Breaking Strain
Parce que parfois une interview toute simple permet de découvrir aisément un jeune groupe, je me passerai de faire une longue introduction fastidieuse pour présenter les Breaking Strain de Clermont-Ferrand...
- D’où vient votre nom de groupe, comment s’est fait le choix ?
Le choix
du nom s'est fait un peu par hasard en fait, on est tombé sur "Breaking
Strain", je ne saurais trop te dire comment, et on a eu l'étincelle.
"Point de rupture", ça convient bien avec ce qu'on défend. On reste
optimiste, certains diront utopistes, mais l'an 01, la grève générale, le jour
où tout partira en couille, on y croit encore. Il y a une autre manière de
vivre que celle complètement folle que l'on nous impose.
- Peux-tu me présenter les membres du groupe, qui joue quoi, d’où venez-vous ?
On est de Clermont
Ferrand alias Michelin city. C'est un peu dark et ça sent un peu le pneu
mais on s'y sent bien. Et surtout, la ville est peuplée de gens formidables. On
joue en trio, depuis les débuts du groupe il y a moi, Vincent, à la
guitare et au chant, Hubert à la basse et aux choeurs , Jérôme
est notre nouveau batteur, il nous a rejoint depuis septembre dernier pour
remplacer Antoine, parti pour se consacrer pleinement à son boulot d'ingé son.
- Au niveau des influences, j’ai pas mal ressenti Propagandhi… Qu’est ce que vous appréciez comme autres groupes (étranger/français)?
Il est
vrai que Propagandhi nous a pas mal influencé, "Today's empire,
tomorrow's ashes" c'est juste incroyable ce disque. Après on
retrouve des groupes comme Jawbreaker, Pennywise, Leatherface, Snuff, NRA, Hot
Water Music, Social Distortion, Fugazi, Bob mould, des trucs plus noise
comme Unsane, ou plus métal comme Helmet, Massive Attack dans un registre
totalement différent. En groupe français, on retrouve Burning Heads, on a
grandi avec leur son, si on joue du punk rock aujourd'hui, ils en sont en
grande partie responsables...
- Quels sont les sujets de vos paroles ?
"Spit
and die", c'est un constat du début des années 2000. T'as l'impression que
tout le monde a la gueule de bois et s'est résigné à vivre dans le "oh, on
est pas si mal". Si tu compares avec les décennies précédentes, perso, je
trouve ça un peu inquiétant, vivre de manière moderne ne veut pas dire libre.
On est là entouré de nos petits gadgets bien souvent plus inutile qu'autre
chose, à perdre son temps alors que tout s'écroule et que nos droits sont remis
jour après jour en question.
Putain
mais bosser par exemple ça a jamais été une partie de plaisir mais là ça
devient de plus en plus fou, les conditions de travail sont de plus en plus
dégueulasses, et le conditionnement est tel qu'on a plus de réaction. Il va
falloir mettre bien plus qu'un coup de poing sur la table si on ne veut pas
finir avec un bras dans le cul. (Push In)
La
religion c'est pareil, on a un retour d'idées moyenâgeuses assez flippantes (Pray
for Hell). On aborde aussi le star-system (Last Breath), ça, c'est
toujours aussi désolant que marrant, la surinformation (Lonely places),
la science (Devotion). De quel droit au nom de la science, on peut tout
se permettre?
La misère
sociale (Whatever), l'ambiance Gotham city de Clermont et son ciel
nucléaire (Blacksnow).
Les
longues journées de boulot où les minutes ressemblent à des heures (The
Cell), mais aussi des sujets plus légers comme l'insomnie chronique (Night
Tale), la procrastination (Living in Lies) ou les mecs qui ont un
égo démesuré (Mad dog mac cree).
Et quand
même, un peu d'amour en fond de tableau (Spit and die).
- Où avez-vous enregistré votre album, dans quelles conditions ?
Les
batteries ont été enregistrés dans un studio dans les bois non loin de chez
nous, tout le reste par Antoine, dans une baraque qu'on occupait en colocation.
Les conditions étaient bonnes, on avait récupéré pas mal de matos, bien bosser
les morceaux au préalable, les consignes laissées par J.Livermore étaient
simples: en gros faites comme vous le sentez, assurez vous que ça sonne! Point
barre.
- Comment vous est venue l’idée de le faire mixer par Jason Livermore ?
Au
comptoir du Raymond Bar, en discutant avec des potes. On savait pas trop où
mixer, masteriser la bête, puis de fil en aiguille tout est devenu clair. Il
faut dire aussi que "Supporting Caste" nous avait filé un
sacré frisson. Et niveau monnaie ça nous revenait pas plus cher qu'en France,
surtout au niveau du mastering.
jason livermore |
- La pochette, que je trouve très réussie, qui l’a réalisée ?
Merci pour
Wild Reno! Un des boss de Wild Customs, la marque de guitare française. Il fait
beaucoup de graphisme également et on avait été scotché par pas mal de ces
projets. En plus c'est un vieux pote à nous, on a usé pas mal de planches à
roulettes ensemble, ça nous faisait plaisir de faire un truc avec lui et
c'était réciproque.
- Y ‘a t’il une tournée de prévue ?
On a
attaqué à tourner depuis le début de l'année pour défendre "Spit and
die". La devise est simple, on va jouer partout où on veut de nous. La
sauce prend pas trop mal, on a pas mal de plans de prévu, on va dans des villes
où on a jamais été, on va même aller faire un tour en Belgique au mois de mai.
Pourvu que ça dure.
On a pas
mal de projets en tête, affaires à suivre...
Interview par Julos News -mars 2013
(photos par chuck lyzewski @ Black Room - Bordeaux)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Votre avis :
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.