mercredi 15 juin 2011

Speedball – songs of defeat



Speedball – songs of defeat

Oni Red Chords
9/10
Speedball est de retour après leur très prometteur 3 titres l'an passé (3 seconds). Un peu plus cette année (7 au total) mais une vraie confirmation du talent de ce groupe breton. Toujours ancré dans un punkrock aux relents de hardcore le groupe sait parfois ralentir comme par moments sur « I'm wrong » ou l'interlude tout en continuant à être efficaces car c'est sur des morceaux nerveux comme « unsatisfied » ou « we » qu'il cartonne. Je pense aux premiers Strike Anywhere en les écoutant et je suis surpris qu'on entende pas encore parler plus d'eux, j'espère que ce deuxième EP rétablira la donne. En tous cas la production de Christian Carvin, qui a notamment bossé avec Eths est impeccable. Bref c'est mon coup de cœur actuel !

vendredi 3 juin 2011

Interview avec Maladroit

MALADROIT

Je les avais présentés comme le allstar band le plus excitant du moment croisant les membres de Dead Pop Club Guerilla Poubelle, Justin(e), Jetsex et Crossing the Rubicon pour ne citer que les projets principaux. Sont sortis en l'espace d'un an un EP prometteur et un bon album (chroniqués sur le blog). Découvrons un peu plus le groupe avec Olivier et Till les deux chanteurs.




Comment vous est venue l'idée de jouer ensemble ?
Oliv : On se connaît depuis quelques temps avec Till et au détour d'une conversation, on s'est dit pourquoi pas essayer de répéter ensemble pour le fun histoire de voir ce que cela donne. C'était en décembre 2009. On s'était rendu compte que l'on partageait un amour du "spooning" pop punk en commun grâce à Banner Pilot, Teenage Bottle Rocket, Copyrights, Dear Landlord, Dead To Me, et plein d'autres. ET comme il n'y avait pas la place d'incorporer ces envies à 3 accords plein de oh oh oh et ah ah ah à nos autres groupes, l'existence de Maladroit s'est justifiée à elle même. Puis il y avait aussi cette envie de jouer avec d'autres copains. Maladroit au début était Jimmy Jetsex à la basse et Fikce de Justine à la batterie. Fikce désormais dans Poésie Zéro a été remplacé par Cham premier batteur de Guerilla Poubelle. Jimmy est toujours là mais son boulot ne lui permet pas pour l'instant de faire les tournées. Du coup, on a des remplaçants de luxe comme Victor Hogwash/M Sixteen et Mad Fab Mon Autre Groupe/Poesie Zero.

Comment passe t'on des répetes au EP puis à l'album et à la tournée ?
Oliv : Sans réflexion. naturellement. On n'est jamais parti dans l'optique de faire des reprises. Ca c'est bon pour les fêtes de la merguez et le téléthon. Du coup, au bout de 3 répét, on avait déjà une dizaine d'idées de morceaux en stock. On a continué à en écrire et progressivement, on a commencé avoir un set. L'étape suivante cela a bien sûr été les concerts. Or rien de mieux comme carte de visite qu'un EP 45T.
Till : Puis, comme je sortais l'album de The Sainte Catherines avec mon label Guerilla Asso et qu'on les faisait venir en tournée en France, j'ai collé Maladroit sur le coup. Ca nous a semblé être une parfaite occasion pour sortir l'album ! Tout est allé assez vite. En un an on se retrouve avec un 45 tours, un album et deux belles tournées, mais c'est pas comme si on en était à notre première expérience de groupe ! et puis comme on se prend pas trop la tête, ça va vite.
Oliv : Rien n'est trop réfléchi avec Maladroit. On fonce sans rétroviseur, sans GPS. C'est ce qui est fun avec ce groupe.

Ce nom est simplissime mais terriblement accrochant, il y a une anecdote derrière ?
Oliv : Pas vraiment. C'est toujours délicat un nom de groupe. Une fois que tu l'as trouvé, tu dois vivre avec. Du coup, faut savoir l'assumer. On a fait plusieurs listes de noms et celui de Maladroit est celui qui nous bottait le plus. Il fonctionne à la fois en français et en anglais (vu que l'on chante dans les deux langues c'est pas mal), et au final correspond à notre fonctionnement. Pour l'anecdote, on a failli s'appeler Moustache quelque chose. Hot Water Moustache, Spaghetti Moustache… On l'a échappé belle !
Till : oui, Maladroit ça nous va bien, ça illustre bien l'urgence et la spontanéité de ce groupe, notre musique est toujours un peu approximative et les paroles parlent beaucoup de notre inaptitude sociale, on est maladroit avec les filles, le monde du travail, la scene punk...


La pochette de Jerk Alert ça vient d'où d'une référence au allstar band Them Crooked Vulture ?
Till : haha non, je ne connais même pas ce groupe !
Oliv : non, je n'y avais jamais pensé ! Mais non, il n'y a aucune référence à Them Crooked Vultures. le titre du disque "Jerk Alert" signifie attention voici les connards. C'est une référence aux Goonies, un film dont Till et moi sont de grands fans. La photo est celle de Theo Gosselan, un pote du havre. On avait déjà emprunté une de ses images pour le 45T et on trouvait que c'était bien de faire de même pour le disque. Cette photo dégage une sorte d'ambiance à la Harmony Korine que j'aime bien. Je vous conseille d'aller voir les photos de Theo. Elles sont superbes et dégagent vraiment un truc à part.
Till : Il y a un coté complètement maladroit dans cette photo comme dans celle du 45T, ça me fait penser aux kids dans le film de Larry Clark ou effectivement dans "Gummo" de Harmony Korine, ce coté paumé, asocial, fragile et sombre. Mais aussi un peu bouffon et puéril, comme nos chansons.

Comment se fait la répartition du chant ?
Oliv : A la roulette russe. Celui qui ne finit pas son burger doit chanter.

Comment s'est passé l'enregistrement, à l'arrache ou bien préparé ?
Oliv : un peu à l'arrach. Deux jours et demi de prises pour les instruments et deux aprem pour les chants. On tenait à un résultat brut, naturel.
Till : On a fait ça chez un pote et chez mon père, relax avec un budget minus, et on a improvisé pas mal de truc sur le moment.. les fins de certains morceaux, quelques solos de guitare.. c'était fun et finalement on est assez content du résultat !

