samedi 22 juin 2024

WATERTANK – Liminal Status

 


WATERTANK – Liminal Status

Autoproduction

 

Je me rappelle bien l’origine de Watertank, né des cendres de To Learn, mais j’ai eu du mal à suivre l’évolution et le parcours du groupe qui sont loin d’être linéaires. Je me rappelle aussi de Mush au chant lorsqu’il était encore dans ce groupe complétement fou, Hellmotel, avec Pat (Jetsex, Frustration…) Jimmy (Crossing The Rubicon, Maladroit…), avec des concerts surpuissants et sans limites. Je me rappelle aussi les avoir alors interviewés durant le tout premier Hellfest, lors d’un moment épique qui restera longtemps gravé dans ma mémoire. C’est ce jour-là d’ailleurs que Mush m’a parlé de Watertank.

 

Alors je dois avouer que the Liminal Status est le premier album de Watertank sur lequel je m’attarde réellement et grand bien m’en fasse car c’est une très bonne surprise. Le groupe a longtemps cherché un line up fixe et il s’articule autour de Thomas au chant (ex Hellmotel), Romain (ex Chaviré) à la guitare, Willy (ex Weak) à la basse et Matthieu (Moozoonsii) à la batterie.

L’introductif Sneeze Season pose les fondations de l’album avec un son lourd et un attrait plus que certain pour les mélodies, la voix de Thomas est douce. Quelque part ce morceau me rappelle Do Not Machine et son deuxième magnifique album. On navigue entre post hardcore et shoegaze. La basse se veut plus lourde et entêtante sur Cut Gum qui s’emballe et se révèle être un super morceau. The Long Face, s’applique à poser de longues mélodies qui rappellent bien évidemment le Quicksand de la reformation et par la même occasion Rival Schools.

Liminal Status et Century sonnent vraiment très 90’s avec le filtre sur la voix qui me fait penser à Page Hamilton et Helmet. J’apprécie beaucoup aussi la longue balade Solely Mine, véritable moment aérien qui monte en intensité sur sa fin pour se terminer en apothéose. Un morceau aux influences shoegaze manifestes. Dernier moment intense de l’album avec Dreams Logic, rythmé et terriblement entraînant, il propage un groove très intéressant. L’album se conclut sur Clean Shot, plus lent et aux sonorités finalement très pop sur son refrain.

Enregistré par Christophe Hogommat à qui l’on doit notamment le très bon Inner Battles de Mad Foxes, Liminal Status peut s’enorgueillir de posséder un son d’excellente facture. 

A noter aussi que j’ai pu les voir lors de la tournée avec les excellents Jack And The Bearded Fishermen avec une prestation vraiment solide.

 

Pour terminer je dirais que cet album est vraiment intéressant, qu’il mérite qu’on se penche sur lui, qu’il ne manque que peu de choses à Watertank pour exploser, peut-être un ou deux morceaux encore plus puissants. Je trouve que ce groupe est assez singulier et qu’il n’y en n’a pas vraiment d’autres très proches dans ce registre dans la scène française, et ça c’est vraiment positif.

 

J. NeWSovski

 

 

https://watertank.bandcamp.com/album/liminal-status

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mardi 18 juin 2024

Fanzine - GOOD FRIENDS #17



C’est déjà le 17ème numéro pour Good Friends le fanzine marseillais de Jean Louis Paranoïa. Il a pris du volume (le fanzine pas Jean Louis ! ) et dépasse désormais les 100 pages ce qui en fait un sacré beau bébé. On y retrouve des groupes bien connus des Rêveries :  nos régionaux Circles qui font la couverture, Turbo Panda, Do Not Machine, Hint, Péniche mais aussi Kill The Thrill, Nothing For Free, Vox Low, Lila Ehja, Droïd Fantom. Et puis il y a aussi pas mal de découvertes à faire.

On retrouve ma rubrique préférée : que sont-ils devenus avec dans ce numéro Fake Hyppi, un groupe terriblement prometteur dont j’avais suivi la trop courte carrière. On retrouve aussi une trentaine de chroniques.

