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samedi 27 avril 2024

FRUSTRATION – Our Decisions

 


FRUSTRATION – Our Decisions

Born Bad Records

Si FRUSTRATION n’a jamais arrêté d’écumer les routes ces dernières années, les cultissimes Parisiens n’avaient pas encore donné suite à l’excellent « So Cold Stream » datant de 2019. Mais le groupe phare du label Born Bad a tout simplement pris le temps de bien faire les choses pour sortir son 6ème album « Our Decisions ». Et l’attente en valait la peine. Le quintet poursuit en effet son parcours sans faute avec ce nouvel opus. Sur « Our Decisions », la patte FRUSTRATION est intacte. Mais l’album réserve malgré tout son lot de surprises : voix féminine dans la langue de Goethe (« Vorbei »), confirmation que le chant en français va si bien à Fabrice Gilbert (deux titres comme sur « So Cold Stream »). Ne pas se fier à l’ambiance printanière et aux petits gazouillis introductifs de « Path of Extinction ». Comme l’annonçait l’amas de déchets sur la pochette, l’ambiance est plutôt morose et sombre. Car la basse imposante de Pat, les légendaires synthés, la voix grave de Fabrice et les guitares abrasives annoncent vite la couleur. Nous sommes bien chez FRUSTRATION et l’heure n’est pas à la rigolade. Très vite, le premier tube fait son apparition. Déjà très efficace sur scène, « State of Alert » l’est tout autant sur disque. Intense, ce morceau fait mouche notamment grâce au riff de guitare imparable et au refrain scandé. Là encore, la ligne de basse et les synthés inspirés sont d’une redoutable efficacité. Plus épuré dans son entame, « Omerta » marque le retour du chant en français. L’expérience réussie sur l’album précédent a sans doute conforté le groupe dans l’envie de poursuivre dans cette voie. Avec « Catching Your Eye », les Parisiens nous sortent un deuxième tube dans le pur style FRUSTRATION. Outre son gimmick de synthé et son refrain entrainants, le morceau prend une tournure inattendue sur un pont un poil TEMPOMAT. Plus new-wave, « Paws on the Game » voit Fabrice enfiler son costume de baryton. La ligne de basse musclée et les synthés addictifs y sont incroyables. L’ambiance se refroidit encore un peu sur le synthétique et industriel « Riptide ». Un morceau dark et métronomique qui montre que FRUSTRATION ne se repose pas sur ses lauriers en élargissant encore un peu plus sa palette musicale. L’énergie punk et les guitares font leur retour sur le bref mais efficace « Pale Lights ». « Vorbei » chanté en duo en allemand avec Anne Hammershoi fait office d’interlude. Mais une bizarrerie minimaliste et expérimentale à la boucle électro entêtante. Passez cette respiration, FRUSTRATION repart au front avec l’engagé « Consumés », une merveille post-punk en français dans le texte. Le dénouement arrive déjà avec « Secular Prayer ». Un titre qui débute dans une veine new-wave/post punk assez classique mais qui durcit rapidement le ton avec son riff agressif jusqu’à l’explosion finale, assez noisy.  

 

Avec plus de vingt d’existence et des tonnes de concerts au compteur, FRUSTRATION est toujours aussi fringant. Avec leur 6ème album « Our Decisions », les Parisiens restent en effet la référence de la scène post-punk hexagonale.

 

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           State of Alert

 

https://frustrationblind.bandcamp.com/album/our-decisions

https://www.facebook.com/Frustrationparis/

 

mardi 5 novembre 2019

FRUSTRATION - So Cold Streams



FRUSTRATION - So Cold Streams
Born Bad Records
9 sur 10

Trois ans après l'excellent "Empire of the Shame", les vieux routiers parisiens de FRUSTRATION sont de retour avec un très attendu 5ème album "So Cold Streams". Force est de constater que le fer de lance de Born Bad Records brille toujours de 1 000 feux et que son post-punk est toujours aussi imparable. 


FRUSTRATION fait toujours du FRUSTRATION mais le groupe a l'intelligence de ne jamais faire du surplace pour autant et d'élargir un peu le spectre. Le chant en français sur 2 des 9 morceaux de "So Cold Streams" constitue l'évolution la plus significative du groupe. La longue introduction robotique d'"Insane" donne le ton avant que la voix familière de Fabrice Gilbert ne se mette en route. Le rythme martial, la dissonance des synthés et les chœurs graves donnent une sonorité indus à ce premier titre. Mais FRUSTRATION revient vite à une formule qui a fait maintes fois ses preuves avec l'efficace et punk, "Pulse". Riff tranchant, basse métronomique et refrain scandé, le morceau est taillé pour la scène. D'autres titres nerveux et explosifs sont faits du même métal comme l'expéditif "When Does a Banknote Starts to Burn" ou l'enragé "Pepper Spray". Mais ce post-punk parfaitement maitrisé, les cinq FRUSTRATION ne s'en contentent plus. L'effet de surprise est même garanti sur "Slave Markets", titre coloré d'orient et marqué par la participation surprise du SLEAFORD MODS Jason Williamson. Construit sur un faux rythme et une ligne de basse entêtante, ce morceau phare se conclut en apothéose avec le titre scandé à l'envi par tout le groupe. FRUSTRATION continue de sortir de sa zone de confort avec l'anxiogène "Brume", titre revendicatif chanté en français. "Some Friends", single en puissance, met en avant tout le savoir-faire cold-wave synthétique et mélodique des Parisiens. Fabrice Gilbert, qui a récemment pris des cours de chant, nous fait vibrer sur le doux, atmosphérique et mélancolique "Lil' White Sister" qui convoque d'illustres ainés comme JOY DIVISION, the FALL ou encore the CURE. FRUSTRATION nous convie finalement pour "Le Grand Soir", autre morceau révolté balancé dans la langue de Molière, qui voit la basse de Pat faire de nouveau des merveilles.



