dimanche 2 novembre 2025

DEAD IN L.A. – Demolition. Girl.

 


DEAD IN L.A. – Demolition. Girl.

 

C’est grâce à Aleksandra, aussi chanteuse de Wake The Dead, que j’ai découvert Dead In L.A., nouvelle formation où elle assure la basse et les chœurs. Le trio est complété par deux anciens de The Dawn (ex-Inmate pour les plus anciens) : Seb à la guitare et au chant, et Bruno à la batterie. Basé à Marseille, ce premier album de 8 titres (27 minutes) est un vrai coup de poing !

 

L’album respire la chaleur de Marseille, et tout commence par The Heartbreaker, un morceau sulfureux et d’une puissance folle, que les chœurs déchirants d’Aleksandra amplifient encore. Sans temps mort, Friendshit s’engage sur les mêmes bases, avec une rythmique ultra-groovy. Moins direct, le morceau dégage une sensation de puissance rare. Dead In L.A. impose un style bien à lui, qui évoque Unsane ou nos Frenchies de Tantrum, avec des sonorités parfois teintées de stoner. Les chœurs, omniprésents, apportent une touche unique qui fait de ce groupe une pépite à part.

 

On connaissait déjà The Driver, mais il résume à lui seul les influences du trio : une première partie écrasante, pure noise rock années 90 à la Unsane, suivie d’une deuxième partie ronde et groovy, très stoner façon Clutch


L’énergie ne faiblit pas, et on se demande comment le trio tiendra le rythme sur scène :
Reckless, tout aussi intense, offre un refrain qui apporte — fait rare — une pointe de douceur. J’avais diffusé Hell is full of DJ’s and architects dans ma playlist estivale, un morceau hyper énergique où la symbiose entre le chant et les chœurs, omniprésents, est impressionnante. Ce titre représente vraiment l’identité du groupe à mon sens et c’est une belle carte de visite. Avec un côté très punk, Heads On Fire enchaîne à une vitesse folle, avant de basculer brutalement vers une transition post-hardcore, puis de repartir sur un rythme effréné. Le tempo ne faiblit pas jusqu’à la fin, et je retiens surtout Worship, plus lent et posé, mais terriblement lourd, avec ses riffs de basse inquiétants. Une mélodie de piano vient y glisser un rayon de soleil bienvenu.

 

Dans cette fin d’année tellement riche en sorties de qualité, il serait dommage de rater ce trio marseillais. Leur son, lourd et puissant, est d’une efficacité redoutable, et les morceaux, addictifs, apportent un vent de fraîcheur. À découvrir absolument, et à suivre pour leurs prochaines dates !

 

J. NeWSovski

 

 

https://deadinlarock.bandcamp.com/

https://www.instagram.com/deadinlarock


mardi 28 octobre 2025

TOTORRO - Sofa So Good

 


