jeudi 8 mai 2025

MSS FRNCE – VII [EP]


 MSS FRNCE – VII [EP]

Autoproduction

 

Voici typiquement le groupe qui me met une claque à chaque concert, il déborde d’énergie, de bonne humeur, d’ondes positives. De vrais concerts punk où tu t’attends à tout et où tout peut arriver. Pourtant, je dois avouer que sur album (ou en l'occurrence sur EP), je n’ai jamais trouvé le groupe excellent. Mais ça, c’était avant, car MSS FRNCE revient avec un septième EP plein de nouveautés.

  

Ce nouvel EP s’ouvre avec l’excellent De plein Fouet qui, sur une longue introduction, amène cette énergie propre au groupe. C’est d’ailleurs par ce même morceau que le groupe a débuté le concert à Angers, le jour même de la sortie de l'EP. Il est mélodique avant de partir en rupture quand Martin prend le micro pour hurler. Les paroles sont bien écrites (« On demande de choisir entre noir ou blanc mais notre combat est gris »). C’est aussi un morceau long qui dénote car les parisiens nous avaient habitués à des titres toujours très courts et expéditifs.

 

L’exercice d’écriture est intéressant sur Au Jour D’Aujourd’hui tandis que les mardis de la peur souffle un air de garage punk d’une efficacité redoutable avec un vrai esprit punk comme les coupures de son ou cette partie : « si j’veux, je ne chante pas la prochaine phrase ».

Le chant de Martin a évolué depuis les débuts du groupe avec davantage de parties chantées comme sur R FRNCE. La guitare d’Antoine, dont c’est le premier enregistrement avec le groupe, est incisive et très rapide avec un super son tandis que la basse de Jérôme ronronne à merveille notamment sur Fier de vous. Le rythme est effréné sur le Tube de l’été et il faut rendre hommage à Jérémie à la batterie qui s’avère être en concert le porte-parole du groupe.

Le son est top, parfaitement enregistré par Henri d’Armancourt à l’Echappée tandis que Simon, frère de Martin, s’est chargé de la pochette.

 

Clairement mon EP préféré de la part de MSS FRNCE, le groupe semble plus posé avec des chansons peut-être mieux construites et structurées.

 

J. NeWSovski

 

 

https://mssfrnce.bandcamp.com/album/vii

https://www.facebook.com/mssfrnce/


dimanche 4 mai 2025

CAROLINA REAPER – Nick Cage is a vampire [EP]

 


CAROLINA REAPER – Nick Cage is a vampire [EP]

Autoproduction

 

Que ça fait plaisir de découvrir Carolina Reaper. Sorti dans l’anonymat en décembre 2024, ce court EP numérique de trois titres est pourtant le rayon de soleil de ce début d’année. Pour présenter le groupe on va commencer par Olivier Portnoi qui tient la guitare et le chant, ici on le connait bien parce que le fanzine a grandi avec Dead Pop Club en fond sonore, ça tombe d’ailleurs très bien car Jérôme qui y jouait de la batterie se retrouve aussi dans Carolina. Les deux compères sont allés chercher Florian d’Hogwash à la guitare et Victor de M-Sixteen à la basse.

 

On connaît la passion d’Olivier pour le cinéma et ce premier EP de trois titres  y rend hommage, notamment à Nicolas Cage. Le son est impeccable et même très puissant. On pense à Dead Pop Club mais aussi à Verne sur Just Another Day et cela fait du bien d’entendre Olivier en dehors de Panic Club ou Maladroit. La batterie tabasse et les riffs sont mélodiques, bref un super morceau.

Le second titre est un hommage à Willrow Hood, personnage mythique de l’Empire contre-attaque, le son est lourd et dur façon Second Rate voire aussi Quicksand tandis que le groupe pousse encore plus son côté mélodique dans Lost in Cara’s room, qui laisse entrevoir de très belles choses.

 

Autant dire que la suite de ce trop court EP est attendu avec une impatience grandissante. Mais en attendant il ravira tous les fans nostalgiques de la génération Emo Glam Connection

 

 

J. NeWSovski

 

 

 

https://carolinareaper-band.bandcamp.com/album/nick-cage-is-a-vampire

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mercredi 30 avril 2025

marcel - O Fornaiz

 


marcel - O Fornaiz

Luik

marcel (sans m majuscule) est de retour deux ans après son premier album "Charivari". Le quatuor belge semble passer la vitesse supérieure sur "O Fornaiz", grand bordel musical jubilatoire. Ou noisy pot-pourri comme le décrit si justement la page bandcamp du combo wallon. Car marcel a le chic pour sortir son post-punk/noise rock des sentiers battus. Les fausses pistes et embardées sont nombreuses. Les belges ne s'interdisent rien : longue pièce de 10 minutes ou petite bombe ultra courte, intégration de sonorités reggae, drum 'n' bass ou d'ambiance de fête foraine...

