vendredi 1 décembre 2023

DISTURB – The weight of deeds [EP]

 


DISTURB – The weight of deeds [EP]

Homeless Records

 

De la lourdeur, du gros son, un mur de guitares, un chant puissant, j’aime ces ingrédients qui font du hardcore un style énergique qui donne la pêche. Au-delà des pontes américains que peuvent être Sick Of It All, Madball ou Hatebreed, notre scène nationale s’est pas mal développée durant les années 90 notamment sous l’impulsion de groupes comme Kickback ou l’écurie Overcome. Cela a donné des groupes terriblement excitants comme Fat Society, Alea Jacta Est ou encore Disturb.  Cela fait des années que l’on suit ces derniers, pratiquement depuis leurs débuts en 1999 et je pensais même que le groupe avait stoppé après sa dernière production il y a maintenant 10 ans.

 

C’est donc une très bonne surprise de les revoir même si ce cet EP et ses quinze minutes donne envie d’en entendre plus. Dès Stay True le tempo est lourd et ça tabasse franchement rappelant justement Hatebreed par sa lourdeur, le refrain est nerveux et accrocheur. Flo de Landmvrks vient prêter sa voix sur Stand Tall, cette alternance de chant et de voix différente est une belle réussite. Disturb sait jouer vite aussi comme sur Worst for the worst qui ravira très certainement les fans de circle-pit. Effectivement cinq titres c’est court mais la bonne nouvelle c’est que le groupe va certainement s’appuyer sur cet EP pour tourner et certainement par la suite repartir sur un album.

 

Je suis ravi du retour de Disturb, un groupe important de la scène hardcore française, avec ce court EP il montre qu’il n’a rien perdu de sa superbe.

 

J. NeWSovski

 

 

https://www.facebook.com/disturbmarseillehardcore

https://disturb13.bandcamp.com/album/the-weight-of-deeds



dimanche 26 novembre 2023

NOBRO – Set your pussy free

 


NOBRO – Set your pussy free

Die Alone Records

 

Après leur surprenant et rafraîchissant EP sorti l’année dernière, j’attendais beaucoup de Nobro et j’espérais qu’en passant au format album le groupe arriverait à produire des morceaux de qualité aussi sur la durée. En cassant tout suspens, force est de constater que Nobro répond à toutes mes attentes avec un album frais, rythmé et varié.

 

Le groupe canadien, entièrement féminin, s’est très rapidement fait un nom et une réputation à travers ses concerts ou ses précédents EPs, il revendique clairement son côté féministe et anti patriarcal et ça se ressent à travers les morceaux. Ainsi, celui qui ouvre, Set You Pussy Free, amène une grosse dose d’énergie avec un garage punk débridé aux textes explicites. Dans un registre très proche Delete Delete Delete aborde le sujet des réseaux sociaux et ses dérives le tout sur une musique que les Ramones n’auraient pas reniée. J’aime beaucoup aussi Let’s do drugs et son riff final qui semble emprunté à ACDC, je trouve le chant très efficace. La voix de Kathryn est puissante et monte haut, quand elle est soutenue par les chœurs cela donne un superbe ensemble (Where my girls at). J’admire aussi la capacité à trouver des riffs accrocheurs sur la plupart de leurs morceaux (Let’s get outta Here pour ne citer que lui) qui n’est pas sans rappeler les Donnas, autre groupe 10% féminin aussi, puis il y aussi le côté powerpop Weezerien qui ressort sur un titre comme I don’t feel like it.

 Durant les 11 titres qui composent ce premier album il n’y a que très peu de moments faibles et, je trouve même que les filles arrivent habilement et intelligemment à varier les ambiances et les rythmes comme sur A.I. Sexbots ou Cash In On My Cachet plus lents et posés ou le très psyché 70’s Nobody Knows. Ceci offre à cet album une belle profondeur qui le rend très intéressant et le démarque des autres productions punkrock classiques.

 

C’est donc un premier album vraiment réussi pour Nobro, qui amène un souffle frais et jeune à travers la scène. Un de mes albums préférés de cette année, tout simplement.

J. NeWSovski

 

https://www.nobroband.com/

https://nobro.bandcamp.com/album/set-your-pussy-free

https://www.facebook.com/nobrocity/



vendredi 24 novembre 2023

dimanche 19 novembre 2023

BABYLON PRESSION – Rock Warrior [EP]

 


BABYLON PRESSION – Rock Warrior [EP]

Babylon Mouvement

Babylon Pression a le nom parfait pour participer aux compiles It’s a french reggae party, avec un tel nom on peut s’attendre à un combo ska-reggae roots avec bonnet péruvien mais que nenni, parce que le groupe envoie un gros punk bien brutal à l’accent bien métal. Et aussi surprenant que cela puisse paraître c’est la première fois que je croise sa route pourtant le groupe s’est formé en 1998 à Marseille.

