NO AGE - Snares like a haircutDrag City
8,5 sur 10
Duo noise-rock originaire de Californie, NO AGE avait un peu disparu des radars (5 ans d'absence) après des débuts tonitruants (4 albums en six ans). Malgré cette pause, la marque de fabrique du groupe reste intacte sur ce 5ème album "Snares like a haircut". Le punk-rock d'apparence classique est toujours autant parasité par des couches de noise et des bruits de fond dissonants. Les Américains se sont même bonifiés en simplifiant quelque peu leur propos et leur style, après un quatrième album un peu opaque "An object". Alors qu'ils abusaient parfois d'instrumentaux souvent bien ficelés mais parfois ennuyeux (on appelle ça parfois du remplissage), les intermèdes sont rares sur cette 5ème production : le très ambient "Snares like a haircut", qui donne son nom à l'album, et le chaotique "Third grade rave".
D'entrée, nous sommes en terrain connu avec le titre d'ouverture "Cruise Control", énergique et bruyant, adouci par la voix de Dean Allen Spunt, le batteur. "Drippy" est dans la même veine, avec ses cavalcades de guitares et de beats de batterie. Comme souvent chez les Américains, les titres sont relativement brefs (12 morceaux en moins de 40 minutes). NO AGE ralentit ensuite le tempo sur le shoegaze et finalement pop "Send me". Petite accalmie avant un enchaînement plus grunge et percutant : "Tidal", "Popper" et "Soft Collar Fad qui fait écho au Bleach de NIRVANA. A l'instar du culte groupe de Seattle, la mélodie est toujours présente chez NO AGE, malgré le bruit et la puissance. La fin d'album est un poil plus expérimentale avec les planants et atmosphériques "Squashed" et "Primitive Plus".
Malgré une économie de moyens (une simple batterie et une guitare), la palette des Américains est large. Ce 5ème album, finalement le plus homogène et cohérent dans la discographie de NO AGE, est une réussite. Un come-back qui nous réjouit pour un groupe qui se fait hélas rare sur les scènes européennes.
Mr Caribou
Morceau préféré
:
Popper