TOTORRO - Sofa So Good

Recreation Center


On commençait à ne plus y croire. Dix ans quasiment après l'étincelant "Come To Mexico" les pétaradants TOTORRO signent enfin leur retour discographique avec "Sofa So Good". Mais ne nous y méprenons pas, les Rennais ne se sont pas pour autant tournés les pouces. Cette longue période leur a permis notamment de se consacrer à d'autres aventures musicales (DO IT LATER, LA BATTUE...) ou plus récemment de sillonner de nouveau les routes ensemble. Dès les premières secondes de "
Bang Bang", qui ouvre ce troisième opus, on retrouve cette signature immédiatement reconnaissable : intro un poil funky, guitares chatoyantes, rythmiques en cascade, énergie contagieuse...TOTORRO revient comme un vieux cousin perdu de vue : à la première note, les souvenirs affluent, et tout redevient familier. Pas de doute, ils restent les maitres en France du rock instrumental nerveux et bondissant. "Matthews Bridge", plus puissant, enfonce le clou. Un titre qui démontre une nouvelle fois que la musique des Rennais, parfois d’une technicité folle, reste malgré tout accueillante et instinctive. "New Music" démarre délicatement avec une ambiance limite caribéenne. Après une incursion indie-rock, le titre prend ensuite une tournure plus post-rock (guitares cristallines et basse saturée à la EXPLOSIONS IN THE SKY). Le morceau se termine en beauté dans un final plus musclé marqué par un riff de guitare addictif.  Avec "Destiny Chives" (TOTORRO est un groupe 100% instrumental qui aime bien jouer avec les mots dans le choix de ses titres) dévoile une facette plus contemplative. Des rythmiques un peu jazzy alternent avec des passages plus rugueux. On notera par ailleurs la production limpide de ce troisième opus enregistré par Boris Saidini, batteur de BIRDS IN ROW et PAIN MACHINE. Le titre éponyme "Sofa So Good" fait office d'interlude, une respiration bienvenue qui donne presque envie de s'assoupir sur le canapé. TOTORRO retrouve son dynamisme sur le sautillant "Sensation IRL". Un titre qui multiplie les breaks, entre accélérations fulgurantes et accalmies, un vrai parcours de montagnes russes. Les sonorités tropicales font leur retour sur l'intro de "Bernard Guez" qui monte ensuite en intensité grâce à un riff super efficace. Avant l'explosion finale, le groupe joue une nouvelle fois sur les contrastes entre tension et moments plus suspendus. Moins enjoué, "Bonnet Free Jazz"  dévoile un visage plus frontal et brutiste. "Smile Paste", chevauchée post-rock de plus de 7 minutes clôture l'album en beauté. Entre entame cinématographique, math-rock énergique, lente montée en pression et final délicat, ce morceau phare montre tout le savoir-faire du quatuor. 

Avec "Sofa So Good", TOTORRO réussit un retour brillant après dix ans d'absence. Les Rennais n'ont rien perdu de leur éclat et confirment leur place incontournable dans le rock instrumental français. 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                                 New Music

 

https://totorro.bandcamp.com/album/sofa-so-good

https://www.facebook.com/totorrototorro/#



lundi 27 octobre 2025

Concert - Rock N'Poulettes 2


Nouveau coup de pouce pour un concert qui a lieu à la Regrippière, petite commune entre Nantes et Cholet.

On y retrouve l'ami FX et POESIE ZERO en tête d'affiche, KING PHANTOM et KING KONG MEUF pour la partie punkrock et les marseillais de WAKE THE DEAD pour la touche de finesse avec un bon vieux hardcore qui va tout décoiffer. Ces derniers auront tout juste sorti leur nouvel album "the great disppointment" sur Useless Pride Records


Plus d'info dans ce lien

jeudi 23 octobre 2025

SICK SAD WORLD – Deuil(s)

 


SICK SAD WORLD – Deuil(s)

Atypeek Music

C’est en ouverture d’In Der Welt, dans la cave intimiste et déserte du T’es Rock Coco, que j’ai découvert Sick Sad World. Ce concert atypique, où le public brillait par son absence, a créé une connexion avec leur musique. Une expérience qui prend tout son sens avec l’écoute de Deuil(s).

 

Il s’agit de leur quatrième production. Les nantais ne nous offrent pas simplement un album mais une traversée intime des étapes du deuil. Chaque morceau incarne une phase de ce processus, comme une bande son à une histoire douloureuse puis une lente remontée vers la lumière. Avec seulement 5 titres mais 41 minutes d’immersion, on est vraiment sur un album-concept dont les morceaux prennent le temps de poser les choses.

Denial, le titre d’ouverture déploie sur 9 minutes une atmosphère de post métal lourde, presque étouffante, avec des vagues de guitares hypnotiques qui montent et descendent. Le chant de Julien est crié, comme des plaintes, des cris de douleur. Bargaining (la négociation en français) commence plus doucement, plus facile d’accès avec son chant clair, il monte en puissance tranquillement et atteint un niveau d’intensité impressionnant. Je le vois comme un appel d’espoir face au destin.

Depression est sombre, le tempo est lent et lourd. Les vagues de guitares sont inquiétantes jusqu’à cet interlude déchirant. Puis Anger vient crier sa douleur et sa colère à travers le chant douloureux et la lourdeur des riffs. Sick Sad World me fait ici penser aux parisiens de Memories Of A Dead Man ou même, allons-y directement, à Cult Of Luna.

