vendredi 24 novembre 2023
dimanche 19 novembre 2023
BABYLON PRESSION – Rock Warrior [EP]
BABYLON PRESSION – Rock
Warrior [EP]
Babylon Mouvement
Babylon Pression a le nom parfait pour participer aux compiles
It’s
a french reggae party, avec un tel nom on peut s’attendre à
un combo ska-reggae roots avec bonnet péruvien mais que nenni, parce que le
groupe envoie un gros punk bien brutal à l’accent bien métal. Et aussi
surprenant que cela puisse paraître c’est la première fois que je croise sa route
pourtant le groupe s’est formé en 1998 à Marseille.
Pourtant dès 2001 le groupe sort son premier EP (classé X)
et intègre le collectif Coriace (Eths, Tripod, Fischer, Ed Mushi).
Deux années plus tard il sort son premier album (negative generation) chez Sriracha records (Lofofora, Oneyed Jack, Black Bomb A…) et
navigue en plein dans la vague Néo Métal qui cartonne en France. Babylon Pression sort
ensuite trois autres albums dont un sur son propre label, ce qui est aussi le
cas de cet EP. Et je dois dire qu’à l’issue de l’écoute de ces six titres je n’ai
qu’une envie c’est de me plonger sérieusement dans leur discographie.
Alors la recette est simple mais très efficace, c’est du punkrock
bien lourd avec un chant gueulé dont la voix est suffisamment éraillée pour
accrocher l’oreille. Le mur de guitare est bien présent avec des riffs très
hardcore. Les textes sont emprunts d’un humour noir, très noir mais sont très
intéressants car ils placent des sujets sérieux et graves avec un certain
détachement. Le premier morceau La Bite, vient appuyer sur la masculinité et
ses gros travers. Les phrases chocs s’enchaînent. « qui se rétracte…
au tribunal ? ». « Toujours dégueulasse, jamais en
place, même molle elle va t’envoyer en taule »
J’aime aussi beaucoup Filme la police avec son clin d’œil final à ce
morceau Assassin de la police de Cut Killer. D’ailleurs
au passage il s’agit d’un sample de KRS One avec ces paroles :
« that’s the sound of the police / woop woop » mixé à NTM et
son Nique la Police. Mais ça c’était pour l’anecdote. Ce morceau fait aussi un joli défilé de
phrases magiques.
Petite chanson sur les conspirationnistes avec Qui domine, un
morceau qui va vite et tape fort avec une nouvelle fois son lot de saignées verbales.
Il y a aussi Rock Warrior avec
en featuring IAM, c’est assez rare, voire unique, pour le signaler,
franchement c’est la classe, je ne sais pas comment s’est fait le lien mais c’est
vraiment sympa. Le morceau est une adaptation de Rap Warrior. Après
je ne cache pas que je m’attendais à un morceau façon Judgment Night
avec ses crossovers géniaux, ici les rappeurs poussent de la voix uniquement
sur la fin, mais c’est déjà assez magique pour le mettre en avant.
Les deux autres titres je suis malade et c’est la merde sont
aussi deux belles bombes parfaitement dans l’esprit explosif de cet EP.
Un Ep bien décapant pour Babylon Pression qui
réussi à allier une très grosse puissance à des textes malins et choquants. Une
très belle découverte.
J. NeWSovski
https://www.facebook.com/babylonpression
mardi 14 novembre 2023
BLACK MANTRA – Knowledge is over [EP]
BLACK MANTRA – Knowledge
is over [EP]
Bästards
Voici le troisième EP de Black Mantra,
groupe de Bressuire, une ville active en termes de punkrock et de hardcore. Derrière
le groupe il y a l’incontournable Marol que l’on a déjà vu et entendu dans Bunkum, Gus qui
est aussi dans Trouble, Guy Shmoot aussi dans New Dawn et
Julien,
nouveau venu dans le groupe.
Demon démarre fort avec une rythmique rapide et une belle débauche d’énergie. Le chant est plaisant et sort des circuits classiques, c’est d’ailleurs le point fort du groupe de pouvoir sortir des morceaux que l’on n’a pas déjà entendu un peu partout. La recette est la même avec Wrong qui sonne un peu 90’s, son riff de guitare est fort sympathique. Les morceaux s’enchaînent rapidement sans laisser de place aux fioritures, Shadow est même expéditif (40 secondes) et déborde de puissance tandis que Knowledge is over balance de belles mélodies aux forceps.
