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samedi 21 décembre 2024

SWIRLS – Top of the line

 


SWIRLS – Top of the line

A tant rêver du roi / Howlin Banana

 

J’ai découvert Swirls en début d’année, aux Zéclectiques de Cholet, en première partie de Mad Foxes et Birds In Row. Un concert étrange car je n’avais pas vraiment flashé sur le groupe, je dirais même que j’ai trouvé la prestation très mitigée, une histoire de son, d’ambiance ? Pourtant Mad Foxes, juste derrière déchirait tout… Je me suis tout de même intéressé à l’album sorti au dernier trimestre voir si cette première impression se poursuivait aussi sur album.

Mais avant tout il faut parler du groupe, Swirls c’est Von Pariahs, tout du moins une partie de ses membres (quatre sur six), et, pour se renouveler, les nantais ont choisi de se compliquer la tâche en échangeant leurs instruments et en jouant celui qu’ils maîtrisent le moins. Ce choix est bénéfique car il ressort une grande fraîcheur chez ce groupe. L’album a été enregistré en live dans le studio de Mitch Declerck à Rennes en trois jours.

Et j’aime beaucoup le son, très chaud et l’énergie qui se dégage de Young Blood avec cette rythmique très dynamique. La longue montée en température, comme un ampli à lampe, très vintage, fait grimper l’ambiance sur ce premier titre. Le chant de Sam est très bien posé et rappelle par moment Julian Casablancas de The Strokes. Le groupe sonne très garage-rock et les compositions sont vraiment intéressantes, on est limite dans le tube avec Know It All qui aurait pu apparaitre sur Is This It des New Yorkais.

Le son est toujours très chaud sur Rain by Rungo tandis que Red Kit White Cat enchaîne les breaks et accroche bien les tympans. La petite pause sur Pointless and precious arrive à point nommé avant le très bon Rent Free.

 

J’aime bien la pochette avec les gars du groupe habillés tout en jean en train de se chamailler devant un fond qui rappelle les photos de classe des années 90. Efficace !

 

Habituellement je me fais surprendre par un groupe en live ce qui me donne envie d’écouter les albums, là, peut-être sur un malentendu je n’attendais pas cet album avec une grande impatience et la surprise a été vraiment belle. Un chouette album que j’ai plaisir à écouter et réécouter.

 

 

J. NeWSovski

https://atantreverduroi.bandcamp.com/album/swirls-top-of-the-line

https://howlinbananarecords.bandcamp.com/album/top-of-the-line

https://www.facebook.com/p/Swirlsband-100093322243861/

 



mardi 17 décembre 2024

CHOU - Blanc

 


CHOU - Blanc

Folivora

 