Acceptance commence fort avec beaucoup d’intensité, le martèlement de la double pédale renforce cette atmosphère. Il se referme sur une note d’espoir, avec des mélodies plus lumineuses.

Le son est énorme, puissant et propre. Il a été enregistré par Christophe Hogommat et David Enique. Deuil(s) s’offre aussi un très beau digipack, sobre et mystérieux dont l’artwork laisse place à l’imagination et l’interprétation. Pour l’instant uniquement disponible en cd et digital il ne devrait pas tarder à être pressé en vinyle.


Deuil(s) est bien plus qu’un album de post-metal : c’est une expérience. En s’inspirant des étapes du deuil, Sick Sad World a créé une œuvre, un concept album qui résonne profondément par sa douleur, sa puissance et son intensité.

J. NeWSovski

 

https://sicksadworldfrance.bandcamp.com/album/deuil-s

https://www.facebook.com/sicksadworldnantes/

http://www.sicksadworldband.fr/



dimanche 19 octobre 2025

PATIENT ZERO – Souvenir Noir [EP]

 


PATIENT ZERO – Souvenir Noir [EP]

Dirty Slap Records

Avec Souvenir Noir, Patient Zéro signe un EP aussi bref (15 minutes) que percutant. Originaires de Tours et nourris à la scène punk depuis plus de deux décennies (avec des ex-Verbal Razors, Daily Mind Distorsion, Sueurs Froides, C.I.D. et Saints And Sinners), les gars distillent ici un son hybride, où l’urgence du punk rock se marie à post-punk très actuel. Le résultat ? C'est un subtil mélange entre énergie, son brut et mélodies envoûtantes, le tout porté par un chant en français à la fois vindicatif et poétique.

Dès Yeux Fermés, le ton est donné : des riffs secs, une rythmique implacable, et une voix qui crache ses mots comme des coups de poing. La production de Jacky (Syndrome 81), enregistrée dans son studio à At The Movie Studio (Brest), y est pour beaucoup : elle conserve l’âpreté et l’énergie du punk tout en y soufflant des nuances. Seul dans la nuit illustre cette alchimie, avec son chant au débit saccadé et ses arpèges nerveux qui rappellent autant Syndrome 81 que certains très vieux morceaux de The Hives.

Mais c’est dans la fusion de ses influences que Patient Zéro se révèle. Souvenir Noir bascule dans un post-punk sombre, où la basse hypnotique et les guitares peuvent évoquer Not Scientists. Pourtant, jamais le groupe ne sacrifie sa puissance mélodique : Sortilège et Offrande prouvent qu’ils maîtrisent l’art du refrain accrocheur, entre désillusion et douceur amère. Cela se ressent aussi à travers les paroles, désabusées mais précises, qui ajoutent une profondeur supplémentaire aux morceaux.

 

Le seul reproche à faire à cet EP est sa brièveté car c’est évidemment trop peu pour nous rassasier tant Patient Zéro est une sacrée découverte. Bien entendu, on attend avec impatience de les voir sur scène et qu’un futur album voit le jour !

J. NeWSovski

 

https://patientzerotours.bandcamp.com/album/souvenir-noir



samedi 18 octobre 2025

ELLES Festival - 3ème Edition

 



Du 13 au 22 novembre à lieu le ELLES FESTIVAL sur Angers.

Le moment de parler d'égalité des genres et des femmes dans la scène musicale. Ici, dans les Rêveries, on est assez sensible à ça et on n'hésite pas à mettre en avant les filles (cf la dernière mouture du fanzine). 
Ici dans le cadre du festival ce sont pas moins de 30 évènements en 10 jours !!



Quelques moments très intéressants que l'on a sélectionnés :

Pour les concerts :

MENADES + PYTHIES + TREAKS

Le Jeudi 13 Novembre au Chabada (19h45)

Treaks c'est du post-punk qui rappelle autant les Psychotic Monks qu'Idles. A voir sur scène !


MARTA KNIGHT + CLARENCE

Le vendredi 14 Novembre au Joker's Pub  (20h15)

Chanteuse Barcelonaise qui offre une jolie pop folk, douce et authentique.



