dimanche 19 novembre 2023

BABYLON PRESSION – Rock Warrior [EP]

 


BABYLON PRESSION – Rock Warrior [EP]

Babylon Mouvement

Babylon Pression a le nom parfait pour participer aux compiles It’s a french reggae party, avec un tel nom on peut s’attendre à un combo ska-reggae roots avec bonnet péruvien mais que nenni, parce que le groupe envoie un gros punk bien brutal à l’accent bien métal. Et aussi surprenant que cela puisse paraître c’est la première fois que je croise sa route pourtant le groupe s’est formé en 1998 à Marseille.

Pourtant dès 2001 le groupe sort son premier EP (classé X) et intègre le collectif Coriace (Eths, Tripod, Fischer, Ed Mushi). Deux années plus tard il sort son premier album (negative generation) chez Sriracha records (Lofofora, Oneyed Jack, Black Bomb A…) et navigue en plein dans la vague Néo Métal qui cartonne en France. Babylon Pression sort ensuite trois autres albums dont un sur son propre label, ce qui est aussi le cas de cet EP. Et je dois dire qu’à l’issue de l’écoute de ces six titres je n’ai qu’une envie c’est de me plonger sérieusement dans leur discographie.

 

Alors la recette est simple mais très efficace, c’est du punkrock bien lourd avec un chant gueulé dont la voix est suffisamment éraillée pour accrocher l’oreille. Le mur de guitare est bien présent avec des riffs très hardcore. Les textes sont emprunts d’un humour noir, très noir mais sont très intéressants car ils placent des sujets sérieux et graves avec un certain détachement. Le premier morceau La Bite, vient appuyer sur la masculinité et ses gros travers. Les phrases chocs s’enchaînent. « qui se rétracte… au tribunal ? ». « Toujours dégueulasse, jamais en place, même molle elle va t’envoyer en taule »

J’aime aussi beaucoup Filme la police avec son clin d’œil final à ce morceau Assassin de la police de Cut Killer. D’ailleurs au passage il s’agit d’un sample de KRS One avec ces paroles : « that’s the sound of the police / woop woop » mixé à NTM et son Nique la Police. Mais ça c’était pour l’anecdote.  Ce morceau fait aussi un joli défilé de phrases magiques.

Petite chanson sur les conspirationnistes avec Qui domine, un morceau qui va vite et tape fort avec une nouvelle fois son lot de saignées verbales. Il y a aussi Rock Warrior avec en featuring IAM, c’est assez rare, voire unique, pour le signaler, franchement c’est la classe, je ne sais pas comment s’est fait le lien mais c’est vraiment sympa. Le morceau est une adaptation de Rap Warrior. Après je ne cache pas que je m’attendais à un morceau façon Judgment Night avec ses crossovers géniaux, ici les rappeurs poussent de la voix uniquement sur la fin, mais c’est déjà assez magique pour le mettre en avant.

Les deux autres titres je suis malade et c’est la merde sont aussi deux belles bombes parfaitement dans l’esprit explosif de cet EP.

 

Un Ep bien décapant pour Babylon Pression qui réussi à allier une très grosse puissance à des textes malins et choquants. Une très belle découverte.

 

J. NeWSovski

 

 

https://babylon-pression.com/

https://www.facebook.com/babylonpression

 


mardi 14 novembre 2023

BLACK MANTRA – Knowledge is over [EP]

 


BLACK MANTRA – Knowledge is over [EP]

Bästards

 Voici le troisième EP de Black Mantra, groupe de Bressuire, une ville active en termes de punkrock et de hardcore. Derrière le groupe il y a l’incontournable Marol que l’on a déjà vu et entendu dans Bunkum, Gus qui est aussi dans Trouble, Guy Shmoot aussi dans New Dawn et Julien, nouveau venu dans le groupe.

Demon démarre fort avec une rythmique rapide et une belle débauche d’énergie. Le chant est plaisant et sort des circuits classiques, c’est d’ailleurs le point fort du groupe de pouvoir sortir des morceaux que l’on n’a pas déjà entendu un peu partout. La recette est la même avec Wrong qui sonne un peu 90’s, son riff de guitare est fort sympathique. Les morceaux s’enchaînent rapidement sans laisser de place aux fioritures, Shadow est même expéditif (40 secondes) et déborde de puissance tandis que Knowledge is over balance de belles mélodies aux forceps. 

La fin est surprenante mais au combien plaisante avec un morceau reggae (The Mission) très bien fait, qui peut rappeler ce qu’avaient pu faire les Burning Heads sur Opposite.

 

Je ne peux que conseiller d’aller écouter ce nouvel EP de Black Mantra, un groupe qui joue un hardcore qui sort des sentiers battus. A voir en concert aussi !