On ressent plein de références et surtout une grosse culture américaine epitaph/fat de la grosse (et bonne) période, c'est votre référence commune ?
Oliv : On est incontestablement influencé par un paquet de groupes américains. Mais pas Epitaph. Cela fait longtemps que perso je n'écoute plus rien d'Epitaph (à quelques exceptions près comme Off With Their Heads et Frank Turner). Et ce n’a jamais été une influence pour moi (sauf quand les Burning Heads y étaient). On est par contre plus sensibles à certains groupes Fat Wreck comme Teenage Bottlerocket, Banner Pilot, Teen Idols, Dead To Me et Screeching Weasel !
Till : Comme on joue dans plein de groupe à coté, Maladroit est un peu un exercice de style, on s'est posé les bases nous même au debut du groupe, on voulait faire un truc pop punk à l'ancienne, on voulait que ça ressemble à tel ou tel groupe. En terme de labels, les influences iraient plutôt lorgner du coté de It's Alive, Red Scare, Look Out ou les trucs pop qu'il y a chez No Idea..


split acoustique avec les canadiens de The Sainte Catherines
Comment voyez vous l'avenir du groupe ?
Oliv: Aucune idée. On verra bien. Ce groupe, c'est un peu au jour le jour. Je ne sais pas ce que nous réserve l'avenir. On revient juste d'une tournée de 2 semaines CANADA/ Etats Unis avec Dear Landlord et on envisage une dizaine de jours en Europe d'ici la fin 2011. Après, tout dépendra de nos emplois du temps.
Till : on vient tout juste de sortir notre 1er album, on est un jeune groupe encore, on ne se pose pas trop de question. mais c'est clair qu'on est pas dans une optique de groupe "éphémère", on compte bien tourner un max et écrire d'autres chansons !

Comment ça se passe de jouer avec d'autres musiciens que les habituels, y a t'il des habitudes à prendre ou à perdre ?
Oliv : Il y a forcément une période d'adaptation. Un peu comme quand tu démarres une nouvelle relation amoureuse. Mais c'est rafraîchissant.
Till : non il n'ya pas trop de difficulté, on fait tous de la musique depuis longtemps et on a déjà tous fait beaucoup de différents groupes. Le plus difficile reste de s'accorder sur les emplois du temps.

Entre tous vos groupe vous arrivez à vous en sortir ? Et comment décidez vous si une chanson qui vous vient à l'esprit sera pour tel ou tel groupe ?
Till : c'est assez naturel, on fonctionne beaucoup par période.
Oliv : Musicalement, aucun de nos groupes ne se ressemblent. Guerilla Poubelle, Jetsex et Dead Pop Club n'ont pas grand chose à voir à part qu'il y a des guitares. La question ne se pose pas trop. Même si on peut parfois entendre des similitudes avec nos autres groupes. Mais je pense que cela vient surtout de nos chants à Till et à moi.

Si on résume Maladroit en quelques mots ce serait ?
Oliv : du punk-rock de filles pour les mecs..
Till : à moins que ce ne soit l'inverse !

Till et Olivier lors de la passage à l'émission Joining The Circus

Interview avec Patrick "TAD" Foulhoux

Interview avec Patrick "TAD" Foulhoux
 Patrick Foulhoux fait partie de ces incontournables lorsque vous lisez un fanzine ou une revue rock en France. Sa plume a traîné dans tout canard qui se respecte. Activiste aussi au sein du label Spliff dans les années 90, il est revenu récemment dans la place avec son nouveau label Pyromane Records (Tockyo Sex Destruction, Stetson!...) et vient de sortir un abécédaire rock génialement intitulé Le fond de l'air effraie. Court mais riche entretien par mail avec le clermontois.




D'où te vient ce surnom de TAD ? Du groupe ?  
Ce surnom m’a été donné par Pascal “Buck” Roussel, le chanteur des Real Cool Killers il y a une vingtaine d’années. J’aime plus trop entendre ce nom, ça me fait chier pour deux raisons, d’abord parce que pour moi, c’est attaché à Buck justement et ensuite, parce que j’ai un vrai nom et les surnoms m’emmerdent. C’est aussi pour ces mêmes raisons que je continue à appeler Buck, “Buck”. Pour l’emmerder. Il n’avait qu’à pas nous lâcher cette grande saucisse. Buck m’a baptisé Tad parce qu’avec mon groupe de l’époque dans lequel je chantais et je jouais de la guitare, j’avais fait la une du quotidien régional avec une grande photo de ma gueule à l’occasion de la fête de la musique, ce que les Real Cool Killers déjà un peu connus à l’époque n’avaient pas encore réussi à faire. Buck était jaloux. Il disait en rigolant et pour m’astiquer : “C’est pas normal qu’on mette des gros à la une !” et je lui répondais : “Regarde Tad, il fait bien la une des magazines !”. Le groupe de Tad Doyle était très en vue à l’époque. Et hop, ce grand serin m’a surnommé le Tad clermontois et il a répandu ça partout. Ça, pour les cancans, c’était pas le dernier ! C’était notre Joey Ramone à nous ce bestiau, il me manque. Ça fait déjà quatorze ans qu’il a disparu… J’avais monté un groupe mixte qui s’appelait Sorry Wrong Number, ce couillon n’a rien trouvé de mieux que nous surnommer les Souris rondes d’Ambert, vois le boulot un peu. 
 
Tu as monté Spliff Records en 86, qui a sorti les albums des Real Cool Killers, Sixpack ou Sleazy Arse, comment l'aventure s'est-elle finie ? 
Je n’ai pas monté Spliff, j’ai été enrôlé par Buck et Gilbert en 89 / 90, je ne me souviens plus trop. Buck est mort en 97, on a continué le label avec Philippe Feydri, alors bassiste des Real Cool Killers. On a fait deux ou trois disques de plus : Sixpack, Sleazy Arse et Plainraw me semble-t-il après la disparition de Buck. Mais sans Buck, il manquait l’âme du label Spliff Records. On a donc délibérément précipité la fin en organisant un mini-festival pour bouffer la grenouille et les quelques sous qu’il restait sur le compte. On a quand même fait jouer : Jets To Brazil, Euphone, Sleazy Arse, NRA, Bluetip, Aina, Plainraw et je sais plus quoi, ça fait rêver aujourd’hui une affiche pareille en France ! Spliff Records a cessé ses activités en 99 je crois. Par contre, la boutique Spliff est toujours là, elle fête ses trente ans cette année. 


