vendredi 14 juin 2024

CLINIC RODEO – Red Sky [EP]

 


CLINIC RODEO – Red Sky [EP]

Autoproduction

Le duo parisien le plus emballant de l’année dernière est déjà de retour pour un petit EP acoustique de 6 titres. L’album précédent, Les Nuits, est clairement l’un des albums de 2023 que j’ai le plus apprécié et que je continue, et continuerai, d’écouter régulièrement. Sur leurs réseaux on pouvait voir le duo jouer leurs morceaux à la maison en session acoustique, peut-être que l’idée est venue de là mais c’est une super initiative que d’avoir repris 5 morceaux dans ce style.

 

Tout commence avec mon titre préféré de Clinic Rodeo : Holy Nights. Il est joué avec une mandoloncelle, une mandoline basse. L’effet est superbe et je trouve que ce morceau prend une belle ampleur. Même effet sur Soul Of Sand, le deuxième titre qu’on avait découvert lors des sessions l’an passé, il apporte une certaine gravité et de l’intensité à cet EP.

Vulture mine se veut plus joyeux notamment en raison de sa rythmique plus chaloupée, Possession et The Card House étaient présents sur l’album Hunters sorti en 2019, deux morceaux très joliment interprétés avec la superbe voix d’Adrien. Les deux voix se marient à la perfection sur The Card House créant des harmonies magiques. Shade Of The Rocks est le seul morceau inédit et il amène avec lui douceur et mélancolie. Un morceau très poétique.

 

Un EP surprise qui arrive rapidement après un excellent album. Clinic Rodeo nous gâte et on ne va pas s’en plaindre ! Cet EP permet d’aborder différemment le groupe et d’accentuer davantage le côté folk sombre. Personnellement je suis fan !

 

J. NeWSovski

https://clinicrodeo.bandcamp.com/album/red-sky

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dimanche 9 juin 2024

HOT WATER MUSIC – Vows

 


HOT WATER MUSIC – Vows

End Hits Records / Equal Vision Records

Ce nouvel album de Hot Water Music est spécial à plus d’un titre puisqu’il célèbre les 30 années de carrière du groupe mais aussi sa 10ème réalisation long format. Et pour fêter cela le groupe a invité quelques personnalités de la scène à les rejoindre en studio.

 

Tout commence avec le superbe Menace, qui groove à souhait avec la grosse voix de Chuck Ragan, le morceau devient encore plus intéressant lorsque Chris Cresswell s’empare du micro sur le refrain. Les deux voix se marient bien et c’est d’ailleurs un peu dommage de ne pas les entendre davantage ensemble. Ragan amène beaucoup de gravité sur Searching for Light, il pousse sa voix et on ressent beaucoup d’intensité sur le refrain avec notamment avec les guitares en fond.

Le premier featuring se présente sur After The Impossible avec Dallas Green de City and Colour et auparavant dans Alexisonfire, un morceau mélodique, très aérien et très beau. Much Love voit l’arrivée de Aimee Allen de The Interrupters qui se révèle, une nouvelle fois un très joli morceau avec beaucoup d’intensité, il monte en pression tout du long. Je trouve juste que la voix de Ragan emporte tout sur son passage et qu’Aimee est un peu transparente derrière, se limitant aux harmonies, ce qui est fort dommage car son grain est vraiment superbe. Fences avec Thrice fonctionne aussi très bien mais Ragan a une nouvelle fois du mal à lâcher le micro à ses invités et il aurait été intéressant de les voir chanter autre chose que les chœurs. On retrouve Daniel Fang et Brandon Yates de Turnstile sur Remnants, on sait qu’Hot Water Music a été une influence majeure pour ce groupe puisque leur nom vient justement d’un morceau des Floridiens. Remnants est donc une chanson qui démarre de façon très groovy avec des sonorités intéressantes sur la batterie, elle devient par la suite très mélodique.