Décidément, la scène québécoise regorge de pépites. 2023 avait notamment été marquée par la découverte du stoner démoniaque de FUUDGE ou du psychédélisme inspiré de POPULATION II. Des projets musicalement différents mais chantés dans la langue de Xavier Dolan. Bonne nouvelle, cette belle lignée québécoise se perpétue en 2024. Les énervés CHOU ont en effet déboulé à l'automne avec leur deuxième album "Blanc" (attention jeu de mots). Et pour notre plus grand plaisir. Plus punk dans leur approche que les deux groupes cités plus haut, CHOU joue donc une musique nerveuse intégrant des sonorités stoner, grunge ou encore hardcore. Le groupe de Montréal brille également par son humour grinçant. Il dépeint avec merveille les travers de notre société sans oublier de faire preuve d'autodérision. "Il va y a avoir des morts", et on ne pourra pas reprocher à Charles Laplante qui s'égosille sur ce morceau de ne pas nous avoir prévenu. Tour à tour criarde ou gutturale, son interprétation impressionne sur ce titre d'ouverture débordant d'énergie. CHOU accélère encore un peu plus la cadence sur "Je fais attention" qui évoque un protagoniste paranoïaque. D'abord porté par un gimmick digital très efficace, le son se fait plus brut avec un refrain tendu. Vient ensuite "Rien", un titre punk assez entrainant évoquant la parentalité et un rendez-vous galant foireux. Un poil plus posé, "Tirelire" voit Bruno Bouchard enquiller les riffs. Il est savoureux d'entendre le quatuor québécois sonner parfois comme du McLUSKY ou du HOT SNAKES tout en chantant en français. Après avoir évoqué le quotidien sans le sou, CHOU se fait plus pop sur l'hilarant "Pythons chauds". Il est question de flatteries entre musiciens et de conversation de spécialistes. CHOU continue ensuite de distribuer des bourre-pifs tel que l'expéditif et très punk "Barré du couche tard" ou encore le hardcore survolté de "Ça plombe". Très noisy et intense, "Pain" semble parler de malbouffe et de l'absurdité du monde. Charles Laplante hurle qu'il "mange des croquettes de poulet en forme de dinosaure et je savoure l'ironie". Très drôle, "Doux comme un agneau" mélange riff bien lourd, voix qui s'époumone et refrain catchy avec chœurs féminins. Charles Laplante répète à l'envi lors d'un date qu'"il est doux comme un agneau" sur un ton agressif. Strident, hystérique et imprévisible "Offrande aux dieux de l'indifférence la plus totale" montre un versant plus expérimental, métal, voire indus. On arrive déjà en fin d'album et CHOU n'est pas du genre à clôturer par une ballade sirupeuse. Au contraire, les Québecois délivrent une dernière bombe punk-rock "Vraiment pas pire". 

 

Débordant de bonnes idées, "Blanc" est vraiment un album décapant qui brille autant par son énergie punk que par ses paroles percutantes. On espère une visite de CHOU en France très prochainement. 

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           Il va y avoir des morts

 

 

https://lebandchou.bandcamp.com/album/blanc

 


samedi 7 décembre 2024

DARIA – Fall Not

  


DARIA – Fall Not

Twenty Something

 

Angevin d’adoption depuis plus de quinze ans, j’ai du mal à percevoir l’aura et la notoriété de Daria en dehors de l’Anjou. Pour les avoir découverts à la sortie de leur premier album Silencer (2006) j’ai pu apprécier leur évolution et leur montée en puissance jusqu’à Impossible Colours dix années plus tard. C’est pour moi un excellent album bien trop méconnu. Le groupe s’est ensuite mis en pause et ses membres se sont consacrés à leur projets annexes : L.A.N.E. et Do Not Machine.

C’est en décembre 2023 que Daria annonce son retour avec un morceau : Water & Sound. Un changement de line-up aussi, Matgaz (Mars Red SkyEpiqHeadcases…) n’est resté que le temps de l’enregistrement d’Impossible Colours et est remplacé par Arnaud qui fait son grand retour. 2024, Daria écrit son cinquième album, Germain à la basse enregistre quatre morceaux puis est remplacé par Pierre-Yves (Les ThugsL.A.N.E.).

 

Fall Not s’offre dans un très joli écrin, sobre et sombre, en opposition à son prédécesseur très lumineux. L’album a été enregistré directement par le groupe, par Camille précisément, qui s’était déjà chargé des albums de The FlickerL.A.N.E. et Do Not Machine. Le mixage a été réalisé par J.Robbins (Clutch, Aïna, Jets To Brazil Jawbox…), présent à la production sur les précédents albums.

 

Et force est de constater que Daria est toujours en forme, Citrus Paradisi nous le prouve assez rapidement avec une rythmique entêtante et des parties mélodiques bien léchées. Le refrain est entraînant comme il faut et on notera la participation de J.Robbins au chant, juste la grande classe ! Keep My Head calme un peu le jeu avec un tempo plus lent mais une intensité plus grande qui prend de l’ampleur tout au long du morceau. Il regorge de passages délicieux comme lorsque Camille répète « We somehow begin, We somehow begin to reflect our paradoxes ».