 
Tu as monté récemment un nouveau label Pyromane Records, joli nom, joli logo et tu sembles te fixer une ligne directrice axée autour du rock (Elektocution, Stetson!, Tockyo Sex Destruction...) 
Merci. On a monté ça à deux. C’était notre objectif de départ, faire du rock qui avoine. Mais économiquement, ce n’est pas viable. On a donc tenté d’autres pistes avec de l’électro pop et un excellent groupe d’Angoulême, Hello Bye Bye. Mais c’est une catastrophe, plus rien ne fonctionne. La réalité économique est là ; où on vendait 800 disques il y a un an, on en vend 150 aujourd’hui. Alors qu’on en aurait vendu 2000 il y a trois ans. L’industrie du disque est morte, c’est un fait avéré. Seuls les groupes qui jouent arrivent encore à vendre un peu. Seulement aujourd’hui, il n’y a plus que des salles institutionnelles qui voient leurs financements publics réduire comme peau de chagrin vu les restrictions budgétaires de l’état et donc, qui bétonnent leur programmation d’artistes convenus sans prise de risque. Du coup, les “petits” groupes dits “en développement” n’ont plus accès à ces salles. Faire 15 concerts par an pour un groupe aujourd’hui relève de l’exploit. Quand il n’y a plus de concert, il n’y a plus de vente de disques. Selon moi, pour jouer, on va voir se développer un nouveau réseau alternatif, comme durant les années 80. A Clermont, nous avons le Raymond Bar et l’Hôtel des Vils dans ce circuit, ce sont eux qui vont palier au manque “à jouer”. Et là, pas question de courir après les cachets pour l’intermittence, du coup, on va voir les “artistes” qui en ont vraiment dans le ventre, il va y avoir une sélection naturelle qui va s’opérer, seuls les plus sincères continueront ! Ou alors, on va signer que des groupes punks prêts à jouer n’importe où pour des cacahuètes, s’ils alignent 150 concerts par an et qu’ils vendent 5 disques / concert, ça fera la maille. On abandonnera l’édition musicale et les plans promo gigantesques ! 
 
Pourquoi avoir monté Pyromane et ne pas avoir relancé Spliff ? 
 Spliff sans Buck, impossible. Dans l’esprit, Pyromane est dans la continuité de Spliff Records. C’est sur un plan structurel que ce n’est pas pareil. Spliff était une association loi 1901, alors que Pyromane est une société coopérative. On n’a pas les mêmes contraintes. 
 
Tu as fait partie de nombreux fanzines et magazines à vrai dire tu as du toucher ou plutôt poser tes mots dans tous les canards rock du pays. Que penses tu de la presse musicale actuelle ? Du fanzinat ? 
J’ai participé à beaucoup de publications en effet, en France et un peu à l’étranger. Ma dernière carte de presse date de 2009. Depuis, j’ai arrêté, je continue d’écrire un peu pour un fanzine toulousain, Dig It, je fais un peu de télé locale et je devrais reprendre du service avec Rock Sound. Je planche actuellement sur une émission télé pour la saison prochaine. Ce que je pense de la presse, c’est pas très reluisant. A partir de l’an 2000 en gros, la presse manquant de lecteurs a maintenu son activité en s’appuyant sur les annonceurs, les majors labels qui prenaient des pleines pages de pub contre rédactionnel et donc, qui ont mis la grappe sur les sommaires des magazines. Les années 2000 auront été catastrophiques pour la presse en général. Du coup, comme les annonceurs allongeaient des budgets, on a vu fleurir des dizaines de nouveaux titres qui se reposaient uniquement sur les annonceurs qui voulaient encadrer les médias pour les avoir à leur pogne. Vu que plus personne n’a d’argent, on a vu disparaître énormément de titres en kiosque depuis. Ne reste que les plus “professionnels” soutenus par des éditeurs aux reins solides, encore que cette notion de solidité économique est mise à mal dans toutes les disciplines de la presse, qu’elle soit politique, sportive ou culturelle. Regarde la presse politique, laquelle tient ? La presse d’opinion qui n’a pas fait allégeance au pouvoir genre Le Canard Enchainé ou Marianne. Tu verras qu’après l’éviction de Sarkozy en 2012, Le Figaro va prendre le contrecoup de plein fouet. On se moquait de la Pravda sous Brejnev dans les les années 70. C’est pire aujourd’hui en France avec Le Figaro, TF1… Je te rassure, la presse de gauche bobo parisienne n’est pas mieux lotie. Le Nouvel Obs, Libé ou Le Monde ont bien participé à l’élection de Sarko en 2007 à leur façon, normal qu’aujourd’hui, ils souffrent aussi. On ne se moque pas impunément des lecteurs. Pour en revenir à la presse musicale, elle s’est laissée abuser sans moufter, normal qu’aujourd’hui, un titre peine à écouler 15 000 exemplaires pour les meilleurs vendeurs. Voilà pourquoi Les Inrocks ont changé leur fusil d’épaule en devenant programme télé hebdo et en traitant de sujet bobos qui ne concernent que Le Marais à Paris ! Vu le retrait des annonceurs, il y a de la place pour une presse qui va reprendre en main sa ligne éditoriale. A la manière des Anglo-saxons qui n’ont pas peur de casser un disque en face d’une pleine page de pub de ce même disque. Du coup, on va revenir à des sommaires de qualité… j’espère. New Noise est un peu l’exception, il passe à travers les gouttes mais son mode de fonctionnement s’apparente plus au fanzine qu’au magazine malgré une diffusion en kiosque. A partir de 2000, avec la profusion de magazines, on a vu plein de fanzineux passer directement à l’étape suivante de façon hasardeuse. Le fanzinat a perdu en nombre et en qualité à ce moment-là. Puis, avec l’avènement des webzines, on a vu apparaître d’excellents titres sur la toile tenus par des gens parfois issus d’écoles de journalisme doublés de passionnés de musique. On est de nouveau dans une phase ascendante pour la presse dite “alternative”, la seule qui vaille finalement. J’ai toujours idée d’un vrai magazine de fous furieux, ça trotte dans ma tête justement là… 


 
Le fond de l'air effraie est sorti il y a peu, raconte moi d'où t'es venue l'idée d'un abécédaire rock ? 
Au départ, c’est une commande du fanzine Caf Zic de Mont de Marsan. Un abécédaire comme ils en publient régulièrement dans leurs pages. Comme on voulait diversifier l’activité de Pyromane vu l’effondrement des ventes de disques, on s’est dit : “Publions ce petit essai pour amorcer la pompe” puisqu’il était dans notre intention d’éditer des livres, plus tard, pas encore. C’est l’occasion qui a fait le larron.

Joues tu dans un groupe ou as tu joué dans un groupe ? 
J’ai joué dans plusieurs groupes mais j’ai dû me rendre à l’évidence, je laisse faire ceux qui savent faire. Ce serait bien qu’une grande partie de ceux qui polluent nos antennes aient la même réflexion ! Parce que putain, ce qu’il y a comme déchet la vache ! On entend ces temps-ci des extraits du tribute à Alain Bashung qui vient de sortir et qui sont régulièrement diffusés sur les ondes. Mais bordel, ils sont tous aphones ! Asthmatiques ! Niveau voix, je suis encore capable d’enfoncer 95 % de la production actuelle après un peu de rééducation vocale. 

