jeudi 22 juin 2023

RIMEL – Transparent

 


RIMEL – Transparent

Slow Death

 

Rimel est un trio composé de deux anciens Davy Jones Locker (groupe de la fin des années 80 et début des 90) avec Thierry au chant et à la basse et David à la guitare (qui joue aussi dans Foggy Bottom) ainsi que Steph Le Steck à la batterie, le groupe est établi à Thionville en Moselle dans l’est de la France près du Luxembourg.

 

Transparent qui débute l’album et lui donne son nom amène une noise assez sombre emmené par un chant en français. Peu de paroles mais de l’efficacité. Déraillé impose un rythme plus lent, plus psyché aussi. Le groupe se veut minimaliste comme sur la valve, cela se ressent aussi par la façon de chanter de Thierry qui pose et appuie sur chaque mot ce qui en fait un morceau hypnotique taillé pour le live.  Ces mélodies associées au côté fuzz du groupe lui donne des airs de Jesus and Mary Chain comme sur l’envoutant Electrique. Je pourrai aussi rapprocher le groupe de ce que peut faire GIL sur son premier Ep ou encore les cultissimes My Bloody Valentine.

Rimel se révèle très fort sur ses mélodies et réussit à nous embarquer dans son univers avec une belle aisance comme sur le très bon Endorphines. Il faudra certes apprivoiser le chant qui peut se révéler très singulier de par sa diction saccadée et l’emploi du français mais aussi par le peu de texte.

 

On notera la pochette sobre mais quelque peu trompeuse ainsi que le très bon son que l’on doit à Jordan Kiefer du Studio JK Prod épaulé par le groupe lui-même.

 

Ce premier album de 8 titres pour 31 minutes se veut une belle découverte, Rimel impose un rock noise avec la pédale fuzz toujours enclenchée. Au-delà de l’album Rimel donne envie de se découvrir sur scène.

 

J. NeWSovski

 

 

 

https://rimel1.bandcamp.com/album/transparent

https://www.facebook.com/rimelfuzz



samedi 17 juin 2023

CLAVICULE – full of joy

 



CLAVICULE – full of joy

A tant rêver du roi / Le cèpe records

 

C’est à Rennes que se cache un des groupes les plus excitants de la scène garage française : Clavicule. Le groupe au nom original, vient de sortir son deuxième album après Garage is dead sorti en 2020 sur Beast Records.

Le groupe qui se dit influencé par The Oh Sees (et ça s’entend) commence à se faire une belle réputation de groupe scénique

Les choses sérieuses commencent avec Painkiller qui démarre rapidement après une courte introduction, rappelant l’énergie et le son de guitare de The Hives avant que des mélodies plus psyché nappent cette chanson d’une identité assez singulière. Le quatuor accélère le rythme sur I will let you down et sa rythmique très Ramones avant de repasser sur un morceau à la The Hives avec Do It, entraînant et entêtant. On sent aussi des touches plus noise encore une fois associées à des sonorités psyché qui font d’un morceau comme Wilted Flowers un joli voyage sonore sur près de 7 minutes 30 et qui permettent de se rendre compte de la grande richesse d’ouverture de Clavicule.

Curieusement je trouve qu’il se dégage aussi un côté grunge, voir mêle nirvanesque sur Rockets qui arrache tout sur son passage au point que le morceau suivant, You, est obligé de nous reposer avec des belles et douces mélodies pop. J’aime aussi beaucoup le clin d’œil à King Gizzard and the Lizard Wizard sur Queen Blizzard & The Sittar Guitar, il alterne les atmosphères avec une belle dextérité.

 

Le son de Full Of Joy se révèle très bon, très percutant, j’aime la mise en avant des basses. Il a été enregistré par Dimitri Dupire et a su séduire le label Pallois À Tant Rêver du Roi qui a le nez fin pour dénicher des groupes talentueux (Cosse, Pamplemousse, La Jungle…), pour l’occasion l’album est aussi sorti sur le cèpe records (we hate you please don’t die).