La patte de Ben Hampson se fait sentir dès l'inaugural et explosif "Allegro Barbaro". Car on pense immédiatement au son de DITZ, groupe produit par ledit Hampson. La voix éraillée d'Amaury Louis évoque également celle de Dara Kiely, leader du groupe Irlandais GILLA BAND. The EX et JESUS LIZARD semblent également être une source d'inspiration pour le groupe d'Arlon. Ou encore les compatriotes IT IT ANITA sur l'intense "Task For Diane". Porté par une ligne de basse imparable, le teigneux "The Diggger" surprend par ces effets de voix et par ce dénouement très expérimental : piano bancal, larsens et drones y font bon ménage. Plus noisy et frontal, "Basho Basho Basho" est d'une intensité redoutable. Changement d'ambiance sur le déjanté "St Glin Glin". D'abord solaire et dansant avec son rythme funky, ce morceau marque la nouvelle apparition du vocoder. Des notes de piano viennent ensuite brouiller les pistes. On ne l'avait pas vu venir mais le titre prend une tournure jungle avant un final chaotique et bruitiste. L'énergie punk est bel et bien de retour sur le tendu "Innersummer". En tout cas, dans sa première partie car marcel nous prend encore par surprise au milieu du morceau en partant dans une direction plus mélodique et indie-pop. Avant qu'une corne de brume de discothèque et le brouhaha viennent finalement tout saboter. Les bégaiements criards d'Amaury et le riff bien senti nous grisent sur "Sulf". Mais cette belle mécanique est vite interrompue et laisse place à long pont faisant la part belle aux guitares dissonantes. Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises avec nos quatre joyeux drilles qui se lancent en français sur le délirant "Entartete Pop". Rythme groovy et choeurs féminins, on se situe clairement à mille lieux du post-punk/noise rock. Un pas de côté qui se confirme sur "Manu Militari", mélange de dub et de punk façon the CLASH. Retour au basique ensuite sur l'expéditif et nerveux "Spirit of Eden Hazard Kicking Ball-Boy". marcel se permet une dernière fantaisie pour clôturer son deuxième opus avec un long morceau approchant les 10 minutes. Un titre épuré qui nous plonge dans une ambiance de folk acoustique et psychédélique à la Léonard Cohen. Marcel est définitivement un groupe libre. 

 

Ce deuxième album est en tout cas une belle réussite qui réserve son lot de surprises. Pour amateurs de post-punk/ noise rock...Mais surtout de hors-piste. 

 

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           Sulf 

 

 

https://vive-marcel.bandcamp.com/album/fornaiz

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samedi 26 avril 2025

BETWEEN OWLS – Vacation

 


BETWEEN OWLS – Vacation

Krod Records

 

Il y a un vent de fraîcheur qui ressort de ce deuxième album des Allemands de Between Owls. Une fraîcheur qui provient de ce son lo-fi, un peu garage indie, bien accompagné par le chant de Maggie. Les longues mélodies douces et langoureuses de Alibi peuvent rappeler Off Models. Car il y a effectivement, outre le chant féminin, des points de similarité entre les deux groupes, un côté catchy mais aussi des passages langoureux (Motorhome, Dynamite). Et puis le groupe peut se révéler étonnant par son côté dansant (Go for a ride) et
capable de s’aventurer vers des rythmes presque garage, avec une nonchalance très maîtrisée. Le son reste brut mais précis, les arrangements sont subtils sans jamais surcharger. On perçoit une vraie complicité entre les membres du groupe, une sorte de sincérité qui fait aussi le charme de l’album.

Les guitares sont cristallines sur Hold The Line tandis que Big Smiles pourrait s’imposer comme le tube de cet album, rythmé mais en gardant sous le pied de l’énergie, il pourrait éventuellement faire penser aux excellents Johnnie Carwash.

 

Les Fribourgeois qui se sont formés en 2014 ont sorti un premier album en 2019 Wellness sur feu Twisted Chords.

Vacation sort sur Krod Records qui pioche avec Between Owls un nouveau groupe très solaire à mi-chemin entre Off Models et Johnnie Carwash.

 

J. NeWSovski

 

 

https://www.betweenowls.com/

https://www.facebook.com/p/Between-Owls-official-61559366715527/

https://betweenowls.bandcamp.com/album/vacation


mardi 22 avril 2025

YOU, INFINITE – S/t

 


YOU, INFINITE – S/t

Pelagic Records

You, Infinite, derrière ce nom se cache le projet des membres fondateurs de This Will Destroy You. L’un des groupes les plus influents du mouvement post-rock de ces 15 dernières années. Au début du projet, Raymond Brown, bassiste de TWDY, avait décidé de se poser, lassé des tournées et de se consacrer à sa carrière de chirurgien otorhinolaryngologiste. Mais la passion était plus forte et il a continué à composer, seul, des mélodies. Le Covid et le confinement lui ont permis de partager ses idées avec Jérémy Galindo, l’ancien guitariste de TWDY. Ils ont ainsi échangé des démos entre Los Angeles et Austin avant de se retrouver et peaufiner les morceaux. Ainsi est né You, Infinite. Rapidement épaulé par les anciens membres du groupe pour l’enregistrement, voici donc le premier album.

