Dakiniz, groupe de rock noise parisien, vient de mettre en ligne Score One For Satan
vendredi 20 décembre 2019
mercredi 18 décembre 2019
GIRL BAND - the Talkies
GIRL BAND
- the Talkies
Rough
Trade
9 sur 10
Découverts
il y a quelques années au cours d'un festival, les bruyants GIRL BAND m'avaient
fait forte impression avec un set tendu et sans concession. L'écoute de leur
premier album "Holding Hand with Jamie" m'avait
convaincu de suivre au plus près ces quatre jeunes Irlandais. Mais les troubles
mentaux du charismatique chanteur Dara Kiely
avaient mis la carrière du groupe entre parenthèses. La sortie du second album "The
Talkies" constitue donc une réelle surprise. Et force
est de constater que GIRL BAND
reste un des beaux fleurons du noise rock expérimental.
L'introduction
de l'album "Prolix" est inquiétante
et s'apparente à une crise d'angoisse avec une respiration accélérée en toile
de fond. Puis, le son de GIRL BAND
se met en place avec l'explosif "Going
Norway" : nombreuses couches sonores,
rythmiques sauvages et métronomiques, guitares tranchantes et hurlements du
chanteur. Peut-être l'un des morceaux les plus mélodiques pour un album qui ne
l'est pas vraiment. GIRL BAND préférant
jouer sur la répétition, la déstructuration et les sons dissonants. Les
Irlandais adoptent parfois des sonorités plus industrielles, voire technoïdes
sur "Shoulderblades" (quelle
batterie martiale !) et "Prefab
Castle". La musique de GIRL BAND
n'est pas de tout repos, y compris sur la ballade "Couch
Combover" sur laquelle Dara Kiely
finit par s'époumoner dans la deuxième partie du morceau. L'ambiance reste
oppressante sur des titres chaotiques et déjantés comme "Aibophobia", "Caveat" et "Amydala"
au chant éructé.
Peu conventionnelle, la musique de GIRL BAND
n'est pas à mettre entre toutes les oreilles mais ravira les allergiques aux
mélodies. Plus orageux que lumineux, ce deuxième album des Dublinois est une
réussite dont il faudra multiplier les écoutes pour en apprécier sa richesse.
Mr Caribou
Morceau préféré : Going Norway
mardi 17 décembre 2019
dimanche 15 décembre 2019
LOVE COMPUTER – Coconut Cult (EP)
LOVE
COMPUTER – Coconut Cult (EP)
Voici le
deuxième EP des parisiens de Love Computer, groupe
né des cendres de Crossing The Rubicon.
Jimmy
(Jetsex, Interior
Queer, Maladroit, CTR…) à la basse, Alexandru (CTR) au chant et Arno à la batterie continuent à
balancer un punkrock / garage totalement atypique.
Ici pas de
guitare on préfère envoyer du gros son à la basse bien épaulée par une batterie
qui tabasse. Et puis pour donner du liant le chant d’Alexandru
vient se caler dessus à grand renfort d’effets. Le trio se révèle efficace sur The List
Maker, puis sur Dear
Lovers il faut s’habituer aux effets vocaux
déroutants mais force est de constater que Love Computer
bouscule son monde et en même temps les codes du genre et ça fait parfois du
bien. J’apprécie justement All
et le très énergique Coconut
Cult.
Au final,
ce court EP d’à peine 13 minutes mérite d’être écouté car Love Computer innove
et propose un punkrock insolite qui doit être encore plus efficace en live.
J. NeWSovski
vendredi 13 décembre 2019
mercredi 11 décembre 2019
lundi 9 décembre 2019
OISEAUX-TEMPETE - From Somewhere Invisible
OISEAUX-TEMPETE
"From Somewhere Invisible"
Sub Rosa
8,5 sur 10
OISEAUX-TEMPETE, groupe à géométrie variable emmené
par Frédéric Oberland et Stéphane Pigneul, est toujours aussi prolifique. Après
six années d'existence, "From Somewhere Invisible", qui
vient de sortir, est déjà leur quatrième album. Groupe phare du mouvement
post-rock / rock expérimental en France, leur précédente livraison "Al'An !"
avait fait forte impression avec ses sonorités orientales et ses accents
free-jazz.
Profitant
d'une tournée au Canada, les Parisiens ont enregistré une session dans le mythique
studio montréalais estampillé post-rock, le Hotel2Tango. Le
résultat de cet enregistrement est passionnant avec sept morceaux à
l'atmosphère tendue. Le style de OISEAUX-TEMPETE n'a
jamais été aussi direct et épuré. La première pièce "He's
Afraid And So I Am" joue sur la répétition, la lourdeur et
l'angoisse pendant près de 10 minutes. Noise, obscur et dépourvu d'habillages
sonores qui faisaient la marque de fabrique du groupe, le titre est marqué par
le chant spoken word de G.W. Sok. Cette déferlante sonore est suivie d'un titre
instrumental étrange et planant, au violon angoissant, "In Crooked
Flight On the Slopes of The Sky" rappelant le meilleur de THEE SILVER MT. ZION.
Grand frisson garanti également sur "We, Who Are
Strewn About In Fragments" qui prend le temps d'installer
progressivement une ambiance chaotique dominée par les guitares torturées et le
retour du chant parlé. L'enchaînement Weird Dancing In
All-Night I & II", très expérimental, tribal et
bruitiste rend le climat encore plus oppressant. On ne sort jamais indemne d'un
album de OISEAUX-TEMPETE. Heureusement, on entrevoit la lumière
et la sérénité sur le dernier long format de ce 4ème opus "The Naming of a Crow. Relativement apaisé
malgré les guitares dissonnantes, le violon inquiétant et les mots de G.W. Sok,
on ne peut ne pas penser aux illustres précurseurs de GODSPEED YOU! BLACK
EMPEROR sur ce magnifique titre. La musique de OISEAUX-TEMPETE est
exigeante et libre.
Avec ce
quatrième très réussi, les Parisiens confirment. Leur jeune parcours artistique
est pour le moment remarquable.
Mr Caribou
Morceau préféré : He’s afraid
and so I am
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