Remarquable boulot compte tenu de la masse de travail que cela implique sachant qu’en plus le zine est trimestriel. Le rendu en couleur est aussi superbe.

J. NeWSovski

https://www.facebook.com/paranoiafanzine/?locale=fr_FR

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vendredi 14 juin 2024

CLINIC RODEO – Red Sky [EP]

 


CLINIC RODEO – Red Sky [EP]

Autoproduction

Le duo parisien le plus emballant de l’année dernière est déjà de retour pour un petit EP acoustique de 6 titres. L’album précédent, Les Nuits, est clairement l’un des albums de 2023 que j’ai le plus apprécié et que je continue, et continuerai, d’écouter régulièrement. Sur leurs réseaux on pouvait voir le duo jouer leurs morceaux à la maison en session acoustique, peut-être que l’idée est venue de là mais c’est une super initiative que d’avoir repris 5 morceaux dans ce style.

 

Tout commence avec mon titre préféré de Clinic Rodeo : Holy Nights. Il est joué avec une mandoloncelle, une mandoline basse. L’effet est superbe et je trouve que ce morceau prend une belle ampleur. Même effet sur Soul Of Sand, le deuxième titre qu’on avait découvert lors des sessions l’an passé, il apporte une certaine gravité et de l’intensité à cet EP.

Vulture mine se veut plus joyeux notamment en raison de sa rythmique plus chaloupée, Possession et The Card House étaient présents sur l’album Hunters sorti en 2019, deux morceaux très joliment interprétés avec la superbe voix d’Adrien. Les deux voix se marient à la perfection sur The Card House créant des harmonies magiques. Shade Of The Rocks est le seul morceau inédit et il amène avec lui douceur et mélancolie. Un morceau très poétique.

 

Un EP surprise qui arrive rapidement après un excellent album. Clinic Rodeo nous gâte et on ne va pas s’en plaindre ! Cet EP permet d’aborder différemment le groupe et d’accentuer davantage le côté folk sombre. Personnellement je suis fan !

 

J. NeWSovski

https://clinicrodeo.bandcamp.com/album/red-sky

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dimanche 9 juin 2024

HOT WATER MUSIC – Vows

 


HOT WATER MUSIC – Vows

End Hits Records / Equal Vision Records

Ce nouvel album de Hot Water Music est spécial à plus d’un titre puisqu’il célèbre les 30 années de carrière du groupe mais aussi sa 10ème réalisation long format. Et pour fêter cela le groupe a invité quelques personnalités de la scène à les rejoindre en studio.

 

Tout commence avec le superbe Menace, qui groove à souhait avec la grosse voix de Chuck Ragan, le morceau devient encore plus intéressant lorsque Chris Cresswell s’empare du micro sur le refrain. Les deux voix se marient bien et c’est d’ailleurs un peu dommage de ne pas les entendre davantage ensemble. Ragan amène beaucoup de gravité sur Searching for Light, il pousse sa voix et on ressent beaucoup d’intensité sur le refrain avec notamment avec les guitares en fond.

Le premier featuring se présente sur After The Impossible avec Dallas Green de City and Colour et auparavant dans Alexisonfire, un morceau mélodique, très aérien et très beau. Much Love voit l’arrivée de Aimee Allen de The Interrupters qui se révèle, une nouvelle fois un très joli morceau avec beaucoup d’intensité, il monte en pression tout du long. Je trouve juste que la voix de Ragan emporte tout sur son passage et qu’Aimee est un peu transparente derrière, se limitant aux harmonies, ce qui est fort dommage car son grain est vraiment superbe. Fences avec Thrice fonctionne aussi très bien mais Ragan a une nouvelle fois du mal à lâcher le micro à ses invités et il aurait été intéressant de les voir chanter autre chose que les chœurs. On retrouve Daniel Fang et Brandon Yates de Turnstile sur Remnants, on sait qu’Hot Water Music a été une influence majeure pour ce groupe puisque leur nom vient justement d’un morceau des Floridiens. Remnants est donc une chanson qui démarre de façon très groovy avec des sonorités intéressantes sur la batterie, elle devient par la suite très mélodique.