 

 

 

J. NeWSovski

 

 

https://blackmantrahxc.bandcamp.com/album/knowledge-is-over

https://www.facebook.com/BLACKxMANTRA



jeudi 9 novembre 2023

KO-MA – Trencadis [EP]

 


KO-MA – Trencadis [EP]

Kinsfolk / Cœur sur toi

 

Sur les bords de la Loire, dans cette jolie ville qu’est Tours, la scène punkrock s’agite souvent dans l’ombre car il m’est difficile de sortir le nom de plusieurs groupes hormis Verbal Razors, Stuffed Foxes, ED Warner, Saints & Sinners, Lovve… Peut-être ont-ils une certaine difficulté à s’exporter, ce qui ne sera pas, je l’espère, le cas de Ko-Ma, que l’on présente aujourd’hui.

 

Ko-Ma, s’est fondé en 2020 sur un duo et est récemment devenu un trio avant de sortir son premier EP de 4 titres intitulé Trencadis.

Évoluant dans le post-hardcore, on peut rapprocher le groupe de Lysistrata pour le côté déstructuré, notamment sur un morceau comme T.P. Fact qui se joue des styles et de la forme et se révèle hyper intéressant par son côté non linéaire. Plus classique dans son traitement, M.M.I est un autre morceau fort, il laisse des longueurs planantes, un peu psyché avant de monter en puissance et en colère. Ko-Ma aime les mélodies mais aussi dégager de l’énergie et on sent le groupe influencé par des références comme At The Drive In (P.Time), par l’utilisation de breaks mais aussi dans la façon de pouvoir diluer de longues lignes mélodiques. Il y a aussi une jolie douceur chez les Tourangeaux que l’on perçoit à travers U.Hills.

 

Ko-Ma est un groupe d’avenir qu’il faudra suivre avec attention, il promet de belles choses à travers son premier EP.

 

J. NeWSovski

  

https://li.sten.to/trencadis 

https://www.facebook.com/KOMA.bandFR/

dimanche 5 novembre 2023

LES MAUVAIS JOURS – Let Yourself Grow

 


LES MAUVAIS JOURS – Let Yourself Grow

Autoproduction

 

Je me rappelle il y a une bonne vingtaine d’année, un groupe nommé Conrad, qui naissait des cendres d’Higgins. Je me rappelle le son de Conrad et la pochette de leur trop court EP en recevant l’album de Les Mauvais Jours j’ai cru à un retour du groupe, musicalement assez proche et visuellement aussi. D’ailleurs le rose en vogue en ce moment et de nombreux groupes l’adoptent (Tiny Voices, Turnstile…). Mais non Les Mauvais Jours n’a rien à voir avec Conrad, le groupe vient même d’Alsace et de Strasbourg plus précisément, avec des membres de Another Five Minutes, Boring et More Dangerous Than A Thousand Rioters.

 

Alors j’oserais dire que le groupe aime tromper son monde, la pochette fait très pop, très sucrée et estivale ce qui n’est pas forcément le reflet de leur musique. Puis le nom du groupe pourrait davantage évoquer un groupe punkrock au style direct avec un chant en français mais que nenni, les Strasbourgeois aiment les belles mélodies sur un indie rock plein de charme.

 

Effectivement dès l’ouverture et le joli Turn The Tables on ressent davantage l’influence de Jimmy Eat World, Promise Ring ou Jawbox plutôt que Charly Fiasco ou Zabriskie Point. J’aime les douces mélodies auxquelles le chant vient avec parcimonie prêter main forte (Craving for change) tandis que These words never meant a thing prolonge les harmonies et rappelle le début des années 2000 et l’époque Jade Tree. Les mauvais Jours prend son temps, sans urgence, en douceur, les morceaux sont longs et se savourent.

I can Only Give You All That I’ve Got accélère le rythme façon Get Up Kids époque Something To Write Home About, une énergie que l’on retrouve aussi sur we’ll always have Casablanca dont certaines sonorités ne sont pas sans rappeler Intenable.  Le groupe dégage une belle intensité et une belle profondeur (Fear on the other side) que j’associerai aussi à de la mélancolie ; et je suis finalement assez surpris de ne les découvrir qu’à travers ce deuxième album, le premier datant tout de même de 2018. Le groupe a entre temps pas mal tourné avec pas moins de 4 tournées à travers l’Europe.

On notera au passage l’excellent son et le très bon travail du Cube Studio de Besançon.

 

Clairement l’une des très belles surprises de cette fin d’année, Les Mauvais Jours est un groupe talentueux qui évoque une époque et une vague musicale que j’ai adoré. Il faudra passer outre la pochette décalée pour apprécier pleinement ce superbe album.

 

J. NeWSovski

 

 

https://lesmauvaisjours.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/lesmauvaisjours/

 

mercredi 1 novembre 2023

QUENTIN SAUVÉ – The Apiary Love Session [EP]

 


QUENTIN SAUVÉ – The Apiary Love Session [EP]

 

Quentin Sauvé est de retour avec un court Ep de 3 titres seulement pour nous emmener hors du temps.

3 morceaux issus de son dernier album (enjoy the view) et enregistrés en live au Studio Apiary à Laval.

