Coilguns qui a, selon moi, sorti le meilleur album de 2024 est en tournée européenne avec pas moins de 13 dates en France.
jeudi 13 février 2025
mardi 11 février 2025
BERMUD – Oceans on the moon
BERMUD –
Oceans on the moon
We’re not
alone music
J’ai
découvert Bermud sur scène, il y a 3 ans au Héron
Carré à Angers, le groupe faisait la première partie de Tiny Voices et No
Trigger. Et dans l’explosion d’énergie et de saturations punk de la soirée
la jeune formation est venue amener une fraîcheur estivale très poétique.
Quelques mois après sortait son premier album/EP, Chetter Humin
et j’ai vraiment été sensible et réceptif à son grunge shoegaze très planant. BERMUD c’est le projet d’Elliot, jadis dans Jumaï, bien connu
sur Angers, qui écrit et compose tout et pour ce projet il s’est bien entouré
avec d’anciens Wild Fox.
L’année
dernière, on avait eu le droit à un léger aperçu des nouveaux titres lors de la
session unplugged du groupe, un exercice compliqué mais totalement réussi.
J’espère d’ailleurs que cet enregistrement live sortira un jour.
Oceans
on the moon
annonce une série de virages. Tout d’abord Elliot a créé son propre
label We’re not alone music pour pouvoir diffuser sa musique et ça,
c’est un sacré pas en avant (Chetter Hummin était sorti sur le
label tourangeau Reverse Tape). Ensuite, le second est que le son de Bermud a évolué vers quelque chose de plus
complexe et brut malgré le fait que certains morceaux étaient déjà écrits à
l’époque de Chetter Humin.
La douceur introductive de Lullaby
semble d’ailleurs un lien entre les deux productions, puis la chanson monte en
puissance avec de gros riffs de guitares et c’est quelque chose d’assez nouveau
je trouve chez le groupe angevin. 6 Miles
rappelle cette délicatesse déjà présente aussi sur le premier opus, le morceau
étire ses mélodies aériennes bien aidé par la très jolie voix d’Elliot.
Et dans le registre des très beaux morceaux Fallen
Moon est certainement le tube de cet album. D’abord par sa rythmique,
puis ses mélodies et ensuite l’appui des chœurs d’Océane qui forment une
belle harmonie. Le refrain est superbe et plein de sensibilité. Les sonorités
et effets amènent une belle atmosphère. J’aime aussi beaucoup Call Out, envoutante et pleine de
vibrations intéressantes. On ne peut qu’être pris aussi dans le tourbillon de Ghost Cry, plus nerveux avec une basse qui
dirige le morceau, des guitares très aériennes et à nouveau ce rapport à la
lune (Stuck in the
darkness of a bad dream like oceans on the moon) après Fallen Moon. Wherever
it’s brightest est à nouveau un morceau très mélodique dont les chœurs
viennent apporter une belle sensibilité.
Striken se révèle le titre le plus énervé, bien plus grunge dans son traitement
avec un défouloir noise sur sa fin rappelant Dinosaur Jr. Il marque
aussi la différence avec le premier opus. Ignorance
mélange encore douceur pop, passages aériens et saturations de guitares, je
suis moins fan de ce morceau ainsi que de Anyway
qui enchaîne, peut-être parce que la recette est très proche mais il pose tout
de même un refrain bien accrocheur.
BERMUD
évolue donc apportant davantage de saturation et d’énergie dans ses nouveaux
morceaux. Mais le côté mélodique, mélancolique même, est toujours très présent
avec un chant d’une belle douceur et d’une belle sensibilité. Une deuxième
production très réussie !
J. NeWSovski
https://bermud.bandcamp.com/album/oceans-on-the-moon
https://www.facebook.com/BERMUDDD
vendredi 7 février 2025
The CARP - Knock Your Block Off
The CARP
- Knock Your Block Off
Total
Punk Records
Les
traditionnels bilans de fin d'année sont souvent l'occasion de découvrir de
belles pépites passées en dehors de nos radars. Et si les sorties musicales ne
manquent pas en ce début d'année 2025, il serait dommage de ne pas évoquer
certains "oubliés" de l'année écoulée. The CARP, combo de Cleveland dont on ne
connait pas grand-chose, fait partie de cette catégorie. Le trio a sorti il y a
quelques semaines un excellent album "Knock Your Block Off"
sorti sur le label Total Punk Records qui contient dans son catalogue l'artiste ALIEN NOSEJOB.
Ce premier
album des Américains s'inscrit dans la pure tradition du punk. Marqué par le
son de la fin des années 70, the CARP nous livre un savant mélange de DEVO
et des BUZZCOCKS. Débutant dans une ambiance de pub avec un chant a
cappella qui sent bon la bière, la machine de guerre the CARP se met vite en action sur "Dump the Bosses Off Your Back". La
batterie rapide et la guitare robotique se marient à merveille avec une voix
qui ne choisit pas vraiment entre chant et spoken words. "Toxic Peace"
et son refrain scandé est immédiatement accrocheur. Le timbre du chanteur
évoque un peu ici le phrasé de Fred Schneider, leader des B-52's.
