lundi 27 mai 2024

ACID GRAS – La revanche du CD 1

 


ACID GRAS – La revanche du CD 1

Slow Death

 

Certains artworks peuvent porter à confusion, celui de la revanche du CD1 d’Acid Gras par exemple que l’on peut facilement confondre avec une simple démo. C’est un parti pris, il faut adhérer ou pas, et celui-ci rappellera évidemment beaucoup de souvenirs à ceux qui ont vécu la pleine période des cd gravés débutée à la fin des années 90. Cela me laisse aussi à penser que l’artwork est très souvent un critère déterminant au choix et à l’écoute d’un album, pour ma part il est aussi souvent facile de trouver le style d’un groupe en observant sa pochette d’album, et, peu importe l’importance que l’on y prête il fait toujours parti de l’identité d’un groupe.

 

Acid Gras s’est donc fait plaisir et tient le concept visuel jusqu’au bout : artwork, livret et CD. Le groupe vient de Colombes, joue à trois (2 filles et un garçon) et amène sur ses dix titres une énergie et une désinvolture très intéressantes. J’avais déjà croisé le groupe sur la compile Sick Sad World et sa reprise arrangée de Diams : la vibe avec ma Meth (lien), un titre fun pour un groupe qui semble l'être aussi.

Le trio me rappelle la fraîcheur de Pogo Car Crash Control dans un style pourtant différent. Sans prise de tête, le groupe passe de la légèreté de space Kouign Amann, au côté absurde et provoc de Jean Castex ou les batards du Qatar. Les constructions sont simples mais j’aime leur côté abrasif comme sur Pédiluve qui fait l’effet d’une lime à bois sur les oreilles. Je ne ne peux que confirmer que l’énergie d’Acid Gras est communicante (Les rois de la route) et ces dix morceaux semblent tout droit taillés pour la scène.

Le groupe offre une version acoustique des chiens de la casse déjà présent sur CD1, la version est intéressante, un morceau lent et qui amène une certaine gravité dans un album pourtant très fun. J’aime beaucoup Mamie, pour moi le morceau le sympa de l’album, sorte de Stupeflip version punkrock et ça marche très bien. Le côté mélodique est aussi bien présent et on notera le tube Ton chien est moche qui sera repris en chœur dans tous les concerts à venir. 

 

Voici un jeune groupe prometteur qui mérite non seulement qu’on s’arrête sur son premier album mais qu’on suive avec attention ses prochaines sorties car au-delà d’un punkrock efficace la mise en avant d’un côté fun et décalé est très appréciable. Et du coup après son écoute on comprend mieux l'esprit de la pochette.

 

J. NeWSovski

 

https://www.facebook.com/acidgras/

https://acidgras.bandcamp.com/album/la-revanche-du-cd1

 


mercredi 22 mai 2024

Interview - TURBO PANDA


Sensation de la fin de l'année 2023, Turbo Panda a surpris son monde avec la sortie de l'excellent EP Julia, en autoproduction. Rencontre avec le trio manceau à la suite de leur passage au Garage à Angers.



Quand a commencé le groupe et qui le compose ?

TURBO PANDA, c'est Dimitri aux guitare et chant, Sylvain à la basse et Arnaud à la batterie. On a commencé à jouer ensemble en juillet 2012. Dimitri et Arnaud répétaient à deux ce jour de juillet. Sylvain, alors présent dans les locaux de répétition, en tongs et bermuda, a branché sa basse pour s'amuser avec eux. Donc sans préméditation, tout est parti de là.

 

Je crois que certains d’entre vous jouaient dans Powell il y a quelques années ? Dans quels groupes jouaient les autres ?

Dimitri et Arnaud ont commencé leurs premiers groupes ensemble à la fin des années 80. TURBO PANDA doit être leur 7ème ou 8ème groupe ensemble. Dimitri a joué dans POWELL, mais aussi FIGHT DA SUCKAS. Sylvain dans CASSIUS BELLI. Arnaud entre autres dans HIPPIES OF TODAY, COBALT 62, AMBULANCES, LES FEUX DE L'AMOUR etc. Il est aussi le batteur de LLAMAME LA MUERTE.