Je ne connais pas vraiment Clermont, comment est la scène ? 
Elle est comme partout ailleurs, ni plus ni moins passionnante. On a énormément de groupes parce qu’il y a une vraie volonté politique au niveau régional et local, ça permet aux gens de s’exprimer. Mais après, pour beaucoup, c’est “bonjour c’est moi le groupe, je veux une salle super équipée pour une résidence de trois jours, des locaux de répétition parfaitement équipés, un tour bus pour tourner, le studio et le producteur qui va bien pour mon premier album. Dès que j’ai ça, j’apprends à jouer de la guitare !” J’exagère à peine. La difficulté de jouer, les labels qui ne signent plus, ça va permettre d’écumer. Comme je te disais tout à l’heure, on va vite voir les gens sincères.

lundi 16 mai 2011

Atlas Losing Grip – state of unrest



Atlas Losing Grip – state of unrest
Black Star Foundation
6.5/10
Pour appréhender Atlas Losing Grip il faut rapidement regarder en arrière sur le parcours de leur frontman : Rodrigo Alfaro. Rodrigo est l'ancien leader d'Enemy Alliance, d'Intensity et des Satanic Surfers, c'est surtout dans ce dernier groupe que l'on garde le meilleur souvenir de lui. Batteur (2ers EPs), puis batteur-chanteur il a su imposer aux Satanic une section rythmique extraordinaire qui a fait la renommée du groupe notamment sur les 3 premiers (excellents) albums, le groupe s'est ensuite peu à peu assagi Rodrigo se concentrant sur le chant puis à la fin retournant uniquement aux fûts pour laisser le micro au chanteur d'Adhesive. Retour au premier rang avec ALG où il chante et il est clair que poser un avis sur le groupe sans le comparer aux Satanic est compliqué. « Logic » et « bitter blood »commencent plutôt bien l'album et rappellent l'époque de Fragments and fractions, c'est certes rythmé et énergique mais il manque une forte touche d'originalité, pire au bout de quelques titres l'oreille n'accroche plus vraiment et les chansons tournent en fond sonore. « differents hearts differents minds » tente bien de réagir mais c'est de courte durée. Force est de constater qu'Atlas Losing Grip ne se démarque pas de tout ce qui a pu être produit et l'intérêt premier reste vraiment la voix de Rodrigo et les souvenirs qui vont avec.

mercredi 11 mai 2011

Memories Of A Dead Man – Maze



Memories Of A Dead Man – Maze
Anticraft ; m&music ; believe ; code 7
8.5/10
Memories of a Dead Man n'est pas un nom inconnu pour tous les lecteurs des Rêveries (interview n°19) et ceux qui ont pu écouter les compiles (#2 : summer 007, #4 : battle of the trappists). Gros son, mélodies affûtées, chant grave et lourd, tel était le groupe avant un changement de line up majeur : Pierre le chanteur et Will un de deux guitaristes sont partis laissant pour le moment le groupe en trio. Loin de jeter l'éponge le groupe a su rebondir et sortir ce EP concept. On parle de concept car le groupe a fait appel à différents chanteurs. D'un point de vue purement musical les parisiens restent dans le même registre à savoir un mélange d'émocore façon Underoath et de métal ambiant façon Cult Of Luna. 5 morceaux et 4 chanteurs différents. Mention spéciale au tout premier morceau « Spoken Yet Never Heard » qui permet une parfaite continuité avec le précédent album Beyond The Legend, la voix du chanteur de Rosetta se rapprochant de celle de Pierre, le groupe derrière arrive parfaitement à mixer mélodies et puissance. J'aime particulièrement le 3ème titre « the other way around » chanté par Yann de Klone qui vient apporter son style plus pop mais terriblement efficace, son timbre m'a surpris et me rappelle un chanteur masqué d'un groupe de pseudo trash métal, cette chanson me donne vraiment envie de découvrir Klone. Ce morceau est aussi vraiment décalé par rapport à la puissance brute et sombre des autres. Le chanteur d'Aqme vient pousser aussi la chansonnette sur « commotion » très bon titre violent et rythmé qui fait preuve d'une interlude mélodique du plus bel effet, je ne me rappelais pas le chant sur Aqme aussi animal , il faut croire que MOADM l'a poussé à se lâcher. C'est donc seulement un EP mais il permet de prouver que le groupe est toujours aussi doué et surtout vivant. Le son n'a pas changé il est toujours aussi puissant et confirme ce que l'on savait dès le début : on a à faire à un futur poids lourd. Titre après titre, il nous le prouve.

vendredi 29 avril 2011

Subcity Stories – behind the memory tree



Subcity Stories – behind the memory tree
Not A Pub
6.5/10
En découvrant le split avec Pegazio, j'avais vraiment envie d'entendre les deux groupes sur un album complet. Chose à moitié faîte donc avec les Subcity Stories de Pau, cela donnera certainement des idées à leurs camarades. On lit un peu partout des références à At The Drive In pour le groupe mais je persisterai en disant que pour moi le chant et la tonalité de la voix me rappellent vraiment Chris Higdon le chanteur d'Elliott (« imaginary complex »). Les Pallois sont plus énervés que ces derniers et les titres montent souvent en intensité pour vraiment exploser comme sur « a new shape » qui me rappelle plus Sparta qu'ATDI. On sent quand même pas mal d'influences et je reparlerai aussi de Sunny Day Real Estate qui explorait aussi pas mal les mélodies à l'instar du trio français qui semble apprécier les longues lignes mélodiques comme sur « curtiss » par exemple ou sur begins like a crash » sans chant. 10 titres au final, le tout bien choyé dans un digipack à la pochette quelque peu mystérieuse, et sorti sur Not A Pub, leur propre label. C'est en tout cas un bon début et un groupe à suivre de près.
www.myspace.com/subcitystories

mercredi 27 avril 2011

The Elektrocution – Trouble magnet



The Elektrocution – Trouble magnet
Pyromane records
8.5/10
La chronique est très tardive par rapport à la sortie de l'album et surtout la réception de celui-ci. Désolé !
Cinquième production de chez Pyromane après les très bons Tockyo Sex Destruction et autres Stetson !, The Elektrocution que l'on avait découvert en 2006 grâce à Open Heart Surgery sur le label mythique français : Overcome Records revient pour notre plus grand plaisir. Le précédent était un album de rock'n'roll garage pur et dur et je dois avouer que je les croyais splittés depuis, donc grosse surprise en les voyant sur le nouveau label de Patrick Foulhoux (journaliste dans tous les magasines rock et ancien boss de Spliff records). Toujours rock'n'roll, les rouennais ont la flamme bien présente mais sur ce deuxième album ils font preuve de plus de finesse et de subtilité. Trouble Magnet et sa pochette qui me fait penser à un mélange d'Irréversible et Orange Mécanique regorge de petites pépites extraordinaires comme « everything I touch I break » ou « sweet caroline » qui pourraient figurer sur n'importe quel album de The (international) Noise Conspiracy. A noter au passage qu'il a été enregistré par leurs potes de Tahiti 80 et peut être cela vient-il de là mais la mélodie est l'élément en plus et qui fait vraiment la différence par rapport au tout premier. "Out of breath", "Biting the dust" et "Rise to the sun" explosent aussi la fin de l'écoute et toute cette homogénéité fait que cet album est vraiment très bon, reste maintenant à tourner aux quatre coins de la france et le diffuser massivement car il le mérite.