La fin est surprenante mais au combien
plaisante avec un morceau reggae (The Mission) très bien fait, qui peut rappeler ce
qu’avaient pu faire les Burning Heads sur Opposite.
Je ne peux que conseiller d’aller écouter ce
nouvel EP de Black Mantra, un groupe qui joue un hardcore qui sort des sentiers
battus. A voir en concert aussi !
J. NeWSovski
https://blackmantrahxc.bandcamp.com/album/knowledge-is-over
https://www.facebook.com/BLACKxMANTRA
jeudi 9 novembre 2023
KO-MA – Trencadis [EP]
KO-MA – Trencadis [EP]
Kinsfolk / Cœur sur toi
Sur les bords de la Loire, dans cette jolie ville qu’est Tours, la scène
punkrock s’agite souvent dans l’ombre car il m’est difficile de sortir le nom
de plusieurs groupes hormis Verbal Razors, Stuffed Foxes, ED Warner, Saints & Sinners, Lovve… Peut-être ont-ils
une certaine difficulté à s’exporter, ce qui ne sera pas, je l’espère, le cas
de Ko-Ma, que
l’on présente aujourd’hui.
Ko-Ma, s’est fondé en 2020 sur un duo et est récemment
devenu un trio avant de sortir son premier EP de 4 titres intitulé Trencadis.
Évoluant dans le post-hardcore, on peut rapprocher le groupe de Lysistrata pour
le côté déstructuré, notamment sur un morceau comme T.P. Fact qui se joue des
styles et de la forme et se révèle hyper intéressant par son côté non linéaire.
Plus classique dans son traitement, M.M.I est un autre morceau fort, il laisse
des longueurs planantes, un peu psyché avant de monter en puissance et en
colère. Ko-Ma aime
les mélodies mais aussi dégager de l’énergie et on sent le groupe influencé par
des références comme At The Drive In (P.Time), par l’utilisation
de breaks mais aussi dans la façon de pouvoir diluer de longues lignes mélodiques.
Il y a aussi une jolie douceur chez les Tourangeaux que l’on perçoit à travers U.Hills.
Ko-Ma est un groupe d’avenir qu’il faudra
suivre avec attention, il promet de belles choses à travers son premier EP.
J. NeWSovski
dimanche 5 novembre 2023
LES MAUVAIS JOURS – Let Yourself Grow
LES MAUVAIS JOURS – Let Yourself Grow
Autoproduction
Je me rappelle il y a une bonne vingtaine d’année, un groupe nommé
Conrad, qui
naissait des cendres d’Higgins. Je me rappelle le son de Conrad et
la pochette de leur trop court EP en recevant l’album de Les Mauvais Jours j’ai
cru à un retour du groupe, musicalement assez proche et visuellement aussi. D’ailleurs
le rose en vogue en ce moment et de nombreux groupes l’adoptent (Tiny Voices, Turnstile…).
Mais non Les
Mauvais Jours n’a rien à voir avec Conrad, le groupe vient
même d’Alsace et de Strasbourg plus précisément, avec des membres de Another Five Minutes, Boring et More Dangerous Than A Thousand Rioters.
Alors j’oserais dire que le groupe aime tromper son monde, la
pochette fait très pop, très sucrée et estivale ce qui n’est pas forcément le reflet
de leur musique. Puis le nom du groupe pourrait davantage évoquer un groupe
punkrock au style direct avec un chant en français mais que nenni, les Strasbourgeois
aiment les belles mélodies sur un indie rock plein de charme.
Effectivement dès l’ouverture et le joli Turn The Tables on ressent
davantage l’influence de Jimmy Eat World, Promise Ring ou Jawbox
plutôt que Charly Fiasco ou Zabriskie Point. J’aime
les douces mélodies auxquelles le chant vient avec parcimonie prêter main forte
(Craving
for change) tandis que These words never meant a
thing prolonge les harmonies et rappelle le début des années 2000 et l’époque
Jade Tree. Les mauvais Jours
prend son temps, sans urgence, en douceur, les morceaux sont longs et se
savourent.
I can
Only Give You All That I’ve Got accélère le rythme façon Get Up Kids époque
Something To Write Home About, une énergie que l’on
retrouve aussi sur we’ll always have Casablanca dont
certaines sonorités ne sont pas sans rappeler Intenable. Le groupe dégage une belle intensité et une
belle profondeur (Fear on the other side) que
j’associerai aussi à de la mélancolie ; et je suis finalement assez
surpris de ne les découvrir qu’à travers ce deuxième album, le premier datant
tout de même de 2018. Le groupe a entre temps pas mal tourné avec pas moins de
4 tournées à travers l’Europe.