 


vendredi 17 mai 2024

HEADS UP – The Way of the cure

 


HEADS UP – The Way of the cure

M&O Music

 

Un souffle de fraîcheur débarque de Vendée, des Herbiers plus précisément. Fraîcheur, parce que ce type de punkrock, que l’on appelait skatecore dans la seconde moitié des années 90, n’est plus vraiment un style porteur chez les jeunes groupes. Pour écouter du nouveau son il faut souvent s’appuyer sur les tauliers du style qui sont toujours actifs décennie après décennie (Descendents, Burning Heads, Pennywise, Satanic Surfers…). Et cela fait beaucoup de bien d’entendre de nouveau groupes balancer des rythmes endiablés avec des phases mélodiques aux chœurs ultra-présents.

 

Derrière une pochette dessinée, dont on doit la paternité à Franco Blanco et El Gato, on comprend que le groupe semble jouer avec l’autodérision et le fun.

Tout commence avec une intro teintée de reggae sur laquelle on retrouve un extrait d’Albert Dupontel, puis les choses sérieuses commencent avec Let Me Go, dans la veine No Fun AT All des débuts : rapide et très mélodique avec un refrain super accrocheur.  Enchaîne ensuite Countryside très rapide façon Satanic Surfers avec une batterie déchainée qui balancent des changements de rythmes à la pelle. L’alternance du chant est plutôt bien vue aussi. Cette batterie est d’ailleurs l’un des grands atouts du groupe vendéen, il suffit d’écouter les roulements et le rythme sur Be Free pour s’en rendre vite compte.

Il faut préciser que le son de The Way Of The Cure est super bien équilibré avec une belle mise en avant des chants avec aussi une belle profondeur je trouve, il a été enregistré puis mixé au New Record Studio et masterisé par Alex de Deux doigts dans la prise.

Les chœurs sont très bien travaillés je trouve (Lost In your bullshit) et quand le rythme ralentit un peu comme sur With The Fairies, Heads Up se révèle toujours aussi intéressant, avec un chant tellement bien posé et dont la tonalité pourra rappeler Nikola Sarcevic de Millencolin. That’s spread alterne les passages mélodiques, reggae et plus durs, un peu comme pouvait le faire uncommonmenfrommars à la fin. J’aime beaucoup la rythmique sur Killing Time qui n’a rien à envier à Cigar. Petite conclusion façon No Use For A Name avec Let Things Happen, qui clôture et se permet une petite ode à la paresse pour ce morceau dont la première partie se résume au chant accompagné par la basse avant de partir sur des sonorités plus reggae.

 

Alors certes on pourra reprocher à Heads Up son manque d’originalité, bon nombre de chansons rappellent de multiples groupes mais c’est tellement bien fait et tellement percutant que on les excuse très rapidement. L’autre reproche pourrait porter sur l’accent anglais sur le chant qui n’est pas extraordinaire mais on l’oubliera aussi assez vite !

 

 

Belle découverte, Heads Up vient de sortir un premier album frais et accrocheur, énergique et prometteur. On attend la suite avec une très grande impatience !

 

J. NeWSovski

 

https://www.facebook.com/p/HEADS-UP-Punkrock-100033575539449/

 https://thewayofthecurehu.bandcamp.com/album/the-way-of-the-cure

 


dimanche 12 mai 2024

BURNING HEADS – Embers of Protest

 


BURNING HEADS – Embers of Protest

Kicking Records

 

Peu de groupes peuvent se targuer d’avoir une telle longévité sans avoir jamais opéré une quelconque pause, les Burning Heads sont actifs depuis 1987 (d’ailleurs le groupe fait sa piqure de rappel sur Keep The Fire Burning), ont désormais 15 albums au compteur, des splits avec des groupes aux univers éloignés (Near Death Experience, Alif Sound System), des groupes prestigieux (The Adolescents, Marshes) et des groupes de potes (Uncommonmenfrommars, NRA, Vulgaire Machin, Thompson Rollets). Les dernières années ont été marquées par des changements de line-up importants au chant d’abord mais aussi à la guitare. Phil, guitariste emblématique, est revenu en 2019 puis a re-quitté le groupe suite à la tournée de Torches Of Freedom, il a été remplacé par Dudu, à la base roadie du groupe mais aussi, et surtout, guitariste de Gravity Slaves et de Brokken Roses. Au final, des débuts du groupe, ne reste plus que Thomas, mais ces derniers changements ont amené avec eux un air de fraîcheur et de renouveau plutôt bienvenu.

