Live report du festival LEVITATION

Par Mr Caribou

De plus en plus pointu et l'avant-garde du psychédélisme, le Festival Levitation France tenait sa 5ème édition à Angers à la mi-septembre. Après des débuts au Chabada, la festival a opté depuis l'année dernière pour le théâtre du Quai, plus moderne et fonctionnel mais dont la qualité acoustique laisse parfois à désirer. La jauge est également plus importante et permet d'accueillir environ 4 000 spectateurs.





Répartie sur deux scènes (le forum 400 et le grand hall), la soirée du vendredi débutait par les locaux VEDETT dont la pop sous influence new wave et garage lançait gentiment cette 5ème édition.


Les choses sérieuses débutaient sur la grande scène avec les Californiens de COSMONAUTS. Délivrant un rock garage mélangeant la surf music et la pop 60's, les Américains ont livré un set très carré et efficace. De l'énergie et des qualités mélodiques indéniables.


ULRIKA SPACEK est le 3ème groupe à l'oeuvre au cours de cette longue soirée. Trois guitares sur scène, une basse puissante, une voix fragile toute en réverbérations, le concert des Anglais fut un des moments forts de la soirée. L'indie rock très inspiré par DEERHUNTER et SONIC YOUTH a conquis le public du Forum 400. Déjà auteur de deux albums en un an, le groupe a surtout privilégié les morceaux du petit dernier "The Album paranoia".

Ulrika Spacek

On attendait beaucoup des furieux Japonais BO NINGEN. L'énergie punk, les rythmes un peu tribaux et la voix criarde de la chanteuse sont là. Mais le son de la salle n'est pas à la hauteur. Trop de résonance qui gâche la prestation des quatre énervés.


Changement radical de style avec the KVB, jeune duo assez dark et branché. Mélangeant la synth pop des années 80 et le shoegaze, les Anglais font d'abord bonne impression. Les distorsions de guitares s'entremêlent aux sons plus synthétiques. Cependant, la structure répétitive des morceaux génère une certaine lassitude. Malgré une formule bien rodée, l'enthousiasme s'estompe cependant au fil du set.

The KVB

Le grand écart musical fait partie du charme du festival. Après la new wave très britannique de the KVB, un véritable melting pop musicale était proposé aux festivaliers avec GROUPE DOUEH & CHEVEU. Le groupe dénote dans la programmation de l'édition 2017. Né d'une rencontre entre les zinzins inclassables de CHEVEU et le collectif saharien DOUEH, ce projet sans frontière était attendu pour réchauffer l'atmosphère. Le charme opère. Les rythmes binaires, la guitare du désert, les chants sahariens, la voix grave et éraillée de David Lemoine évoquent une certaines forme de transe. Malgré un son médiocre, des titres comme "Tout droit" ou "Moto 2 places" provoquent l'enthousiasme des spectateurs.

Coup de froid ensuite avec FOREST SWORDS et son électro bruitiste, chaotique et tribale. Une drôle de musique qui intrigue au départ avant de laisser de marbre.

FOREST SWORDS (Nicolas Meurillon Photographies)

Nombre des festivaliers étaient venus pour la tête d'affiche, SLOWDIVE. Les Britanniques qui se sont reformés il y a trois ans ont publié cette année leur excellent 4ème album. Apôtre du shoegaze, le quintet a enthousiasmé le public. 1h30 d'un concert parfaitement maitrisé, entre puissance (le son était au niveau pour ce concert) et mélodie. Le groupe a pioché à la fois dans les grands classiques des débuts et les morceaux de choix du dernier album comme "Star Roving" ou "No longer making time". Avant un dernier rappel, SLOWDIVE s'est même livré à un passionnant instrumental tout en distorsion et couches de guitares. Le meilleur concert de la soirée.



Les forces manquaient ensuite pour suivre le concert des illuminés Japonais d'ACID MOTHERS TEMPLE. Cette première soirée de la 5ème édition du festival était une réussite, en dépit d'un son laissant parfois à désirer. Un festival qui prend de l'ampleur et dont la programmation reste toujours audacieuse.

ACID MOTHERS TEMPLE (Nicolas Meurillon Photographies)