dimanche 23 octobre 2022

PIT SAMPRASS – Naked

 


PIT SAMPRASS – Naked

Kicking Records

Pit Samprass, ancien et mythique chanteur des Burning Heads, a monté son studio il y a quelques années où il enregistre de nombreux groupes. Il possède aussi son studio de tatouage et joue toujours dans Monde de Merde. Par contre je crois que la pause de Brokken Roses, son autre groupe, pourrait s'être transformée en arrêt définitif, le seul et unique album ayant déjà 11 ans… mais on n'est jamais à l'abri d'une très bonne surprise dans les semaines à venir ;)

La légende veut que ce soit Guillaume des Vulgaires Machins qui ait offert une guitare folk à Pierre et je suis content qu’il se soit lancé ce défi de sortir un album solo et acoustique.

 

En accord avec le titre de l’album la couverture montre Pierre torse nu et sans tatouages comme pour annoncer que l’on aura droit à une version intime de lui-même à travers ces titres. Première chose à savoir, cet album est un album de reprises. Surprenant, et sans qu’aucun ne se soit concerté, il y a en a pléthore depuis quelques temps (Nasty Samy, Forest Pooky, Noé Talbot…)

 

Tout commence par une reprise de Bob de NoFX, à la façon Franck Turner. Alors autant le dire tout de suite celle de Franck Turner est juste magnifique et la comparaison est inévitable, celle de Pit Samprass est une bonne version, plaisante mais un ton en dessous tout de même.

Ce qui est amusant c’est que les premiers titres sont des morceaux que tous les fans des Burning ont en tête, ayant grandi avec le groupe et ses influences. Il est donc incontournable de retrouver du Clash (reprise également de Junior Murvin) avec Police & Thieves, teinté reggae, les arrangements amènent de la profondeur tandis que Pierre singe les mimiques vocales de Joe Strummer. Deux bons titres s’enchaînent ensuite Don’t want to know if you’re lonely d’Husker , très mélancolique et Save You Generation de Jawbreaker. Concernant ce dernier j’ai toujours trouvé que la voix de Pierre se rapprochait de celle de Blake Schwarzenbach surtout lorsque les Burning jouaient des mid-tempo.

Hommage aux Descendents, autre groupe mythique avec Silly Girl, puis Pit Samprass décide d’aller du côté des copains avec Snuff et le titre Not Listening issu de leur premier et excellent album. L’ajout du riff en électrique aide à caler ce titre en version solo, difficile de se séparer du rythme infernal de la batterie sur ce titre mais Pierre y parvient tout de même avec brio. Script de NRA est certainement l’un des morceaux les plus calmes de la discographie des Amstellodamois et cette reprise y amène une belle douceur.

 

Les reprises surprenantes arrivent sur la deuxième moitié avec Bad Wisdom de Suzanne Vega, même si à travers les interviews on le savait fan. Puis cette balade d’Adriano Celentano se veut, je pense, un rappel à ses origines italiennes (par son père venu d’Italie pour travailler comme maçon en France). La reprise de Tracy Chapman est aussi surprenante même si ce n’est pas ma préférée. Tout se termine avec une reprise de Gainsbourg en version anglaise : Prevert’s song. Originale et vraiment jolie, cette chanson est la très bonne surprise de cet album.

Premier album pour Pit Samprass, c’est joli, original souvent calme et c’est plutôt très positif. Le choix des reprises a dû être difficile et même si je m’attendais à du Dag Nasty, Adolescents voire même Seven Hate je trouve qu’il y a un bon éventail de ses influences.

 

J. NeWSovski

 

 

https://www.kickingrecords.com/c/Label/PIT-SAMPRASS/PIT-SAMPRASS-Naked-p445.html

mardi 18 octobre 2022

BETWEEN BODIES – Electric Sleep

 


BETWEEN BODIES – Electric Sleep

Krod Records / I corrupt records

 

Le premier EP des allemands (de Cologne et Paderborn mais aussi Toronto !) est sorti il y a tout juste 3 ans mais la période de confinement a freiné le groupe et c’est à distance qu’il a pu composer les prémices de ce premier album. Mais j’avais hâte d’entendre la suite de In The Fence, très prometteur à sa sortie.

 

Between Bodies rappelle bon nombre de groupes de la scène emo punk du début des années 2000 comme Saves The Day, Jets To Brazil et les Get Up Kids. Les amateurs du style à l’apoque, dont je fais partie, seront donc ravis. Le groupe n’est pas dénué de nombreux charmes comme le fait d’avoir plusieurs chanteurs qui amène une belle variété sur les titres.