Chris Cresswell a davantage de temps d’expression que sur l’album précédent (Feel The Void), on rappelle que le chanteur/guitariste est désormais intégré à part entière dans Hot Water Music alors qu’il dépannait au préalable lors des tournées pour remplacer Chris Wollard qui ne souhaitent plus faire de concerts. Sur Burn Forever il prend donc le lead sur le chant tandis que Wollard assure avec brio le refrain, puis il enchaîne sur Side Of The Road, un morceau assez lent qui peut rappeler évidemment certains titres de The Flatliners. Puis il termine avec Touch The Sun, un titre très rapide, très punkrock, au refrain accrocheur qui arrive à nous transmettre toute l’énergie de Cresswell.

Chris Wollard assure le chant principal uniquement sur Chewing On Broken Glass avec son style particulier que j’aime beaucoup, mais c’est tout de même admirable de voir les trois chanteurs au sein de ce groupe, des voix si marquées et puissantes.

 

Si Hot Water Music ne tabasse plus comme sur ses premiers albums, il a gagné au fur et à mesure des années et des albums une certaine puissance émotionnelle offrant à ses morceaux une beauté assez rare. Vows est un très gros album des floridiens, que je place directement dans mon top 3, je peux juste émettre le petit reproche de ne pas avoir laissé assez de place aux invités.

 

J. NeWSovski

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mardi 4 juin 2024

Fanzines : Joining The Circus - HuGui(gui) les bons tuyaux.

 


 

Fanzine - JOINING THE CIRCUS #1

Aussi surprenant que cela puisse paraître j’ai toujours cru qu’il y avait déjà eu plusieurs numéros de Joining The Circus à côté de l’émission de radio mais ils étaient restés à l’état projet en 2008 puis 2014.

Ce premier numéro, sorti au printemps 2024, se révèle d’une belle richesse avec un gros dossier sur Samiam (moi aussi j’adore !) : interview, discographie sélective commentée, playlist. 

Il y a aussi un reportage live report sur The Fest, le mythique festival de Gainesville en Floride, j'adore la façon dont c'est raconté, les petites anecdotes, la façon dont le festival fonctionne, le choix des groupes à aller voir...

Quelques papiers sympas dont la partie de coinche avec Agnès Jaoui, un dossier sur Weezer, un autre intitulé Punk Froid en France, une interview de l’écrivain Didier Balducci… bref des heures de lecture !! On retrouve aussi des chroniques de livres, de fanzines et d’albums.

 Pour un premier numéro c'est juste parfait !

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HuGui (gui) les bons tuyaux - Saison 2

Je m’étais bien éclaté à lire le premier tome des conversations entre Gui de Champi et Guillaume Circus, cette saison 2 couvre les années 2022-2023 avec une floppée de tuyaux, entendre par là des groupes méconnus qui méritent une écoute attentive. HuGui (gui) se révèle être comme son prédécesseur une véritable mine d’or pleine de pépites. La lecture est toujours aussi agréable et immersive. J’attends désormais la saison 3 avec grande impatience !

 

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J. NeWSovski


vendredi 31 mai 2024

THE BRADLEY'S – Forward

 


THE BRADLEY'S – Forward

Autoproduction


Certains se rappelleront d’un groupe allemand appelé The Bradleys qui démarrait cette super compile de 1996 intitulée Who Needs America ? avec sa pochette représentant Sadam Hussein et dans laquelle on retrouvait entre autres les Burning Heads, Seven Hate, Nothing More mais aussi The Hives, Puffball ou Mr Bubble B.

Bon, et bien sachez que The Bradleys n’a strictement rien à voir avec ce groupe puisque c’est un groupe français dans lequel on retrouve Mat qui jouait un temps dans The Rebel Assholes et qui tient le Indie Ear Studio. Le groupe s’est formé en 2020 durant le confinement, comme certains confrères (Fragile notamment), une période finalement assez constructive pour la scène rock et indé française.

The Bradleys c’est avant tout un son pesant qui rappelle les années 90, sur White Pants and Red Hat on sent la volonté d’imposer une lourdeur tout en balançant un super riff sur le refrain. The line et Talk talk, eux, se veulent plus douces et mélodiques, révélant même quelques phases assez aériennes et shoegaze.

