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vendredi 17 mai 2024

HEADS UP – The Way of the cure

 


HEADS UP – The Way of the cure

M&O Music

 

Un souffle de fraîcheur débarque de Vendée, des Herbiers plus précisément. Fraîcheur, parce que ce type de punkrock, que l’on appelait skatecore dans la seconde moitié des années 90, n’est plus vraiment un style porteur chez les jeunes groupes. Pour écouter du nouveau son il faut souvent s’appuyer sur les tauliers du style qui sont toujours actifs décennie après décennie (Descendents, Burning Heads, Pennywise, Satanic Surfers…). Et cela fait beaucoup de bien d’entendre de nouveau groupes balancer des rythmes endiablés avec des phases mélodiques aux chœurs ultra-présents.

 

Derrière une pochette dessinée, dont on doit la paternité à Franco Blanco et El Gato, on comprend que le groupe semble jouer avec l’autodérision et le fun.

Tout commence avec une intro teintée de reggae sur laquelle on retrouve un extrait d’Albert Dupontel, puis les choses sérieuses commencent avec Let Me Go, dans la veine No Fun AT All des débuts : rapide et très mélodique avec un refrain super accrocheur.  Enchaîne ensuite Countryside très rapide façon Satanic Surfers avec une batterie déchainée qui balancent des changements de rythmes à la pelle. L’alternance du chant est plutôt bien vue aussi. Cette batterie est d’ailleurs l’un des grands atouts du groupe vendéen, il suffit d’écouter les roulements et le rythme sur Be Free pour s’en rendre vite compte.

Il faut préciser que le son de The Way Of The Cure est super bien équilibré avec une belle mise en avant des chants avec aussi une belle profondeur je trouve, il a été enregistré puis mixé au New Record Studio et masterisé par Alex de Deux doigts dans la prise.

Les chœurs sont très bien travaillés je trouve (Lost In your bullshit) et quand le rythme ralentit un peu comme sur With The Fairies, Heads Up se révèle toujours aussi intéressant, avec un chant tellement bien posé et dont la tonalité pourra rappeler Nikola Sarcevic de Millencolin. That’s spread alterne les passages mélodiques, reggae et plus durs, un peu comme pouvait le faire uncommonmenfrommars à la fin. J’aime beaucoup la rythmique sur Killing Time qui n’a rien à envier à Cigar. Petite conclusion façon No Use For A Name avec Let Things Happen, qui clôture et se permet une petite ode à la paresse pour ce morceau dont la première partie se résume au chant accompagné par la basse avant de partir sur des sonorités plus reggae.

 

Alors certes on pourra reprocher à Heads Up son manque d’originalité, bon nombre de chansons rappellent de multiples groupes mais c’est tellement bien fait et tellement percutant que on les excuse très rapidement. L’autre reproche pourrait porter sur l’accent anglais sur le chant qui n’est pas extraordinaire mais on l’oubliera aussi assez vite !

 

 

Belle découverte, Heads Up vient de sortir un premier album frais et accrocheur, énergique et prometteur. On attend la suite avec une très grande impatience !

 

J. NeWSovski

 

https://www.facebook.com/p/HEADS-UP-Punkrock-100033575539449/

 https://thewayofthecurehu.bandcamp.com/album/the-way-of-the-cure

 


dimanche 12 mai 2024

BURNING HEADS – Embers of Protest

 


BURNING HEADS – Embers of Protest

Kicking Records

 

Peu de groupes peuvent se targuer d’avoir une telle longévité sans avoir jamais opéré une quelconque pause, les Burning Heads sont actifs depuis 1987 (d’ailleurs le groupe fait sa piqure de rappel sur Keep The Fire Burning), ont désormais 15 albums au compteur, des splits avec des groupes aux univers éloignés (Near Death Experience, Alif Sound System), des groupes prestigieux (The Adolescents, Marshes) et des groupes de potes (Uncommonmenfrommars, NRA, Vulgaire Machin, Thompson Rollets). Les dernières années ont été marquées par des changements de line-up importants au chant d’abord mais aussi à la guitare. Phil, guitariste emblématique, est revenu en 2019 puis a re-quitté le groupe suite à la tournée de Torches Of Freedom, il a été remplacé par Dudu, à la base roadie du groupe mais aussi, et surtout, guitariste de Gravity Slaves et de Brokken Roses. Au final, des débuts du groupe, ne reste plus que Thomas, mais ces derniers changements ont amené avec eux un air de fraîcheur et de renouveau plutôt bienvenu.

