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lundi 9 juin 2025

PROPAGANDHI – At Peace

 


PROPAGANDHI – At Peace

Epitaph

 

 

Voici certainement l’album le plus clivant de l’année, il ne peut laisser indifférent dans un sens comme dans l’autre. Et je dois avouer que je suis passé par plusieurs états d’esprit à son écoute.

 

Lors des premières, ça a vraiment été une déception. J’adore les morceaux d’ouverture des Canadiens « Mate Ka Moris » sur Today’s Empires, Tomorrow’s Ashes ou « A speculative fiction » sur Potemkin Limits pour n’en citer que deux et, ici, At Peace démarre avec Guiding Lights qui amène de l’intensité et une belle tension mais n’explose jamais, il faut donc attendre At Peace pour que Propagandhi renoue avec ce que j’aime : ce côté agressif, explosif et une belle énergie. Cat Guy s’en sort aussi pas mal avec des riffs abrasifs mais la suite se révèle mièvre et finalement peu emballante. Ces premières sessions se sont donc révélées décevantes.

 

Je dirais que Propagandhi n’est pas un groupe qui a l’habitude de décevoir et de rater un album. Certes le précédent (victory lap) était un ton en dessous mais il reste, pour moi, un bon album. Alors on remet le disque encore et encore, et puis il y a un petit déclic et il me ramène indéniablement vers lui.

 

Et sur cette deuxième salve d’écoutes à haute dose il y a énormément de choses qui ressortent. Tout d’abord la première moitié de l’album est vraiment très bonne si on accepte le fait que les canadiens ne fassent pas ce qu’ils ont déjà joué par le passé. Le riff sur Guiding Lights est extraordinaire, At peace est aussi un morceau superbe, peut-être, et même certainement, dans le top 10 du groupe tandis que Cat Guy et son intro très martiale fait preuve de mélodies très pointues, ce même côté mélodique est énormément présent sur No Longer Young, moins bon peut-être mais non dénué de charme. Rented P.A. est peut-être moins intéressant mais la guitare révèle un côté métal super sympa, et puis son pont en plein milieu est juste magique. Autre point important on trouve des accords, des riffs très techniques qu’on n’entend pas habituellement dans ce registre de groupes.

Et puis à force d’écoutes je dois avouer que mon jugement s’est affiné. Son principal défaut est certainement sa longueur car avec 48 minutes et de nombreux morceaux moins qualitatifs sur sa deuxième partie (Fire season, day by day) il perd énormément en impact. Je pense qu’il aurait mérité ne pas dépasser les 35 minutes pour vraiment être percutant.

 

Mais on ne peut pas que parler de musique avec Propagandhi, il faut absolument aborder les textes et les thématiques abordées. Et le groupe semble désillusionné voire même résigné, Le thème des états autoritaires et fachistes est mis en avant sur Benito’s earlier Work qui tire son nom de Benito Andrea Mussolini. C’est un peu la même idée sur Vampires are real mais il parle de la mainmise des puissants sur les Etats. Tandis que no longer young approche le vieillissement et le déclin de nos sociétés occidentales. Rented PA aborde la manipulation de l’opinion public à travers les discours politiques en lien direct avec le gouvernement Trump. Et puis Guiding Lights met la lumière sur cette recherche de sens que l’on ressent dans une société qui perd tous ses repères.

 

 

Avec 35 années de carrière, Propagandhi signe ici son album le plus atypique. Le groupe a toujours évolué et At Peace se veut le plus calme et le plus mesuré. Il reflète l’état d’esprit très résigné des canadiens en apposant une tension à ses morceaux. Le fait d’avoir ralenti le rythme et délaissé les titres puissants est audacieux et cela ne plaira pas à tout le monde mais, pour ma part, avec un très grand nombre d’écoutes, je dois avouer que j’aime beaucoup certains morceaux et notamment la première partie de cet album.