Le son se fait encore plus brut et minimaliste sur l'expéditif "Will You Be The Freak" dont le rythme
ne cesse d'accélérer à mesure que le morceau avance. Le groupe de Cleveland n'y
va pas par quatre chemins. L'album ne contient d'ailleurs que 10 titres pour
une durée totale qui ne dépasse pas les 20 minutes. La grosse basse et les riffs
percutants font leur petit effet sur "Fairview
Park Skins". Les trois énergumènes sont toujours aussi
pressés sur "The Old Ways" et
"Oh No", morceaux
qui donnent immédiatement envie de pogoter. La rythmique métronomique et le son
plus heavy de "Curt Ups"
laissent place ensuite à des sonorités plus surf et à un solo chaotique. Plus
calme et nonchalant, "Milk in the
Cemetary" fait clairement penser à l'indie-rock/punk-rock
des New-Yorkais de PARQUETS COURTS. Après une dernière saillie punk
"Everyone I Know is a Snitch",
les explosifs the CARP conclut ce premier album par un
titre plus étrange et décalé. Reposant sur une répétition de riffs, une boucle
de basse et un spoken words noyé dans la réverb', "Folly" est clairement le titre le
plus expérimental. Peut-être une piste sur l'orientation musicale du groupe ?
Toujours est-il que the CARP a pour l'instant parfaitement ravivé la flamme punk 70's sur un premier
album court mais terriblement efficace.
Mr Caribou
Titre préféré :
Cut
Ups
https://totalpunkrecords.bandcamp.com/album/knock-your-block-off-2
lundi 3 février 2025
WALNUT GROVE DC – Deeper
WALNUT
GROVE DC – Deeper
Asso
Distict Prod
Le quatuor
de La Rochelle, fondé en 2010, est bien connu des Rêveries car y officiait
Fabrice, Fontenaysien aussi, qui jouait auparavant aussi dans Mobütu.
Ce dernier a quitté le groupe il y a quelques mois passant le relais à Alexandre.
Deeper est le 3ème album après Roskov
(2018) et l’éponyme (2014), il a été enregistré au Black Box à Segré,
près d’Angers là où sont passés un paquet de bons groupes (Lysistrata,
Chokebore, Pogo Car Crash Control, les Thugs…). L’artwork a été réalisé par Stan
W Decker dans un style rappelant Peaky Blinders, le premier Decline! et
l’époque de la prohibition, que je trouve très réussi.
Walnut Grove DC n’est pas le genre de groupe qui pose vingt morceaux par
album, Deeper ne déroge pas à la règle avec sept titres
pour 28 minutes. Le son est lourd et rappelle une pointure française du calibre
de Mudweiser, le style est proche d’ailleurs : du stoner lourd avec
des sonorités Motörhead. 50 foot woman,
dont le nom rappelle un vieux film des années 50, démarre sur une approche très
rock façon Lemmy justement, et c’est le son à fond que ce morceau s’apprécie
pleinement. Un côté que l’on retrouve sur Room
330, très rapide et débridé. Le
côté stoner est davantage présent sur Never
Break, une chanson plus lente, plus posée malgré la chappe de
guitares et sur Turn Around et
ses boucles puissantes.
Walnut
s’amuse avec les ambiances et je ressors trois morceaux :Mint Julep
tout d’abord, qui est lent et lourd, vraiment entraînant donc bien écrit, avec
une bonne guitare, le chant y est moins bon mais le morceau est vraiment sympa.
Ensuite il y a Tumble Weed, encore plus lent avec des faux airs
post-rock qui permet de se mettre dans l’esprit du dernier morceau qui est
juste superbe : No More.
Long de 6 minutes et 30 secondes, il amène une touche très aérienne, une
nouvelle fois vers des tendances post-rock ou post métal. Les mélodies sont
très belles avec une grosse basse donnant le tempo et les arrangements plutôt
bien sentis sur la deuxième partie donnent une vraie profondeur à ce titre qui,
à lui seul, vaut l’acquisition de cet album.
Avec le
recul, je réalise que le chant qui me paraissait souvent trop monotone et
répétitif sur les précédentes productions s’est un peu estompé. C’est un des
points négatifs des Walnut mais je le ressens moins sur ce nouvel album.
Alternant
gros rock et stoner tout en amenant une touche aérienne mais musclée Walnut Grove
Dc vient de signer un album aussi surprenant qu’intéressant.
J. NeWSovski
https://walnutgrovedc1.bandcamp.com/music
https://www.facebook.com/walnutgrovedc/
mercredi 29 janvier 2025
Interview - Johnnie Carwash
En fin d’année dernière, avec Mr Caribou nous rencontrions l’un de nos coups de cœur en la personne de Johnnie Carwash. Le groupe était en tête d’affiche de l’anniversaire des 11 ans du Jokers. Rencontre avec ce trio très sympathique pour parler de leur dernier opus, de Johnny Mafia, de More Women On Stage, de Lyon, de la Chine… De tout plein de choses !