 

Embers of Protest (Braises de la contestation en français) s’affiche dans les mêmes habits que Fear is Liar, le 3 titres, qui avait précédé Torches Of Freedom. Un artwork très joli signé Karl Beley avec une nouvelle patte artistique racée et réussie. Clairement l’une de mes pochettes préférées des Orléanais. L’album a été enregistré au Swan Sound Studio par Guillaume Doussaud et le son est vraiment très bon à mon goût.

Au bout de 37 années, les Burning Heads font toujours preuve d’une étonnante fraîcheur et démarrent très fort avec PyromaniacFra semble se délester du poids de l’héritage de Pit Samprass, et c’est une bonne chose car ce titre est une très bonne entrée en matière. Il s’est d’ailleurs davantage investi dans l’écriture des morceaux que sur l’album précédent et c’est peut-être son côté Eternal Youth mais il y a des superbes morceaux mélodiques comme Storm in my throat, l’un de moments forts de l’album, le morceau en mid-tempo est un petit bijou de mélodies avec les chœurs haut perchés de Thomas et ce riff de guitare hyper bien trouvé. J’aime aussi l’urgence qui se dégage de Too Far So Close, et puis en matière de chœurs on trouvera difficilement mieux dans le répertoire que Catch My Fall, entraînant, mélodique mais très bien rythmé.

Mais le morceau phare de cet album est Always Hate Goodbye, un morceau qui permettra de s’inscrire dans la lignée de leurs tubes comme A Whole Life, Break Me Down, Groundtown… Et ainsi d’asseoir ce line-up dans l’histoire du groupe.Le groupe a d’ailleurs eu le nez fin en le mettant en vidéo.

Les Orléanais ne délaissent néanmoins pas le côté punkrock rapide avec Red, à la rythmique soutenue qui n’aurait pas dépareillé sur Escape ou Keep The Fire Burning.

Quelques morceaux moins efficaces comme Happy New Fear, efficace mais un peu basique, Revolving Door Policy ou le traditionnel morceau reggae Dark Romance, mais j’avoue n’avoir jamais totalement apprécié ces titres.

 

Ce nouvel album amène donc avec lui une fraîcheur et un véritable renouveau. Embers Of Protest s’émancipe de son passé et propose des chansons délicieusement saupoudrées de mélodies imparables dont les Orléanais ont la recette. Cette cuvée 2024 est un excellent cru.

 

J. NeWSovski

 

 

https://burningheads.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/burningheads/

https://kickingrecords.bandcamp.com/album/embers-of-protest



mardi 7 mai 2024

JOHNNIE CARWASH - No Friends No Pain

 



JOHNNIE CARWASH - No Friends No Pain

Howlin Banana Records


Il souffle un vent de fraicheur sur la scène rock française et Johnny y est peut-être pour quelque chose. Au masculin avec les Bourguignons de JOHNNY MAFIA et leur punk-rock mélodique particulièrement addictif. Mais la version féminine proposée par JOHNNIE CARWASH est tout aussi jouissive. Le trio lyonnais emmené par Manon Tsaheli (guitare/chant) revient nous redonner le sourire avec leur deuxième album à la pochette colorée « No Friends No Pain ». Le premier album « Teenage Ends » et les EP avaient déjà posé les bases du style JOHNNIE CARWASH. Sur ce deuxième opus mieux enregistré, le power trio monte encore d’un cran. Leur mélange de punk mélodique, de garage-pop survitaminé et d’indie-rock fait des merveilles. Dès les premières notes de « Sunshine », les « ouh ouh ouh » nous rappellent à quel point JOHNNIE CARWASH dispose d’un sens de la mélodie hors pair. Un refrain accrocheur, un solo façon guitar hero, une batterie pétaradante, pas de doute, Manon Tsaheli et ses deux compères (Bastien Boudet à la basse, Maxime Frain à la batterie) sont au top de leur forme. Exécuté pied au plancher « I’m a Mess » est un tube de punk pop en puissance qui donne envie de se dégourdir les guiboles sur le dancefloor. Plus posé, « Aha (It’s OK) » nous replonge avec plaisir dans la lo-fi et les guitares cristallines de l’indie-rock des nineties. Le power trio accélère de nouveau la cadence sur « Stuck In My Head ». Un titre plus frontal et punchy qui commence par un refrain imparable à siffler sous la douche. JOHNNY CARWASH ne montre aucun signe de fatigue. « What A Life » conjugue parfaitement lui aussi mélodies catchy et énergie. La rythmique basse/batterie y fait des étincelles. « I Wanna Be In Your Band » est un autre hymne au refrain entêtant. Un savant mélange de délicatesse pop et de riff plus grungy. Plus électrique, «Waste My Time » est une nouvelle bombe punk pop de 2 minutes chrono. Un titre qui se conclut par le refrain braillé du fond de la scène par l’un des deux garçons du groupe. « Anxiety » illustre très bien les deux versants de JOHNNIE CARWASH. Le rythme mid-tempo et l’ambiance très indie-pop du début laissent place à un break musclé assez inattendu. Porté par le chant délicat de Manon et la basse sautillante Bastien, l’émouvant « Hate Myself » est une belle ballade indie-rock. Encore plus apaisé, « WALIAG » fait la part belle au chant masculin et conclut l’album en douceur.