The Coral wounds impose un refrain accrocheur avec une belle puissance tandis que Cognac se démarque de l’album avec une basse omniprésente, une atmosphère inquiétante créée par ces vagues de guitares, le chant de Camille est posé et ciselé. On pourrait penser à Jesus Lizard, dont le dernier album résonne encore, toujours est-il que ce morceau ne pourra laisser indifférent et se révèle après des dizaines d’écoutes comme CELUI qui ressort de Fall Not.

Mais Daria sait toujours jouer aussi vite comme dans ses jeunes années comme c’est le cas sur A smile an oasis et retrouve ses gammes sur Water & Sand qui aurait pu être présent sur un ancien album.

Minor Majority et the invisible Wandering posent une atmosphère plus lourde et grave, en mid-tempo tandis que Second to none est un morceau qui se révèle d’une grande ampleur que je trouve aussi chargé en émotion sur sa partie centrale. Fictions, si j’ai bien compris n’apparaîtra que sur le cd, un titre emmené par la basse de Pierre Yves, qui sonne à perfection.

 

De retour après une longue pause Daria nous offre un album riche et intense, enregistré par leurs soins c’est une nouvelle belle démonstration de leur talent. Je parlais d’aura en début de chronique, j’espère qu’elle explosera encore plus tant cet album et ce groupe mérite une grosse reconnaissance.

J. NeWSovski

 

 

 

https://www.facebook.com/dariatheband

https://dariarock.bandcamp.com/

 

lundi 2 décembre 2024

IN DER WELT – Sungazing [EP]

 


IN DER WELT – Sungazing [EP]

Autoproduction 


In Der Welt, est un des groupes qui m’a le plus marqué en 2023, un son puissant et intense sur son premier album. Le groupe a tourné entre temps, a même partagé la scène avec Mass Hysteria et j’ai eu la chance de les voir sur scène avec un concert, pour le moins atypique, avec Sick Sad World, où il y avait certainement (un peu) moins de monde qu’à la coopérative de Mai... Et je dois avouer que j’ai trouvé les gars très sympas.

Presque deux après les voilà de retour avec un EP de trois titres. La première impression qui ressort c’est que je trouve que le groupe explore davantage le côté métal de sa musique, ça ressort sur Hung in a harness, avec un gros son de guitares bien saturées et des breaks au cordeau. On pourrait se faire avoir par le titre de Détruire dit-elle, mais le morceau est bien en anglais et il dégage une très grosse intensité avec des mélodies et une ambiance qui rappellent les Deftones, on est donc toujours sur ce côté métal mais sur le spectre plus mélodique derrière un mur de guitares. Sungazing se veut encore davantage Post-metal avec des passages très mélo dans lequel des voix aériennes viennent appuyer le chant puissant d’Arnaud.

Les trois morceaux sont entrecoupés de deux interludes (vexations et transcendances) qui contribuent et amplifient même l’atmosphère inquiétante de cet EP.

 

In Der Welt confirme tout le bien que je pense déjà d’eux, cet EP, hélas bien trop court, vient encore mettre une claque et j’espère les retrouver à nouveau en live pour en reprendre une autre !

 

 

J. NeWSovski

https://inderwelt.bandcamp.com/album/in-der-welt

https://www.facebook.com/inderweltmusic/



jeudi 28 novembre 2024

QUICKSAND - HOT WATER MUSIC [split]

 


QUICKSAND & HOT WATER MUSIC  [split]

Equal Vision

 

Excellente surprise de voir Quicksand et Hot Water Music partager une tournée commune, par contre très déçu de voir que la tournée évite, une nouvelle fois, la France se concentrant quasi essentiellement sur l’Allemagne. On devra se consoler avec la sortie d’un split quatre titres entre les deux groupes qui, sur le papier fait l’effet d’une bombe. Il me rappelle d’ailleurs celui entre Hot Water music et Alkaline Trio sorti en 2002 sur Jade Tree, vraiment excellent.