 

 

J. NeWSovski

 

 

 

https://propagandhi.bandcamp.com/album/at-peace

https://propagandhi.com/

https://www.facebook.com/Propagandhi/



lundi 30 octobre 2017

PROPAGANDHI – Victory Lap



PROPAGANDHI – Victory Lap
Epitaph Records
9.5/10

Chaque album de Propagandhi est un monument, et on a beau discuter au comptoir pour dire qu’il n’y a jamais de surprise avec le groupe canadien on est aussi obligé d’admettre que chaque album est juste superbe. Avec plus de 30 ans de carrière il faut aussi remarquer l’évolution depuis How To Clean Everything, premier album, léger et sautillant jusqu’à ce Victory Lap, 6ème opus, marqué par un punkrock singulier brodé d’une fine technicité et de messages politisés.

Propagandhi a cette faculté à débuter ses albums de la meilleure manière qui soit. Victory Lap ne déroge pas à cette règle avec un parfait mélange de punkrock et de hardcore aux gros riffs de guitare. L’arrivée de Sulynn Hago à ce poste n’y est peut-être pas étrangère, celle qui s’était qualifiée lors de son audition comme étant une hispanique, végane, lesbienne et enragée poursuit parfaitement le travail de David Guillas, son prédécesseur, qui entre son boulot d’enseignant et le groupe a dû faire un choix.

Comply/resist est un titre très rapide sur le racisme tandis que cop just out of frame démarre comme un classique du groupe avec des mélodies puis des cassures de rythmes le tout servi par des riffs de guitare bien trouvés qu’on aurait pu retrouver dans un album de métal. J’adore Letters to a young anus, qui rappelle aussi d’anciens morceaux avec cette énergie communicative et cette puissance mélodique, le groupe canadien a la faculté déconcertante de changer de thèmes dans un même morceau qui rend l’ensemble vivant et terriblement excitant.

Propagandhi est aussi investi dans la cause animale depuis longtemps, Lower Order / a good laugh vient rajouter une nouvelle brique à leur cause qui n’est pas sans rappeler Apparently I’m a P.C. Facist sur l’album Less Talk More Rock au niveau des textes, du message mais aussi musicalement.

Je ne peux aussi passer sur le fait que Chris Hannah est juste un sacré bon chanteur au style si caractéristique qu’il m’est impossible de trouver quelqu’un qui chante dans son registre. Sans avoir une voix exceptionnelle il ajoute vraiment quelque chose aux chansons, quelque part entre fractures et mélodies.

On notera Nigredo, le morceau le plus calme qui rend hommage à des proches disparus. Le titre qui clôture (adventures in zoochosis) vient d’un autre univers et il aurait d’ailleurs été surprenant de ne pas entendre parler de Trump dans cet album, on retrouve ici des extraits de vidéos de son discours sur les femmes, le mur séparant le Mexique… Un bon morceau de fin très mélodique voir pop-punk du plus bel effet.

Certainement le groupe le plus complet, le plus original dans le sens où personne ne le copie. Propagandhi vient, une nouvelle fois de sortir un grand album. Certes sa qualité vient aussi de sa rareté, son style évolue lentement vers une musique plus lourde, plus rugueuse et plus complexe mais finalement Victory Lap se retrouve être aussi d’une accessibilité déconcertante. Il n’y a rien à jeter, tout à savourer.

J. NeWSovski

Morceau préféré :                         Letters to a youg anus




vendredi 8 mars 2013

G.A.S. Drummers – we got the light




G.A.S. Drummers – we got the light

Kicking Records – Delete your favorite records

9/10
Plus de 15 ans que les espagnols sont dans le circuit. Durant tout ce temps les GAS Drummers ont sorti 5 albums et une compile raretés. Pour ma part je suis toujours passé sans vraiment accrocher. Tim Armstrong (Rancid, Transplants, Operation Ivy), qui lui a l’oreille fine, a réquisitionné le groupe pour son projet solo Tim Timebomb de l’an passé. Pour ce nouvel album les espagnols font le plein de featurings avec entre autres Chris Hannah, le chanteur de Propagandhi que l’on ne croise que très rarement sur les albums des autres, voire jamais.