 

Embers of Protest (Braises de la contestation en français) s’affiche dans les mêmes habits que Fear is Liar, le 3 titres, qui avait précédé Torches Of Freedom. Un artwork très joli signé Karl Beley avec une nouvelle patte artistique racée et réussie. Clairement l’une de mes pochettes préférées des Orléanais. L’album a été enregistré au Swan Sound Studio par Guillaume Doussaud et le son est vraiment très bon à mon goût.

Au bout de 37 années, les Burning Heads font toujours preuve d’une étonnante fraîcheur et démarrent très fort avec PyromaniacFra semble se délester du poids de l’héritage de Pit Samprass, et c’est une bonne chose car ce titre est une très bonne entrée en matière. Il s’est d’ailleurs davantage investi dans l’écriture des morceaux que sur l’album précédent et c’est peut-être son côté Eternal Youth mais il y a des superbes morceaux mélodiques comme Storm in my throat, l’un de moments forts de l’album, le morceau en mid-tempo est un petit bijou de mélodies avec les chœurs haut perchés de Thomas et ce riff de guitare hyper bien trouvé. J’aime aussi l’urgence qui se dégage de Too Far So Close, et puis en matière de chœurs on trouvera difficilement mieux dans le répertoire que Catch My Fall, entraînant, mélodique mais très bien rythmé.

Mais le morceau phare de cet album est Always Hate Goodbye, un morceau qui permettra de s’inscrire dans la lignée de leurs tubes comme A Whole Life, Break Me Down, Groundtown… Et ainsi d’asseoir ce line-up dans l’histoire du groupe.Le groupe a d’ailleurs eu le nez fin en le mettant en vidéo.

Les Orléanais ne délaissent néanmoins pas le côté punkrock rapide avec Red, à la rythmique soutenue qui n’aurait pas dépareillé sur Escape ou Keep The Fire Burning.

Quelques morceaux moins efficaces comme Happy New Fear, efficace mais un peu basique, Revolving Door Policy ou le traditionnel morceau reggae Dark Romance, mais j’avoue n’avoir jamais totalement apprécié ces titres.

 

Ce nouvel album amène donc avec lui une fraîcheur et un véritable renouveau. Embers Of Protest s’émancipe de son passé et propose des chansons délicieusement saupoudrées de mélodies imparables dont les Orléanais ont la recette. Cette cuvée 2024 est un excellent cru.

 

J. NeWSovski

 

 

https://burningheads.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/burningheads/

https://kickingrecords.bandcamp.com/album/embers-of-protest



mardi 7 mai 2024

JOHNNIE CARWASH - No Friends No Pain

 



JOHNNIE CARWASH - No Friends No Pain

Howlin Banana Records


Il souffle un vent de fraicheur sur la scène rock française et Johnny y est peut-être pour quelque chose. Au masculin avec les Bourguignons de JOHNNY MAFIA et leur punk-rock mélodique particulièrement addictif. Mais la version féminine proposée par JOHNNIE CARWASH est tout aussi jouissive. Le trio lyonnais emmené par Manon Tsaheli (guitare/chant) revient nous redonner le sourire avec leur deuxième album à la pochette colorée « No Friends No Pain ». Le premier album « Teenage Ends » et les EP avaient déjà posé les bases du style JOHNNIE CARWASH. Sur ce deuxième opus mieux enregistré, le power trio monte encore d’un cran. Leur mélange de punk mélodique, de garage-pop survitaminé et d’indie-rock fait des merveilles. Dès les premières notes de « Sunshine », les « ouh ouh ouh » nous rappellent à quel point JOHNNIE CARWASH dispose d’un sens de la mélodie hors pair. Un refrain accrocheur, un solo façon guitar hero, une batterie pétaradante, pas de doute, Manon Tsaheli et ses deux compères (Bastien Boudet à la basse, Maxime Frain à la batterie) sont au top de leur forme. Exécuté pied au plancher « I’m a Mess » est un tube de punk pop en puissance qui donne envie de se dégourdir les guiboles sur le dancefloor. Plus posé, « Aha (It’s OK) » nous replonge avec plaisir dans la lo-fi et les guitares cristallines de l’indie-rock des nineties. Le power trio accélère de nouveau la cadence sur « Stuck In My Head ». Un titre plus frontal et punchy qui commence par un refrain imparable à siffler sous la douche. JOHNNY CARWASH ne montre aucun signe de fatigue. « What A Life » conjugue parfaitement lui aussi mélodies catchy et énergie. La rythmique basse/batterie y fait des étincelles. « I Wanna Be In Your Band » est un autre hymne au refrain entêtant. Un savant mélange de délicatesse pop et de riff plus grungy. Plus électrique, «Waste My Time » est une nouvelle bombe punk pop de 2 minutes chrono. Un titre qui se conclut par le refrain braillé du fond de la scène par l’un des deux garçons du groupe. « Anxiety » illustre très bien les deux versants de JOHNNIE CARWASH. Le rythme mid-tempo et l’ambiance très indie-pop du début laissent place à un break musclé assez inattendu. Porté par le chant délicat de Manon et la basse sautillante Bastien, l’émouvant « Hate Myself » est une belle ballade indie-rock. Encore plus apaisé, « WALIAG » fait la part belle au chant masculin et conclut l’album en douceur.