Tout commence par Hot Water Music qui reprend Quicksand et le morceau Fazer, emblématique du cultissime album SLIP. Très sympa d’entendre Chuck Ragan poser sa grosse voix dessus, ça marche parfaitement. Leur deuxième titre (undertow) est un inédit issu de l’enregistrement de Vows, plus soft, mélodique mais globalement plutôt bien fait.


Quicksand commence par reprendre les floridiens avec Free Radio Gainesville, cette reprise est magistrale car le morceau est aussi au départ excellent, mais la voix de Walter Schreifels donne une dimension différente et la basse ressort parfaitement. Il est intéressant de se rappeler que c’est Walter qui a produit l’album No Division dans lequel se trouve ce titre. Il faisait d’ailleurs quelques chœurs dessus. En plus, d’un point de vue personnel, No Division est depuis toujours mon album de cœur concernant HWM, le premier que j'ai vraiment écouté en boucle pendant des années. SUpercollider est le deuxième titre des New Yorkais et c’est surtout la première chanson depuis l’album Distant Populations sorti il y a maintenant trois ans.

J. NeWSovski

 

https://equalvision.bandcamp.com/album/split



vendredi 22 novembre 2024

COILGUNS – Odd Love

 


COILGUNS – Odd Love

Humus Records

Hardcore / post-hardcore

 

Les Suisses ont su faire monter la pression depuis le début de l’été, morceau après morceau, ils nous ont offert un aperçu de cet album, nous mettant l’eau à la bouche. 22 novembre, il sort enfin dans cette période nuageuse et là c’est la claque prévue, le genre d’album qui frappe fort là où il faut, le genre d’album que tu peux aisément ranger dans le haut de la pile ni plus ni moins qu’avec les meilleurs At The Drive In et tout près de The Shape Of Punk To Come de Refused.

Pour ceux qui prennent le train en marche et découvrent le phénomène suisse, Coilguns vient de La Chaux-de-Fonds près de Neufchâtel, très près de la France et a déjà trois albums en magasin et une petite collection d’EPs dont dernièrement un split en collaboration avec Birds In Row (voir interview les Rêveries 21).

 

Pour revenir à la genèse de cet album, il a commencé à être écrit par Jona, le guitariste, au printemps 2020 en plein confinement. Quatorze morceaux composés en deux mois, enregistrés sous forme de maquettes et proposés au reste du groupe. Ils travaillent ensemble dessus mais laissent le résultat refroidir plusieurs mois. En 2023 ils se décident enfin à enregistrer ce qui devient Odd Love et pour ça le groupe est allé en Norvège, à l’Ocean Sound Recordings qui a vu passer des grosses pointures comme Cult Of Luna ou Arcade Fire et a enregistré avec Scott Evans qui a déjà bossé avec Thrice, Ghoul ou Kowloon Walled City. Le son est parfait. Il sort sur Humus Records, leur propre label.

 

Tout démarre très très fort avec We Missed The Parade déjà sorti il y a quelques mois. Un morceau d’une grande efficacité bien porté par des riffs de guitare pleins d’originalité et le chant atypique de Louis Jucker. L’intensité monte avec Placeholders et sa rythmique entêtante tandis que Generic Skincare amène une atmosphère ambivalente entre mélodies et riffs lourds et inquiétants.

Coilguns apporte son côté At The Drive In, cela provient aussi de la façon de chanter de Louis qui se rapproche de celle de Cedric Bixler avec qui il partage aussi la coupe de cheveux, cela se ressent sur des morceaux comme le tumultueux Venetian Blinds ou le plus posé Caravel.

Black Chyme pourrait donner des faux airs de Refused avec cette proportion à changer de styles durant le même morceau et comme on est dans la partie où je cite des groupes je peux parler de l’esprit Birds In Row sur Bandwagoning. Les suisses offrent des moments de douceur postrock sur The wind to wash the pain ou la première partie de Featherweight avant que la fureur ne prenne le dessus.