J’aimerais aussi mettre en avant la superbe pochette réalisée par Emy de Arrache toi un oeil, j’attache beaucoup d’importance à l’artwork, il est même parfois déterminant dans l’obtention d’un album. Celui-ci est particulièrement réussi avec ces fleurs qui s’échappent du corps d’une femme laissant plusieurs interprétations possibles. Elle est juste superbe et sera pour moi l’une des plus belles que j’ai pu voir.

 

Un très bel album dans tous les sens du terme qui impose encore plus le groupe sur la scène garage nationale et donne l’envie de les retrouver rapidement sur scène.

 

  

J. NeWSovski

 

 

https://clavicule.bandcamp.com/album/full-of-joy

https://www.facebook.com/Claviculeband



lundi 12 juin 2023

ABSENCE OF COLORS – Cycles (EP)

 


ABSENCE OF COLORS – Cycles (EP)

Weird Noise

 

Le post-rock est définitivement un style indémodable. Et régulièrement, de nouveaux groupes viennent se frotter avec plus ou moins de réussite à ce ce courant musical atmosphérique. Le duo de Chambéry, ABSENCE OF COLORS, fait plutôt partie des artistes qui hissent ce style vers le haut. Le premier EP des Chambériens "Cycles" en est la preuve vivante. Sur les quatre longues pièces (de 6 à 9 minutes) que contient cette première production, ABSENCE OF COLORS maitrise parfaitement les lentes montées, les alternances de passages rugueux et de moments plus apaisés. Si le groupe se dit influencé par TOOL, ISIS ou MOGWAI, la musique des deux complices évoque surtout les Ecossais. A l'écoute de Cycles, on pense également à EXPLOSIONS IN THE SKY, voire OISEAUX-TEMPETE. Le rapprochement avec ISIS peut s'entendre également car le groupe lorgne parfois du côté du post-métal mais sans le chant agressif et les riffs lourds. Car si ABSENCE OF COLORS adopte un style progressif, il prend le temps d'installer ses morceaux sans mener systématiquement à des déflagrations soniques. C'est le cas notamment du premier titre "Too Big to Fail" qui, s'il monte indéniablement en intensité au fil des minutes, reste planant et hypnotique. L'utilisation de voix enregistrées dans une veine spoken words sur la plupart des morceaux est par ailleurs intéressante. Qu'elles soient masculines ou féminines ("Dust Bowl"). Si la batterie et la guitare constituent la base de la musique d'ABSENCE OF COLORS, le duo a l'intelligence d'élargir la palette en intégrant régulièrement une basse ou plus sporadiquement, des nappes de synthé ou des boucles électroniques comme sur le titre éponyme "Cycles". "Erika" clôture l'EP en beauté. Très mélodique malgré quelques bourdonnements inquiétants, cette dernière pièce met en avant la guitare subtile et cristalline d'Oliver Valcarcel. Ce dernier morceau très cinématographique et vaguement western dans sa dernière partie s'apparente au parfait générique de fin.

 

ABSENCE OF COLORS prouve avec ce "4 titres" réussi qu'il est un groupe à suivre. Il nous tarde de découvrir en concert le duo français tant leur rock instrumental est taillé pour la scène. 

 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                    Erika

 

https://absenceofcolors.bandcamp.com/album/cycles-2

https://weird-noise.com/absence-of-colors/



mercredi 7 juin 2023

BRUTAL YOUTH – Rebuilding Year

 


BRUTAL YOUTH Rebuilding Year

Stomp records

 

J’ai découvert Brutal Youth grâce à la froideur des algorithmes et les hasards des méandres du net et c’est ce que j’appelle une belle pioche.

Le groupe est originaire de Toronto a déjà 3 albums à son actif en 10 ans et se dit influencé par SNFU et Propagandhi.

 

Brutal Youth joue donc un punkrock rapide et d’une efficacité déroutante, la basse est omniprésente (The Ides / Through the teeth) avec aussi un super jeu à la batterie. Le son est vraiment bon et se révèle très percutant.