lundi 4 avril 2011

Madjive – ready-made rock


Madjive – ready-made rock
Maximise Records
7/10
Avec un nom rappelant le surprenant groupe suédois de fusion de la grande époque Burning heart, Madjive débarque de Besançon pour nous sortir un album de Rock'n'roll garage plutôt sympathique. Bon c'est clair que depuis quelques années les groupes jouant ce style se sont pas mal multipliés mais Madjive apporte un peu de groove et me fait penser notamment à The Elektrocution (surtout leur deuxième et dernier album en date). 12 titres pour ce premier essai qui commence avec « heal it » vif avec une voix bien lancée et un groove très présent. Mention spéciale à mon titre préféré « on every stage off » entraînant et bien écrit. Certains titres me glissent un peu dessus je pense à « hey point » trop dispersé ou « justin sermon » un peu flippant sur l'intro. La fin de l'album repart  grâce notamment à « you error ».
C'est un bon début pour ce jeune groupe qui semble être apparemment un side-project, je pense que ça doit valoir encore plus le coup sur scène où ce genre de musique est vraiment encore plus expressive.

Rival Schools -pedals


 
Rival Schools -pedals
8/10
Années 2000, une vague de groupes se met à jouer un punkrock très mélodique avec beaucoup d'émotions dans la musique, le chant et les textes. De très bons groupes et albums sont sortis : the Get Up Kids, Jimmy Eat World, Dashboard Confessional... Rival Schools était l'un d'entre eux en ayant sorti leur premier et unique album « United By Fate » reprenant ainsi le nom d'un jeu vidéo. Même formule que les groupes précédents mais un caractère plus indé et moins larmoyant. Le passé des membres du groupe y étant peut être pour quelque chose sachant qu'ils étaient auparavant dans Quicksand, Gorilla Biscuits, Youth Of Today et autres CIV. Après une tentative avortée d'un second album en 2003 le groupe a splitté. Alors que les Get Up Kids tentent de faire un retour j'étais à mille lieues de penser que Rival Schools allait faire de même et pourtant entre diverses participations exceptionnelles à quelques festivals (tout comme les Rage, Refused ou Hot Water Music...) Pedals, titre de ce second album, arrive quand même. J'avais un peu peur que le groupe se ramasse sur cet album de reformation comme tant d'autres ont pu le faire avant mais non on est pile poil dans la lignée d'United by fate, le combo reprend les choses là où elles les avaient laissées 10 ans auparavant, sans fioritures sans excès, sans ajouts excessifs. Rivals Schools enchaîne les très bons morceaux « Wring it out », « 69 guns » ou « A parts by B actors » doux et beau en point d'orgue de l'album. Je passe rapidement sur « choose your own adventure » trop popeux et dont les riffs ne m'accrochent pas vraiment. Force est de constater que le groupe de Walter Schreifels n'a rien perdu de sa superbe et même si au final il se retrouve moins prenant et percutant que le précédent il se révèle un très bon album.

jeudi 24 mars 2011

Rise Against - endgame



Rise Against - endgame
4.5/10
A son apogée avec Revolutions per minute sorti en 2003 sur Fat Wreck, Rise Against est rentré dans le rang depuis et n'a jamais vraiment confirmé son statut de groupe sur lequel il faut compter. Endgame n'est pas en soit un mauvais album, il est juste banal et limite décevant lorsque l'on a pu goûter au potentiel du groupe. Tout partait pourtant bien avec Archtitects et help is on the way, incisifs et inspirés. La voix de Tim McIlrath est toujours aussi plaisante et la façon de placer son chant aussi intéressante mais les compos derrière ne suivent plus vraiment, trop mélos make it stop par exemple et ses chœurs affreux. Quelques morceaux tentent de sortir du lot mais il ne faut pas se le cacher on est loin d'atteindre la qualité de titres comme Broken English, Like the Angel ou Give It All. Rise Against n'échappe pas hélas à une destinée de groupes trop souvent rencontrée ces derniers temps (Antiflag, Against Me!...) en quittant l'indé pour les majors certains en plus de leur crédibilité perdent aussi leur inspiration. Dommage.

mercredi 23 mars 2011

Maladroit – EP + Jerk Alert




Maladroit -EP
Maladroit – Jerk Alert
Guerilla Asso
8.5/10
Je présente rapidement Maladroit (après l'interview dans ce numéro et celle d'Olivier dans le précédent) parce que la particularité du groupe réside dans la composition de son line-up . Till de Guerilla Poubelle, Olivier de Dead Pop Club, Jimmy de Jetsex/ Crossing The Rubicon, et Fickse de Justin(e) ; tout ce joli monde fait un bien beau groupe sur le papier. En moins d'une année on aura eu le droit à un EP, un LP et une série de concerts.
Le premier EP éponyme composé de 3 titres fut une grande découverte et aussi une grande surprise avec Olivier et Till aux chants, Till en français et un peu anglais et Olivier en anglais...mais aussi un peu en français, comme quoi sa participation à un titre des Guerilla l'a encouragé à poursuivre. La complémentarité des deux chants est vraiment intéressante, celle rocailleuse de Till amène une dose d'agressivité et Olivier plus de mélodie, belle association de ce coté là. « Un concert à l'appart » est de ce point de vu un excellent titre mélangeant parfaitement les deux. « embarrasse moi » poursuit et derrière la rythmique envoie bien le boulard, « Non fiction » fini  le EP sur un titre anglais très deadpopclubien. Belle surprise pour ce premier EP.
Jerk Alert commence sur le même rythme que la précédente production avec l'excellent Burger OD, la voix de Till est parfaite sur les interventions, et le morceau est bien speed. Une très bonne mise en bouche. Rôle inversé sur le deuxième morceau Olivier apporte sa mélodie et son accent parfait sur un morceau Guerillesque. Par la suite Till chante un peu plus en anglais comme sur « morning glory... » par exemple, finalement je préfère son chant quand il est en français c'est tellement rare que je tiens à le signaler, il a tout simplement la voix parfaite pour du punkrock chanté français. Le groupe n'est jamais aussi fort que lorsque les deux chanteurs sont dans leur registre, il en est même irrésistible. On ressent clairement l'influence outre atlantique dans la musique d'une part mais aussi dans les textes légers sans prises de tête. Juste du plaisir et de la fraîcheur (she fucked me up, don't tell my girlfriend...,). Peut être que je me trompe mais on reconnaît plus l'univers d'Olivier notamment sur des titres comme « girls on film » ou « I hate your hello kitty underwear » entre geek on se comprend, Till doit garder sa rage pour les Guerilla. L'avant dernier titre « jeter la clef » vient remettre le rythme soutenu qui manquait un peu sur le milieu de l'album, bonne claque. Je tiens à souligner le rôle de Jimmy et Fickse plus qu'efficaces, la partie rythmique est vraiment énorme. Jerk Alert, est donc un bon album, le potentiel du groupe nous donne envie d'en écouter encore plus, donc vite un nouveau !! Et s'il vous plait soignez vos pochettes !!!

