30 novembre, peut-être la
journée la plus brumeuse de l’année, un brouillard intense qui englobe
totalement Chemillé et son foirail. Le lieu est vraiment unique regroupant
théâtre, salles de conférences et concerts et c’est dans la petite que se
trouve l’Accord de Puissance pour sa deuxième édition. L’équipe (Antoine,
Matthias et Jean-Charles) est formée de passionnés de musique avec des goûts
différents mais il y a des points de convergence : le rock lourd et les
groupes incongrus qui se démarquent sur scène. Aussi, cette année, l’équipe a
prévu une programmation ambitieuse et, même peut-être, risquée.
Tout
commence tôt, dès 19h15, par Heir Of The Dog, le groupe local, de Beaupréau, à
une vingtaine de kilomètres de Chemillé. Le groupe joue du stoner avec des
sonorités qui peuvent parfois faire penser aux 70’s. Le trio a la difficulté
d’ouvrir devant un public qui tarde à arriver. Leur set est propre avec
quelques reprises sympas. Une douce entrée en matière.
Turbo
Panda s’installe tranquillement,
bousculant les codes en s’implantant directement au beau milieu de la salle.
Les amplis en prise directe, la batterie sans toms suspendus n’est pas
sonorisée. Ça surprend et c’est tant mieux. Le groupe joue rapidement et c’est
un excellent show. Arnaud tape fort et son jeu derrière ses fûts est sympa à
regarder, le groupe enchaîne les morceaux (12 au total) dont un duo Check /
Julia qui met une jolie petite claque en fin de concert. C’est d’ailleurs
intéressant car on a l’habitude de les écouter dans le sens inverse sur l’EP. On
a aussi le droit à quelques nouveaux titres plutôt intéressants que l’on
retrouvera certainement sur la prochaine production.
Cette disposition au sol permet d’avoir un
super lien entre les musiciens, un peu comme en salle de répète et cela me fait
penser aux japonais de TOE qui jouent aussi de cette manière. Au-delà d’être
original c’est vraiment pertinent aussi pour les spectateurs qui s’offrent un
angle de vue totalement inédit. D’ailleurs on pourra peut-être évoquer la
prestation d’un spectateur dont la consommation de Rombière a diminué sa zone
de proximité avec le groupe. Un mec un peu relou comme il y en a régulièrement
à chaque concert. Ça fait partie du folklore et finalement ça a quand même son
charme. Ce serait d’ailleurs sympa de faire un jour une petite étude sur les
styles et les comportements dans le public. Au final Turbo Panda dont je regretterai juste le chant de Dimitri
difficilement audible dans cette configuration.
Petite pause
restauration autour de l’un des deux foodtrucks. Mon choix se porte sur le
versant savoyard plus enclin à me réchauffer que les galettes bretonnes. L’odeur
de fromage fondu se diffuse à travers la salle alors qu’une petite bière bien
fraîche et sans prétention vient faire le travail tranquillement.
First
Draft démarre vite et fort. C’est l’un des
groupes que j’attendais le plus dans ce concert, j’avais vraiment hâte de voir
si, sur scène, le duo allait s’approcher de la qualité de leur dernier EP. Je
dois avouer que le groupe est bluffant, Marine qui pose son chant aérien tout
en imposant une rythmique soutenue, c’est une vraie performance. Pour
l’anecdote il y a un certain nombre de batteurs/chanteurs qui ont décidé de se
focaliser uniquement sur le chant durant leur carrière car mener les deux de
front devenait trop difficile en live. Clément n’est pas en reste avec sa
basse, son pédalier est énorme, peut-être le plus imposant qu’il m’ait été
donné de voir. La complicité entre les deux saute aux yeux et c’est sympa de le
voir monter sur la plateforme de la batterie. Leur set est rodé, le groupe
revient d’ailleurs d’une belle tournée d’une douzaine de dates au Portugal et
en Espagne.
Gondhawa est un groupe angevin qui se veut assez rare sur ses terres même si on a
pu le voir dernièrement à l’anniversaire des 30 ans du Chabada. Pour moi c’est
vraiment une découverte et une belle surprise au passage. Je suis vite sous le
charme du trio qui propose ce que je pourrais qualifier d’un stoner psyché
ethnique. Gros pot-pourri de plein de choses, le groupe enchaîne les morceaux
avec un petit esprit 70’s dans lequel vient se rajouter des sonorités originales,
le chant tout d’abord puis un instrument traditionnel (Sanxian ?) utilisé
sur un morceau. Le groupe annonce avoir enregistré un nouvel album qui sortira
en 2025, on se jettera dessus à sa sortie !
Il est
minuit passé de quelques minutes quand The Necromancers commence son set. J’avais écouté le dernier album du groupe et je dois
avouer que ce n’est pas vraiment mon style de prédilection mais je suis
toujours curieux de voir ce que ce style de groupe peut donner sur scène. Les
poitevins étaient il y a peu sur des dates avec les amis de Mars Red Sky
et ont aussi fait des grosses dates comme le Hellfest en 2019. Le groupe
a changé de line-up il y a quelques temps avec l’arrivée de Basile au
chant et à la guitare qui officie aussi dans Birdstone.
Le set est
carré dans un style heavy, metal un peu glam aussi je trouve. Difficile pour
eux de jouer tardivement sachant qu’une partie du public a quitté les lieux, c’est
dommage. Les morceaux sont énergiques, Basile prend la lumière sur scène et
occupe bien l’espace. Les amateurs auront apprécié.
Ainsi
s’achève la deuxième édition de l’accord de puissance. Il s’est révélé parfait
pour les découvertes, les curieux auront pris du plaisir avec l’originalité de Gondhawa,
la performance de First Draft et l’énergie de Turbo Panda. The Necromancers n’était
pas en reste non plus avec un gros live plain de guitares. L’organisation était
au top mais il est dommage que le public se soit révélé frileux à la découverte.
On espère une troisième édition du même calibre !
First Draft & Gondhawa au merch
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Votre avis :
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.