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jeudi 1 février 2024

LILA EHJA – Clivota

 


LILA EHJA – Clivota 

Croux Records / Toutdoux Records

 

Premier coup de cœur en ce début d’année 2024 avec « Clivota » l’excellent album de LILA EHJA, one-girl-band puissant venant tout droit de la capitale. Déjà auteure d’un premier album en 2021, la parisienne joue également de la basse dans le groupe de black métal RANCE. La coloration musicale de LILA EHJA est quelque peu différente. LILA EHJA propose un savant mélange de darkwave, post-punk, shoegaze, indus et sonorités gothiques qui sent bon les eighties. Une musique froide qui évoque plus le béton ou les friches industrielles que des plages ensoleillées ou le marché de Noel.

 

D’emblée, une douce mélancolie s’installe sur le bien nommé « Vague (Intro) ». La boite à rythme, la voix éthérée de Lila et les sons de guitares rappellent notamment les plus belles heures de COCTEAU TWINS. Le tempo s’accélère nettement sur le métronomique « The Book ». Assez new wave, le chant y est plus affirmé. Quelle fut ma surprise d’apprendre après quelques recherches qu’il s’agissait en fait d’une reprise d’un groupe du début des années 80, NITZER EBB dont la version d’origine était plus minimaliste et synthétique. Le titre éponyme « Clivota » nous envoute complètement avec sa grosse basse ronflante et l’intrusion d’une guitare plus saturée. Il fait clairement penser à JESSICA 93, et c’est un compliment. Des guitares plus noisy que l’on retrouve avec plaisir sur « Ghost Love » dont l’introduction évoquait pourtant plus les synthés de PERTURBATOR ou CARPENTER BRUT. L’album se fait de plus en plus audacieux et expérimental. Les 7 minutes du sombre « Rust » en attestent. Construit sur un rythme assez lent, le titre alterne entre chant parfois noyé par la réverb’, guitare bruyante ou petit gimmick de synthé. La lenteur et la noirceur sont toujours de mise sur « Trigger » dont les sonorités à la CURE ne peuvent que nous charmer. « Worship » marque une rupture avec ces beats percutants. Un titre qui ressemble à une battle entre EBM et guitares noisy. Après un « Noyades » bien barré et répétitif sur lequel on croit entendre l’utilisation d’un auto-tune, « Clivota » arrive bientôt à son terme. Le dernier morceau « Oudrone », très ambient et 100% instrumental fait office de générique de fin. Pas celui d’une comédie familiale mais plutôt celui d’un film flippant et horrifique.

 

Oscillant entre plusieurs styles, ce deuxième album de LILA EHJA est une réussite. Il nous tarde désormais de découvrir cette artiste touche-à-tout sur scène.

 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                    RUST

 

https://lilaehja.bandcamp.com/album/clivota

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