jeudi 3 mars 2011

The Rebel Assholes / Dumbell




The Rebel Assholes / Dumbell
Productions Impossible – No solution records
6.5/10
Split entre The Rebel Assholes, groupe de Montbéliard qui commence sérieusement à faire parler de lui (en bien naturellement) depuis l'an passé, et les allemands de Dumbell que je ne connaissais pas auparavant. Le split sort en vinyle et cd, sur galette noire je trouve les splits vraiment plus intéressants : une face chacun c'est clair et distinct, sur cd le support amène beaucoup de facilité mais perd ce charme. Les deux groupes se sont faits plaisir en rendant hommage chacun à un album culte : Rocket To Russia des Ramones pour les Doubistes et Andy Warhol du Velvet Underground par les allemands. Avec de telles références il va falloir que le contenu suive...
4 titres chacun et ça commence par les français qui continuent dans la lignée de leur premier album « click and say yeah ! » à savoir un bon punkrock mélodique, bien joué avec un très bon morceau « crossroads ». TRA avance petit à petit, marche après marche et c'est très prometteur pour la suite.
Dumbell, trio allemand donc, déboule dans la foulée avec un style bien plus bourrin un peu à la Zeke. Je ne suis pas super fan, je trouve ça un peu brouillon et je dois avouer que je ne suis pas contre certaines lignes mélodiques dans le punk, mais bon à défaut de me plaire je dois avouer que leur musique est bien faîte.
C'est donc un split intéressant qui je l'espère engendrera une série entre groupes français et allemands. Je pense qu'il doit y avoir un joli vivier de l'autre coté du Rhin. Et puis j'ai hâte de voir les prochaines pochettes !

mercredi 2 mars 2011

Mighty Worms Strikes – volume 4



Mighty Worms Strikes – volume 4
Mighty Worms
C'est toujours difficile de chroniquer une compilation, je m'y risque rarement, il est difficile de trouver la cohésion entre les groupes, le lien. Les compiles ont des buts différents mais au final elles se retrouvent toutes dans le fait de découvrir des groupes. Mighty Worms, l'asso de Besançon qui officie depuis... des lustres sort ici sa quatrième compilation sous format cd + vinyle. 6 groupes, 6 inédits et 6 reprises. Sur le format vinyle les inédits sont d'un coté et les reprises de l'autre, intelligent. Je connais déjà les 3 premiers groupes : Flying Donuts, fidèles à eux mêmes, Hellbats, toujours aussi bons et The Rebel Assholes que l'on commence à croiser un peu partout et ce n'est pas démérité, les 3 autres je ne connaissais pas Jack and The Bearded Fishermen, The Irradiates et Texas Tongols ou Mongols (le nom change sur les deux morceaux, après recherches c'est Texas Mongols ) qui officient dans des styles très précis (tout du moins les morceaux posés sur la galette) respectivement Stoner, Surf et Country. J'ai bien accroché sur les deux premiers des 3 efficaces et propres, le dernier un peu moins (le style peut être...). Tout le monde revient avec un deuxième titre qui est en fait une reprise d'un autre groupe de la compile, mention spéciale à cet exercice car les reprises sont vraiment excellentes, j'adore celle jouée par les Flying Donuts, une surf (sans chant) originale et bien mise à leur sauce, de leur coté leur binôme Irradiates reprend Daily Grind de façon plaisante. The Rebel Assholes s'en sortent aussi de belle façon avec un titre accrocheur tiré des Texas Mongols, ces derniers reprenant What The Hell que l'on pourrait au final, joué ainsi, confondre avec un titre des Mad Caddies !. Hellbats est plus puissant que jamais. En plus de cela comme à l'accoutumée on a le droit à une belle pochette. C'est donc une belle compile qui vaut plus qu'un simple petit coup d'oreille, mon coup de chapeau aux groupes et à Mighty Worms.

mardi 1 mars 2011

Nina'school – 13 comptines



Nina'school – 13 comptines
Guerilla Asso
7.5/10
La scène punkrock française a bien changé, il y a pas moins de quinze ans une très grande majorité des groupes chantait en anglais, aujourd'hui j'oserais dire que c'est l'inverse. Tout du moins une nouvelle génération a éclose emmenée par la locomotive qu'est Guerilla Poubelle. Cette génération a d'intéressant qu'elle a su digérer ses influences de la scène alternative/punk française et américaine et à ce titre Nina'school est un parfait exemple. Je prendrai comme exemple « 24 leurres » très NoFXien avec une belle rythmique, c'est d'ailleurs l'un des points forts du groupe, un bon batteur et c'est ce qui caractérise cette nouvelle vague de groupes : des batteries pas molles du genou. Autre exemple « flambeau DC » lui sonne comme un morceau des Justin(e), autre point commun aussi avec les Nantais : les textes. Ce derniers sont bien écrits, intéressants et font preuve de subtilité. Ce deuxième album des Bordelais est meilleur que le premier sorti il y a maintenant deux ans et demi, c'est une belle confirmation pour un groupe amené à jouer désormais dans le haut du tableau.

Pegazio / Subcity Stories - 3+3=8



Pegazio / Subcity Stories - 3+3=8
Kicking Records – Not A Pub
7/10
Kicking sort ce split entre deux groupes que je ne connais pas, Subcity Stories est un jeune groupe de Tarbes qui officie depuis 2007 et Pegazio est tout simplement les anciens de Headcases (de Poitiers je crois me rappeler). Tout commence avec quatre titres de Pegazio, plutôt pêchus me rappelant Queens Of The Stone Age ou bien un autre groupe croisé sur la première compile des Rêveries : Shaïn. Mélange de rock, de noise le tout à la sauce indé, le premier morceau « now let's raise the bottle » démarre parfaitement le split grâce à une section rythmique ronronnante, Mat Gaz à la Batterie et Yohan de microfilm à la Basse font des merveilles, le chant n'est pas en reste, c'est une voix et une façon de chanter originale rappelant quelques grands moments des années 90 (Scott Weiland par exemple), mention spéciale pour la jolie ballade « Wrecked House », belle tout simplement. Subcity Stories prend la suite avec quatre autres chansons (au passage : mais d'où vient le titre de ce split ?) et me rappelle très rapidement la vague émocore des années 2000, on peut même confondre le chant avec celui d'Elliott, lent, langoureux avec des montées en puissance et une poussée d'énergie. Il serait facile de de plagier la bio en citant Sunny Day Real Estate en référence mais c'est dans cet esprit là SDREA a inspiré énormément de groupe (Get Up Kids, Jimmy Eat World...) et pas mal aussi je pense Subcity Stories. Le premier morceau est pleinement dans ce style là et j'oserai au final un fin et subtil mélange entre Elliott pour ses phases posées et Elevate Newton Théory (At The Drive In dans une moindre mesure) pour les montées et la débauche d'énergie. La pochette est plutôt sympa en noir et blanc du plus bel effet avec une jolie police. Un split donc très sympa qui donne vraiment envie d'entendre ces deux groupes sur des formats un peu plus longs.