 

Brutal Youth me fait penser à une sorte de groupe hybride entre The Explosion et Kid Dynamite capable d’envoyer des brulots ultra-rapides comme Egg Sucking Dog puis ralentir le rythme et jouer sur les mélodies (moonstones), la voix rappelle d’ailleurs beaucoup celle de Matt Hock de The Explosion. Il y a aussi un côté Good Riddance des années 90 dans la construction de certains morceaux comme sur Slices et ses cassures de rythmes ou comme sur You can call me Al (Yankovic) très mélodique.

 

Belle découverte que ce 4ème album de Brutal Youth, les canadiens nous offrent un joli condensé d’énergie et de mélodies. Cet album rappelle plein de belles choses et sans révolutionner le style il mérite tout de même une écoute attentive.

J. NeWSovski

 

 

https://brutalyouth.bandcamp.com/album/rebuilding-year

https://www.facebook.com/brutalyouth



jeudi 1 juin 2023

BERMUD – Chetter Hummin

 


BERMUDChetter Hummin

Reverse Tapes

 

Il y a un an, en pleine canicule, se déroulait un concert sympa sur les bords de la Maine à Angers : No Trigger et Tiny Voices. En première partie un jeune groupe local nommé Bermud. Alors qu’on s’attendait à une soirée punkrock à pleine balle, ce dernier démarrait les hostilités avec une très jolie pop langoureuse et aérienne. Trente minutes qui m’ont convaincu et permis de placer Bermud dans la liste des groupes à suivre de très près.

 

Voici Chetter Hummin qui arrive dans une actualité musicale angevine foisonnante. Les nombreux groupes angevins sont en effervescence et les productions s’enchaînent.

Mais pour introduire le groupe il faut présenter son guitariste et chanteur Elliot Aschar qui jouait précédemment dans Jumaï, il est accompagné par les membres de feu Wild Fox dont la renommée n’est plus à faire.

 

Tout commence avec le morceau I’ll wait for you, une très belle envolée shoegaze qui brille par la qualité de ses mélodies, le refrain est entêtant et d’une douceur sublime. Fear accélère doucement le rythme posant des vagues de guitares hypnotiques tandis que Wasted montre un côté plus rugueux du groupe flirtant aussi avec le post-rock. J’aime beaucoup Enough qui sous sa douceur lascive monte en puissance épaulé par une super rythmique, on retrouve d’ailleurs cette énergie sur Wire, un titre finalement très grunge qui n’aurait pas dépareillé dans les années 90. Puis tout se finit par le très joli et aérien Soft Dream au final d’un voyage musical d’une trentaine de minutes dans un bien bel univers.

 

 

Bermud confirme la belle impression que j’avais eu en les voyant en live, cet album, ainsi que les prochaines dates (l’ouverture du deuxième jour du Lévitation, devraient propulser le groupe dans une autre dimension. Evidemment méritée.

J. NeWSovski

 

 

 

https://reversetapes.bandcamp.com/album/chetter-hummin

https://www.facebook.com/BERMUDDD/



vendredi 26 mai 2023

LEPTIK FICUS – 5 minutes avant la fin du monde

 


LEPTIK FICUS 5 minutes avant la fin du monde

Guerilla Asso

 

Leptik Ficus est de retour cinq années après son EP « mourir dans l’anthropocène » et propose 14 nouveaux titres. Ce nouvel album ne sort pour l’instant qu’en format cassette et en numérique mais rien n’assure qu’une version vinyle et/ou cd ne sorte dans la foulée.

 

Le groupe poursuit dans son registre de punkrock mélodique qui sonne très californien dans la forme avec un chant français plutôt bien posé avec un coté éraillé à souhait qui peut rappeler Antho « Mauvaise Pioche ». Le rythme est très rapide (A la limite) voire totalement débridé sur 5 minutes avant la fin du monde. Le groupe me fait toujours penser à un mélange entre Charly Fiasco et Dirty Fonzy et fait partie de cette génération de groupes qui perdure (formé en 1997 !) et se fait toujours plaisir à jouer et sortir de nouveaux morceaux. Les montpelliérains savent aussi ralentir le rythme tout en s’appuyant sur de belles mélodies pour sortir de très jolis morceaux comme Cavalcade ou Moje Laska.

