dimanche 30 août 2020

NO AGE - Goons Be Gone

 

NO AGE - Goons Be Gone

Drag City Records

 

Actif depuis une quinzaine d'années, NO AGE bénéficie d'une belle reconnaissance sans toutefois obtenir le succès qu'il mérite, notamment en Europe. Pourtant leur discographie frise le sans-faute. Mention spéciale à Share Like A Haircut qui avait particulièrement marqué les esprits en 2018. Deux ans plus tard, les Américains remettent le couvert et continuent de creuser un peu plus leur sillon garage-punk avec leur sixième album nommé "Goons Be Gone". La marque de fabrique du duo a toujours été d'alterner les titres à la fois noisy et mélodiques avec des interludes expérimentaux et atmosphériques. L'introduction surprend agréablement avec "Sandalwood" assez pop et légèrement bluesy. On retrouve avec plaisir la voix un poil nonchalante de Dean Spunt. Plus punky et remuant "Feeler" est du NO AGE pur sucre. "Smoothie", planant et apaisant est le premier titre calme de ce nouvel album. NO AGE renoue très vite avec le garage et le shoegaze sur le très réussi "War Dance". "Toes In the Water" est la première expérimentation 100% instrumentale : bourré de saturations et de couches sonores, ce titre qui semble tourner au ralenti, installe une ambiance un peu étouffante. Le groupe de Los Angeles retrouve ensuite de la vitesse avec des riffs bien sentis et une batterie pétaradante sur les accrocheurs "Turned To String" et "Head Sport Full Face". On peut peut-être juste reprocher aux deux Californiens de ne pas avoir limité la présence de morceaux de transition comme le répétitif "A Sigh Clicks". Malgré tout, le tonique "Agitating Moss" conclut l'album à la perfection.

 

Sans livrer sa meilleure production, NO AGE ne cède jamais à la facilité et signe avec Goons Be Gone un album de noisy-rock maitrisé et tortueux.

 

Mr Caribou

 

Morceau préféré :                        Head sport full face        

 

https://noage.bandcamp.com/album/goons-be-gone



jeudi 27 août 2020

mardi 25 août 2020

BAD COP BAD COP – The Ride

 

BAD COP BAD COP – The Ride

Fat Wreck Chords

Il s’agit déjà du troisième album de Bad Cop Bad Cop, j’aime beaucoup ce groupe qui propose un punkrock très groovy avec beaucoup de mélodies pop. Le fait qu’il soit composé uniquement de filles apporte une touche différente et surtout de l’originalité dans une scène quand même composée quasiment exclusivement de mecs.

 

Tout commence avec l’énergique Originators qui met en valeur la belle voix éraillée de Stacy Dee. Le petit riff de guitare marche à merveille et ce groupe n’est pas sans me rappeler une version plus fun et enjouée des Fabulous Disasters. Les 3 différentes voix se mêlent et s’accordent très agréablement je trouve. Au passage, une me fait énormément penser à Anita (Anita Babyface & the tasty Poneys ; Off Models). Certain Kind of monster (clin d’œil à Metallica ?) est un morceau politique sur les droits des immigrants tout comme Pursuit of liberty, ces deux chansons sont énergiques. Simple Girl est le morceau le plus percutant de l’album, un titre déjà entendu sous forme de clip il y a quelques semaines vraiment catchy, il est enchaîné avec Breastless, un morceau qui fait directement référence au cancer du sein qui a touché Stacy Dee.

 

Peut-être un ton en dessous de The Warriors leur précédent opus, The Ride n’en demeure pas moins un album de très bonne facture qui allie parfaitement des morceaux pop-punk aux rythmiques fun et des sujets sensibles. Il se marrie parfaitement à la chaleur estivale.

 

J. NeWSovski

Morceau préféré :                                    Simple girl

 

https://badcopbadcop.bandcamp.com/album/the-ride

https://fr-fr.facebook.com/badcopbadcopband/

 

vendredi 21 août 2020

Clip - MxPx

MxPx, vieux groupe de jeune, est curieusement toujours actif, voici Fever Dream

mercredi 19 août 2020

Interview - Intenable


Suite à ce délicieux troisième album nous avons posé quelques questions à Kévin, chanteur et guitariste d’Intenable pour nous en dire un peu plus.


Au passage, quelques jours après avoir fait l'interview, j'apprenais que Clem décidait de quitter le groupe tout comme Tibz son remplaçant à la basse...



A l'occasion de ce nouvel album vous êtes passés en mode quatuor, pourquoi ce changement ?
Ça faisait déjà quelques temps depuis "Quatrième mur" que l’idée de faire passer Clem de la basse à la guitare, comme dans notre ancien groupe Nina’school, nous attirait. Ça permet beaucoup de possibilités, d’entrelacements de riffs, de puissance aussi. Personnellement ça me laisse plus libre au chant et sachant que j’ai du mal à retenir mes propres paroles en concert, c’est bien que j’aie un peu moins de trucs à faire ! 