Pourtant dès 2001 le groupe sort son premier EP (classé X) et intègre le collectif Coriace (Eths, Tripod, Fischer, Ed Mushi). Deux années plus tard il sort son premier album (negative generation) chez Sriracha records (Lofofora, Oneyed Jack, Black Bomb A…) et navigue en plein dans la vague Néo Métal qui cartonne en France. Babylon Pression sort ensuite trois autres albums dont un sur son propre label, ce qui est aussi le cas de cet EP. Et je dois dire qu’à l’issue de l’écoute de ces six titres je n’ai qu’une envie c’est de me plonger sérieusement dans leur discographie.

 

Alors la recette est simple mais très efficace, c’est du punkrock bien lourd avec un chant gueulé dont la voix est suffisamment éraillée pour accrocher l’oreille. Le mur de guitare est bien présent avec des riffs très hardcore. Les textes sont emprunts d’un humour noir, très noir mais sont très intéressants car ils placent des sujets sérieux et graves avec un certain détachement. Le premier morceau La Bite, vient appuyer sur la masculinité et ses gros travers. Les phrases chocs s’enchaînent. « qui se rétracte… au tribunal ? ». « Toujours dégueulasse, jamais en place, même molle elle va t’envoyer en taule »

J’aime aussi beaucoup Filme la police avec son clin d’œil final à ce morceau Assassin de la police de Cut Killer. D’ailleurs au passage il s’agit d’un sample de KRS One avec ces paroles : « that’s the sound of the police / woop woop » mixé à NTM et son Nique la Police. Mais ça c’était pour l’anecdote.  Ce morceau fait aussi un joli défilé de phrases magiques.

Petite chanson sur les conspirationnistes avec Qui domine, un morceau qui va vite et tape fort avec une nouvelle fois son lot de saignées verbales. Il y a aussi Rock Warrior avec en featuring IAM, c’est assez rare, voire unique, pour le signaler, franchement c’est la classe, je ne sais pas comment s’est fait le lien mais c’est vraiment sympa. Le morceau est une adaptation de Rap Warrior. Après je ne cache pas que je m’attendais à un morceau façon Judgment Night avec ses crossovers géniaux, ici les rappeurs poussent de la voix uniquement sur la fin, mais c’est déjà assez magique pour le mettre en avant.

Les deux autres titres je suis malade et c’est la merde sont aussi deux belles bombes parfaitement dans l’esprit explosif de cet EP.

 

Un Ep bien décapant pour Babylon Pression qui réussi à allier une très grosse puissance à des textes malins et choquants. Une très belle découverte.

 

J. NeWSovski

 

 

https://babylon-pression.com/

https://www.facebook.com/babylonpression

 


mardi 14 novembre 2023

BLACK MANTRA – Knowledge is over [EP]

 


BLACK MANTRA – Knowledge is over [EP]

Bästards

 Voici le troisième EP de Black Mantra, groupe de Bressuire, une ville active en termes de punkrock et de hardcore. Derrière le groupe il y a l’incontournable Marol que l’on a déjà vu et entendu dans Bunkum, Gus qui est aussi dans Trouble, Guy Shmoot aussi dans New Dawn et Julien, nouveau venu dans le groupe.

Demon démarre fort avec une rythmique rapide et une belle débauche d’énergie. Le chant est plaisant et sort des circuits classiques, c’est d’ailleurs le point fort du groupe de pouvoir sortir des morceaux que l’on n’a pas déjà entendu un peu partout. La recette est la même avec Wrong qui sonne un peu 90’s, son riff de guitare est fort sympathique. Les morceaux s’enchaînent rapidement sans laisser de place aux fioritures, Shadow est même expéditif (40 secondes) et déborde de puissance tandis que Knowledge is over balance de belles mélodies aux forceps. 

La fin est surprenante mais au combien plaisante avec un morceau reggae (The Mission) très bien fait, qui peut rappeler ce qu’avaient pu faire les Burning Heads sur Opposite.

 

Je ne peux que conseiller d’aller écouter ce nouvel EP de Black Mantra, un groupe qui joue un hardcore qui sort des sentiers battus. A voir en concert aussi !