 

Au final, JOHNNIE CARWASH passe haut la main le cap du deuxième album. Débordant de mélodies accrocheuses et d’énergie, « No Friends No Pain » est un excellent antidote à la morosité ambiante.

 

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           I’m a mess

 

https://www.facebook.com/johnniebecool/

https://johnniecarwash.bandcamp.com/album/no-friends-no-pain

https://www.instagram.com/johnniecarwash/



jeudi 2 mai 2024

LA SAGA DES SHERIFF PAR LES SHERIFF

 


LA SAGA DES SHERIFF PAR LES SHERIFF

de Jean-Noël Levasseur et Stéphane Cupillard

Kicking Records

 

Depuis quelques années les sorties littéraires musicales se succèdent, abordant l’histoire des groupes (NoFXBad ReligionLes ThugsBurning HeadsTherapy?...) ou des scènes locales (Grenoble, Nantes… ), souvent très riches et documentées elles sont des mines d’infos et une véritable lecture nostalgique.

 

Il n’est donc pas étonnant de voir arriver l’histoire des Sheriff, l’un des groupes les plus emblématiques de la scène punkrock française. J’ai cependant une connaissance assez restreinte du combo Montpellierain, je n’ai jamais fait d’interview ni poussé plus loin à mieux connaître le groupe aussi je découvre leur histoire à travers ce livre signé de Stéphane Cupillard connu aussi sous le nom de Mr Cu ! qui a monté de toute pièce Kicking Records et Jean-Noël Levasseur, journaliste et auteur de plusieurs ouvrage dont notamment un sur OTH. Les deux sont des fans du groupes, Cu ! est même un prochequi les accompagne en tournée, et certainement parmi les personnes les mieux placées pour pouvoir écrire cette biographie.

C’est durant le confinement qu’ils sont allés à la rencontre de chacun des membres du groupe avec leurs carnets remplis de mille questions.

 

 

Cette biographie porte le nom d’un morceau et de la compilation sortie en 2000 mais fait évidemment penser aux histoires scandinaves de récits de héros. La première partie porte sur les membres, ils se présentent, prenant le temps de raconter leur histoire, leur origine, leur parcours puis leur découverte de la musique. L’histoire défile jusqu’à la création de VONN, le groupe qui est à l’origine de tout, sa séparation surprenante et ce qui amène à créer les Sheriff.

Les auteurs s’attardent beaucoup sur les premières années du groupe, ses influences comme les Ramones ou ACDC mais aussi les grands frères d’OTH, très très présents dans cette biographie, comme une référence ultime, un fil conducteur. De façon amusante je découvre les liens du groupe avec Angers, ma ville d’adoption :  son point de chute sur la partie nord de la France lors des tournées, le label Gougnaf Mouvement, l’amitié avec les Thugs, le premier album enregistré par Christophe Sourice.

L’histoire revient aussi sur chaque changement de line-up donnant la version de chacun sans langue de bois, puis sur l’enregistrement de chaque album avec le regard honnête du groupe. S’en suit les concerts, la montée populaire du groupe, les concerts toujours plus gros en France et cette tournée en Italie vite avortée qui entraînera le split du groupe.