Certains groupes disent que le format idéal de groupe est le trio, Toi qui as expérimenté plusieurs formules qu'est-ce qui change vraiment entre 3 et 4 ?
Le format idéal est celui qui te permet de te rapprocher le plus possible des chansons que tu entends faire, avec les arrangements que tu souhaites, pour nous le quatuor était évident sur cet album. La formule en trio oblige à moins de sophistications, une exécution plus directe et un ressenti plus punk à mon sens. C’est un format qui m’a toujours charmé mais les désirs d’un groupe évoluent et comme en cuisine, c’est appréciable de varier un peu les ingrédients.

Photo : Christophe Garin



Les textes d'Envier Les Vivants abordent de nombreux thèmes, certains sont tristes et mélancoliques d'autres engagés mais ils ont tous en commun d'êtres superbement écrits. Comment se passe justement cette écriture, comment choisis-tu tes sujets ? Te cales tu sur la musique pour écrire ou l'inverse ?

Merci beaucoup pour le compliment. Ce sont parfois les musiques qui m'inspirent les sujets et parfois certaines instrus collent à des thèmes que je voulais aborder, aucun mode d'emploi récurrent pour ça. Pour l’étape de développement en revanche, c’est la plupart du temps l'écoute des musiques qu’on écrit en groupe et qu’on préprod ensemble qui m’aide à dérouler les textes, à trouver des fils rouges qui font sens avec les sujets, des cohérences formelles... Environ 50% des textes de l’album ont été écrits rapidement puis laissés de côté parce que je les trouvais médiocres. Voyant l’échéance du studio arriver et n’ayant rien écrit d'autre, je les ai ressortis, enregistrés à l’arrache de mon côté sans quasiment les avoir retouchés, les autres membres ont validé, et ils sont restés tels quels au final. J’ai très peu confiance en moi sur ça mais la seule validation de mes camarades de groupe, les sachant plutôt exigeants, réussit à me convaincre que ça passe.



Je trouve que la génération actuelle de groupes français est très engagée que ce soit dans leurs textes ou dans leurs participations à des actions de soutien. Je pense à Guerilla Poubelle, Justine, Charly Fiasco, Heavy Heart, Birds In Row...et Intenable. Sensibiliser les gens est quelque chose qui vous tient à cœur ?

Sans parler de la musique en elle-même, de la pertinence des propos ou des actions, l’existence des groupes que tu cites est réjouissante déjà pour l’aspect de « groupes qui pensent et font penser ». A l’inverse, celle de pseudos artistes qui ne remettent rien en question, surtout pas leurs propres comportements, qui ne tournent que pour leur gueule, leur cachet, est de plus en plus démoralisante pour nous. On préfère évidemment faire partie de la première catégorie. Le terme de « sensibiliser » est bien choisi parce qu’il n’a pas forcément de dimension « prof à élève », « sachant vers non sachant ». On peut dire que oui, ça nous tient à cœur de partager nos visions de certains sujets sociaux ou politiques, déconstruire quelques stéréotypes, tenter de reboucher des pièges dans lesquels on peut nous même tomber, et voir comment ça va être interprété. Si certains de nos textes aident à penser contre ses certitudes, à ouvrir des portes, on en serait ravis, même si on n’a pas la prétention de penser que ce sera le cas.




Vous avez toujours porté du soin à vos artworks et particulièrement celui-ci. J'ai la version vinyle, elle est juste superbe. Peux-tu m'en parler, qui l'a réalisé ? 

La personne qui a fait le dessin est Arya Prznierska (instagram : @przynini). C’est une amie de Clem dont les œuvres nous ont séduit direct par leur côté à la fois brouillon, intense et brutalement vivant. Ça correspondait à l’univers de l’album qui raconte des gens cabossés, usés, survivants, mais aussi de désir incontrôlable, de chaos pour un réel changement, tout ça ressortait bien de ses propositions. L’agencement des dessins et des textes écrits à la main qui constitue les visuels des formats CD et Vinyle a été fait par notre pote Delphine Tournier (flowers-and-bones.weebly.com). On les remercie toutes les 2 pour leur patience et leur participation à ce projet. 





Pourquoi ce titre d'album ?

C’est une phrase que je voulais mettre dans un texte voire en titre de chanson il y a longtemps, puis je l’ai complètement oublié. Elle m’est revenu un soir alors qu’on était avec ma copine à un concert Kaiser Quartet, quatuor à corde allemand superbe. Pendant tout le concert je n’ai pas arrêté de trouver des raisons évidentes pour la choisir comme titre de cet album, pour sa sonorité qui me plaisait et pour la cohérence que j’y trouvais avec chaque chanson. Je laisse aux gens le soin de l’interpréter à leur façon à l’écoute de l’album.



Est-ce compliqué de ne pas pouvoir faire de concerts pour défendre cet album ?

C’est évidemment relou d’être obligés d’attendre septembre (et encore) pour pouvoir repartir sur les routes, voir comment les gens ont reçu le disque, échanger autour. Grâce à ce merveilleux monde moderne on peut déjà en avoir une petite idée à travers les chroniques qu’on lit, les messages qu’on reçoit, c’est déjà pas mal. Et en prenant un peu de recul c’est vraiment un problème d’enfant gâté comparé à la déferlante de souffrance que peut amener cette épidémie chez certaines catégories de la population, par plein de biais différents. On ne se plaint donc pas et on se prépare aux prochaines dates en espérant qu’elles auront lieu.