 

Post rock instrumental dans la veine de Godspeed You Black Emperor mais qui offre neuf titres variés. On peut passer de l’extrême douceur de Cutter et ses notes de piano à des guitares bien plus abrasives comme sur la première partie de The Elder avec un accompagnement bien lourd à la batterie. Autre moment très fort de l’album avec Througlines dont les premiers accords semblent tirés d’un morceau de Dashboard Confessional.

You, infinite laisse le temps à ses chansons de vivre et s’étendre avant d’arriver à leur point de rupture. On pense alors à la beauté qui ressort des onze minutes d’understated avec la puissance émotionnelle qui en ressort ou au superbe Shine Eternal qui offre du dynamisme à la l’album tout en conservant ce côté très aérien.

 

Un album de post-rock atmosphérique superbe dans la lignée de ce que pouvait faire This Will Destroy you. Les amateurs apprécieront grandement.

 

J. NeWSovski

 

 

https://youinfinite.bandcamp.com/album/you-infinite

https://www.facebook.com/youinfinite/



vendredi 18 avril 2025

LION’S LAW – Evermore

 


LION’S LAW – Evermore

HFMN / Une vie pour rien

 

Lion's Law est un pilier incontournable de la scène Oi!, qu’elle soit française ou même mondiale. Le groupe parisien, fidèle à ses racines tout en continuant à évoluer, nous offre un cinquième album qui se démarque avec des titres uniquement chantés en anglais. Je ne suis pas un familier de la scène Oï mais force est de constater que le groupe s’est construit une sacrée réputation au point de tourner autant à l’étranger que par chez nous. Lion’s Law s’est formé en 2012 et le line-up a pas mal tourné sur ses débuts avant de se stabiliser il y a quelques années avec le retour de Tomoi à la batterie (il était présent à l’origine) qui trouve de la place dans un emploi du temps déjà bien pris par les Burning Heads et Komintern Sect et l’arrivée de Vovott à la guitare qui remplace Louis, le principal compositeur. Le groupe est affilié au mouvement SHARP (SkinHeads Against Racial Prejudice).

 

Dès les premières notes, Lion's Law met la barre très haut avec une série de titres d’une grande puissance et d’une accroche remarquable. Ça commence par Paris qui parle de la gentrification et l’évolution de la ville qui a remplacé ses vieux bars par des boutiques hypes. La voix de Wattie est rauque à souhait et fait des merveilles sur Brother, un titre mélodique qui fonctionne à merveille. Le groupe rappelle aussi les maîtres du genre, Agnostic Front, sur des titres comme l’excellent Sewer Rats avec un chant enragé comme peut aussi le faire Roger Miret. Le morceau aborde le thème de l’unité entre punk et skins. Dans le même registre Lonely Road marie parfaitement des riffs de guitare incisifs et des refrains percutants.

Le titre éponyme, Evermore, parle du découragement du groupe qui avoue avoir abandonné tout espoir en un avenir meilleur. Un morceau punkrock d’une belle efficacité avec une basse magistrale qui pourrait rappeler Rancid. La dextérité de Swann à la basse est aussi remarquable sur un titre comme The Code. Lion’s Law se permet une reprise audacieuse de I Ran de A Flock of Seagulls, que les parisiens s'approprient avec brio. Ce clin d'œil ajoute une touche de légèreté à un album engagé. Au passage j’aime beaucoup quand les groupes posent une reprise décalée sur un album, c’était une habitude dans les années 90 qui est, hélas, un peu passée de mode. Merci les gars de le remettre au goût du jour !

 

On passe vite fait sur la pochette pas vraiment jolie et c’est dommage pour un album de ce calibre. Un ou deux titres sont aussi un peu dispensables dans la profusion des quinze présents.

 

Evermore est sans doute le meilleur album de Lion's Law. La bande a su combiner tout ce qui fait son identité et pousser les limites encore plus loin.

 

  

 

J. NeWSovski

 

 

https://lionslawparis.com/

https://lionslaw.bandcamp.com/

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lundi 14 avril 2025

DISTURB – s/t [EP]

 


DISTURB – s/t [EP]

 

Vingt six ans après sa création, Disturb est toujours actif et surtout toujours aussi percutant. En ce début d’année le groupe Marseillais est de retour avec un EP deux titres au superbe visuel réalisé par Roachfab (https://www.instagram.com/roachfab). C’est aussi l’occasion pour le groupe d’annoncer leur passage à cinq membres, eux qui ont toujours joué à six.

Divide and Rule balance un hardcore bien lourd aux influences métal tandis que Over Time envoie une belle puissance, un gros morceau hardcore en mode rouleau compresseur que ne renierai pas Hatebreed.

Un EP très court (7 minutes) mais qui laisse entrevoir l’arrivée prochaine de nouveaux morceaux pour un futur album (?). En tout cas on a hâte d’écouter la suite.

 

J. NeWSovski

https://www.facebook.com/disturbmarseillehardcore

https://disturb13.bandcamp.com/album/over-time-divide-and-rule