On retrouve un petit côté Nirvana sur Out Of Steel et, de façon assez générale, il y a une atmosphère grunge qui se dégage de cet album (As soon As ; Let It Grown) ou tout du moins post grunge façon Foo Fighters ou même Baby Chaos (Joy Breaker).

Mais The Bradleys sait aussi accélérer le rythme montrant ses racines punkrock (No Lead) et révélant un panel assez large de sa musique.

 

The Bradleys est donc un jeune groupe formé de musiciens chevronnés qui maîtrisent leur style. Forward est un album plein de surprises, très direct et qui regorge de qualités. A découvrir.

 

 

J. NeWSovski

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lundi 27 mai 2024

ACID GRAS – La revanche du CD 1

 


ACID GRAS – La revanche du CD 1

Slow Death

 

Certains artworks peuvent porter à confusion, celui de la revanche du CD1 d’Acid Gras par exemple que l’on peut facilement confondre avec une simple démo. C’est un parti pris, il faut adhérer ou pas, et celui-ci rappellera évidemment beaucoup de souvenirs à ceux qui ont vécu la pleine période des cd gravés débutée à la fin des années 90. Cela me laisse aussi à penser que l’artwork est très souvent un critère déterminant au choix et à l’écoute d’un album, pour ma part il est aussi souvent facile de trouver le style d’un groupe en observant sa pochette d’album, et, peu importe l’importance que l’on y prête il fait toujours parti de l’identité d’un groupe.

 

Acid Gras s’est donc fait plaisir et tient le concept visuel jusqu’au bout : artwork, livret et CD. Le groupe vient de Colombes, joue à trois (2 filles et un garçon) et amène sur ses dix titres une énergie et une désinvolture très intéressantes. J’avais déjà croisé le groupe sur la compile Sick Sad World et sa reprise arrangée de Diams : la vibe avec ma Meth (lien), un titre fun pour un groupe qui semble l'être aussi.

Le trio me rappelle la fraîcheur de Pogo Car Crash Control dans un style pourtant différent. Sans prise de tête, le groupe passe de la légèreté de space Kouign Amann, au côté absurde et provoc de Jean Castex ou les batards du Qatar. Les constructions sont simples mais j’aime leur côté abrasif comme sur Pédiluve qui fait l’effet d’une lime à bois sur les oreilles. Je ne ne peux que confirmer que l’énergie d’Acid Gras est communicante (Les rois de la route) et ces dix morceaux semblent tout droit taillés pour la scène.

Le groupe offre une version acoustique des chiens de la casse déjà présent sur CD1, la version est intéressante, un morceau lent et qui amène une certaine gravité dans un album pourtant très fun. J’aime beaucoup Mamie, pour moi le morceau le sympa de l’album, sorte de Stupeflip version punkrock et ça marche très bien. Le côté mélodique est aussi bien présent et on notera le tube Ton chien est moche qui sera repris en chœur dans tous les concerts à venir. 

 

Voici un jeune groupe prometteur qui mérite non seulement qu’on s’arrête sur son premier album mais qu’on suive avec attention ses prochaines sorties car au-delà d’un punkrock efficace la mise en avant d’un côté fun et décalé est très appréciable. Et du coup après son écoute on comprend mieux l'esprit de la pochette.

 

J. NeWSovski

 

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https://acidgras.bandcamp.com/album/la-revanche-du-cd1

 


mercredi 22 mai 2024

Interview - TURBO PANDA


Sensation de la fin de l'année 2023, Turbo Panda a surpris son monde avec la sortie de l'excellent EP Julia, en autoproduction. Rencontre avec le trio manceau à la suite de leur passage au Garage à Angers.



Quand a commencé le groupe et qui le compose ?

TURBO PANDA, c'est Dimitri aux guitare et chant, Sylvain à la basse et Arnaud à la batterie. On a commencé à jouer ensemble en juillet 2012. Dimitri et Arnaud répétaient à deux ce jour de juillet. Sylvain, alors présent dans les locaux de répétition, en tongs et bermuda, a branché sa basse pour s'amuser avec eux. Donc sans préméditation, tout est parti de là.

