LILA EHJA
– Clivota
Croux
Records / Toutdoux Records
Premier coup
de cœur en ce début d’année 2024 avec « Clivota »
l’excellent album de LILA EHJA, one-girl-band puissant venant tout
droit de la capitale. Déjà auteure d’un premier album en 2021, la parisienne
joue également de la basse dans le groupe de black métal RANCE. La coloration musicale de LILA EHJA est quelque peu différente. LILA EHJA propose un savant mélange de darkwave, post-punk,
shoegaze, indus et sonorités gothiques qui sent bon les eighties. Une musique
froide qui évoque plus le béton ou les friches industrielles que des plages
ensoleillées ou le marché de Noel.
D’emblée,
une douce mélancolie s’installe sur le bien nommé « Vague
(Intro) ». La boite à rythme, la voix
éthérée de Lila et les sons de guitares rappellent
notamment les plus belles heures de COCTEAU TWINS.
Le tempo s’accélère nettement sur le métronomique « The
Book ». Assez new wave, le chant y
est plus affirmé. Quelle fut ma surprise d’apprendre après quelques recherches
qu’il s’agissait en fait d’une reprise d’un groupe du début des années 80, NITZER EBB dont la version d’origine était plus minimaliste et
synthétique. Le titre éponyme « Clivota »
nous envoute complètement avec sa grosse basse ronflante et l’intrusion d’une
guitare plus saturée. Il fait clairement penser à JESSICA 93, et c’est un compliment. Des guitares plus noisy que
l’on retrouve avec plaisir sur « Ghost
Love » dont l’introduction évoquait
pourtant plus les synthés de PERTURBATOR ou CARPENTER BRUT. L’album se fait de plus en plus audacieux et expérimental. Les 7
minutes du sombre « Rust »
en attestent. Construit sur un rythme assez lent, le titre alterne entre chant
parfois noyé par la réverb’, guitare bruyante ou petit gimmick de synthé. La
lenteur et la noirceur sont toujours de mise sur « Trigger »
dont les sonorités à la CURE ne peuvent que nous charmer. « Worship »
marque une rupture avec ces beats percutants. Un titre qui ressemble à une
battle entre EBM
et guitares noisy. Après un « Noyades »
bien barré et répétitif sur lequel on croit entendre l’utilisation d’un
auto-tune, « Clivota » arrive bientôt à son
terme. Le dernier morceau « Oudrone »,
très ambient et 100% instrumental fait office de générique de fin. Pas celui
d’une comédie familiale mais plutôt celui d’un film flippant et horrifique.
Oscillant
entre plusieurs styles, ce deuxième album de LILA EHJA est une réussite. Il
nous tarde désormais de découvrir cette artiste touche-à-tout sur scène.
Mr Caribou
Titre préféré : RUST
https://lilaehja.bandcamp.com/album/clivota
https://www.facebook.com/lilaehjamusic/
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