Si le grand soir n'est sans doute pas pour tout de suite, le quintet accouche surtout d'un grand album. A 50 ans passés, les FRUSTRATION ont vraiment de la ressource et poursuivent avec panache un parcours discographique remarquable depuis leur début.


Mr Caribou


Morceau préféré :                                    Brume






vendredi 14 juillet 2017

CANNIBALE - No mercy for love



CANNIBALE - No mercy for love
 Born Bad Records
 8 /10

Ne pas se fier au nom du groupe. CANNIBALE n'a rien de morbide et constitue bien au contraire le compagnon idéal de la route des vacances, la musique de l'été. Venu de Normandie, CANNIBALE figure sur le célèbre et incontournable label parisien Born Bad Records. Comme FRUSTRATION, ils ont de la bouteille (la quarantaine passée) et ont joué dans des tonnes de groupes avant de lancer le projet CANNIBALE.

La musique du groupe est entêtante et complexe. Le groupe dit jouer du garage tropical. Il mélange il est vrai à merveille rock garage, pop 60's et rythmes caribéens. L'ouverture d'esprit du groupe fait mouche dès le titre d'ouverture "No mercy for love" qui mélange vieil orgue à la DOORS et harmonies vocales à la BEWITCH HANDS, groupe rémois qui déjà s'affranchissait des chapelles musicales. Le synthé vintage est très présent tout au long de l'album. C'est le cas notamment sur "Mama", plus rock, qui ose même le solo de guitare avant de se clôturer en larsen et rythme tribal. Si le groupe fait la part belle à l'exotisme, il conserve ses racines blues et rock comme sur "Hidden wealth", plus sombre.
CANNIBALE sait aussi parfaitement mêler le chant crooner à la tonalité grave type NICK CAVE et les chœurs plus sucrés. Le penchant sixties est manifeste sur "Chappy night". "Caribbean dream", qui porte bien son nom, est plus dansant et endiablé. CANNIBALE maitrise l'art du contre-pied et de la surprise.

Au final, Le quintet voit loin et offre sur ces 12 titres un beau et original voyage, un véritable vent de fraicheur.
Une chronique de Mr Caribou

Morceau préféré :                         Hidden Wealth

https://www.facebook.com/Cannibalemusic/


dimanche 8 janvier 2017

FRUSTRATION - Empires of shame



FRUSTRATION - Empires of shame
Born Bad Records
8 / 10

L'année 2016 est terminée, mais est-ce une raison pour oublier les bons albums sortis au cours du dernier trimestre et ne pas chroniquer la dernière livraison d'un groupe français toujours bien vivace ? Avec déjà 15 ans d'existence, FRUSTRATION fait office de vétéran. Le quintet parisien se fait de surcroît assez rare avec seulement 3 albums depuis sa création.

Sur Empires of shame, il ravive une nouvelle fois la flamme du début des années 80 avec un post-punk impeccable, délivré avec une classe folle. Impossible de ne pas penser à Ian Curtis quand Fabrice Gilbert, le chanteur du groupe, use de sa voix grave et glaçante. L'excellent titre "Just wanna die" illustre au mieux ce mimétisme avec les légendaires JOY DIVISION. Chant lugubre, basse martiale, synthés distillés avec parcimonie. D'autres titres comme "Empire of shame" ou "Cause you ran away" sont de cette trempe et s'inscrivent parfaitement dans le courant new wave / post punk.

L'autre versant de FRUSTRATION se veut plus énergique et punk avec notamment un chant plus agressif. "Excess" au refrain hurlé à plusieurs, ou encore le titre d'ouverture "Dreams, laws, rigths and duties" appartiennent à cette catégorie. Le spectre musical des Français s'élargit en milieu d'album, avec une respiration acoustique, une ballade un peu dark "Arrows of Arrogance", parfaitement incarnée par le chant grave du chanteur. L'album se conclut par "No Place", titre un poil angoissant se terminant dans le déluge sonore après un début dansant à la NEW ORDER.

Pour les nostalgiques de cette musique tourmentée comme pour les néophytes, cette 3ème production de FRUSTRATION fera mouche. A noter que les Parisiens écumeront les salles françaises en ce début d'année et s'arrêteront notamment au Chabada d'Angers le 14 janvier.

Meilleur titre :                         Just wanna hide

Une chronique de Mr Caribou



Si vous aimez JOY DIVISION, WIRE, The FALL