Scène ouverte 100% Musiciennes
le dimanche 16 Novembre au Joker's Pub (19h30)



Pour les discussions et conférences :

Debbie vs Patti : deux figures de musiciennes punk
le vendredi 14 Novembre de 18 à 20h au Jokers Pub




La Figure de la sorcière, histoire d'un imaginaire collectif d'hier à aujourd'hui

Avec Leïla Jarbaouai et Coline Linder

Le mardi 18 Novembre (18h15-20h) à l'auditorium du Musée des Beaux Arts 


Et maintenant ? Penser la suite

Avec Tania de Montaigne

Le samedi 22 novembre au Qu4tre (18h-21h)


mercredi 15 octobre 2025

PAIN MAGAZINE – Violent God



PAIN MAGAZINEViolent God

Humus Records

L’année dernière, Birds In Row nous avait fait la surprise d’un split avec les suisses de Coilguns dans lequel les deux groupes fusionnaient leurs univers pour créer un triptyque intense. Pour moi, Birds In Row reste un groupe à part, d’une précision chirurgicale et d’une grande exigence ; toujours intègre, il se montre ainsi ouvert à de nouvelles expériences, des prises de risque. Je trouve tous leurs albums très bons pour ne pas dire tout simplement excellents, je suis heureux et je me sens privilégié de pouvoir les voir régulièrement en concert.

Aussi l’annonce de cette nouvelle collaboration avec Maelstrom et Louisahhh, deux artistes devenus un duo techno/indus, est une jolie surprise. Une association de deux formations aux sonorités éloignées mais aux univers finalement assez proches car ils aiment la noirceur, et la dureté de leur musique la transcrit parfaitement.

La genèse du projet vient de la collaboration de Joris qui officie en tant que batteur lors des tournées de Louisahhh & Maëlstrom. L’idée de faire un morceau ensemble a germée et ce projet a finalement poussé pour s’étoffer et donner 11 titres.

Si l’on évoque une expérimentation, le résultat sonne étrangement abouti car Violent God se révèle d’une cohérence parfaite et d’une harmonie impressionnante, surtout pour un premier album. D’emblée, le titre éponyme, Violent God, plonge vers l’électro gothique sous des vagues de synthés, on perçoit la touche du duo et le chant tout en douleur de Louisahhh, si entêtant sur ce refrain magique : « Do I Believe in A Violent God ? ». Bart prend le relais sur Weak and predatory qui sonne comme un morceau de Gris Klein (le dernier album de BIR) dont la rythmique aurait pris une tournure électronique. Le genre de morceau qui me dit que, finalement, je ne suis pas si fâché que ça avec les sonorités électro. Dead Meat accélère le tempo et c’est ici que la fusion des deux groupes explose vraiment, on sent aussi qu’on s’approche de quelque chose. Le côté electro-punk éclate en plein jour avec Magic, un morceau brutal et dansant. Les chants sont scandés et saccadés, puis la tension retombe clairement avec Nice Guy qui me fait penser à Heartworms avec une ambiance inquiétante et un chant entêtant. L’influence Chelsea Wolfe transpire à travers Like A Storm, balade gothique, un peu trip-hop Bristolienne. De la même manière on peut penser à Björk, période Homogenic, sur A good Hunter. Pain Magazine enchaîne les morceaux sans jamais se répéter tout en maintenant une qualité impressionnante. Alors certes j’ai davantage de difficultés avec un titre comme Choke Points trop électro mais par contre je suis tombé sous le charme de Horse Song, chanté par Quentin Sauvé pour un morceau qui se trouve finalement entre son projet solo et ce que peut faire Louisahhh. Le lourd tempo associé à la voix amène avec lui son lot d’émotions.

Bastion mixe la douceur de ses mélodies avec la rage et le désespoir du chant de Bart tandis que Husk clôture l’album sous des airs de Sierra.

Cette collaboration contre-nature s’avère être une réussite. Car on s’y plonge par curiosité et on en ressort captivé. Pain Magazine réussit à marier l’esprit punk et le côté sombre de Birds In Row à l’électro-indus de Maëlstrom et Louisahhh. Reste à voir désormais comment ce projet de studio prendra vie sur scène.

 

J. NeWSovski

 

https://painmagazine.bandcamp.com/album/violent-god