CAR SEAT HEADREST – Teens of
Denials
MATADOR
8,5 sur 10
Le
rock a toujours été une histoire de jeunesse. Will Toledo, l’homme à tout faire se cachant sous le patronyme de CAR SEAT HEADTREST n’échappe pas à la
règle du haut de ses 23 ans. Un jeune homme prolifique qui enregistre plus vite
que son ombre en mode DIY. Repéré par le légendaire label Matador (YO LA TENGO, PAVEMENT, SUPERCHUNK…), le
premier album officiel de l’Américain « Teens of Denials » est sorti en fin d’année 2016.
Malgré
cette signature prestigieuse, CAR SEAT
HEADREST n’a pas perdu son aspect lo-fi et a publié un excellent album
d’indie rock. Moins immédiat que la précédente compilation de démos, cet album
peut dérouter par sa forme et sa gestion du temps : de la 1’17 du titre de
clôture « Joe goes to school » aux 11’30 du déstructuré et ambitieux « The ballad of the Costa Concordia ». CAR SEAT
HEADREST varie astucieusement les titres efficaces et accrocheurs dans la
pure tradition rock indé 90’s (« Fill in
the blank », « Destroy by
hippie powers », « 1937 state park » à d’autres qui prennent plus volontiers le temps de
s’installer (la longue introduction cuivrée de « Cosmic Hero » ou encore le plus progressif « Vincent » construit dans son entame
sur un gimmick de guitare minimaliste). Il est difficile de mettre en avant un
titre, tant cet album est dense et ne présente aucune faiblesse. Même quand CAR SEAT HEADREST s’essaie à plusieurs
reprises à la ballade lancinante, il touche l’auditeur (« Joe gets kicked out of school for using… »
par exemple). Will Toledo n’est pas
le plus grand performer vocal. Son timbre fait souvent penser au chant
nonchalant de Julian Casablancas ou
parfois à Frank Black, avec cette
manière d’hurler à 1 mètre du micro (l’intro de « Not what I needed »). Mais il s’agit d’un talentueux et prometteur
compositeur dans le landerneau indie actuel, dont les déboires d’un dénommé Joe
captivent sur ce Teens of Denial,
long en bouche mais captivant.
Meilleur titre : Fill in the blank
Si vous aimez : PIXIES, WEEZER, GUIDED BY VOICES
Une
chronique de Mr Caribou