On notera au passage l’excellent son et le très bon travail du
Cube Studio de Besançon.
Clairement l’une des très belles surprises de
cette fin d’année, Les Mauvais Jours est un groupe talentueux qui évoque une
époque et une vague musicale que j’ai adoré. Il faudra passer outre la pochette
décalée pour apprécier pleinement ce superbe album.
J. NeWSovski
https://lesmauvaisjours.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/lesmauvaisjours/
mercredi 1 novembre 2023
QUENTIN SAUVÉ – The Apiary Love Session [EP]
QUENTIN SAUVÉ – The
Apiary Love Session [EP]
Quentin Sauvé est de retour avec un court Ep de 3
titres seulement pour nous emmener hors du temps.
3 morceaux issus de son dernier album (enjoy the view)
et enregistrés en live au Studio Apiary à Laval.
Un moment d’une beauté rare, d’une grande douceur et finalement
très aérien. Je peux citer la délicatesse de Tunnel, la fragilité et
la nostalgie qui transpirent de see you soon ou encore la beauté de nostalgia, où Quentin se
retrouve seul au clavier.
Rien à redire, il s’agit d’un trois titres magnifique, on aurait
tant aimé qu’il y en ait dix de plus…
J. NeWSovski
https://www.facebook.com/quentinsauvemusic/
https://www.youtube.com/channel/UCdOdwc91ATTEODZy-z2G7Ag
https://quentinsauve.bandcamp.com/album/the-apiary-live-session
vendredi 27 octobre 2023
UNSCHOOLING - New World Artifacts
UNSCHOOLING - New World Artifacts
Bad Vibrations
Déjà auteurs
de deux EP remarqués, les Rouennais d'UNSCHOOLING signent un premier album attendu sur le label anglais
Bad Vibrations. Et les Normands confirment avec "New
World Artifacts" qu'ils sont les dignes héritiers des fameux
Canadiens WOMEN, groupe éphémère devenu PREOCCUPATIONS. A l'instar de l'ancien combo de Calgary,
UNSCHOOLING propose un étrange post-punk lo-fi
matiné de garage, de no-wave ou encore de surf music.
Embarquer
avec le quintet de Rouen, c'est accepter les chemins tortueux et les
sorties de route. La musique d'UNSCHOOLING est souvent instable, truffée d'inattendus
changements de rythme. "Public
Transit", deuxième titre de l'album,
résume à la perfection l'identité d'UNSCHOLLING. En parfait équilibre entre dissonance et mélodie,
entre évidence et complexité, ce morceau impressionne d'emblée. Toujours un peu
en arrière-plan, la voix de Vincent Février reste délicieusement nonchalante et délicate. Plus immédiat,
"Erase U"
brille par sa rythmique impeccable et ses riffs à la TELEVISION. "Brand New Storm" met en
avant pour sa part les arpèges de guitares et le sens de la mélodie des
Rouennais. Les structures plus alambiquées font leur retour sur les 7 minutes
d'"Excommunicated". Après
une introduction planante et douce, le morceau s'emballe brusquement au bout
d'1 minute 30. Les guitares vicieuses et désaccordées, la batterie métronomique
et les sonorités plus noisy prennent le pouvoir. Puis laissent place ensuite à
une ambiance plus atmosphérique et post-rock digne de OISEAUX-TEMPETE. UNSCHOOLING sait décidément tout faire pour des
cancres. Moins torturé, "Ribbon
Road" n'a pour autant rien d'une
autoroute. Porté par la basse de Damien Tebbal
et la batterie free-jazz de Thomas Fromager, le morceau fait la part belle aux
guitares tranchantes et dissonantes. UNSCHOOLING enchaine ensuite avec les pétaradants et expéditifs
"Trauma", "Shopping On The Left Bank" et "Mom's Work Force". L'envoutant "The Goose"
calme un peu le jeu et conclut avec réussite cette 1/2 heure de musique
oscillant entre complexité et décontraction.
UNSCHOOLING
passe donc haut la main le cap du premier album qui ravira les amateurs de
post-punk inventif et ambitieux.
Mr Caribou
Titre préféré : Excommunicated
https://unschooling.bandcamp.com/album/new-world-artifacts