Disagony – venom dish
Snowhite
8/10
Disagony nous embarque dans la Delorean de Marty Mc Fly, programmée
sur un retour direct dans les 90’s en pleine vague noise/punk couramment nommée
aussi grunge. Disagony c’est pour
moi un mélange de L7 et de Hole. La comparaison est facile car
d’une part c’est une chanteuse et de l’autre sa voix se rapproche de Courtney Love et de Donita Sparks. Au niveau du son on
reste dans le même registre avec un beau mur de guitares. « Unburied
from sand » « tender revolver »
ou « cut » pourraient
sortir de Hungry For Stink de
l’album des californiennes, avec une touche de modernité stoner en plus. « Spirit
mechanism » rappelle aux heures les plus calmes de la fin
de Hole et aux débuts de la carrière
solo de Courtney Love. Une belle ballade, mélodique où le timbre de voix fait
des merveilles. « Forever Fool » est
du même acabit, une superbe ballade qui termine l’album de belle manière et qui
montre à quel point le groupe maîtrise la mélodie. « Stop
rewind » démarre sur une intro dans la plus pure tradition
de Hole, le reste du morceau est un peu plus complexe dans un
style plus indé avec un son de gratte un peu plus crade mais force est de
constater que pour l’instant ça marche et pour quelqu’un qui n’aurait pas connu
les 90’s je pense qu’il y a moyen de prendre une petite claque.
Après il y a des choses qui, pour
moi, marchent moins bien, des morceaux qui sonnent trop pop « wild generation y » ou « insobriety » sur lesquels on
regrette que le mur de guitares se soit fissuré.
Et dans tout ça, après avoir bien
re-brassé deux des groupes grunge féminins américains les plus influents (pas
de référence aux Babes In Toyland même si on pourrait…), on découvre que Disagony est un groupe suisse. Putain
ces Suisses sont vraiment retors en musique ces dernières années ! Je
passe sur les Nostromo, Favez et compagnie mais je pense à Archers and Arrows,
Hathors et j’en oublie certainement un bon nombre. L’air helvétique semble être bien chargé en ce moment ce qui nous
permet d’avoir des voisins qui s’éclatent pas mal.
Et dans tout ça Venom
Dish, le premier album de Disagony,
qui s’est réfugié dans une jolie pochette avec une femme nue (est-ce la
chanteuse ?) est un bel album que je prends plaisir à écouter et que je
réécouterai encore dans plusieurs mois avec autant de plaisir je pense. Amenant
son lot de nostalgie et de mélancolie tout en permettant un bon lâchage de
chiens.
Mon titre préféré: forever fool