lundi 25 mai 2020

SOOMA - It's All About to Change




SOOMA - It's All About to Change
Radicalis
8,5 sur 10

Contrairement à la voisine belge, nous savons finalement peu de choses de la scène suisse. SOOMA, originaire de Zurich, en constitue pourtant un de ses meilleurs représentants et vient de sortir son second album. Sur "It's All About to Change" on est loin de la douceur des alpages suisses verdoyants. Bien au contraire, le trio creuse un peu plus son sillon noise-rock et punk. La musique de SOOMA opte pour l'urgence et l'intensité, ce que "Alive", titre introductif, illustre à merveille : rythmique en béton, guitare tranchante et chant traité à la réverbération qui semble sortir du fond du garage, un triptyque qui rappelle le son des excellents Canadiens de METZ. SOOMA en remet une couche avec "Break It" qui brille par son riff accrocheur et un pont bien senti qui ralentit la cadence. Sur "Slow Mess", c'est la basse post-hardcore et l'infatigable batterie qui nous épatent. Sur un format court (trois minutes en moyenne), SOOMA a le chic pour emmener ses fins de morceaux sur un terrain plus expérimental. Sur "Materieles Humanos" le chant se fait plus agressif et brut sur les couplets. N'offrant aucun répit, les fougueux Suisses enchaînent les perles noise-rock comme le tendu "Hail Inhale" ou le plus chaotique "1141". SOOMA ne relâche jamais l'étreinte et ne tombe jamais dans la facilité de l'intermède sonore de remplissage ou dans la ballade acoustique. Malgré tout, le trio fait retomber un peu la pression en fin d'album. SOOMA ralentit le tempo et montre un visage plus mélodique sur le ténébreux "Recca". Plus lourd et lent, "Pingu's Nightmare" clôture l'album en instaurant un climat assez sombre.

Parfaitement exécuté, "It's All About to Change" est un album réussi débordant d'énergie et qui met en lumière la scène helvétique. 


Mr Caribou



Morceau préféré :                                    Slow Mess







dimanche 24 mai 2020

samedi 23 mai 2020

NATHAN GRAY – Working Title




NATHAN GRAY – Working Title
End Hits Records
8.5/10

Nathan Gray est le chanteur de BoySetsFire et Working Title est son second album solo. N’ayant pas écouté le premier je m’attendais à un album acoustique dans la veine de ce que fait Chuck Ragan ou encore Dave Hause. La surprise vient du fait qu’il a un vrai groupe derrière et que ça joue bien et même plus : certains morceaux sont très énergiques (In My defense).


Cet album solo permet aussi de se rappeler combien BoySetsFire était un groupe exceptionnel et la voix de Nathan n’y était pas étrangère, After The Eulogy devrait aisément trouver sa place dans mon top 10 même 20 après.


Nathan Gray sait toucher la corde sensible en jouant sur les mélodies, la mélancolie qui se dégage de certains titres est prenante comme sur Working Title avec l’immense Chuck Ragan aux chœurs. J’aurais aimé retrouver encore davantage ce dernier, la complémentarité des deux voix est excellente mais le mixage ne le rend pas vraiment.  Plus posé, Refrain est un morceau important, plein de délicatesse, bien accompagné par un violon qui met en avant la douceur du chant. Gray propose aussi des chansons entraînantes, bien écrites à l’image de The Markings, the fall ou Hold mais c’est dans l’émotion que je l’apprécie le plus et dans ce registre Mercy est superbe tout comme la magnifique Still Here. L’enchaînement what about you / Refrain / Still here est juste d’ailleurs magnifique, tirant l’album vers le haut.


Même s’il y a quelques morceaux dispensables sur cet opus, il n’en demeure pas moins un bel objet. Nathan Gray a cette voix magique qui le place dans une case particulière, il peut transmettre énormément d’émotions et sa créativité est aussi super intéressante. Un bel album.


J. NeWSovski


Morceau préféré :                                    Still Here







jeudi 21 mai 2020

Playlist de déconfinement






Après ces nombreuses semaines de confinement, voici arrivée la possibilité de sortir un peu, de retrouver du monde. Pour fêter ça voici une petite sélection de morceaux mélangeant hardcore, punkrock, noise et même hip-hop.



Les détails dans la suite.

mardi 19 mai 2020

CATHEDRALE - "Houses Are Built The Same"




CATHEDRALE - "Houses Are Built The Same"
Howlin' Banana
8 sur 10

Membre de l'écurie Howlin' Banana (BASTON, KAVIAR SPECIAL...), CATHEDRALE, jeune groupe formé en 2015, n'a pas perdu de temps et vient de sortir son troisième album "Houses Are Built The Same". Musicalement, les Toulousains s'inscrivent dans une veine post-punk, quelque part entre le punk sous influence anglaise (la voix très british du chanteur Julien Maison), le garage et la pop, tant les mélodies inondent cet album. Sur la scène française, le quatuor se rapprocherait par exemple des Parisiens de RENDEZ-VOUS. Passée la curieuse introduction spoken words, l'album débute avec le nerveux et efficace "The Bet", titre qui met notamment en avant une ligne de basse métronomique et des guitares très inspirées. Sautillant et porté par un gimmick de guitare entêtant, "Aquiel" contient un pont aux sonorités plus garage et psychédélique. Le quator fait ensuite une incursion plus pop avec "Right Time", son morceau le plus doux et mélodique. "Institutions" renoue avec le post-punk et l'énergie. Sur les 5 minutes d"Open Your Eyes", CATHEDRALE semble quitter momentanément l'Angleterre pour les Etats-Unis avec un son plus lo-fi et des choeurs à la PARQUET COURTS. "Interlude" fait office de pause avant d'attaquer pied au plancher la seconde partie de l'album avec le tranchant "Hidden Museum". Toujours emmené par ce chant un poil braillard et les riffs de guitares bien sentis, "House Are Built The Same" enchaine les titres accrocheurs comme "Gold Rush" ou "Is Your Man A Reptile". On pourrait peut-être reprocher un tempo un tantinet répétitif dans la musique des Toulousains, mais l'énergie et les inspirations mélodiques parviennent totalement à nous charmer. CATHEDRALE se fait parfois plus punk et donne l'impression de vouloir en découdre sur les fiévreux "Reverence" et Taste Good".

Parfaitement produit, fourmillant de compositions solides, "House Are Built The Same" montre tout le savoir-faire de CATHEDRALE, en parfait équilibre entre dynamique punk et mélodies flamboyantes. 


Mr Caribou

Morceau préféré :                                    Aquiel





lundi 18 mai 2020