mardi 9 avril 2019

Interview - Heavy Heart



Heavy Heart est mon coup de cœur de ces dernières années. Après un premier EP prometteur en 2015 le groupe a enchaîné avec deux albums de haute qualité, des dizaines de concerts et tout dernièrement un petit EP acoustique.

J’ai pu les rencontrer en décembre dernier L’Etincelle à Angers pour un concert de soutien à l’association La Grande Ourse qui s’occupe d’héberger des gens à la rue.
Extrait de l’interview, la fin s’étant envolée avec la batterie de mon dictaphone…)





On dit que le deuxième album met plus de temps à s’écrire, Love Against Capture vous a mis combien de temps ?

Aurélien : On a commencé à le composer il y a un an, un an et demi et ça a duré six mois. Ensuite on l’a enregistré avec Mathieu Zuzek, un bon pote qui est aussi producteur et on est content de l’avoir fait avec lui. On s’est donné le temps, on a moins fait les choses dans l’urgence, on a essayé de réfléchir à comment faire d’autres structures, d’autres mélodies, d’autres choses que les évidences qui se posaient à nous.

Lylian : On a décidé de se prendre plusieurs jours pour l’écrire, à composer et revenir dessus. Il y a des morceaux qui sont sur l’album et qui n’ont plus rien à voir avec les versions du début.
L’autre chose c’est qu’on s’est donné une certaine marge, en tout on a enregistré 14 morceaux en se disant qu’on en avait plusieurs et on essayait de voir ceux qui allaient ensemble.  On se donne de la matière et après on réfléchit à la tracklist, rien à voir avec l’album précédent qui avait été composé juste avant les prises, à l’époque on avait fait 10 titres en 7 jours. C’était la purge avec des journées de 9h jusqu’à 3h du matin, c’était pas très fun. Là au moins on a pris notre temps, on a respecté une certaine hygiène de vie qui était plus cool que ce qu’on avait fait.
Donc tout ça mis bout à bout, plus la volonté de faire un truc plus pop ça donne ce deuxième album.




Justement concernant la tracklist comment s’est fait le choix du premier, très calme et posé, assez différent de l’album ?

Aurélien : C’est Louis qui a amené la compo, on n’a pas prévu que ce soit le premier en le composant, on l’a construit avec le truc crescendo, c’est du déjà-vu mais ça fonctionne.

Louis : En fait je l’avais vraiment pensé comme une intro !



Le lien avec le deuxième morceau Magic Life est intéressant…

Louis : C’est une association de morceaux qui marche, on essaie de la reprendre en concert, de garder ce fil.




En concert, vous écrivez votre setlist juste avant le concert ou c’est souvent la même qui tourne ?

Lylian : Il y a des morceaux qu’on a joué une fois et qu’on ne rejoue plus parce qu’ils ne nous plaisent plus. Là pour cet album on s’est dit qu’on allait faire différemment en jouant tous les morceaux. On ne les joue pas forcément tous tous les soirs mais alternés pour éviter cette redondance.



Vous êtes un groupe engagé

Antoine : Dans nos vies en dehors du groupe on est tous politisés, on participe tous à plein d’actions, c’est donc logique pour nous que le groupe le soit aussi.
La musique et la politique font partie de nos vies.
Louis : J’ai eu l’impression que pendant des années la musique punk se coupait et se perdait dans un entre-soi qui, moi, pouvait me déranger un peu. On essaye, bien humblement, à travers des concerts de soutien d’essayer d’ouvrir le punk sur d’autres mondes plutôt que de faire un concert et parler des soirées qu’on a faites.
Je trouve qu’il y a un intérêt à transmettre des idées politiques dans d’autres styles que le punk, le Hardcore ou le Rap. C’est cool aussi de toucher d’autres gens.
On est militants mais on n’est pas là non plus pour le crier sur les toits.

On écrit un petit manifeste pour expliquer les textes parce que c’est moins direct que le chant en français. On a aussi envie de dépasser le cadre de raconter ce qu’on a fait sur la route.




Il y a de plus en plus de groupes dans votre style, je pense à Traverse, Powder, Quitters… Des groupes que vous connaissez ?

Lylian : Traverse on a fait une tournée avec eux il y a deux ans, Charles jouait avec eux d’ailleurs.
Quitters on les connait un peu moins, on a partagé moins de dates qu’avec Traverse. C’est un milieu assez petit alors tout le monde se connaît.



Justement, la scène nantaise est assez prolifique, entre Circle, Justine…

Louis : Ce sont des gens qu’on croise tout le temps, ce sont des amis. Et tout ceci forme un microcosme.




Vous avez déjà tourné en dehors de la France ?

Antoine : Quand on a monté le groupe c’était une de nos envies de partir à l’étranger. On était vraiment chaud pour partir loin et on a fait pas mal de pays. Là, maintenant, on s’est un peu calmé parce que … tout simplement on l’a déjà fait ! On en est content, maintenant il y a pas mal de choses à faire aussi dans un diamètre plus restreint.
Partir c’est usant, crevant et c’est une envie qui évolue. Faut savoir aussi ne pas griller toutes ses cartouches tout de suite.
Aurélien : On est partis en Ukraine, Turquie… On revenait et j’étais dégommé et c’était trop difficile de retourner bosser.
Louis : Partir super loin dans plein de pays étrangers c’est super bien mais ça n’avait pas forcément de sens. Les mecs venaient pour la musique et à la fin c’était terminé, tout le monde rentrait. Lors on s’est dit qu’on pourrait partir moins loin mais avec davantage de sens car c’est organisé par telle association ou c’est en soutien à telle cause. Ça a maintenant plus de sens pour nous d’aller jouer pour des assos précises que de partir super loin.

Et c’est à ce moment là que mon dictaphone a rendu l’âme…



On notera tout de même la sortie de l'EP Songs against Capture,  EP acoustique composé de morceaux de Distance et Love Against Capture.







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