Je trouve que le chant principal a évolué et a su absorber ses influences comme sur On the grave où l’on sent clairement une touche Flatliners, il prend les mêmes intonations que Chris Cresswell, ce côté hargneux et accrocheur si plaisant. Ce titre possède de belles mélodies et la fin est juste trop belle. Il y a aussi un peu d’influence de The Deadnotes, je trouve que, tout comme leurs compatriotes, les allemands savent alterner les phases énergiques et calmes avec brio et de façon si simple que c’en est déconcertant.

C’est cette capacité à produire de belles mélodies qui est intéressante chez eux en allant dans des lignes très douces (waking up ou crosses in the distance et son orgue) tout en exprimant une belle énergie comme sur Stronger than me et, pour le coup, cela me rappelle aussi mon groupe coup de cœur de ces dernières années à savoir Heavy Heart.

Et quand il s’agit d’aller au charbon et de montrer un peu de hargne on en prend une bonne dose avec l’intense Night Children.

J’aime bien aussi la pochette et le côté désuet et incongru de cette cabine téléphonique abandonnée sur cette plage.

 

Ce n’est pas une découverte mais plutôt une belle confirmation. Between Bodies vient de signer ici un très bel album qui marquera cette année sans aucun doute.

 

J. NeWSovski

 

https://betweenbodies.bandcamp.com/album/electric-sleep

https://www.facebook.com/betweenbodiesrock/



jeudi 13 octobre 2022

DIE ! DIE ! DIE ! - This Is Not An Island Anymore

 


DIE ! DIE ! DIE ! - This Is Not An Island Anymore

A Tant Rêver du Roi

 

Ces dernières années, plusieurs groupes bruyants venus des antipodes ont fait parler la poudre. On pense notamment à la scène australienne avec the CHATS ou CLAMM. Mais il y a environ deux décennies, les Néo-Zélandais de DIE ! DIE ! DIE ! avaient déjà défriché le terrain en proposant un punk-noise abrasif terriblement efficace. Après cinq ans sans donner signe de vie, le trio d'Auckland est de retour avec un septième album toujours aussi hargneux. Neuf titres bien produits, 25 minutes de haute intensité, "This Is Not An Island Anymore".

 

Toujours aussi agressive et électrique, la musique de DIE ! DIE ! DIE ! repose sur une basse vrombissante et rapide, une batterie infatigable et une guitare stridente. Mais ce qui fait surtout le sel du punk des Néo-Zélandais, c'est la voix haut perchée et criarde de Andrew Wilson. Le morceau éponyme qui ouvre l'album illustre parfaitement cette alchimie. Portée par une rythmique assez lente et répétitive, la guitare tranchante et les hurlements de Wilson donnent un côté très noise à cette première salve. Plus mélodieux malgré une tension persistante, "In Darren There" fait penser un peu aux Canadiens de METZ. Plus frontal et rageur "Losing Sight, Keep On Kicking" est une petite bombe noise-punk dont on ne sort pas indemne. Un titre très électrique à l'énergique débordante. Plus déstructuré mais tout aussi efficace, "8 Months in the Lighthouse" impressionne par ses ruptures et ses variations sonores : alternance de pure bruit et d'accalmies. Expéditif, "15 years" rentre dans le lard avec son riff tranchant. La voix de Wilson donne quant à elle l'impression de sortir d'un porte-voix. "Never Tire Looking At The Sun" amène DIE ! DIE ! DIE ! sur un terrain encore plus expérimental. Un étonnant mélange de larsens et de free-jazz marqué par un saxophone complètement déjanté. DIE ! DIE ! DIE ! n'offre aucun répit et l'album touche déjà à sa fin avec "IMAGINE Spending So Long Making Other Feel Like Shit", titre dévastateur qui se termine, et c'est la moindre des choses, dans un véritable déluge sonore. 



Après 20 ans d'activité, DIE DIE DIE ! reste une valeur sûre sur la scène punk-noise. Son septième album "This Is Not An Island Anymore" est une réussite truffée de pépites qu'il nous tarde d'entendre un jour sur scène. 

 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                                   Losing Sight, Keep On Kicking


https://diediedie.bandcamp.com/album/this-is-not-an-island-anymore

https://linktr.ee/diediedie



samedi 8 octobre 2022

A VULTURE WAKE – Animal (EP)

 


A VULTURE WAKE – Animal (EP)

Thousand Islands Records

 

Seulement 3 mois après leur précédent EP (Kingdom) le supergroupe enchaîne déjà avec un nouveau 5 titres. Pour les amateurs, les deux Eps sortiront regroupés sur un seul vinyle dans quelques semaines, le 11 novembre, sous le titre One Kingdom Animal.