 

Je crois que certains d’entre vous jouaient dans Powell il y a quelques années ? Dans quels groupes jouaient les autres ?

Dimitri et Arnaud ont commencé leurs premiers groupes ensemble à la fin des années 80. TURBO PANDA doit être leur 7ème ou 8ème groupe ensemble. Dimitri a joué dans POWELL, mais aussi FIGHT DA SUCKAS. Sylvain dans CASSIUS BELLI. Arnaud entre autres dans HIPPIES OF TODAY, COBALT 62, AMBULANCES, LES FEUX DE L'AMOUR etc. Il est aussi le batteur de LLAMAME LA MUERTE.

 


vendredi 17 mai 2024

HEADS UP – The Way of the cure

 


HEADS UP – The Way of the cure

M&O Music

 

Un souffle de fraîcheur débarque de Vendée, des Herbiers plus précisément. Fraîcheur, parce que ce type de punkrock, que l’on appelait skatecore dans la seconde moitié des années 90, n’est plus vraiment un style porteur chez les jeunes groupes. Pour écouter du nouveau son il faut souvent s’appuyer sur les tauliers du style qui sont toujours actifs décennie après décennie (Descendents, Burning Heads, Pennywise, Satanic Surfers…). Et cela fait beaucoup de bien d’entendre de nouveau groupes balancer des rythmes endiablés avec des phases mélodiques aux chœurs ultra-présents.

 

Derrière une pochette dessinée, dont on doit la paternité à Franco Blanco et El Gato, on comprend que le groupe semble jouer avec l’autodérision et le fun.

Tout commence avec une intro teintée de reggae sur laquelle on retrouve un extrait d’Albert Dupontel, puis les choses sérieuses commencent avec Let Me Go, dans la veine No Fun AT All des débuts : rapide et très mélodique avec un refrain super accrocheur.  Enchaîne ensuite Countryside très rapide façon Satanic Surfers avec une batterie déchainée qui balancent des changements de rythmes à la pelle. L’alternance du chant est plutôt bien vue aussi. Cette batterie est d’ailleurs l’un des grands atouts du groupe vendéen, il suffit d’écouter les roulements et le rythme sur Be Free pour s’en rendre vite compte.

Il faut préciser que le son de The Way Of The Cure est super bien équilibré avec une belle mise en avant des chants avec aussi une belle profondeur je trouve, il a été enregistré puis mixé au New Record Studio et masterisé par Alex de Deux doigts dans la prise.

Les chœurs sont très bien travaillés je trouve (Lost In your bullshit) et quand le rythme ralentit un peu comme sur With The Fairies, Heads Up se révèle toujours aussi intéressant, avec un chant tellement bien posé et dont la tonalité pourra rappeler Nikola Sarcevic de Millencolin. That’s spread alterne les passages mélodiques, reggae et plus durs, un peu comme pouvait le faire uncommonmenfrommars à la fin. J’aime beaucoup la rythmique sur Killing Time qui n’a rien à envier à Cigar. Petite conclusion façon No Use For A Name avec Let Things Happen, qui clôture et se permet une petite ode à la paresse pour ce morceau dont la première partie se résume au chant accompagné par la basse avant de partir sur des sonorités plus reggae.

 

Alors certes on pourra reprocher à Heads Up son manque d’originalité, bon nombre de chansons rappellent de multiples groupes mais c’est tellement bien fait et tellement percutant que on les excuse très rapidement. L’autre reproche pourrait porter sur l’accent anglais sur le chant qui n’est pas extraordinaire mais on l’oubliera aussi assez vite !

 

 

Belle découverte, Heads Up vient de sortir un premier album frais et accrocheur, énergique et prometteur. On attend la suite avec une très grande impatience !

 

J. NeWSovski

 

https://www.facebook.com/p/HEADS-UP-Punkrock-100033575539449/

 https://thewayofthecurehu.bandcamp.com/album/the-way-of-the-cure