samedi 10 juillet 2021

L’EFFONDRAS – Anabasis


 


L’EFFONDRAS – Anabasis

 Medication Time Records / Araki Records / Kervivniou / 98dB

 

L’Effondras est clairement à mon goût un groupe trop méconnu ou mésestimé. Son précédent album, les Flavescences sorti en 2017, était un subtil moment de post-rock, immersif et captivant. Entre temps Raoul Vignal est venu rejoindre le groupe en remplacement du guitariste Pierre Josserand. Retardé en raison du Covid, Anabasis voit donc le jour via les labels Medication Time, Kerviniou, 98dB et Araki.

Je vous conseille aussi de lire l’interview (ici) réalisée et publiée il y a quelques jours.

 

Le trio lyonnais garde sa ligne directrice ainsi The grinding wheel ouvre l’album avec une atmosphère douce sur une rythmique très blues avec un riff de guitare très envoûtant. L’aventure se poursuit avec Ce que révèle l’éclipse, un morceau qui, sur sa première partie, se veut plus léger mais qui se révèle plus long et intense. La basse sur le deuxième tiers vient percuter et lui rajouter du peps.

Anabasis révèle un univers propre sur chacun de ses titres aussi le passage sur Aura Phase, finalement le plus court de l’album (moins de 5 minutes), se révèle à mon sens le plus lumineux avec un côté libérateur très plaisant. Anhedonia aborde un côté plus sombre, davantage angoissant sur certains passages. Mais ceci n’est qu’une perception qui m’est propre.

 

Noréa voit l’apparition du chant, léger certes mais la voix posée sur la musique de l’Effondras est une grande nouveauté laissant peut-être envisager une éventuelle poursuite sur de prochains morceaux. Toujours est-il que c’est un morceau très immersif.

 

 

 Anabasis possède ce côté hypnotique et aérien propre aux groupes post-rock et/ou instrumentaux, les amateurs du style ne pourront qu’être séduits par ce troisième de l’Effondras. Un coup de cœur pour ma part.

 

 

J. NeWSovski

 

 

https://www.leffondras.fr/

https://leffondras.bandcamp.com/

https://fr-fr.facebook.com/leffondras




jeudi 8 juillet 2021

mardi 6 juillet 2021

WE HATE YOU PLEASE DIE - Can't Wait To Be Fine


 


WE HATE YOU PLEASE DIE - Can't Wait To Be Fine

Howlin' Banana Records

 

Décidément, Rouen regorge de pépites et de groupes inspirés en cette année 2021. Après UNSCHOOLING, c'est au tour de WE HATE YOU PLEASE DIE de retenir notre attention. 


Combo respectant à la lettre la mixité (2 garçons, 2 filles), les Normands passent la vitesse supérieure avec "Can't Wait To Be Fine", leur 2ème album particulièrement créatif. Ne pas se fier à son patronyme radical, WE HATE YOU PLEASE DIE produit une musique à l'énergie communicative qui embrasse de nombreux styles : punk, power pop, garage...La liberté de ton du quatuor se traduit notamment par une palette vocale très large et des structures des morceaux parfois complexes (les cassures et les changements de direction à l'intérieur de certains morceaux sont de bonnes surprises). L'album débute sur la pointe des pieds sur "Exhausted + ADHD" avec une basse délicate et une voix susurrée. Mais WE HATE YOU PLEASE DIE aime bien brouiller les pistes et l'énergie garage-punk fait subitement son apparition. Une urgence et une rage que l'on retrouve avec plaisir sur le speed "Barney". Les voix féminines déboulent sur "Epiphany" et se marient à merveille avec le chant schizophrénique du frontman Raphael. Après le bipolaire "Vanishing Patience", l'album décolle véritablement à mi-parcours avec un enchainement de quatre titres de haute volée. Tout d'abord l'expéditif "Coca Collapse" qui impressionne par sa furie et ses incessants changements de tempo. "DSM-VI", un des sommets de l'album, met en exergue toute la folie douce du groupe. Voix post-punk à la Fabrice Gilbert de FRUSTRATION, hurlements punk, chant guttural proche du métal, choeurs féminins, long pont pop, tout y passe dans ce morceau complexe et addictif. On retrouve le même grand écart vocal sur le noisy et survitaminé "Paula". La bassiste Chloé vient ensuite poser sa voix aux accents de Debbie Harry sur "Otterlove", un titre s'inscrivant plus dans une mouvance indie-rock. WE HATE YOU PLEASE DIE retrouve sa rage et sur l'électrique "Luggage". Après une ballade délicate "Terminal" et une embardée shoegaze "Exorcice", l'album se termine en beauté avec le titre éponyme "Can't Wait To Be Fine". Si Raphael y reprend tout d'abord sa voix de crooner, ce long morceau monte progressivement en tension jusqu'au final scandé par l'ensemble du groupe "We want to be fine".

 

A la fois brutal et catchy, "Can"t Wait To Be Fine" est un album ambitieux qui positionne WE HATE YOU PLEASE DIE parmi les groupes les plus talentueux du moment. Encore une belle trouvaille du label parisien Howlin' Banana devenu une des références de la musique à guitares en France.

Mr Caribou

 

Titre préféré :                                Paula

 
https://wehateyoupleasedie.bandcamp.com/album/cant-wait-to-be-fine


jeudi 1 juillet 2021

RISE AGAINST – Nowhere Generation


 

RISE AGAINST – Nowhere Generation

Loma Vista

Rise Against est le groupe qu’on adore détester, le type même de groupe qui a grossi de façon déraisonnable sortant de notre petit univers élitiste indépendant. J’aimerais dire que c’était mieux avant, et ce serait vrai, mais force est de constater qu’en 2021, Rise Against tient encore bien la route, même si la petite Super 5 GT turbo qui flottait parfois dans les virages s’est transformée en luxueuse et solide BMW M4 blindée d’options, n’en demeure pas moins la sensation du travail bien fait.

 

Clairement Rise Against joue sur ses qualités et ses points fort, son style est clairement défini depuis Revolutions per minute et le groupe ne prend donc pas de risque avec des titres bien calibrés (sudden Urge), du tube en puissance avec des paroles à destination d’un public jeune (Nowhere generation ou Broken Dreams Inc). Le gros point fort de Rise Against c’est la voix de Tim Mcllrath toujours aussi belle et même si elle est maintenant trop mise en avant à mon goût elle n’en demeure pas moins singulière et splendide, sur un titre comme Forfeit, elle fait tout le boulot. On retiendra des titres bien efficaces à souhait : The Numbers, monarch.

Très moderne dans sa façon d’appréhender sa musique, Rise Against maîtrise très bien ses changements de rythme (Talking to ourselves) et sait jouer parfaitement sur des belles et longues mélodies (middle of a dream). Bref le groupe maîtrise son style.

 

Les vieux fans du groupe tiqueront certainement comme sur les albums précédents, depuis des années maintenant Rise Against est devenu une grosse machine bien huilée, et c’est album ne fait que le confirmer. Mais il y a vraiment de bons titres et c’est peut-être surtout une belle porte d’accès pour les plus jeunes vers une scène pas si facile d’accès.

 

J. NeWSovski

 


https://www.riseagainst.com/

https://riseagainst.bandcamp.com/album/nowhere-generation