![]() |
@_aaronbenjamin |
Hello les Johnnie
Carwash, pouvez-vous nous présenter le groupe ?
Bastien : On vient de Lyon, le
groupe existe depuis 2018, on jouait déjà dans d’autres groupes ensemble avant, pas des groupes qui ont tourné, plutôt des projets
amateurs. Avec Johnnie Carwash on a deux EPs et donc, deux albums.
Vous êtes sur
Howlin’ Banana, comment ça s'est fait ?
Manon : On avait repéré depuis un
moment qu'ils faisaient des groupes qu'on aimait bien, donc forcément on
s'était dit ça serait super. Je crois qu’on avait envoyé un mail mais sans
réponse. Et après, on a rencontré les Johnny Mafia, Fabio a
envoyé un message directement à Tom et aussi à Touano de Th Da
Freak. Donc c’est du copinage ! (rires)
Vous êtes proches
de Johnny Mafia ?
Manon : Oui on est fan, c'est une
petite scène, on se sent affiliés, en tout cas proches d’eux et de plein
d’autres groupes de la scène française. Tout ce qui n'est pas sur Howlin
Banana, on ne recommande pas ! (rires)
Vous jouez
d’ailleurs ensemble la semaine prochaine à la soirée de Johnny à Tours !
Cette idée de nom
de groupe c'est venu d'où ?
Bastien : Parce que ça sonnait
bien surtout, puis à l’époque on répétait dans un petit local à côté d’un
carwash (une station de lavage) sur un terrain vague.
samedi 25 janvier 2025
THE SMOKING PISTOLS – Raw Troubles
THE SMOKING
PISTOLS – Raw Troubles
Doux
Mantra Records
Il y a
quatre ans je chroniquais le premier EP de The Smoking Pistols, le groupe de la Drôme a parcouru du
chemin entre temps avec deux autres EPs (en 2021 et 2023) et voici enfin son premier album dans lequel on retrouve tout
de même les deux morceaux du dernier EP (cooking
rice et Loving sorrow).
Toujours
dans une veine post-punk façon Frustration le groupe révèle une touche
garage plus précise notamment sur l’excellent power
goes entraînant et rappelant au
passage des sonorités psyché dignes des années 70. Le titre Raw Troubles,
qui donne son nom à l’album, est un petit bijou, il groove à souhait tout en envoyant
un riff de guitare assassin sur son refrain. De tout évidence le quatuor a de l’inspiration
et, surtout, il maîtrise parfaitement son style en brouillant les pistes sur
chaque morceau.
La douceur
dans le chant sur Fear Call
alterne avec une intensité grandissante et je pense aux Nantais de Swirls sur
So Fine à travers le son mais
aussi le côté garage rock. Les faux airs on peut aussi en trouver du côté de Fontaine
DC sur Magnificent FUW (pour fucked up world) et Cooking
Rice qui, encore une fois, s’échappe en défouloir punk. Il
contraste avec le très mélodique Loving
Sorrow qui fait l’effet d’une ballade mélancolique. Le groupe s’essaie
à des sonorités bruitistes et avant-gardistes sur K-Malls Walls qui ne restera pas comme le morceau le
plus pertinent ni représentatif de ce premier opus.
The
Smoking Pistols et son Raw Troubles est une très belle surprise qui mérite qu’on
s’attarde dessus. Post-punk, rock indie peu importe l’étiquette car les onze
morceaux sont entraînants et inspirés. A découvrir
J. NeWSovski
https://smokingpistols.bandcamp.com/album/raw-troubles
https://www.smoking-pistols.fr
mardi 21 janvier 2025
OöHNa CaLL – Bauerngarten
OöHNa CaLL
– Bauerngarten
Collectif
Octuple Lunaire
Je me
souviens avoir reçu il y a des années de cela un album promo de Weeping Minds Of
Silence intitulé sa(ch)aren.
Il était super beau tout en calque et, musicalement, c’était une superbe
découverte. Il se trouve que 22 ans plus tard, deux de ses membres (Mike et Jérémie) se retrouvent dans Oöhna Call après avoir fait un passage dans le
projet dark rock Kraken
Oxen.
Avec déjà un
album sorti en 2022 et un premier EP sorti en 2020, le trio tourangeau enchaîne
rapidement avec un deuxième album qui marque l’arrivée d’Alexis à la batterie. Le nom vient d’un
tableau de Gustav Klimt. Chacun des cinq titres présents porte le nom d’une
fleur.
Sorti fin
Novembre 2024, Bauergarten se révèle être un superbe album de post-rock.
La scène rock de Tours comporte décidément quelques joyaux trop méconnus.
J. NeWSovski
https://oohnacall.bandcamp.com/track/galanthus-nivalis-equus-2