Ce quatrième album se termine avec un gros morceau aux multiples facettes : Bunker Vaults. Ce dernier alterne parties mélodiques, lourdes, intenses et aériennes durant plus de 7 minutes et c’est certainement celui qui représente le mieux Coilguns dans sa variété et sa complexité. Chose intéressante il est aussi introduit par un court titre post hardcore.

 

Odd Love est un excellent album en tous point remarquables, il serait dommage de passer à côté. Il offre des morceaux complexes et variés, et devrait certainement marquer le style. Si ce groupe était américain il serait en tête d’affiche sur toutes les salles et tous les festivals.

 

J. NeWSovski

 

https://coilguns.bandcamp.com/album/odd-love

https://coilguns.ch/

https://www.facebook.com/coilguns



dimanche 10 novembre 2024

WE HATE YOU PLEASE DIE - Chamber Songs

 


WE HATE YOU PLEASE DIE - Chamber Songs

Nouveau Monde Artistes Services / Incisive Records

Il y trois ans, l'excellent 2ème album de WE HATE YOU PLEASE DIE avait particulièrement marqué les esprits. A la fois brutal et catchy, Can't Wait To Be Fine était un album ambitieux qui classait les Rouennais parmi les groupes les plus talentueux du moment. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts. Surtout, le charismatique chanteur Raphael Balzary ne fait désormais plus partie du combo normand. Un départ qui aurait pu couper les ailes de WE HATE YOU PLEASE DIE. Que nenni, les trois autres comparses ont décidé de poursuivre l'aventure et de garder cette belle énergie qui caractérise le groupe. Ce changement de line-up a bien évidemment eu des conséquences sur la couleur musicale du projet. Si le groupe a perdu un peu de sa fantaisie, il a gagné en cohérence et en sauvagerie. Ne pas se fier à la pochette de l'album, le nouveau trio ne fait pas dans la musique de chambre mais bel et bien dans le punk-rock endiablé. Une musique plus frontale et intense comme en atteste le bien nommé "Adrenaline" qui ouvre l'album. Une pépite riot girl dans laquelle la basse musclée, le chant habité de Chloé Barabé et le refrain scandé font des étincelles. Après cette entrée en matière attaquée pied au plancher, WE HATE YOU PLEASE DIE calme légèrement le jeu sur "Stronger Than Ever". En apparence car les paroles se font plus engagées sur ce titre militant au gimmick de guitare imparable. Le trio rouennais poursuit en mode rouleau compresseur sur "Automatic Mode", morceau tendu légèrement grunge. Le son se fait encore plus brut sur "Control", petite bombe punk-rock qui voit WE HATE YOU PLEASE DIE accélérer encore un peu plus le rythme. Une rage que l'on retrouve sur les furieux "Lust" et "Vampirized" marqué pour ce dernier par un drone introductif. Entretemps, le trio rouennais nous gratifie d'un "The Fool" inventif. Débutant telle une ballade apaisée, le morceau devient subitement tendu et agressif. Les nombreux changements de rythme et la part plus importante laissée au chant masculin sur ce titre évoque le WE HATE YOU PLEASE DIE d'avant. La tension reste palpable sur le heavy et grungy "Flesh" marqué par la réverb' et l'écho sur la voix de Chloé. N'offrant aucun répit, le trio repart au charbon et enchaine les brûlots punk-rock déchainés : "Asshole" ou encore "Sorority". WE HATE YOU PLEASE DIE nous propose une fin d'album surprenante. Un nouveau virage musical pour ses prochaines productions ? "Surrender" est un long titre de presque 6 minutes qui voit WE HATE YOU PLEASE DIE évoquer SLOWDIVE dans une ambiance shoegaze atmosphérique du plus bel effet. 

 

Amputé de son leader, WE HATE YOU PLEASE DIE a su parfaitement rebondir en passant à la formule trio. Chamber Songs est un album nerveux et explosif de haute tenue.

