dimanche 27 novembre 2016

WOODWORK – Ordinary Violence



WOODWORK – Ordinary Violence
Stonehedge records / Hydrogen Man records
9/10

Voici un album d’une richesse rare, il associe énergie brute et brutale à un hardcore aérien et captivant tout en prodiguant des textes tout aussi riches qu’ils sont politisés.

Le morceau d’introduction (Initiation) est juste superbe avec son sample d’une conversation avec Angelina Davis (militante pour les droits de l’homme) qui se substitue à la voix, il fait preuve d’une mise en bouche très alléchante avant de laisser le relais à Emancipation qui dégage une puissance alliée à de subtiles mélodies dans la veine Nine Eleven ou Comeback Kid.

Le groupe est politisé, il parle de nature, de la survie des espèces, des ressources de la planète (Overshoot) en ce point il me fait penser à Propagandhi. Sur d’autres titres les sujets me font aussi penser aux canadiens notamment State Of Oppression dont le sujet est les dangers du patriotisme. Legacy est un gros brûlot aux riffs acérés défendant la cause vegan, j’adore le morceau mais merde je me sens mal en tant que carnivore… Mais tout l’intérêt de ce genre de groupe est aussi là : nous faire prendre connaissance des choses, nous faire réfléchir.

J’aime beaucoup aussi Unlearn, un morceau sur le sexisme et la place des femmes dans notre société actuelle. Ça fait aussi du bien de temps en temps de se pencher sur des textes réfléchis et commentés

Les textes de Woodwork méritent d’être lus attentivement, leurs sujets ne peuvent que toucher, musicalement les Toulousains envoient un gros hardcore technique, travaillé qui rappelle une scène plus active à la fin des années 90.
Ordinary Violence s’impose comme mon coup de cœur hivernal et un album fort de cette année.





samedi 26 novembre 2016

Clip - Descendents

The Descendents viennent de publier un clip de On Paper dans la même série que Shameless Halo ou victim of me en live et noir & blanc.

vendredi 25 novembre 2016

MUNCIE GIRLS – From Caplan to Belsize



MUNCIE GIRLS – From Caplan to Belsize
Specialist Subject Records / Uncle M Music / Animal Style Records
8.5/10

Premier album pour le trio anglais après une petite collection d’EPs, From Caplan to Belsize est composé de 10 titres et durant la demi-heure qu’il offre on découvre une belle définition de ce qu’est un morceau catchy et même au-delà : un album catchy.

Chaque titre est bien pensé et reste ancré en tête, balloon en est le parfait exemple avec cette phrase récurrente (« Everyone knows it’s not your fault… ») et sa batterie qui s’emballe à la fin.  A ce propos je suis surpris de voir le groupe aborder des thèmes sombres comme le suicide et la mort en général sur des morceaux aussi accrocheurs aux sonorité si enjouées. Cela me rappelle les paroles de Propagandhi sur le titre Less Talk More Rock, un texte puissant sur une musique enjouée.

Muncie Girls, qui est emmené par sa chanteuse Lande Hekt, possède un joli sens de la composition, les morceaux sont plaisants, entrainants, navigants dans un registre que l’on peut caractériser d’indie-pop-punk, un peu à la manière de Doe, chroniqué le mois dernier et aussi présent sur le label Specialist Subject Records. J’apprécie pleinement des morceaux comme Gas Mark 4 qui se révèle d’une belle fraîcheur, ceci provenant aussi de la jolie voix de Lande mais aussi d’une batterie décidemment terriblement efficace et bien mise en avant.

From Caplan to Belsize qui tire son nom de deux établissements spécialisés dans les maladies mentales se révèle un album solaire, rayonnant de vivacité qui accroche dès la première écoute.

Morceau préféré :           Balloon


mercredi 23 novembre 2016

Clip - The Flatliners

Aujourd'hui un clip de The Flatliners issu du dernier opus avec le titre Tail Feathers.

mardi 22 novembre 2016

TOTORRO - Come to Mexico



TOTORRO -  Come to Mexico
Recreation Center
8,5 sur 10

TOTORRO (à ne pas confondre avec la créature imaginaire de Miyazaki orthographiée avec un seul "r") est un quatuor venant de Rennes qui avait déjà sorti un album remarqué en 2014 "Home alone". Deux ans plus tard, c'est un voyage enthousiasmant vers Mexico que nous propose les Rennais avec "Come to Mexico".

Etiquetée math-rock ou post-rock, leur musique est un peu tout ça mais plus simplement du rock instrumental nerveux et bondissant. Une musique qui se suffit à elle-même et qui associe à merveille changements de rythmes (un batteur au top) et mélodies entêtantes (guitares cristallines). L'album semble se diviser en deux parties.