 

Au final, JOHNNIE CARWASH passe haut la main le cap du deuxième album. Débordant de mélodies accrocheuses et d’énergie, « No Friends No Pain » est un excellent antidote à la morosité ambiante.

 

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           I’m a mess

 

https://www.facebook.com/johnniebecool/

https://johnniecarwash.bandcamp.com/album/no-friends-no-pain

https://www.instagram.com/johnniecarwash/



dimanche 14 avril 2024

LYSISTRATA – Veil



LYSISTRATA – Veil

Vicious Circle

Sans nouvelle de LYSISTRATA depuis l’épatant 2ème album « Breathe In/Out » sorti avant la pandémie, on s’interrogeait sur l’avenir du groupe de Saintes après ce début de carrière tonitruant. Bien sûr, il y eut le projet PARK en 2022 avec un autre Charentais-Maritime, François Marry de FRANCOIS AND THE ATLAS MOUTAINS. Un résultat plutôt intéressant fusionnant les influences de chacun. Mais il nous tardait de découvrir enfin la couleur musicale du 3ème album du trio. LYSISTRATA a pris son temps. Le bandcamp du groupe indique d’ailleurs que s’il est resté dans l’ombre, il n’a pas chômé pour autant. Les premières ébauches de « Veil » datent en effet du premier confinement, au printemps 2020. Ce 3ème opus étonne d’abord par son format : une grosse trentaine de minutes, des morceaux courts (un seul titre dépassant les 5 minutes). 2ème effet de surprise, LYSISTRATA a mis un peu de côté sa veine post-hardcore et élargit judicieusement son spectre musical. L’introduction acoustique « Tangles In the Leaves » en est le parfait exemple. Agrémentée d’effets sonores angoissants et d’un rythme flamenco, cette entrée en matière assez calme met en avant le chant plus affirmé de Ben Amos Cooper. LYSISTRATA rebranche le courant sur « Horns ». Malgré un début mid-tempo et assez pop, le morceau s’emballe et renoue avec le rock sous tension de LYSISTRATA. La batterie et la basse sont plus présentes sur « See Though », très efficace. Malgré quelques distorsions, les chœurs accrocheurs et le gimmick de guitare donnent une couleur musicale plus FM au morceau. Retour ensuite au calme avec le délicat et mélodique « Okay », dont la ligne de basse fait des merveilles. Un titre qui démontre une nouvelle fois que LYSISTRATA a su se réinventer en laissant notamment le chant de Ben Amos Cooper prendre de l’ampleur. LYSISTRATA un poil assagi mais toujours avide de décibels. La deuxième partie de « Rise Up » en atteste. Après un départ électro-rock plus classique, le morceau prend une tournure bruitiste et répétitive évoquant des groupes contemporains comme GILLA BAND ou PSYCHOTIC MONKS ». « Acid to Burn » retrouve une structure plus conventionnelle, en parfait équilibre entre mélodies et guitares abrasives. Un titre digne des meilleurs AT THE DRIVE-IN. L’intensité reste forte sur « Trouble Don’t Last ». Le synthé planant du début est une fausse piste. LYSISTRATA durcit vite le ton sur ce morceau porté par un riff métallique et un chant plus agressif. « Artifice » et ses 6 minutes est peut-être le titre qui ramène le plus aux expérimentations sonores du début de carrière des Saintais. Plus concis mais tout aussi noisy, « Feel The Shine » est un morceau rugueux très efficace. « Livin It Up » constitue l’ultime contrepied de ce 3ème album. Alors que le trio nous avait habitués à de longues plages tendues en guise de conclusion, « Livin It Up » est au contraire une pépite pop qui brille par sa brièveté. 