 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                                            Stronger than ever

 

https://wehateyoupleasedie.bandcamp.com/album/chamber-songs

https://www.facebook.com/whypd/



dimanche 27 octobre 2024

VERNE – No One ? [EP]

 


VERNE – No One ? [EP]

Autoproduction

Verne est encore une belle surprise de ce dernier trimestre. Il s’agit d’un groupe établi entre Vannes et Nantes et dans lequel on retrouve Francky l'ancien bassiste fondateur de Sexypop, groupe mythique angevin. Il est parti après l’album Acces to the second floor. Puis après une longue pause musicale, l’envie de rejouer est revenue et on a pu le croiser dans Clayton, le voilà aujourd'hui de retour à la guitare et au chant accompagné d'Axel (ex-Piss Me Off) et Laurent dans Verne, dont le nom et l’artwork sont un hommage au Nantais le plus célèbre : Jules Verne.

 

Cet EP est composé de seulement six titres, je dis « seulement » parce que dès le premier morceau, Reshape the world, je découvre un groupe avec lequel j’accroche tout de suite. Le titre a des faux airs de Hot Water Music avec un chant vraiment sympa et des chœurs très efficaces.

 

Dans le registre coup de cœur j’aime beaucoup The Ring aux faux airs d’Aïna qui développe de superbes mélodies. Une nouvelle fois le petit grain éraillé de Francky fait des merveilles. We Know The Way est plus direct, davantage punkrock avec un chant qui monte haut. On reconnait quelques influences et notamment un peu de Samiam comme sur Uncomfortable In My Skin ou des vieux groupes nationaux comme The Bushmen ou Shaggy Hound sur Turn Off Your screen.

 

No One ? est un excellent EP qui permet de mettre Verne sous les radars et saura marquer les esprits avec un punkrock mélodique très bien exécuté.

J. NeWSovski

 

 

https://weareverne.bandcamp.com/album/no-one

https://www.facebook.com/verne.punkrock/



mardi 22 octobre 2024

ESCAPE – Screams Of Anger

 


ESCAPE – Screams Of Anger

Katacomb Records / Chanmax Records

 

Cet été j’ai fait la route des vins d’Alsace durant les vacances et je suis maintenant capable de situer toutes ces communes aux noms aussi compliqués que des codes wifi : Turkheim, Eguisheim, Unawhihr, Riquewhir… Une région magnifique, merveilleusement conservée au milieu de laquelle prône Colmar, petit joyau. Hélas je n’ai pas eu le temps d’aller à un concert ni d’y trouver un disquaire pour écouter des groupes locaux mais quelques semaines après mon retour j’ai eu la surprise de faire la connaissance d’ESCAPE qui vient justement de Colmar !

 

Escape est un groupe créé en 2001 qui a sorti quatre albums sur des labels aussi sympas que Chanmax Records, José Rec et Blackout Prod, a aussi un split avec The Boring, ainsi qu’un EP 3 titres et un morceau sur la compile hommage aux Flying Donuts. Un joli CV.

 

J’aime beaucoup la pochette qui me rappelle un peu le style de Jacob Bannon sur le Jane Doe de Converge. Musicalement le groupe balance un punkrock rapide avec des mélodies assez incisives (easy to say) et propose quelques riffs sympas comme sur Purchase of Death qui font penser à Propagandhi. Le groupe peut rappeler aussi les Burning Heads (MFS ; Leave They Alone), qui fait partie de leurs influences. Le chant est assez marqué dans la façon dont il est scandé, plutôt intéressant sur la première partie de l’album, il peut se révéler répétitif sur l’ensemble des neuf morceaux. Mais pour contrebalancer, les Colmariens cassent un peu le rythme, c’est le cas sur le superbe Fight For Nothing aux faux airs d’Hot Water Music ou sur un morceau plus lent à la Sixpack : Lost Friend.

 

Escape, c’est un nom qui pourrait porter à confusion parce que l’Alsace mérite au contraire qu’on la découvre, Escape, ancré à Colmar qui est une ville qui ne semble pas portée sur le punkrock au premier regard, se veut être un groupe efficace, dynamique et talentueux.