Chris Cresswell a davantage de temps d’expression que sur l’album précédent (Feel The Void), on rappelle que le chanteur/guitariste est désormais intégré à part entière dans Hot Water Music alors qu’il dépannait au préalable lors des tournées pour remplacer Chris Wollard qui ne souhaitent plus faire de concerts. Sur Burn Forever il prend donc le lead sur le chant tandis que Wollard assure avec brio le refrain, puis il enchaîne sur Side Of The Road, un morceau assez lent qui peut rappeler évidemment certains titres de The Flatliners. Puis il termine avec Touch The Sun, un titre très rapide, très punkrock, au refrain accrocheur qui arrive à nous transmettre toute l’énergie de Cresswell.

Chris Wollard assure le chant principal uniquement sur Chewing On Broken Glass avec son style particulier que j’aime beaucoup, mais c’est tout de même admirable de voir les trois chanteurs au sein de ce groupe, des voix si marquées et puissantes.

 

Si Hot Water Music ne tabasse plus comme sur ses premiers albums, il a gagné au fur et à mesure des années et des albums une certaine puissance émotionnelle offrant à ses morceaux une beauté assez rare. Vows est un très gros album des floridiens, que je place directement dans mon top 3, je peux juste émettre le petit reproche de ne pas avoir laissé assez de place aux invités.

 

J. NeWSovski

https://endhitsrecords.bandcamp.com/album/vows

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mardi 4 juin 2024

Fanzines : Joining The Circus - HuGui(gui) les bons tuyaux.

 


 

Fanzine - JOINING THE CIRCUS #1

Aussi surprenant que cela puisse paraître j’ai toujours cru qu’il y avait déjà eu plusieurs numéros de Joining The Circus à côté de l’émission de radio mais ils étaient restés à l’état projet en 2008 puis 2014.

Ce premier numéro, sorti au printemps 2024, se révèle d’une belle richesse avec un gros dossier sur Samiam (moi aussi j’adore !) : interview, discographie sélective commentée, playlist. 

Il y a aussi un reportage live report sur The Fest, le mythique festival de Gainesville en Floride, j'adore la façon dont c'est raconté, les petites anecdotes, la façon dont le festival fonctionne, le choix des groupes à aller voir...

Quelques papiers sympas dont la partie de coinche avec Agnès Jaoui, un dossier sur Weezer, un autre intitulé Punk Froid en France, une interview de l’écrivain Didier Balducci… bref des heures de lecture !! On retrouve aussi des chroniques de livres, de fanzines et d’albums.

 Pour un premier numéro c'est juste parfait !

https://www.facebook.com/JoiningTheCircus/?paipv=0&eav=AfZpT5UF-fGaCWtveouTdycen-vVE1K2Gf1q2P264PpAmSkoTwL35jOX-vw7slB188w&_rdr

 


 

HuGui (gui) les bons tuyaux - Saison 2

Je m’étais bien éclaté à lire le premier tome des conversations entre Gui de Champi et Guillaume Circus, cette saison 2 couvre les années 2022-2023 avec une floppée de tuyaux, entendre par là des groupes méconnus qui méritent une écoute attentive. HuGui (gui) se révèle être comme son prédécesseur une véritable mine d’or pleine de pépites. La lecture est toujours aussi agréable et immersive. J’attends désormais la saison 3 avec grande impatience !

 

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J. NeWSovski


vendredi 31 mai 2024

THE BRADLEY'S – Forward

 


THE BRADLEY'S – Forward

Autoproduction


Certains se rappelleront d’un groupe allemand appelé The Bradleys qui démarrait cette super compile de 1996 intitulée Who Needs America ? avec sa pochette représentant Sadam Hussein et dans laquelle on retrouvait entre autres les Burning Heads, Seven Hate, Nothing More mais aussi The Hives, Puffball ou Mr Bubble B.

