Un peu de promo locale pour ce petit fest dont c'est la deuxième édition et qui mérite de perdurer.
Hier on a eu le droit à un concert complet avec Pogo Car Crash, survolté par sa jeunesse, The Decline! pour le premier concert de soutien à leur nouvel et 3ème album ainsi que les américains d'Antiflag qui ont livré une grosse prestation.
Ce soir place à Fights and Fires, Real Deal et les Chacals puis demain grosse date aussi avec Nine Eleven, Intenable, Nightwatchers, The Attendants et End It.
Samedi Mathilda et Henry Padovani qui fermeront l’événement.
Étonnant parcours que
celui de SPOON. Déjà 20 ans que les
Texans distillent avec classe leur rock rêche et déstructuré, sans rencontrer
la moindre reconnaissance dans l'hexagone. Heureusement pour eux, les trois
dernières livraisons ont sorti les Américains de l'anonymat dans leur pays. Au
fil des années, le son s'est fait plus poli, plaçant les guitares plus en
retrait. Hot Thoughts, leur
9ème sortie, confirme cette tendance et prolonge les expérimentations entrevues
lors du précédent album, They want my
soul. Les arrangements, les couches sonores, les claviers,
l'électronique prennent une place plus importante. SPOON a toujours eu horreur du surplace et de la ligne claire, ses
morceaux d'apparence conventionnelle surprennent toujours avec l'arrivée par
exemple d'un piano foutraque au milieu d'un titre.
Mais SPOON, c'est avant tout la voix nasillarde et braillarde de Brett Daniel. Et sur "HotThoughts",
le titre d'ouverture, elle fait toujours autant merveille. Ce titre à la
structure classique repose sur un riff entêtant, du SPOON pur jus. Le 2ème morceau, plus ambitieux, met avant
l'évolution du groupe. "Whisperi'lllistentohearit"..."
tout en crescendo, fourmillent de petits sons bien produits. L'album forme un
bloc homogène, difficile de sortir un titre phare même si "Can I sit next to you", "FirstCarress"
et "Shotgun" sont les plus
efficaces et accrocheurs.
Les Texans baissent
parfois de régime (voilà pourquoi HOT
THOUGHTS n'atteint pas les sommets de GA GA GA GA GA et KILL
THE MOONLIGHT) : "Pinkup", en partie instrumental, ne
décolle pas vraiment. Sur leur album le plus expérimental, SPOON termine par un
"Us" déroutant et jazzy
: cuivre et bruit de klaxons.
Les américains, trop rares
en France, prennent toujours un malin plaisir à sortir des sentiers battus pour
clôturer leurs albums.
J’adore la pochette de ce
5 titres, juste magnifique, tout comme le logo du groupe. On le sent dans une
démarche de produit de qualité et pour le côté visuel c’est réussi. Derrière ce
nom bien mystérieux se cache un groupe d’Epinal
qui joue du stoner et que l’on sent influencé par Fu Manchu et Red Fang
mais avec un soupçon de background punk indé derrière. On retrouve d’ailleurs Nico, chanteur et guitariste, qui
officiait auparavant dans The Early
Grave, un très bon groupe indie.
5 titres qui nous plongent dans une atmosphère
prenante, avec un gros son pris dans des boucles de mélodies avec des guitares
incisives. On ressent certes les influences précitées mais le groupe a assez de
personnalité pour apporter sa touche, de ce fait Cold
Steel est un joli mélange de stoner et de rock indie. J’aime la
puissance exprimée mais aussi l’immersion qui nous est offerte. Pour sûre elle
doit être d’autant plus captivante en live.
Un court mais intense Ep qui annonce l’arrivée d’un
groupe prometteur à suivre évidemment de près.
The Flatliners
est depuis quelques années, un des groupes majeurs de la scène punkrock
internationale. Les canadiens ont su évoluer tout au long de leur carrière,
délaissant les plans ska du départ pour un punkrock plus direct et addictif. Inviting Light, leur nouvel et 5ème
album se montre pourtant déroutant même s’il reste dans la logique de
l’évolution du groupe.
Ici le rythme s’est
ralenti, le groupe s’est assagi. On trouve donc beaucoup de morceaux en mid-tempo
et sans que l’ensemble soit mauvais on le ressent plutôt comme plus ouvert et
accessible.
Mammals qui ouvre l’album et définit globalement le style de
l’album, plus en retenue que les précédents, bien plus accentué sur les
mélodies, on attend le moment où ça va exploser sans que cela n’arrive. Cependant
les morceaux plaisants se succèdent, Indoors
par exemple aux riffs de guitares accrocheurs avec toujours la même folie dans
la voix de Chris Cresswell ou encore
UnconditionnalLove
avec sa montée assassine, qui reste pour moi un des grands moments de l’album
ou la magnifique ChameleonSkin. Oui il y a des très beaux titres, et
pour quelqu’un qui apprécie les morceaux lents, posés il y a moyen de se faire
plaisir.
Le problème d’Inviting Light réside plutôt
dans le fait que jamais on ne retrouve un morceau qui balance du lourd tout du
long comme sur Dead Language.
La puissance est retenue et ne se dégage que par à-coups comme sur Infinite Wisdom qui est un très bon titre,
plein de rage mais qui aurait pu vraiment pu être magnifique s’il avait lâché
les chiens sur toute sa durée.
Alors expérience unique ou
évolution du groupe ? Toujours est-il qu’Inviting Light est un très bon album si l’on accepte le fait
que le groupe ait ralenti le rythme et décidé de poser ses mélodies de façon
plus calme. Je m’attendais à un album dans la veine des précédents, et passé
les premières écoutes teintées d’une légère déception, je dois tout de même
avouer que c’est un album vers lequel je reviens avec plaisir.