 

J. NeWSovski

 

 

https://escape-punkhc.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/escape.punkhardcore

 

jeudi 17 octobre 2024

BOUCAN – Deux

 


BOUCAN – Deux

Muzotte  / Araki Records / Vox Project / Day Off Records /  ABreactions Productions / Bigoût Records

Avec BOUCAN et leur album "Deux", une chose est sûre, il n'y a pas tromperie sur la marchandise. De bruit, il est effectivement question avec la musique des énergiques Lyonnais. Et comme le duo sort donc son 2ème album en ce début d'automne, tout se tient.

A partir d'une batterie percutante et d'une basse musclée et inventive, BOUCAN nous livre un math rock/noise instrumental très intense. Une musique physique et exigeante qui fait des étincelles dès "Transhumance", le titre qui ouvre l'album. L'ambiance de pâturage de montagne et de bruits de clochette laissent vite la place à une noise bien rugueuse. Le tandem basse-batterie tape fort, les changements de rythme sont imparables. BOUCAN évoque un autre duo un peu zinzin, les Belges de LA JUNGLE mais dans une version encore plus noisy. Moins frontal et tendu dans son entame, "Cluster" monte quand même vite en pression. La rythmique implacable et les envolées sonores épileptiques du duo finissent par nous emporter. Après une telle débauche d'énergie, la basse groovy et la tranquillité apparente de Sabotage(s) font un bien fou. Une introduction hypnotique très krautrock (on croit entendre un saxophone) à l'ambiance malgré tout pesante. Le calme avant la tempête. L'explosion noise surgit dans le dernier tiers du morceau qui se clôture dans un déluge de décibels. "Jappeur" se révèle ensuite être d'une intensité incroyable. Le titre n'offre aucun répit à l'auditeur et fait l'effet d'une tornade. Ça tabasse fort, la batterie hyper physique de Raphael impressionne. Avec BOUCAN, pas de refrain fédérateur ou d'introduction catchy. Les larsens qui ouvrent "Les Idées Noires" en sont le parfait exemple. Cette introduction bruitiste laisse ensuite place à une rythmique entêtante un poil dansante qui rappelle BATTLES. Sur "Valse, Entorse", titre mystérieux, BOUCAN s'aventure dans des contrées plus post-rock. Mais la lente montée atmosphérique si caractéristique de ce genre musical s'interrompt brutalement à mi-parcours. Le morceau prend soudainement une tournure plus tendue et bruyante. "Atonie" conclut ce deuxième album comme il avait commencé. Dans le vacarme et l'intensité de ce duo basse-batterie au diapason. Et par un cri qui vient du cœur. 

 

BOUCAN prouve qu'à deux, et avec peu de moyens, on peut faire un raffut pas possible. "Deux" est un excellent album de noise-rock instrumental mâtiné de math-rock. 

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           Transhumance

 

https://boucanduo.bandcamp.com/album/deux

https://www.facebook.com/boucanduo/



samedi 12 octobre 2024

BLACK & NOIR, ENRAGEZ-VOUS !

 


BLACK & NOIR, ENRAGEZ-VOUS ! de Patrick Foulhoux

Editions Metro Beach

 

À Angers, dans le domaine musical, il y a deux monuments : les Thugs et Black & Noir. Et Patrick Foulhoux, après s’être attaqué au premier à travers son livre Les Thugs, Radical History réitère avec le second en cette fin d’année.

Ce Patrick Foulhoux, que l’on surnommait TAD auparavant, est un journaliste rock, auteur de nombreux ouvrages (Histoire du rock à Clermont-Ferrand ; Operation Ace Of Spades ; le fond de l’air effraie…), mais aussi boss du feu label Pyromane (The Elektrocution, Stetson, Tockyo Sex Destruction…).