Bon, et bien sachez que The Bradleys n’a strictement rien à voir avec ce groupe puisque c’est un groupe français dans lequel on retrouve Mat qui jouait un temps dans The Rebel Assholes et qui tient le Indie Ear Studio. Le groupe s’est formé en 2020 durant le confinement, comme certains confrères (Fragile notamment), une période finalement assez constructive pour la scène rock et indé française.

The Bradleys c’est avant tout un son pesant qui rappelle les années 90, sur White Pants and Red Hat on sent la volonté d’imposer une lourdeur tout en balançant un super riff sur le refrain. The line et Talk talk, eux, se veulent plus douces et mélodiques, révélant même quelques phases assez aériennes et shoegaze.

On retrouve un petit côté Nirvana sur Out Of Steel et, de façon assez générale, il y a une atmosphère grunge qui se dégage de cet album (As soon As ; Let It Grown) ou tout du moins post grunge façon Foo Fighters ou même Baby Chaos (Joy Breaker).

Mais The Bradleys sait aussi accélérer le rythme montrant ses racines punkrock (No Lead) et révélant un panel assez large de sa musique.

 

The Bradleys est donc un jeune groupe formé de musiciens chevronnés qui maîtrisent leur style. Forward est un album plein de surprises, très direct et qui regorge de qualités. A découvrir.

 

 

J. NeWSovski

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lundi 27 mai 2024

ACID GRAS – La revanche du CD 1

 


ACID GRAS – La revanche du CD 1

Slow Death

 

Certains artworks peuvent porter à confusion, celui de la revanche du CD1 d’Acid Gras par exemple que l’on peut facilement confondre avec une simple démo. C’est un parti pris, il faut adhérer ou pas, et celui-ci rappellera évidemment beaucoup de souvenirs à ceux qui ont vécu la pleine période des cd gravés débutée à la fin des années 90. Cela me laisse aussi à penser que l’artwork est très souvent un critère déterminant au choix et à l’écoute d’un album, pour ma part il est aussi souvent facile de trouver le style d’un groupe en observant sa pochette d’album, et, peu importe l’importance que l’on y prête il fait toujours parti de l’identité d’un groupe.

 

Acid Gras s’est donc fait plaisir et tient le concept visuel jusqu’au bout : artwork, livret et CD. Le groupe vient de Colombes, joue à trois (2 filles et un garçon) et amène sur ses dix titres une énergie et une désinvolture très intéressantes. J’avais déjà croisé le groupe sur la compile Sick Sad World et sa reprise arrangée de Diams : la vibe avec ma Meth (lien), un titre fun pour un groupe qui semble l'être aussi.

Le trio me rappelle la fraîcheur de Pogo Car Crash Control dans un style pourtant différent. Sans prise de tête, le groupe passe de la légèreté de space Kouign Amann, au côté absurde et provoc de Jean Castex ou les batards du Qatar. Les constructions sont simples mais j’aime leur côté abrasif comme sur Pédiluve qui fait l’effet d’une lime à bois sur les oreilles. Je ne ne peux que confirmer que l’énergie d’Acid Gras est communicante (Les rois de la route) et ces dix morceaux semblent tout droit taillés pour la scène.

Le groupe offre une version acoustique des chiens de la casse déjà présent sur CD1, la version est intéressante, un morceau lent et qui amène une certaine gravité dans un album pourtant très fun. J’aime beaucoup Mamie, pour moi le morceau le sympa de l’album, sorte de Stupeflip version punkrock et ça marche très bien. Le côté mélodique est aussi bien présent et on notera le tube Ton chien est moche qui sera repris en chœur dans tous les concerts à venir. 

 

Voici un jeune groupe prometteur qui mérite non seulement qu’on s’arrête sur son premier album mais qu’on suive avec attention ses prochaines sorties car au-delà d’un punkrock efficace la mise en avant d’un côté fun et décalé est très appréciable. Et du coup après son écoute on comprend mieux l'esprit de la pochette.

 

J. NeWSovski

 

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https://acidgras.bandcamp.com/album/la-revanche-du-cd1