lundi 14 février 2011

Split - Mickey Randall / 95-C



Mickey Randall / 95-C
Shot Down – Paranoia – Crust Caviar – High Sschool SideKick
7.5/10
Joli split entre deux jeunes formations prometteuses. Tout d'abord je tiens à souligner le très joli artwork, sobre et tout simplement beau. Mickey Randall commence à se faire un nom dans la scène à force de split (avec feu Chasing Paperboy), de EP (Zero of Our Time EP) ou de morceaux sur des compiles. 95-C je découvre petit à petit, par les compiles et donc ce split et je dois dire que je suis plutôt convaincu par tout ce que j'ai pu entendre. Les deux groupes sont assez proches musicalement et le fait d'avoir croisé les morceaux, ce qui est une excellente idée à mon goût, rajoute à l'homogénéité de l'ensemble. On ressent chez ces deux groupes des influences de la scène américaine Hot Water Music en premier, At The Drive In aussi puis des choses plus locales comme Second Rate ou les débuts des Flying Donuts. Je leur souhaite d'ailleurs une carrière digne de ces derniers. Petit croisement aussi sur la fin MR reprend en acoustique 95-C et inversement sur le titre suivant, c'est pas mal. Petit clin d'oeil aux copains aussi avec le titre « chasing the paperboys ». Bon split donc, qui je l'espère annonce de jolis albums par la suite.

Liens :



Comics - Locke & Key « bienvenue à Lovecraft » tome 1



Locke & Key « bienvenue à Lovecraft » tome 1
Scénario de Hill, dessins de Rodriguez
Editions Milady
Premier volume d'une nouvelle série, Locke and Key raconte l'histoire d'une famille endeuillée par le meurtre brutal du père et qui décide de changer d'air et d'aller s'installer dans une résidence familiale nommée Keyhouse. Cet endroit se veut bien plus étrange qu'il n'y paraît et certaines choses surnaturelles s'y passent. Le scénario enchaîne à la perfection les retournements de situation, les personnages sont travaillés, attachants et pour certains réellement torturés. Joe Hill, écrivain, se lance dans le monde des comics, il est aussi et surtout connu depuis peu pour avoir révélé qu'il était le fils de Stephen King, et force est de constater que cette histoire est dans les traces du maître. Elle me rappelle aussi par certains points la série The Lost Room qui utilisait aussi ce système de clef ou d'objets magiques. Les dessins de Rodriguez sont vraiment excellents tout comme la mise en couleur. Pour tout dire sur ce premier volume L&K ne fait aucune faute à mon goût. En fouillant un peu j'ai découvert que les droits avaient été achetés et qu'une série TV serait en route avec un certain Steven Spielberg derrière le projet.
C'est véritablement une belle découverte, je ne sais pas sur combien de tomes va se dérouler l'histoire mais j'ai vraiment hâte de découvrir la suite.

mercredi 9 février 2011

Billy Gaz Station – Inferno Attack !



Billy Gaz Station – Inferno Attack !
Kicking Records
8/10
J'avais hâte d'entendre ce nouvel album des Billy Gaz Station étant passé à coté du premier LP et n'ayant pu m'accrocher qu'aux récents EP, splits et morceaux de compiles. Le groupe a pas mal tourné et s'est aguerri ces dernières années et son nom circule de plus en plus. Attendus au tournants ? Non juste attendu cet album !
Tout commence très très fort avec une intro digne des grandes heures du hardrock puis avec le premier titre, Lost and paralysed qui impose une rythmique captivante, Billy est un très bon guitariste et il ne faut que peu de temps pour s'en rendre compte. BGS évolue dans un style proche des Flying Donuts, savant mélange de punkrock et de choses plus couillues à la Motorhead. Ce vivier de groupes ne peut que me réjouir. Gros riffs et mélodies sont leur créneau, la voix aussi fait partie de la marque de fabrique, on aime ou on n'aime pas ce qui est sûr c'est qu'elle ne laisse pas indifférent, l'utilisation d'un effet dessus y est aussi pour quelque chose. Des titres comme Dancing around the fire, Older or wiser sont vraiment accrochants, par contre Lose your fight me fait particulièrement mal aux oreilles avec un chant rappelant Fred Durst de Limp Bizkit (clin d'œil à Boulon, le cri de la bête). Ce titre me perturbe profondément et marque d'ailleurs pour moi un certain break dans l'album, le titre suivant passe plus ou moins inaperçu du coup et la machine ne repartira que progressivement pour approcher le niveau du début de l'album. Dommage donc que ce morceau m'ait gêné autant. J'aurais aussi aimé pouvoir me plonger dans les paroles, c'est un reproche que j'avais déjà fait sur le second album solo de Billy, les textes paraissent sympas c'est dommage de ne pouvoir les lire tant certaines phrases restent en tête « forever lost but never dead ». Je reste sur le livret pour souligner la magnifique pochette réalisée par un certain Paul Allen, qui donne envie de chopper l'album aussi en vinyle rien que pour l'avoir en grand format.
Je conclurai en disant que cet album aurait pu être vraiment excellent s'il avait su tenir le rythme imposé sur les 4 premiers titres mais reste tout de même de très bonne facture. Il me reste plus maintenant qu'à me bouger les fesses pour les chopper sur leur prochaine tournée.

lundi 31 janvier 2011

Gravity Slaves- The vertigo chronicles




Gravity Slaves- The vertigo chronicles
Opposite Prod
9/10
Je me souviens des débuts du groupe, peut être pas le tout début mais l’époque où ils tournaient avec les pointures skate punk de l’époque. J’avais récupéré leur split avec les belous de Dacÿco, très bon split d’ailleurs puis je m'étais procuré Come Down en 2004, qui était autoproduit si je me souviens bien, j'étais resté sur ma fin et puis leur premier album Dust est sorti sur Opposite, bon mais sans plus. Je n'attendais pas grand chose de ce Vertigo Chronicles et c'est donc une très bonne surprise que je suis en train d'écouter. Le style des Orléannais s'est un peu détaché de la noise parfois obscure qu'ils avaient pu pratiquer auparavant sur certains titres. Je trouve que ce nouvel album est bien plus direct, plus brutal avec des titres très punks (Mosey, homeless, rocky TV show), mais en gardant leur sens de la mélodie (moon RDV). On passe de Minot Threat à Fugazi (il y a des points en commun entre les deux me direz-vous, certes...). Le chant qui pouvait me déranger au début me plait de plus en plus, pas vraiment marqué, pas exceptionnel mais efficace et bien adapté au style. Surprenant mais je pense parfois à Blonde Redhead sur certaines intro Vertigo notamment (sur les 50 premières secondes). Je vois donc en ce nouvel album un nouveau début pour les Gravity, ils ont su garder le meilleur de Dust, et retrouver de la fraîcheur et de l'énergie qui à mon goût leur faisaient défaut ; on retrouve des influences qui sont soulignées mais jamais bêtement copiées. Un groupe intelligent, un album passionnant.