 

Parfaitement produit, « Veil » surprendra peut-être les fans de la première heure. Mais LYSISTRATA n’est pas un adepte du surplace. Tout en conservant son énergie rock du début, l’évolution vers des sons plus pop ou à l'inverse plus radicaux est une option gagnante pour LYSISTRATA.

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           Rise Up

 

 

 https://lysistrata.bandcamp.com/album/veil



mardi 9 avril 2024

LIKE WIRES – Cold Matter [EP]

 


LIKE WIRES – Cold Matter [EP]

Les disques Bleus enregistrements

On avait chroniqué le premier EP de Like Wires lors de sa sortie en 2015, un 6 titres prometteur que l’on retrouvait même en fin d’année sur le podium des meilleurs EPs. Malheureusement quelques temps après le groupe s’est arrêté, on a pu retrouver les gars dans Young Harts et Sting Collins notamment. Puis durant le confinement Bounce (guitariste) a eu l’envie de remonter le groupe, Antoine (aussi dans Brique) alors bassiste est passé au chant, Jean (Black Ink Stain) l’a remplacé et Yohan (Young Harts) est arrivé à la batterie et voici que débarque ce deuxième EP enregistré par Etienne Marchal.

 

On retrouve dans Cold Matter cette grosse sensation de puissance, et dès Dark Vines, le morceau d’ouverture, les clermontois arrivent à merveille à mixer punkrock et post-hardcore (avec pour friandise ce petit passage de lecture de poème par Charles Bukowski) rappelant par certains aspects Fragile. Cette sensation, ce rapprochement, se ressent aussi sur Olympe, avec le chant torturé qui s’éloigne du micro, un passage fort en intensité avant le retour de la puissance derrière et notamment une batterie qui claque à merveille derrière. Future Past se veut plus classique sur la forme, punk hardcore rapide et puissant tandis que Vice prend le temps de se faire désirer avec sa longue phase d’introduction et joue sur l’émotion, j’apprécie bien le chant bien gras. Le cinquième et dernier titre, Shards reste dans la continuité alternant phases énergiques et passages post hardcore plus lent. Le morceau est lourd et intense et termine cet EP de 5 titres de bien belle manière.

 

Grosse sensation que ce nouvel EP, 9 années après le premier. Like Wires a mué, sa musique a évolué tout en conservant cette qualité que l’on avait tant appréciée.

 

J. NeWSovski

 

https://likewires.bandcamp.com/album/cold-matter

https://linktr.ee/likewires



jeudi 4 avril 2024

BROKKEN ROSES – Cock Robin

 


BROKKEN ROSES – Cock Robin

Schlag Records

Qu’il fait plaisir de retrouver Brokken Roses treize années après Dick Reverse, leur premier album, sorti à l’occasion sur le label monté par les Burning Heads : Opposite Prod. Ce retour se fait lui aussi sur un nouveau label monté pour l’occasion par Pierre : Schlag Records.

Il est peut-être important de rappeler qu’à la base Brokken Roses était un projet parallèle et qu’il est composé de Pierre (ex-Burning Heads, Monde De Merde, Go Public!), Dudu (Gravity Slaves, Burning Heads, Speed Jesus, Keneda), Loïc (Brigitte Bop) et Nico (Gravity Slaves, Fuzz Theory) soit la fine fleur de la scène Orléanaise.

 

La caractéristique principale de Brokken Roses c’est que le groupe se joue des styles, navigant entre une sorte de stoner mixé à du punkrock. L’influence stoner se dégage sur Let It Go, très groovy avec un son très rond tandis que Tell Me, de par ses riffs, peut rappeler certains morceaux de Loading Data. Le gros riff d’entrée de Super Rocky pourra, quant à lui, faire penser à Clutch. Il dégage une grosse impression d’énergie et de vitesse.

Brokken Roses explore le punkrock mid-tempo sur des morceaux comme Edgy Messy au refrain accrocheur avec la voix de Pierre qui pousse et s’éraille. J’adore sa voix et, on ne va pas le cacher, il y a un côté nostalgique des Burning Heads qui revient surtout à l’écoute de morceaux comme I know a boy ou Death March, il faut dire que deux guitaristes et le chanteur composent Brokken Roses et qu’il devient logique d’y retrouver des similitudes même si définitivement Brokken est plus lourd et moins speed.

