au solo de guitare un peu cradingue.


Créatif, parfois déroutant, "Point Fingers" est l'œuvre d'un groupe qui ne semble pas calculer et s'affranchit avec malice de tous les courants.


Mr Caribou


Morceau préféré :                                    Chramer








mercredi 13 mars 2019

TRUCKKS – autophage (EP)




TRUCKKS – autophage (EP)
Grabuge Records
5/5

Voici la première sortie du label Grabuge records, un label monté par les gars de Lysistrata. Le jeune trio avait déjà impressionné son monde entre un EP et un album ébouriffants, les voilà maintenant avec une structure dont le but est de mettre en avant d’autres jeunes groupes qu’ils croisent sur la route.


Et le premier à être mis en avant est tRuckks, un groupe de Vesoul qu’il sera difficile de caler dans des cases. Théo, de Lysistrata, me disait que ce groupe leur avait mis une claque sur scène et, pour être honnête, Lystrata m’avait fait le même effet, alors autant dire que ça risque de faire des étincelles dans mes enceintes.


TRuckks dégage une puissance phénoménale, ça c’est la première chose, cela vient en partie de cette basse qui cartonne de la rythmique puissante et du chant sec comme un coup de trique. Chaine est hargneux et les phrases claquent dans les oreilles : « ma vie est une machine destinée à servir, ma vie est une machine, une petite pièce de l’usine... ». Ce chant est d’une puissance impressionnante et c’est clair que si le groupe garde la même énergie sur scène il doit être juste monstrueux. Franck, qui commence plus doucement monte en puissance et dégage un maximum d’énergie, les textes sont aussi bien mis en avant et on se laisse prendre dedans comme dans une histoire. Quelle folie dans ce chant !


Au passage il faut noter que le son est superbement fait, bravo au Black Box Studio. Avec Truckks j’ai l’impression d’entendre un mélange d’Unsane, de groupes noise avec une base punk derrière.


Matraque la mort est dans la même veine que les précédents, un déchaînement de puissance, le chant en français passe vraiment bien dessus car à la lourdeur de la musique on peut se raccrocher aux textes, c’est le cas d’autophage aussi, ce dernier laissant entrevoir, sur toute sa deuxième partie, un côté post-noise machin chose intéressant. D’ailleurs la clôture de l’album avec meurtre laisse aussi apercevoir un côté planant sur le début du morceau avant de lâcher la bête une dernière fois. C’est cette variation de calme et de fureur qui est bon, cette puissance contrôlée puis relâchée qui donne son charme au groupe.



Autophage est donc un EP qui dégage une énergie peu commune, j’adore cette puissance brute à peine contenue. TRuckks doit être juste monstrueux sur scène et cet EP de 6 titres, auxquels se rajoutent deux petits interludes, est juste une belle claque. Je vous en conseille vivement l’écoute, et même plus. Moi j’y retourne !


J. NeWSovski