jeudi 23 février 2017

Interview - Noé Talbot

Noé Talbot, le "cousin du Québec" vient de sortir un EP super sympa à base de reprises francisées de groupes qu'on adore ici. On le connaît aussi parce qu'il joue et chante dans Fortune Cookie Club et qu'on l'a reçu l'année dernière dans A T'il Bon Goût ?




Tout d’abord doit-on t’appeler Ben ou Noé ?


Comme tu veux, je dirais qu’il y'a 50% des gens qui m'appellent Ben et l'autre 50% qui m'appellent Noé, mais si ma blonde m'appelait Noé, je dois dire que je trouverais ça assez bizarre.



Quand as-tu commencé ton projet solo ?


J'ai commencé à écrire pour de l'acoustique vers quinze ans je dirais, mais au début c'était avec une guitare électrique unplugged, c'était dégueulasse. Ça sonnait mal dans mon petit ampli 15 watts. Puis, j'ai reçu une guitare acoustique en cadeau à 17 ans, je crois. Au cours des 5 dernières années, je dirais que la transition basse électrique à guitare acoustique s'est pas mal faite graduellement. Les membres de groupes ne peuvent plus partir en tournée et toi t'as envie de continuer... Bon, c'est plus cool en groupe, mais jouer seul ça m'a appris beaucoup sur moi et sur le monde. Donc, c'est tout aussi bien.



Que t’apporte le projet solo par rapport à ton groupe Fortune Cookie Club ?

C'est plus personnel. J'ai plus de liberté, je peux faire des blagues, arrêter les chansons quand je veux. Mais d'un autre côté, jouer avec des gens ça me manque énormément. Jouer solo ça remplacera jamais le partage que tu peux avoir avec les musiciens de ton groupe.


Est-ce différent d’écrire pour Fortune Cookie Club et ton projet solo ?

Clairement ! Pour Fortune Cookie Club, c'est souvent plus composé en groupe et les mélodies sont totalement différentes. En acoustique, tu dois laisser plus de place aux dynamiques, aux punchs de voix, aux paroles. C'est deux mondes opposés !






Concernant ton EP, comment as-tu choisi les titres que tu as repris : un choix axé sur les textes ou sur les mélodies ?


Les textes. Ce sont vraiment des chansons que je trouve qui sont souvent sous-estimées et où les textes sont géniaux. Évidemment, je devais être en mesure de faire un bon rendu de la chanson, donc c'était aussi dans les critères. Y a plusieurs chansons où le rendu en acoustique était pas très cool, alors j'ai laissé tomber. J'ai fait une trentaine de reprises et j'ai gardé les meilleures.



As-tu eu des retours de la part des artistes que tu as repris ?


Je reviens tout juste d'un concert de Frank Turner et il a repris ma traduction. Ça m'a fait vraiment super plaisir. Il y a une chanson de plus sur la compilation de Slam Disques - Zoo 1. C'est une chanson de Smoke or Fire et comme j'ai eu la chance de faire quelques dates avec le chanteur, Joe McMahon, il m'a dit que ça l'avait vraiment touché. Alors, je dirais mission accomplie. Je compte peut-être envoyer les versions aux autres artistes pour voir ce qu'ils en pensent !





Tu es très attaché à la langue française, je me rappelle que lorsqu’on s’était croisé à Angers (avec Maladroit je crois) tu m’avais dit que tu trouvais dommage que les groupes français chantent en anglais. Quels sont les groupes français dont tu es proche ou dont tu apprécies les textes ?



La langue française est magnifique. On peut dire les choses de tant de façons différentes, on peut tellement jouer avec les mots, c'est agréable. Il y a beaucoup de groupes dont les textes m'ont touché. Les Vulgaires Machins sont certainement une de mes plus grandes inspirations. Mais aussi Intenable. Tout ce que Kevin écrit, je trouve ça trop beau, il a son style à lui et j'adore. Sinon, en France, ya Till des Guérilla, Romain des Charly Fiasco et Klem de Johk qui écrivent de super textes. Particulièrement le dernier album de Johk, les textes m'ont vraiment touché. Il y a une profondeur et un super choix de mots dans les images que Klem fait que je trouve incroyable. Au Québec, j'adore les textes de Clément Jacques, Gaston Miron (un poète super connu ici), Rouge Pompier, Les Charlie Foxtrot/Achigan (pour leurs textes crus), Frank Custeau, Mononc Serge, Fred Pellerin... Puis ya aussi des textes de rap : Orelsan, Manu Militari, Sameer Ahmad, Keny Arkana.




Je dis ça, mais y'a tellement de textes isolés aussi que je trouve incroyables. On est chanceux, on est à une époque où on a accès à de la qualité. J'ai étudié en études littéraires classiques pendant un petit bout de temps et je trouve que les artistes d'aujourd'hui écrivent des trucs qui sont vraiment différents (voire mieux) de/que ce qui a été fait par le passé. Si on est dans la postmodernité dans beaucoup de domaines, je n’ai pas du tout l'impression qu'on l'est au niveau des textes de chansons.






As-tu prévu une suite à cet EP de reprises ?



Pas vraiment. J'ai vraiment fait ça pour moi. L'exercice m'amusait. Je me suis amélioré à la guitare en même temps donc c'est cool. Je ne suis pas certain qu'un volume deux serait super pertinent. La porte n’est pas totalement fermée, mais là j'ai trop de chansons à moi que j'ai envie de sortir; trop d'idées. J'ai d'autres choses sur le feu comme on dit. Un livre pour enfant qu'on tente de terminer avec une amie, un deuxième album et un split tout seul et avec Col Rouge on aimerait faire un album... Donc, faut choisir ses priorités. Mais j'suis clairement content du résultat du EP et d'avoir pris les centaines d'heures que ça a pris pour en arriver là !!













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