Heavy Heart est mon coup de cœur de ces dernières années. Après un premier EP prometteur en 2015 le groupe a enchaîné avec deux albums de haute qualité, des dizaines de concerts et tout dernièrement un petit EP acoustique.
J’ai pu les rencontrer en
décembre dernier L’Etincelle à Angers pour un concert de soutien à l’association
La Grande Ourse qui s’occupe d’héberger des gens à la rue.
Extrait de l’interview,
la fin s’étant envolée avec la batterie de mon dictaphone…)
On dit que le deuxième
album met plus de temps à s’écrire, Love Against Capture vous a mis combien de
temps ?
Aurélien : On a commencé à le composer il y a
un an, un an et demi et ça a duré six mois. Ensuite on l’a enregistré avec Mathieu Zuzek, un bon pote qui est
aussi producteur et on est content de l’avoir fait avec lui. On s’est donné le
temps, on a moins fait les choses dans l’urgence, on a essayé de réfléchir à
comment faire d’autres structures, d’autres mélodies, d’autres choses que les
évidences qui se posaient à nous.
Lylian : On a décidé de se prendre plusieurs
jours pour l’écrire, à composer et revenir dessus. Il y a des morceaux qui sont
sur l’album et qui n’ont plus rien à voir avec les versions du début.
L’autre
chose c’est qu’on s’est donné une certaine marge, en tout on a enregistré 14
morceaux en se disant qu’on en avait plusieurs et on essayait de voir ceux qui allaient
ensemble. On se donne de la matière et
après on réfléchit à la tracklist, rien à voir avec l’album précédent qui avait
été composé juste avant les prises, à l’époque on avait fait 10 titres en 7
jours. C’était la purge avec des journées de 9h jusqu’à 3h du matin, c’était
pas très fun. Là au moins on a pris notre temps, on a respecté une certaine
hygiène de vie qui était plus cool que ce qu’on avait fait.
Donc tout ça
mis bout à bout, plus la volonté de faire un truc plus pop ça donne ce deuxième
album.
Justement concernant la
tracklist comment s’est fait le choix du premier, très calme et posé, assez
différent de l’album ?
Aurélien : C’est Louis qui a amené la compo, on
n’a pas prévu que ce soit le premier en le composant, on l’a construit avec le
truc crescendo, c’est du déjà-vu mais ça fonctionne.
Louis : En fait je l’avais vraiment pensé
comme une intro !
Le lien avec le
deuxième morceau Magic Life est intéressant…
Louis : C’est une association de morceaux
qui marche, on essaie de la reprendre en concert, de garder ce fil.
En concert, vous
écrivez votre setlist juste avant le concert ou c’est souvent la même qui tourne
?
Lylian : Il y a des morceaux qu’on a joué une
fois et qu’on ne rejoue plus parce qu’ils ne nous plaisent plus. Là pour cet
album on s’est dit qu’on allait faire différemment en jouant tous les morceaux.
On ne les joue pas forcément tous tous les soirs mais alternés pour éviter
cette redondance.
Vous êtes un groupe
engagé
Antoine : Dans nos vies en dehors du groupe on
est tous politisés, on participe tous à plein d’actions, c’est donc logique
pour nous que le groupe le soit aussi.
La musique
et la politique font partie de nos vies.
Louis : J’ai eu l’impression que pendant des
années la musique punk se coupait et se perdait dans un entre-soi qui, moi,
pouvait me déranger un peu. On essaye, bien humblement, à travers des concerts
de soutien d’essayer d’ouvrir le punk sur d’autres mondes plutôt que de faire
un concert et parler des soirées qu’on a faites.
Je trouve
qu’il y a un intérêt à transmettre des idées politiques dans d’autres styles
que le punk, le Hardcore ou le Rap. C’est cool aussi de toucher d’autres gens.
On est
militants mais on n’est pas là non plus pour le crier sur les toits.
On écrit un
petit manifeste pour expliquer les textes parce que c’est moins direct que le
chant en français. On a aussi envie de dépasser le cadre de raconter ce qu’on a
fait sur la route.
Il y a de plus en plus
de groupes dans votre style, je pense à Traverse, Powder, Quitters… Des groupes
que vous connaissez ?
Lylian : Traverse on a fait une
tournée avec eux il y a deux ans, Charles jouait avec eux d’ailleurs.
Quitters on
les connait un peu moins, on a partagé moins de dates qu’avec Traverse. C’est
un milieu assez petit alors tout le monde se connaît.
Justement, la scène
nantaise est assez prolifique, entre Circle, Justine…
Louis : Ce sont des gens qu’on croise
tout le temps, ce sont des amis. Et tout ceci forme un microcosme.
Vous avez déjà tourné
en dehors de la France ?
Antoine : Quand on a monté le groupe c’était
une de nos envies de partir à l’étranger. On était vraiment chaud pour partir
loin et on a fait pas mal de pays. Là, maintenant, on s’est un peu calmé parce
que … tout simplement on l’a déjà fait ! On en est content, maintenant il
y a pas mal de choses à faire aussi dans un diamètre plus restreint.
Partir c’est
usant, crevant et c’est une envie qui évolue. Faut savoir aussi ne pas griller
toutes ses cartouches tout de suite.
Aurélien : On est partis en Ukraine, Turquie…
On revenait et j’étais dégommé et c’était trop difficile de retourner bosser.
Louis : Partir super loin dans plein de pays
étrangers c’est super bien mais ça n’avait pas forcément de sens. Les mecs
venaient pour la musique et à la fin c’était terminé, tout le monde rentrait. Lors
on s’est dit qu’on pourrait partir moins loin mais avec davantage de sens car
c’est organisé par telle association ou c’est en soutien à telle cause. Ça a
maintenant plus de sens pour nous d’aller jouer pour des assos précises que de
partir super loin.
Et c’est à ce moment là
que mon dictaphone a rendu l’âme…
On notera tout de même la sortie de l'EP Songs against Capture, EP acoustique composé de morceaux de Distance et Love Against Capture.
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