IGGY POP - Post Pop Depression
8 / 10
Iggy Pop, icône punk avec ses furieux Stooges et légende du rock à la carrière imposante, signe son
retour quatre ans après un album solo constitué essentiellement de reprises de
chansons françaises. L'iguane a eu l'idée lumineuse de s'associer à une autre
figure emblématique du rock des 20 derniers années, Josh Homme, fondateur de
Kyuss et Queens Of The Stone Age.
Enregistré dans les studios du
géant rouquin dans le désert à Joshua Tree, Post Pop Depression
marque le retour d'un Iggy Pop
inspiré. Les influences des deux hommes se marient à merveille, voix lancinante
et grave pour l'un, riffs de guitare singuliers et si caractéristiques pour
l'autre. Le rythme n'est pas effréné, la majorité des morceaux sont plutôt mid
tempo, rappelant parfois le son brut des Desert Sessions, réunions de musiciens
dont Josh Homme fut l'instigateur.
Parfois stoner comme sur le titre inaugural "Break
into your heart", l'album du super-groupe (Matt Helders des Arctic Monkeys et Dean Fertita de QOTSA
complètent le casting) reste marqué par l'empreinte d'Iggy Pop dont le
mimétisme avec David Bowie est parfois saisissant. C'est le
cas sur l'excellent "Gardenia"
dont le chant et la rythmique rappellent l'artiste caméléon disparu en début
d'année. "American Valhala"
étonne avec son intro aux sonorités asiatiques. L'auditeur est parfois pris par
surprise et le rock du duo Iggy / Homme nous emmène parfois dans des
contrées inattendues : les chœurs féminins et la valse clôturant "Sunday", gimmick de piano sur "Chocolate Drops"
et "Paraguay", dernier
morceau d'un opus se terminant par les hurlements stoogiens de l'iguane.
Les super-groupes accouchent
souvent d'albums décevants. Une dream team ne garantissant en rien la qualité
de la production, ce Post Pop Depression
accrocheur fait au contraire souvent mouche, le rock du désert de Josh Homme redonnant un second souffle
à la légende Iggy.
Morceau préféré : Gardenia
une chronique de Mr Caribou