Les orléanais savent toucher la corde sensible avec de belles phases mélodiques comme sur le refrain magique de Sound of the bells ou bien emporter tout sur leur passage avec la puissance de Poor Little Thing dont les chœurs semblent s’arracher des amplis.

On notera aussi la dernière chanson au titre bien amusant : Asian Dog Foundation. Dans l’univers folk / americana mais qui prend tout son sens avec le featuring… d’un chien ! Brokken Roses manie le fun avec cet album fourre-tout !!

 

C’est donc une vraie bonne surprise que de retrouver Brokken Roses aussi longtemps après un premier album très réussi. Celui-ci s’inscrit dans la continuité mélangeant les styles avec une facilité déconcertante et révèle quelques petites pépites.

 

J. NeWSovski

 

https://www.facebook.com/brokkenroses/

https://brokkenroses2023.bandcamp.com/album/cock-robin




samedi 30 mars 2024

LA FAIBLESSE – S/t

 


LA FAIBLESSE – S/t

Nineteen Something / Guerilla Asso

 

La faiblesse s’est formé en 2020 en plein confinement et joue la parité car il est composé de deux filles et deux gars. Parité aussi sur le chant, qui est partagé entre Paul et Christelle, toujours en français mais parfois difficilement lisible. Mais La Faiblesse est surtout un groupe atypique, assez pour poser suffisamment de problèmes lorsqu’il s’agit de définir son style, le quatuor parisien se joue des codes et propose une musique aussi intéressante qu’elle est variée.

 

Tout commence dans la lourdeur avec Les chemins vers toi qui impose une atmosphère lourde et puissante que vient amplifier le chant hurlé de Paul. Le contraste apparaît dès le titre suivant, Je l’aime autant que la hais, un morceau doux, long et langoureux en plein registre post-hardcore, les harmonies des voix sont très belles et ce morceau joue beaucoup sur l’émotion. La fureur de La Faiblesse reprend ensuite le dessus avec l’énervé Rester Ensemble au chant screamo sur un rythme post-metal. Cette énergie et cette puissance se distillent avec parcimonie mais on la retrouve aussi sur Tout se perd où les deux chants d’entremêlent dans une jolie danse.

Oser, laisser le vide, s’impose comme un morceau très shoegaze que la voix de Christelle arrive à rendre léger, la fin au clavier fait preuve d’originalité. Le groupe part dans un registre plus punk sur Après la pluie qui attaquera les cordes vocales de sa chanteuse, le morceau semble calquer sa structure sur celle d’un orage : puissant et volcanique au départ pour se terminer de façon plus lumineuse. Il s’enchaîne d’ailleurs avec une interview de l’auteur Casey par Yard, qui se fond plutôt bien dans le morceau.

Mourir à Ramsgate, c’est le nom de la ville où ils ont enregistré l’album, voit le featuring d’Isaac Ashby du groupe College qui apporte une touche plus pop avec sa voix, et se révèle comme l’un des morceaux les plus intéressants. Puis tout se termine avec le 9ème morceau : Pendu mais vivant. Un peu comme son titre, il révèle une véritable tristesse dans ses notes et son univers.

 

Ce second album de la faiblesse, sans titre, se révèle une belle surprise avec la découverte d’un groupe qui maîtrise parfaitement l’alternance des séquences calmes et aériennes avec la fureur d’un post-hardcore screamo à l’énergie surprenante.

 

J. NeWSovski

https://www.facebook.com/lafaiblesseparis/

https://nineteensomething.bandcamp.com/album/la-faiblesse

 

 

lundi 25 mars 2024

CIRCLES – Still.

 


CIRCLES – Still.

Shield Recordings / Extinction Burst

Chose n’est pas coutume je vais commencer par révéler ce que l’on dit généralement en fin de chronique car ce premier album de Circles amène un vent frais, expérimentant un hardcore-punk oldschool fortement teinté de mélodies pop ce qui le rend très solaire. Et dès le visuel on se que le groupe veut dénoter, un peu à l’image de l’album de Tiny Voices, avec un artwork fleuri, peu courant dans ce style musical.