Le livre revient sur les années 80 et cette effervescence qui a eu lieu dans la cité des Plantagenets. Et tout débute par l’émission radio dans laquelle intervenaient des figures angevines désormais incontournables : Stéphane Martin, Eric Sourice, Jean Hugues Malnar dit Casbah et Christophe Davy maintenant appelé Doudou. On y découvre leurs liens, leurs goûts pour la musique, leur passion pour la scène qui les pousse aussi vers le fanzinat et l’organisation de concerts.

Le livre, construit sur des témoignages des acteurs, vient ensuite montrer la naissance de la boutique de disques sur Angers nommée Black & Noir comme leur émission de radio en référence à un morceau de Kas Product.  On comprend sa politique musicale et ses choix forts concernant les disques présents dans ses bacs, puis sa vie tout court avec ses différents déménagements puis la création d’une succursale à Bordeaux puis quelques temps après sur Nantes.

La phase deux de Black & Noir c’est la création du label dont le but était d’aider les groupes angevins mais aussi français (et quelques étrangers aussi au passage : Cateran et Overflow) à sortir leurs premiers albums. Là aussi c’est hyper intéressant car les groupes sont invités à venir donner leurs anecdotes sur le label ou leur production. Aussi on retrouve Gilles de Dirty Hands, Hervé des Shaking Dolls, Thomas des Burning Heads, Rémi de Drive Blind, Eric de Deity Guns, Arnaud Fournier de Hint

Intéressant de voir le fonctionnement de ce qu’on a appelé le SubPop français et notamment son Club Single qui permettait de sortir des 45t de jeunes groupes prometteurs (Drive Blind, Burning Heads, Casbah Club…) mais aussi ses subdivisions In The City, Season Of The Witch pour des productions plus différenciées.

Le livre revient aussi sur les périodes plus compliquées avec la fermeture des boutiques sur Bordeaux, Nantes puis Angers qui font face à de nouveaux concurrents. Le passage de Stéphane Martin au poste de programmateur du Chabada dont on apprend la genèse, et bien entendu la fin du label.

 

Cet ouvrage ravira bien évidemment les angevins amateurs de rock qui retrouvent tous les protagonistes régulièrement mais il plaira aussi à ceux qui ont connu le label et les groupes qui l’ont côtoyé. Mais au-delà de tout ça c’est un témoignage précieux d’une implication dans la scène rock française et un retour finalement nostalgique aux années 80-90.

 

J. NeWSovski

 

https://metrobeach.fr/black-noir-enragez-vous/




mardi 8 octobre 2024

MARVIN HEEMEYER - démo

 


MARVIN HEEMEYER - démo

Autoproduction


Mais qui est Marvin Heemeyer ? Selon wikipedia, c’est un américain, soudeur de profession, qui à la suite d’un conflit avec ses voisins et les autorités locales s’est suicidé après avoir détruit sa ville avec un bulldozer. On trouve des goodies autour de ce brave monsieur surnommé Killdozer. Aujourd’hui un groupe de Nancy reprend son nom et se définit comme désabusé par le cynisme de ses congénères, à l’image du porteur de leur patronyme.

Ce quatre titres est une démo, ce qui explique le son vraiment pas top, mais c’est surtout le moyen de faire découvrir Marvin Heemeyer qui démarre fort avec Killdozer un peu à la façon Wank For Peace ou les premiers Stinky. Le chant est puissant et crié, la rythmique se veut saccadée. Lame est aussi un beau déluge d’énergie tout en proposant davantage d’intensité. Dumb as fuck accélère encore se révélant très punk sur la forme. Pour finir Missing Parts ralentit un peu et balance de la puissance et des breaks à la Throwdown.

8 minutes, la messe est dite.

 

Marvin Heemeyer propose une belle énergie sur ces quatre titres et maîtrise bien son style, un hardcore punk explosif avec des bons passages, même si l’ensemble manque un peu d’originalité. Il pâti d’un son vraiment médiocre souvent caractéristique des démos mais laisse entrevoir un potentiel intéressant.

 

J. NeWSovski

 

 

https://marvinheemeyer.bandcamp.com/album/demo-2024

https://www.facebook.com/marvinheemeyerband