Un moment d’une beauté rare, d’une grande douceur et finalement très aérien. Je peux citer la délicatesse de Tunnel, la fragilité et la nostalgie qui transpirent de see you soon ou encore la beauté de nostalgia, où Quentin se retrouve seul au clavier.

Rien à redire, il s’agit d’un trois titres magnifique, on aurait tant aimé qu’il y en ait dix de plus…

J. NeWSovski

 

 

https://www.facebook.com/quentinsauvemusic/

https://www.youtube.com/channel/UCdOdwc91ATTEODZy-z2G7Ag

https://quentinsauve.bandcamp.com/album/the-apiary-live-session

 


vendredi 27 octobre 2023

UNSCHOOLING - New World Artifacts

 


UNSCHOOLING - New World Artifacts

Bad Vibrations

 

Déjà auteurs de deux EP remarqués, les Rouennais d'UNSCHOOLING signent un premier album attendu sur le label anglais Bad Vibrations. Et les Normands confirment avec "New World Artifacts" qu'ils sont les dignes héritiers des fameux Canadiens WOMEN, groupe éphémère devenu PREOCCUPATIONS. A l'instar de l'ancien combo de Calgary, UNSCHOOLING propose un étrange post-punk lo-fi matiné de garage, de no-wave ou encore de surf music.

 

Embarquer avec le quintet de Rouen, c'est accepter les chemins tortueux et les sorties de route. La musique d'UNSCHOOLING est souvent instable, truffée d'inattendus changements de rythme. "Public Transit", deuxième titre de l'album, résume à la perfection l'identité d'UNSCHOLLING. En parfait équilibre entre dissonance et mélodie, entre évidence et complexité, ce morceau impressionne d'emblée. Toujours un peu en arrière-plan, la voix de Vincent Février reste délicieusement nonchalante et délicate. Plus immédiat, "Erase U" brille par sa rythmique impeccable et ses riffs à la TELEVISION. "Brand New Storm" met en avant pour sa part les arpèges de guitares et le sens de la mélodie des Rouennais. Les structures plus alambiquées font leur retour sur les 7 minutes d'"Excommunicated". Après une introduction planante et douce, le morceau s'emballe brusquement au bout d'1 minute 30. Les guitares vicieuses et désaccordées, la batterie métronomique et les sonorités plus noisy prennent le pouvoir. Puis laissent place ensuite à une ambiance plus atmosphérique et post-rock digne de OISEAUX-TEMPETE. UNSCHOOLING sait décidément tout faire pour des cancres. Moins torturé, "Ribbon Road" n'a pour autant rien d'une autoroute. Porté par la basse de Damien Tebbal et la batterie free-jazz de Thomas Fromager, le morceau fait la part belle aux guitares tranchantes et dissonantes. UNSCHOOLING enchaine ensuite avec les pétaradants et expéditifs "Trauma", "Shopping On The Left Bank" et "Mom's Work Force". L'envoutant "The Goose" calme un peu le jeu et conclut avec réussite cette 1/2 heure de musique oscillant entre complexité et décontraction.

 

UNSCHOOLING passe donc haut la main le cap du premier album qui ravira les amateurs de post-punk inventif et ambitieux. 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                    Excommunicated

 

https://unschooling.bandcamp.com/album/new-world-artifacts

https://unschoolingband.com/

 


dimanche 22 octobre 2023

CUSHDRIVE – Walk on the warm sand [EP]


 

CUSHDRIVE – Walk on the warm sand [EP]

Autoproduction

 

Ceux qui ont grandi dans les années 90 au son du punkrock californien et ont apprécié le tournant de fin de siècle avec des choses plus mélodiques et torturées trouveront en en Cushdrive un grand intérêt. Le groupe se définit lui-même quelque part entre Hot Water Music et Samiam, et je trouve effectivement qu’on pourrait le rapprocher de ces derniers avec des mélodies très présentes et un rythme rapide sans être effréné.  

Walk on the warm sand est un court EP de 4 titres (13 minutes) sorti en autoproduction et enregistré au Warmaudio par Mikaël Kassapian. Firestorm, le premier titre me rappelle l’énergie de Samiam, notamment sur les guitares alors que la voix me rappelle celle de Baxter de Bressuire. Not To Fall et another rain song travaillent davantage sur les mélodies et pourrait faire penser à des anciens morceaux de The Eternal Youth. Pour finir Campfire est, pour moi, le meilleur morceau avec refrain très mélodieux et accrocheur.

Seul petit point noir avec un son un peu faiblard je trouve, qui aurait mérité davantage de puissance.

 

Deuxième EP pour les Lyonnais de Cushdrive, avec un punkrock mélodique très plaisant qu’il sera intéressant de découvrir sur scène. On attend aussi le passage à l’album !

 

J. NeWSovski

 

https://cushdrive.bandcamp.com/album/walk-on-the-warm-sand

https://www.facebook.com/cushdriveband/