J’aime bien ce groupe et, même si les attentes sont toujours énormes quand on a à faire à un rassemblement de personnalités majeures de la scène, leurs précédentes productions, sans être transcendantes, étaient tout de même qualitatives.

 

Formé de membres de Black Flag, All et Screeching Weasel, le groupe impose un style qui lui est assez propre.  The Fool Must Be Killed se révèle être un morceau au rythme posé qui dégage une grosse sensation de puissance retenue. L’utilisation du xylophone sur la fin est originale. Les riffs métal et les riffs de guitare sont légion sur ce titre tout comme sur Lost cause of the year rappelant parfois certaines chansons de Death By Stereo.

Sur un tempo ralenti mais toujours avec un gros son derrière, Life is snake ; mices are men se révèle un morceau qui mixe encore plein d’influences avec cette guitare très métal ce qui en fait un titre de punkrock très moderne.

Retour du xylophone sur Shadow Of A Common, qui poursuit dans l’atmosphère laissée par Life is Snake ; mices are men, toujours le tempo lent, la puissance derrière mais cette fois-ci le groupe accélère et Chad Price pousse de la voix. Le dernier morceau est au final mon préféré, We are living in a dream est peut-être celui qui est le plus mélodique, j’aime bien son refrain très saccadé.

 

Il faut noter le super travail de Mike Kennerty qui a enregistré les morceaux ainsi que le mixage de Jason Livermore au Blasting Room.

 

 

 J. NeWSovski

 

https://avulturewake.bandcamp.com/album/animal

https://www.facebook.com/avulturewake/



mercredi 5 octobre 2022

Clip - Not Scientists

Not Scientists sortira en février prochain son troisième album, voici Like Gods We Feast en vidéo, un morceau très new wave mais dans la logique de l'évolution du groupe.

mercredi 28 septembre 2022

VEUVE SCARRON – Deal with it

 


VEUVE SCARRON – Deal with it

 

Quel bel écrin ! L’artwork de Deal with it est juste superbe, une superbe œuvre graphique. Difficile cependant d’imaginer ce qui se cache derrière ce patronyme emprunté à Madame de Maintenon (gouvernante puis femme de Louis XIV). Et apprendre que Veuve Scarron est le nouveau projet de Mathieu Pelletier qui chantait auparavant dans Cathedraal, Wuizit et Madame de Montespan n’éclairera peut-être finalement pas grand monde.

Alors ne prenons en compte que ce nouveau groupe qui, je dois l’avouer, est très prometteur surtout pour un projet solo.  La musique de Mathieu alterne débauche d’énergie avec un son proche du garage punk (Natalie Wood) avec une douceur pop indé, certes calme mais torturée (Mac Saucer).

Veuve Scarron joue aussi de sa puissance sur très rock’n’roll Blues on War, qui groove ouvertement et se révèle l’un des morceaux les plus emballants de ce court album. Plus punk, Messy Nessie est aussi plus classique sur sa structure mais avec un caractère bien trempé. Il y a aussi un petit côté années 90 et notamment Therapy? sur Peace of cake et Junk Mailbox avec un son lourd et noisy.

Puis tout se termine dans une douce balade mélodique que ne renierait pas Nick Cave (So sorry).

 

Veuve Scarron est donc une belle découverte, à suivre !

 

J. NeWSovski

 

https://veuvescarron.bandcamp.com/album/deal-with-it



vendredi 23 septembre 2022

Interview : YOUNG HARTS

 


(photo par Anastasie Viala)

Après un très bon premier album sorti en 2019, Young Harts vient de récidiver avec All I Got composé de 11 superbes morceaux. C’est l’occasion pour Les Rêveries de rencontrer Bounce pour nous parler du groupe, de l’album et de Clermont.








Comment pourriez-vous présenter Young Harts à quelqu’un qui en n’aurait jamais entendu parler ?

Young Harts est un groupe basé à Clermont-Ferrand ; c’est la somme de 4 musiciens venant de milieux musicaux différents qui se sont réunis pour faire du bruit ensemble.

Le groupe est composé de Yohan à la batterie, Chris au chant, Nico à la basse et Bounce à la guitare et existe depuis fin 2016.

Nous jouons du rock teinté d’indie, de punk, de pop, dur d’y coller une étiquette.

Nous avons fait une soixante-dizaine de concerts dans l’hexagone et sorti un Ep (2017) et 2 albums (Truth Fades en 2019, All I Got en 2022).

Dans quelles conditions avez-vous enregistré All I Got ?