mardi 25 janvier 2011

Fred Fresh - faîtes l'amour, pas des enfants


Fred Fresh « faîtes l'amour, pas des enfants »
Guerilla Asso
6,5/10
Petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas Fred Fresh, c'est un chanteur accompagné de sa guitare acoustique qui balance une folk très simple et assez basique mais dont l'intérêt majeur réside dans les textes. Je l'avais découvert et chroniqué dans un ancien numéro des Rêveries avec son précédent ep Bloqué à la douane. Ce nouvel album et son titre un peu provoc Faîtes l'amour pas des enfants, sont dans la continuité du précédent avec des histoires plutôt sympas, une analyse de la vie et une sincérité qui me font penser que Fred pourrait être n'importe lequel de mes potes. Sa façon de chanter n'a pas du tout changé, l'histoire prenant souvent le pas sur la mélodie comme sur « 6 milliards » où la voix déborde souvent. Totalement punk Fred Fresh ne se prend pas la tête mais on prend du plaisir à l'écouter. Les quelques lignes présentes sur sa page résume bien l'artiste : « c'est du punk rock sans crête et du hiphop sans survèt' ». Tout est dit.

jeudi 13 janvier 2011

Dead End – Clusterfucktabulous


Dead End – Clusterfucktabulous
Crucifux Records
8,5/10
Revenons un peu sur la discographie du groupe Alsacien. En 1998 est sorti Ain't no Cure, véritable surprise emmenée par un excellent titre : Love Kills. 1999 sort toujours sur le même label, Dialektik Records, l'album Dark Inside avec une nouvelle fois beaucoup de qualités et de titres accrocheurs. Le label se casse la gueule par la suite, le groupe on ne sait pas trop, mais sort tout de même de façon très anonyme Good Moaning en 2003 un album plutôt bon dans la continuité des deux premiers. Depuis plus de nouvelles et le groupe a aussi la fâcheuse tendance à tourner rarement (et le mot est faible), à vrai dire je n'ai jamais vu leur nom sur une affiche dans l'ouest. Ce dernier point est d'ailleurs problématique car je n'ai aucune idée de ce que vaut le groupe sur scène. Peu importe ici car en fin (enfin) 2010 sort un quatrième album intitulé Clusterfucktabulous venu un peu lui aussi de nulle part. Dead End est un bon groupe de punkrock, un des groupes les plus intéressants de la scène lorsqu'elle était au sommet de la vague et cet album est vraiment très bon. Le line-up modifié, seul Wattie, chanteur et guitariste, serait encore de la partie mais l'esprit, la fougue et le style sont restés intacts. Pas mal de très bons titres, « friendshit », « no I won't » ou « what we are » accrochent bien, peut être pas autant qu'avaient pu le faire « love kills », « love me » ou « I need you » dans les précédentes productions mais le niveau global de l'album est bon et comme toujours les alsaciens ne sont pas radins sur le nombre de titres. Avis donc à tous dead End est de retour et fait toujours du Dead End à savoir un punkrock rapide à l'ancienne !

mardi 11 janvier 2011

Sonic Boom Six – Rude awakening


Sonic Boom Six – Rude awakening
Guerilla asso
7/10
Je découvre ce groupe anglais grâce à Guerilla Asso qui distribue cette compilation de leurs meilleurs morceaux. Une compilation se fait en général quand la discographie est plutôt bien remplie. Ici seulement 3 albums et 3 ep. Démarche un peu étrange donc. La pochette au premier abord me donne l'image d'un groupe de punk anglais typé 77, une fois dans la platine c'est une toute autre histoire car SB6 mélange énormément de choses en passant du punk au ska à la fusion avec de l'électro et j'en passe et des meilleurs. Au delà du mix qu'il peut y avoir dans leur musique ce qui frappe c'est leur énergie et leur vitesse d'exécution. Même s'ils sont pris sur plusieurs sources différentes les morceaux sont plus ou moins regroupés et tout commence avec 3 titres ska punk rapides et frais que tout amateur du style doit bien apprécier. Ensuite des tites plus punks arrivent avec notamment « Blood for oil » efficace à souhait. D'autres morceaux suivent avec une rythmique électro « piggy in the middle » et un chant qui rappelle tantôt Asian Dub Foudation tantôt Senser à l'époque de leur premier album. Tous ces mélangent curieusement s'accordent parfaitement et on imagine très bien ce que ça peut donner sur scène. De plus ils sont engagés dans le mouvement DIY d'où certainement le lien avec Guerilla. C'est donc une jolie trouvaille et finalement cette compile aura un vrai sens en permettant de découvrir rapidement un groupe essentiel.

samedi 8 janvier 2011

Brokken Roses – Dick Reverse




Brokken Roses – Dick Reverse
Opposite Prod
8.5/10
Les allstar bands commencent à surgir en France, on en voit pousser de plus en plus ces derniers temps entre Maladroit, l’Opium du Peuple ou Kilo. Brokken Roses concentre la fine fleur d’Orléans avec Nico et Dude des Gravity Slaves, Pierre, le Pit Samprass des Burning Heads qu'on ne présente plus et Lolux, batteur des Brigitte Bop. Un beau line up pour un beau side project dont les sonorités mélangent avec beaucoup d'aisance punkrock, noise et stoner. Le titre est finement trouvé « Dick Reverse », il me fait penser à celui du seul et unique album des fous furieux d’Hellmotel : Hang Us Young.


Tout commence bien avec un titre justement un peu stoner « ain’t got love » qui nous change du registre habituel de la voix de Pierre. C’est un morceau bien fait assez entraînant avec surtout une grosse partie rythmique. Avec de tels membres on ne peut s’échapper trop loin du punkrock et c’est avec brio que le groupe réalise de très bons titres comme « Do you really love » ou le mid tempo « Life can be good » qui ferait très bonne figure sur n’importe quel album des Burning.. On sent l’influence des Queen Of The Stone Age et/ ou Them crooked Vulture sur le titre Bubble avec une nouvelle fois cette grosse basse que l’on retrouve sur de nombreux titres « hell can be worse » par exemple. La voix sort une nouvelle fois de son registre sur Brokken Been, poussée, elle arrive jusque dans ses retranchements et il est vraiment intéressant de voir que Pierre peut passer du punk au reggae au rock lourd de façon très naturelle, c’est un titre assez original ou la musique cartonne à fond derrière et où le chant se laisse glisser lentement, une sensation étrange… Selon la tradition orléanaise l’album se finit sur une reprise et pas des moindres avec le « Kids in america » de Kim Wilde superbement réinterprétée. C'est donc un album surprise assez original qui je l'espère ne sera un projet éphémère.