LION’S
LAW – Evermore
HFMN /
Une vie pour rien
Lion's Law est un pilier incontournable de la scène Oi!,
qu’elle soit française ou même mondiale. Le groupe parisien, fidèle à ses
racines tout en continuant à évoluer, nous offre un cinquième album qui se
démarque avec des titres uniquement chantés en anglais. Je ne suis pas un
familier de la scène Oï mais force est de constater que le groupe s’est
construit une sacrée réputation au point de tourner autant à l’étranger que par
chez nous. Lion’s Law s’est formé en 2012 et le line-up a pas mal tourné
sur ses débuts avant de se stabiliser il y a quelques années avec le retour de Tomoi
à la batterie (il était présent à l’origine) qui trouve de la place dans
un emploi du temps déjà bien pris par les Burning Heads
et Komintern Sect et l’arrivée de Vovott
à la guitare qui remplace Louis, le principal compositeur. Le groupe est
affilié au mouvement SHARP (SkinHeads Against
Racial Prejudice).
Dès
les premières notes, Lion's Law met la barre très haut avec une série de titres d’une
grande puissance et d’une accroche remarquable. Ça commence par Paris
qui parle de la gentrification et l’évolution de la ville qui a remplacé ses
vieux bars par des boutiques hypes. La voix de Wattie
est rauque à souhait et fait des merveilles sur Brother,
un titre mélodique qui fonctionne à merveille. Le groupe rappelle aussi les
maîtres du genre, Agnostic Front, sur des titres
comme l’excellent Sewer Rats avec un chant enragé comme peut aussi le faire Roger
Miret. Le morceau aborde le thème de l’unité entre punk et skins.
Dans le même registre Lonely Road marie parfaitement des riffs de guitare incisifs
et des refrains percutants.
Le
titre éponyme, Evermore, parle du découragement du groupe qui avoue avoir
abandonné tout espoir en un avenir meilleur. Un morceau punkrock d’une belle
efficacité avec une basse magistrale qui pourrait rappeler Rancid.
La dextérité de Swann à la basse est aussi remarquable sur un titre
comme The Code. Lion’s Law se permet une reprise audacieuse de I Ran
de A Flock of Seagulls, que les parisiens s'approprient avec
brio. Ce clin d'œil ajoute une touche de légèreté à un album engagé. Au passage
j’aime beaucoup quand les groupes posent une reprise décalée sur un album, c’était
une habitude dans les années 90 qui est, hélas, un peu passée de mode. Merci
les gars de le remettre au goût du jour !
On
passe vite fait sur la pochette pas vraiment jolie et c’est dommage pour un
album de ce calibre. Un ou deux titres sont aussi un peu dispensables dans la profusion
des quinze présents.
Evermore est sans doute le meilleur album de Lion's Law. La bande a su
combiner tout ce qui fait son identité et pousser les limites encore plus loin.
J. NeWSovski