 

Dans la dernière partie, le groupe parle de sa reformation pour le concert de Montpellier en 2012 avec tous les membres qui sera immortalisé en album live et DVD, puis les dates qui s’en suivent. Le groupe s’attarde aussi sur le concert démesuré au Hellfest en 2018 et son deuxième passage en 2023. Et raconte la conception du dernier album Grand Bombardement Tardif ainsi que le tournage des clips.

 

Cette biographie est passionnante pour tout afficionados des Sheriff mais pas que, parce qu’au-delà du groupe, elle fait visiter les époques. Quarante ans de carrière tout de même pour le groupe Montpelliérain avec ses hauts et ses bas. L’écrit est fluide et sincère.

 

J. NeWSovski

 

 

https://www.kickingmusic.fr/c/Label/Les-Sheriff/LES-HERIFF-La-Saga-des-heriff-p799.html

samedi 27 avril 2024

FRUSTRATION – Our Decisions

 


FRUSTRATION – Our Decisions

Born Bad Records

Si FRUSTRATION n’a jamais arrêté d’écumer les routes ces dernières années, les cultissimes Parisiens n’avaient pas encore donné suite à l’excellent « So Cold Stream » datant de 2019. Mais le groupe phare du label Born Bad a tout simplement pris le temps de bien faire les choses pour sortir son 6ème album « Our Decisions ». Et l’attente en valait la peine. Le quintet poursuit en effet son parcours sans faute avec ce nouvel opus. Sur « Our Decisions », la patte FRUSTRATION est intacte. Mais l’album réserve malgré tout son lot de surprises : voix féminine dans la langue de Goethe (« Vorbei »), confirmation que le chant en français va si bien à Fabrice Gilbert (deux titres comme sur « So Cold Stream »). Ne pas se fier à l’ambiance printanière et aux petits gazouillis introductifs de « Path of Extinction ». Comme l’annonçait l’amas de déchets sur la pochette, l’ambiance est plutôt morose et sombre. Car la basse imposante de Pat, les légendaires synthés, la voix grave de Fabrice et les guitares abrasives annoncent vite la couleur. Nous sommes bien chez FRUSTRATION et l’heure n’est pas à la rigolade. Très vite, le premier tube fait son apparition. Déjà très efficace sur scène, « State of Alert » l’est tout autant sur disque. Intense, ce morceau fait mouche notamment grâce au riff de guitare imparable et au refrain scandé. Là encore, la ligne de basse et les synthés inspirés sont d’une redoutable efficacité. Plus épuré dans son entame, « Omerta » marque le retour du chant en français. L’expérience réussie sur l’album précédent a sans doute conforté le groupe dans l’envie de poursuivre dans cette voie. Avec « Catching Your Eye », les Parisiens nous sortent un deuxième tube dans le pur style FRUSTRATION. Outre son gimmick de synthé et son refrain entrainants, le morceau prend une tournure inattendue sur un pont un poil TEMPOMAT. Plus new-wave, « Paws on the Game » voit Fabrice enfiler son costume de baryton. La ligne de basse musclée et les synthés addictifs y sont incroyables. L’ambiance se refroidit encore un peu sur le synthétique et industriel « Riptide ». Un morceau dark et métronomique qui montre que FRUSTRATION ne se repose pas sur ses lauriers en élargissant encore un peu plus sa palette musicale. L’énergie punk et les guitares font leur retour sur le bref mais efficace « Pale Lights ». « Vorbei » chanté en duo en allemand avec Anne Hammershoi fait office d’interlude. Mais une bizarrerie minimaliste et expérimentale à la boucle électro entêtante. Passez cette respiration, FRUSTRATION repart au front avec l’engagé « Consumés », une merveille post-punk en français dans le texte. Le dénouement arrive déjà avec « Secular Prayer ». Un titre qui débute dans une veine new-wave/post punk assez classique mais qui durcit rapidement le ton avec son riff agressif jusqu’à l’explosion finale, assez noisy.  

 

Avec plus de vingt d’existence et des tonnes de concerts au compteur, FRUSTRATION est toujours aussi fringant. Avec leur 6ème album « Our Decisions », les Parisiens restent en effet la référence de la scène post-punk hexagonale.

 

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           State of Alert

 

https://frustrationblind.bandcamp.com/album/our-decisions

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