 

J’aime beaucoup On va tous se faire taper avec son texte décalé, d’ailleurs les textes sont plutôt bien écrits (les artistes sont des tocards).

 

Sans grande prétention et un peu dans l’anonymat sort ce nouvel de Leptik Ficus, leur troisième en… 25 ans. Un groupe qui joue vite et bien et fait preuve d’une grande efficacité.

 

J. NeWSovski

  

https://guerillaasso.bandcamp.com/album/5-minutes-avant-la-fin-du-monde


dimanche 21 mai 2023

TINY VOICES – Erosion

 


TINY VOICES – Erosion

Useless Pride / Gunner Records / Say 10 Records

 

Angers aura connu son lot de groupes influents parmi lesquels les incontournables Thugs, l’emblème rock de la ville. La Ruda Salska aussi aura marqué son époque mais on peut encore citer dans d’autres registres des groupes comme Hint, Zenzile et le plus contemporain Wank For Peace. Ce dernier aura marqué d’une belle empreinte sa génération à force de concerts acharnés et d’une grande générosité. Une empreinte que l’on retrouve aussi à travers leurs albums et toutes leurs productions. Un groupe influent qui aura énormément tourné (plus de 500 concerts) à travers l’Europe et les Etats-Unis. En 2016 le groupe stoppe l’aventure, il y aura bien un retour en 2019 mais l’histoire est close. Certains de ses membres sont partis dans The Nightwatchers d’autres se sont investis de façon plus conséquente dans leur asso Kitchen Talks (restauration vegan lors de concerts notamment) mais l’envie de se retrouver était trop forte.

 

Aussi en 2021 les 5 amis décident de reformer le groupe mais en changeant le nom pour repartir sur une nouvelle aventure. Cette fois-ci les Angevins, forts de leur expérience, démarrent directement avec un premier album, enregistré rapidement à L'Apiary Studio avec l’incontournable Amaury Sauvé. Et c’est avec Hopes and Downs, joli titre au passage, que commence Erosion, un morceau par lequel le groupe a déjà pris l’habitude de démarrer ses sets, l’intro est d’une grande sobriété avec juste le chant de Florent sur lequel vient se poser quelques accords de guitare ce qui donne un joli moment d’émotion avant de partir dans un orage sonore. J’aime beaucoup son chant avec sa voix éraillée qui transcris à la fois de la puissance mais aussi de la fragilité. C’est d’ailleurs peut-être la différence la plus notable avec Wank For Peace cette volonté de proposer des mélodies mais d’aller toucher davantage dans l’émotion (écoutez la fin de A Reasonnable Bully…).

 

Des morceaux comme The Treason of the couch ou The Ridge Gets Thinner proposent justement ce joli mix entre puissance et mélodies exposant même, je trouve, un parfum de gravité.

J’ai parfois l’impression d’entendre des notes qui me rappellent d’autres groupes l’intro de Fatigue (you’re the joke) me fait fortement penser à Intenable tout comme The Treason of the couch me rappelle Heavy Heart.

Le groupe semble s’être influencé de toutes ses rencontres pour faire évoluer sa musique. Autant Wank For Peace était génial dans la tendance Strike Anywhere, Kid Dynamite, Only Crime… autant Tiny Voices fait bouger les lignes pour proposer le meilleur de ce qu’il sait faire.

 

J’aime beaucoup le partage du chant sur That Couldn’t be less funny avec Julien le guitariste qui chante deux couplets et dont la voix me rappelle Heavy Heart, ça rend le morceau vraiment superbe, quelle belle maîtrise des passages calmes et déchaînés !

 

Tiny Voices n’est donc pas un groupe nouveau venu, le groupe a évolué depuis sa période Wank For Peace, gardant ses points forts (l’énergie, les chœurs fédérateurs, le goût des mélodies) tout en en amenant une expérience et une maturité intéressante qui se transcrit à travers des passages plus lents et plus dans l’émotion.

 

J. NeWSovski

 

https://www.facebook.com/tinyvoicesangers/

https://tinyvoicesangers.bandcamp.com/album/erosion