Le premier morceau « we got the light » donne son nom à l’album et me déçoit par la même occasion, musicalement le titre tient la route, il est rythmé et efficace mais le chant me déplait, il est poussé et paraît toujours arriver à ses limites. Pour un premier morceau qui, en plus, porte le nom de l’album c’est surprenant, je l’aurais placé bien plus loin.

« Blind » est LE moment fort de l’album, Chris de Propagandhi vient prêter sa voix, ça doit mettre la pression de faire un featuring avec un tel personnage notamment sur les paroles que l’on doit lui faire chanter, toujours est-il que sur un registre moins percutant et explosif que Propagandhi ce titre est une vraie réussite. La rythmique est prenante et surprend, les voix se complètent parfaitement, un vrai régal. J'adore vraiment ce titre et sa batterie diabolique !
Autres invités : Geir et Rhino d’Adhesive que l’on retrouve sur le titre « Fallen Angels », le premier au chant et le second à la gratte et une nouvelle fois c'est une vraie réussite avec de superbes mélodies notamment sur le début du morceau.

« Control » sonne comme un bon vieux Samiam, un mid tempo avec le chant posé doucement, ça passe tout seul. Parfait. 
Je me rends compte que cet album des GAS Drummers me rappelle moult groupes que j’apprécie, « Idle Rules », par exemple, me fait penser à Hagfish, « Burnt Land » à Samiam encore, « Incomplete » à Billy Gaz Station et « The Failure of senses » à The (international) Noise Conspiracy.

C’est donc au final un très bon album de la part des espagnols qui se sont payé le luxe de s’offrir Stephen Egerton au mixage, qui devient désormais le Ryan Greene de la fin du siècle dernier. Tout groupe de punkrock actuel passe par lui ou son studio. 
Les Gas Drummers seront bientôt en tournée ce serait dommage de les rater…En tous cas cet album est inratable !



3 titres à retenir : Blind, Control, Fallen Angels

jeudi 6 septembre 2012

Propagandhi – failed states




Propagandhi – failed states
Epitaph
9.5/10
Propagandhi n’est pas loin d’appartenir à la catégorie légende, il faut dire que le groupe canadien n’a pas sorti beaucoup d’album (6 en 20 ans) mais chacun d’entre eux est une véritable pépite. En dehors des clichés, le groupe s’est toujours maintenu à une ligne de conduite stricte et sans compromis, ce qui lui a valu parfois quelques coups de gueules (avec Fat Mike par exemple). Leur son n’a pas beaucoup évolué sur les albums qui ont suivi Today's Empires, Tomorrow's Ashes, avec un punkrock rapide, un son parfois dur et une alternance du chant mélodique (Chris Hannah) et gueulé.
Failed States sur sa globalité se veut l’album le plus rude, le plus puissant des Canadiens, créant une nouvelle rupture dans la discographie du groupe. Les influences plus hardcore initiées depuis ce fameux 3ème album montent en régime et celles métal font leur apparition. Un titre comme « cognitive suicide » apporte une touche vraiment nouvelle avec son jeu de guitares. Quant à « devil’s creek » si on lui colle un autre chant il pourrait appartenir à n’importe quel groupe de Hardcore qui se respecte. Que penser aussi de cette intro avec cette montée en régime, d’excellents riffs de guitares. Le titre est long certes (6 minutes) mais il passe tellement bien… « Rattan Cane » est là pour montrer que le groupe sait se montrer lourd aussi.
Il est clair que Propagandhi a signé ici un très grand album bien plus dur que les précédents, contrariant ma logique qui veut que les groupes de punks se ramollissent en vieillissant. Mais force est de constater que tout ce que joue le groupe est bien fait et leur réputation est loin d’être usurpée. Failed States avec sa dose de testostérone fait mal mais il fera certainement encore bien plus mal quand le groupe viendra le présenter sur scène.

3 titres à retenir : note to self ;  cognitive suicide ; failed states