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mercredi 15 octobre 2025

PAIN MAGAZINE – Violent God



PAIN MAGAZINEViolent God

Humus Records

L’année dernière, Birds In Row nous avait fait la surprise d’un split avec les suisses de Coilguns dans lequel les deux groupes fusionnaient leurs univers pour créer un triptyque intense. Pour moi, Birds In Row reste un groupe à part, d’une précision chirurgicale et d’une grande exigence ; toujours intègre, il se montre ainsi ouvert à de nouvelles expériences, des prises de risque. Je trouve tous leurs albums très bons pour ne pas dire tout simplement excellents, je suis heureux et je me sens privilégié de pouvoir les voir régulièrement en concert.

Aussi l’annonce de cette nouvelle collaboration avec Maelstrom et Louisahhh, deux artistes devenus un duo techno/indus, est une jolie surprise. Une association de deux formations aux sonorités éloignées mais aux univers finalement assez proches car ils aiment la noirceur, et la dureté de leur musique la transcrit parfaitement.

La genèse du projet vient de la collaboration de Joris qui officie en tant que batteur lors des tournées de Louisahhh & Maëlstrom. L’idée de faire un morceau ensemble a germée et ce projet a finalement poussé pour s’étoffer et donner 11 titres.

Si l’on évoque une expérimentation, le résultat sonne étrangement abouti car Violent God se révèle d’une cohérence parfaite et d’une harmonie impressionnante, surtout pour un premier album. D’emblée, le titre éponyme, Violent God, plonge vers l’électro gothique sous des vagues de synthés, on perçoit la touche du duo et le chant tout en douleur de Louisahhh, si entêtant sur ce refrain magique : « Do I Believe in A Violent God ? ». Bart prend le relais sur Weak and predatory qui sonne comme un morceau de Gris Klein (le dernier album de BIR) dont la rythmique aurait pris une tournure électronique. Le genre de morceau qui me dit que, finalement, je ne suis pas si fâché que ça avec les sonorités électro. Dead Meat accélère le tempo et c’est ici que la fusion des deux groupes explose vraiment, on sent aussi qu’on s’approche de quelque chose. Le côté electro-punk éclate en plein jour avec Magic, un morceau brutal et dansant. Les chants sont scandés et saccadés, puis la tension retombe clairement avec Nice Guy qui me fait penser à Heartworms avec une ambiance inquiétante et un chant entêtant. L’influence Chelsea Wolfe transpire à travers Like A Storm, balade gothique, un peu trip-hop Bristolienne. De la même manière on peut penser à Björk, période Homogenic, sur A good Hunter. Pain Magazine enchaîne les morceaux sans jamais se répéter tout en maintenant une qualité impressionnante. Alors certes j’ai davantage de difficultés avec un titre comme Choke Points trop électro mais par contre je suis tombé sous le charme de Horse Song, chanté par Quentin Sauvé pour un morceau qui se trouve finalement entre son projet solo et ce que peut faire Louisahhh. Le lourd tempo associé à la voix amène avec lui son lot d’émotions.

Bastion mixe la douceur de ses mélodies avec la rage et le désespoir du chant de Bart tandis que Husk clôture l’album sous des airs de Sierra.

Cette collaboration contre-nature s’avère être une réussite. Car on s’y plonge par curiosité et on en ressort captivé. Pain Magazine réussit à marier l’esprit punk et le côté sombre de Birds In Row à l’électro-indus de Maëlstrom et Louisahhh. Reste à voir désormais comment ce projet de studio prendra vie sur scène.

 

J. NeWSovski

 

https://painmagazine.bandcamp.com/album/violent-god