 

 

 

J. NeWSovski

 

 

https://blackmantrahxc.bandcamp.com/album/knowledge-is-over

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jeudi 9 novembre 2023

KO-MA – Trencadis [EP]

 


KO-MA – Trencadis [EP]

Kinsfolk / Cœur sur toi

 

Sur les bords de la Loire, dans cette jolie ville qu’est Tours, la scène punkrock s’agite souvent dans l’ombre car il m’est difficile de sortir le nom de plusieurs groupes hormis Verbal Razors, Stuffed Foxes, ED Warner, Saints & Sinners, Lovve… Peut-être ont-ils une certaine difficulté à s’exporter, ce qui ne sera pas, je l’espère, le cas de Ko-Ma, que l’on présente aujourd’hui.

 

Ko-Ma, s’est fondé en 2020 sur un duo et est récemment devenu un trio avant de sortir son premier EP de 4 titres intitulé Trencadis.

Évoluant dans le post-hardcore, on peut rapprocher le groupe de Lysistrata pour le côté déstructuré, notamment sur un morceau comme T.P. Fact qui se joue des styles et de la forme et se révèle hyper intéressant par son côté non linéaire. Plus classique dans son traitement, M.M.I est un autre morceau fort, il laisse des longueurs planantes, un peu psyché avant de monter en puissance et en colère. Ko-Ma aime les mélodies mais aussi dégager de l’énergie et on sent le groupe influencé par des références comme At The Drive In (P.Time), par l’utilisation de breaks mais aussi dans la façon de pouvoir diluer de longues lignes mélodiques. Il y a aussi une jolie douceur chez les Tourangeaux que l’on perçoit à travers U.Hills.

 

Ko-Ma est un groupe d’avenir qu’il faudra suivre avec attention, il promet de belles choses à travers son premier EP.

 

J. NeWSovski

  

https://li.sten.to/trencadis 

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dimanche 5 novembre 2023

LES MAUVAIS JOURS – Let Yourself Grow

 


LES MAUVAIS JOURS – Let Yourself Grow

Autoproduction

 

Je me rappelle il y a une bonne vingtaine d’année, un groupe nommé Conrad, qui naissait des cendres d’Higgins. Je me rappelle le son de Conrad et la pochette de leur trop court EP en recevant l’album de Les Mauvais Jours j’ai cru à un retour du groupe, musicalement assez proche et visuellement aussi. D’ailleurs le rose en vogue en ce moment et de nombreux groupes l’adoptent (Tiny Voices, Turnstile…). Mais non Les Mauvais Jours n’a rien à voir avec Conrad, le groupe vient même d’Alsace et de Strasbourg plus précisément, avec des membres de Another Five Minutes, Boring et More Dangerous Than A Thousand Rioters.

 

Alors j’oserais dire que le groupe aime tromper son monde, la pochette fait très pop, très sucrée et estivale ce qui n’est pas forcément le reflet de leur musique. Puis le nom du groupe pourrait davantage évoquer un groupe punkrock au style direct avec un chant en français mais que nenni, les Strasbourgeois aiment les belles mélodies sur un indie rock plein de charme.

 

Effectivement dès l’ouverture et le joli Turn The Tables on ressent davantage l’influence de Jimmy Eat World, Promise Ring ou Jawbox plutôt que Charly Fiasco ou Zabriskie Point. J’aime les douces mélodies auxquelles le chant vient avec parcimonie prêter main forte (Craving for change) tandis que These words never meant a thing prolonge les harmonies et rappelle le début des années 2000 et l’époque Jade Tree. Les mauvais Jours prend son temps, sans urgence, en douceur, les morceaux sont longs et se savourent.

I can Only Give You All That I’ve Got accélère le rythme façon Get Up Kids époque Something To Write Home About, une énergie que l’on retrouve aussi sur we’ll always have Casablanca dont certaines sonorités ne sont pas sans rappeler Intenable.  Le groupe dégage une belle intensité et une belle profondeur (Fear on the other side) que j’associerai aussi à de la mélancolie ; et je suis finalement assez surpris de ne les découvrir qu’à travers ce deuxième album, le premier datant tout de même de 2018. Le groupe a entre temps pas mal tourné avec pas moins de 4 tournées à travers l’Europe.

On notera au passage l’excellent son et le très bon travail du Cube Studio de Besançon.

 

Clairement l’une des très belles surprises de cette fin d’année, Les Mauvais Jours est un groupe talentueux qui évoque une époque et une vague musicale que j’ai adoré. Il faudra passer outre la pochette décalée pour apprécier pleinement ce superbe album.

 

J. NeWSovski

 

 

https://lesmauvaisjours.bandcamp.com/

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