Les nantais commencent fort avec Split, un morceau sur le côté toxique de certains mecs se cachant derrière un visage rassurant. C’est un morceau rapide aux sonorités accrocheuses. Toujours plein d’énergie, Circles assène un In Bloom rapide et acéré avec un texte politique engagé. Le tempo se ralentit un peu sur Giant et met en avant le super chant de Guillaume qui est original dans notre scène actuelle, le morceau révèle un côté International Noise Conspiracy assez intéressant avec l’originalité du petit tambourin. C’est un peu la même recette sur Still qui amène un penchant pop bien épaulé par des mélodies au clavier. On sait que Guillaume est un grand fan d’Oasis et le côté britpop, en tout cas mélodique, transparait par moments comme sur waves et ses clappés.

Le groupe s’aventure vers le post hardcore sur Solaris, morceau instrumental et aérien mais terriblement attachant qui apporte quelque chose de différent, sorte de moment hors du temps. Et cela fonctionne parfaitement. Mais déjà enchaînent sunglasses et changes, des morceaux rapides très 80’s dans la veine de Minor Threat et consorts. Il y a comme un vent nantais qui rappelle Right 4 life dans Revelation et son énergie débordante et électrisante.

 

Enregistrés au studio des Moulins par Piermo Broggi, ces douze titres ont été mixés ensuite au Salad Days par Brian Mc Ternan et le son est vraiment top.

 

J. NeWSovski


https://www.facebook.com/circles44/

 

mercredi 20 mars 2024

PRINCESS THAILAND – Golden Frames

 


PRINCESS THAILAND – Golden Frames

À Tant Rêver du Roi

Sorti en fin d’année dernière, à l’heure des traditionnels bilans, le troisième album de PRINCESS THAILAND était passé en dehors de nos radars. Or, il aurait été regrettable de ne pas prêter une oreille attentive à  Golden Frames , tant ce dernier album des Toulousains regorge de pépites. PRINCESS THAILAND s’inscrit dans une veine noise-rock tout en élargissant son spectre musical à des sonorités post-punk, indie-rock, voire new-wave.

 

Les trois premiers titres forment un bloc assez homogène, une trilogie assez « rentre-dedans » et intense. « Blinded Fool » séduit d’emblée par sa puissance. Les guitares bruitistes et la batterie inventive font mouche. Dans ce grabuge, la voix percutante, un poil monocorde mais jamais agressive d’Aniela Bastide constitue le contrepoids parfait. Une voix féminine qui interpelle à l’envi son auditoire sur ce 1er titre « Are you listening ? ». La guitare stridente de « Ghost Car » forme la base du morceau, une sorte de gimmick entêtant qui appuiera sur pause le temps d’un pont 100% voix/basse/batterie.

L’introduction de « Control », portée par un synthé froid, laissait entrevoir une accalmie. C’était sans compter sur le refrain noisy terriblement efficace. Après cette entière en matière nerveuse, le 4ème titre « Hidden Places » marque une rupture. Si l’intensité est toujours bien présente, le morceau se fait moins frontal et bruyant. La rythmique plus dansante et l’intrusion d’une boucle électronique constituent une bizarrerie du plus bel effet. Plus post-punk, « Machina » voit les claviers et les guitares s’entremêler avec réussite. « The Night’s Magician » est d’abord marqué par une entame plus épurée et le chant susurré d’Aniela. Un relatif apaisement vite bousculé par un refrain plus bruitiste ou un étrange bourdonnement. Sur « Basement », PRINCESS THAILAND montre un éventail musical encore plus large en convoquant avec talent une rythmique métronomique, une guitare un peu criarde, un chant nonchalant, un piano classique et des plages de synthé. Après l’enragé et noise « The Dispute », « Endgame » se fait plus dansant avec des sonorités plus post-punk/new-wave. « Imperator » clôture l’album de façon magistrale. Très dark et expérimental, il fait la part belle aux larsens et au chant en français d’Aniela, pour la première fois sur cet album. Cet ultime titre se termine dans un déluge sonore explosif. Le genre de final que l’on aimerait découvrir en live, d’autant que la réputation scénique du quintet de Toulouse n’est plus à faire.

 

Avec « Golden Frames », PRINCESS THAILAND élève encore un peu plus son niveau de jeu et délivre un album de noise-rock/post-punk exigeant et nerveux.

 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                    Basement

 

https://princessthailand.bandcamp.com/album/golden-frames

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