Une première, très tonique, aux titres plus courts, avec les imparables "Yaaaago", tout en ruptures et rebondissements, "Brocolissimo", plus exotique et fun ou encore "Beverly Pills" et sa basse introductive. La force du groupe est de délivrer une musique complexe et technique qui apporte cependant fraicheur et bonne humeur.

La seconde partie, peut-être plus sombre et répondant plus aux codes du post rock (titres plus étirés) est tout aussi palpitante. Après le reposant interlude Ouad & Khaled, TOTORRO calme un peu le jeu, évite le piège de la répétition en se permettant par exemple une incursion vocale sur "Clara mystère"...Long titre de 8 minutes,"100% repos" met en exergue toute la maturité du groupe et rappelle le meilleur des Japonais MONO ou Texans EXPLOSIONS IN THE SKY. Morceau 2 en 1 prenant une autre orientation au bout de deux minutes, il se termine en apothéose avec un riff euphorisant.

Maitrisant parfaitement leur sujet, les Rennais aux titres parfois énigmatiques "("Tomate polisson", "Saveur cheveux" ou encore "Trop fort Jéjé")  livrent un album fringant qui insuffle un vent d'air frais dans la famille du rock instrumental. 


Morceau préféré :                                   100& repos

Une chronique de Mr Caribou


lundi 21 novembre 2016

NOBODYS – Hussy



NOBODYS – Hussy
Rad Girlfriend Records
7.5/10

Je suis tombé un par hasard sur cet album, attiré par cette pochette légèrement connotée et fortement évocatrice… Je l’ai fait tourner dans l’autoradio pour aller au boulot et depuis il tourne en boucle.

A ma grande surprise Nobodys n’est pas un nouveau groupe qui vient de se former, bien au contraire, mais cela fait 15 ans que le groupe n’avait rien sorti.
Le groupe installé au Colorado a su garder la moitié de son line up autour JJ Nobody (un ex Drag The river) et Randy Schumacher rejoints maintenant par deux mecs de Buck O’Nine (ça parlera au vieux Paps).

J’adore le côté irrévérencieux de leur musique, du bon vieux punkrock biberonné aux Ramones et à des références très rock’n’roll du type Turbonegro ou Zeke.
Ça joue vite et ça envoie des petits riffs de guitares à droite à gauche (Not Loving You ou Who Invited you) tout en gardant une belle base punkrock.
Sex, Drugs, Sex and Rock & roll peut passer pour le tube de cet album tant son refrain est accrocheur. Les morceaux transpirent le rock’n’roll, la rythmique y joue pour beaucoup, rapide sans être déchaînée, la voix est parfaite aussi, accrocheuse, éraillée avec ce qui faut d’effluves de whisky. Et l'ensemble me fait parfois penser à US BOMBS.
L’album est aussi marqué par les anecdotes comme Joe Queer Kicked Me Out qui raconte le jour le mec des Queers à viré JJ Nobody de son établissement ou He moved To Denver ou encore She thinks I’m sexist. Le groupe manie l’humour et le mélange prend à merveille.

Hussy de Nobodys se trouve donc être une bonne surprise sans d’autres prétentions que jouer vite, envoyer du gros rock et se faire plaisir.

Morceau préféré :           Sex, drugs, sex and rock & roll





samedi 19 novembre 2016

MITSKI - Puberty 2





MITSKI - Puberty 2
8,5 / 10

Parmi les jeunes artistes féminins en vogue ces derniers temps dans la famille indie pop à guitares, MITSKI semble avoir une longueur d'avance sur la concurrence. La new-yorkaise d'origine japonaise a le chic pour confronter son spleen à plusieurs styles, toujours avec brio. De l'indie rock estampillé 90's au folk en passant par la pop savante, MITSKI varie parfaitement les ambiances en gardant sa propre identité. Pour citer d'autres jeunes femmes talentueuses et prestigieuses remarquées au cours des dernières années, MITSKI, c'est un peu d'Angel OLSEN, de Courtney BARNETT (les morceaux les plus nerveux comme "My body's of crushed little stars... ou encore "Loving feeling") et beaucoup de St. VINCENT (les titres les plus planants et mélancoliques comme la chanson d'ouverture "Happy").

Le mimétisme vocal avec Annie Clark aka St.VINCENT est parfois saisissant. Il n'empêche que l'Américaine touche-à-tout fait des merveilles sur ce 4ème album, en parfait équilibre entre mélodie et sonorités plus aventureuses (le rythme déstructuré de "Happy" ou l'inattendu synthé old school sur "I bet on losing dogs" par exemple).


MITSKI s'affranchit des codes habituels sur Puberty 2, album créatif, riche et d'une diversité incroyable, qui devrait bien figurer dans les traditionnels classements de fin d'année.
Morceau préféré :                       Your best American girl


Une chronique de Mr Caribou

https://mitski.bandcamp.com/album/puberty-2