samedi 21 décembre 2024

SWIRLS – Top of the line

 


SWIRLS – Top of the line

A tant rêver du roi / Howlin Banana

 

J’ai découvert Swirls en début d’année, aux Zéclectiques de Cholet, en première partie de Mad Foxes et Birds In Row. Un concert étrange car je n’avais pas vraiment flashé sur le groupe, je dirais même que j’ai trouvé la prestation très mitigée, une histoire de son, d’ambiance ? Pourtant Mad Foxes, juste derrière déchirait tout… Je me suis tout de même intéressé à l’album sorti au dernier trimestre voir si cette première impression se poursuivait aussi sur album.

Mais avant tout il faut parler du groupe, Swirls c’est Von Pariahs, tout du moins une partie de ses membres (quatre sur six), et, pour se renouveler, les nantais ont choisi de se compliquer la tâche en échangeant leurs instruments et en jouant celui qu’ils maîtrisent le moins. Ce choix est bénéfique car il ressort une grande fraîcheur chez ce groupe. L’album a été enregistré en live dans le studio de Mitch Declerck à Rennes en trois jours.

Et j’aime beaucoup le son, très chaud et l’énergie qui se dégage de Young Blood avec cette rythmique très dynamique. La longue montée en température, comme un ampli à lampe, très vintage, fait grimper l’ambiance sur ce premier titre. Le chant de Sam est très bien posé et rappelle par moment Julian Casablancas de The Strokes. Le groupe sonne très garage-rock et les compositions sont vraiment intéressantes, on est limite dans le tube avec Know It All qui aurait pu apparaitre sur Is This It des New Yorkais.

Le son est toujours très chaud sur Rain by Rungo tandis que Red Kit White Cat enchaîne les breaks et accroche bien les tympans. La petite pause sur Pointless and precious arrive à point nommé avant le très bon Rent Free.

 

J’aime bien la pochette avec les gars du groupe habillés tout en jean en train de se chamailler devant un fond qui rappelle les photos de classe des années 90. Efficace !

 

Habituellement je me fais surprendre par un groupe en live ce qui me donne envie d’écouter les albums, là, peut-être sur un malentendu je n’attendais pas cet album avec une grande impatience et la surprise a été vraiment belle. Un chouette album que j’ai plaisir à écouter et réécouter.

 

 

J. NeWSovski

https://atantreverduroi.bandcamp.com/album/swirls-top-of-the-line

https://howlinbananarecords.bandcamp.com/album/top-of-the-line

https://www.facebook.com/p/Swirlsband-100093322243861/

 



mardi 17 décembre 2024

CHOU - Blanc

 


CHOU - Blanc

Folivora

 

Décidément, la scène québécoise regorge de pépites. 2023 avait notamment été marquée par la découverte du stoner démoniaque de FUUDGE ou du psychédélisme inspiré de POPULATION II. Des projets musicalement différents mais chantés dans la langue de Xavier Dolan. Bonne nouvelle, cette belle lignée québécoise se perpétue en 2024. Les énervés CHOU ont en effet déboulé à l'automne avec leur deuxième album "Blanc" (attention jeu de mots). Et pour notre plus grand plaisir. Plus punk dans leur approche que les deux groupes cités plus haut, CHOU joue donc une musique nerveuse intégrant des sonorités stoner, grunge ou encore hardcore. Le groupe de Montréal brille également par son humour grinçant. Il dépeint avec merveille les travers de notre société sans oublier de faire preuve d'autodérision. "Il va y a avoir des morts", et on ne pourra pas reprocher à Charles Laplante qui s'égosille sur ce morceau de ne pas nous avoir prévenu. Tour à tour criarde ou gutturale, son interprétation impressionne sur ce titre d'ouverture débordant d'énergie. CHOU accélère encore un peu plus la cadence sur "Je fais attention" qui évoque un protagoniste paranoïaque. D'abord porté par un gimmick digital très efficace, le son se fait plus brut avec un refrain tendu. Vient ensuite "Rien", un titre punk assez entrainant évoquant la parentalité et un rendez-vous galant foireux. Un poil plus posé, "Tirelire" voit Bruno Bouchard enquiller les riffs. Il est savoureux d'entendre le quatuor québécois sonner parfois comme du McLUSKY ou du HOT SNAKES tout en chantant en français. Après avoir évoqué le quotidien sans le sou, CHOU se fait plus pop sur l'hilarant "Pythons chauds". Il est question de flatteries entre musiciens et de conversation de spécialistes. CHOU continue ensuite de distribuer des bourre-pifs tel que l'expéditif et très punk "Barré du couche tard" ou encore le hardcore survolté de "Ça plombe". Très noisy et intense, "Pain" semble parler de malbouffe et de l'absurdité du monde. Charles Laplante hurle qu'il "mange des croquettes de poulet en forme de dinosaure et je savoure l'ironie". Très drôle, "Doux comme un agneau" mélange riff bien lourd, voix qui s'époumone et refrain catchy avec chœurs féminins. Charles Laplante répète à l'envi lors d'un date qu'"il est doux comme un agneau" sur un ton agressif. Strident, hystérique et imprévisible "Offrande aux dieux de l'indifférence la plus totale" montre un versant plus expérimental, métal, voire indus. On arrive déjà en fin d'album et CHOU n'est pas du genre à clôturer par une ballade sirupeuse. Au contraire, les Québecois délivrent une dernière bombe punk-rock "Vraiment pas pire". 

 

Débordant de bonnes idées, "Blanc" est vraiment un album décapant qui brille autant par son énergie punk que par ses paroles percutantes. On espère une visite de CHOU en France très prochainement. 

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           Il va y avoir des morts

 

 

https://lebandchou.bandcamp.com/album/blanc

 


jeudi 12 décembre 2024

Interview - The PLAYMATICS


               


 

Clairement Dive In, sorti cet été, est l’un de mes albums préférés de cette année. Inspiré par la scène des années 90 le quatuor Rennais est un des groupes à découvrir absolument.  L'occasion nous est donnée d'en savoir plus sur le groupe avec cette courte interview.

 

 

 

Dive in est votre premier album, vous venez de Rennes, pouvez-vous m’en dire plus sur le groupe et ce que vous faisiez avant ?

Nous venons de Rennes et ses environs proches et nous avons tous joués dans diverses formations locales (By All Means, Higgins, Halfcab, Navir, Chère Catastrophe, Radiolution, Marty Mad Fly , Faith Off). The Playmatics, c’est : Fred (Batterie), Lisa (Chant), Sébastien (Guitare) et Thomas (Basse).

The Playmatics s’est formé sur les cendres de Navir, un trio post punk/noise dans lequel Thomas et Fred officiaient déjà aux postes de bassiste et batteur. Navir ayant perdu son guitariste, nous avons fait appel à Sébastien pour tenir la guitare dans notre nouveau projet. La formule musicale et le postulat de départ était radicalement différente et clairement établie dès le départ : nous voulions jouer une musique facile d’accès, aux chansons courtes et aux mélodies accrocheuses. Tout un programme J

Pour cela le chant devait être la pièce centrale du projet et nous avons eu la chance de rencontrer Lisa, qui sortait d’un projet punk hardcore (Marty Mad Fly) et cherchait, comme nous, à adoucir le ton.

La ligne directrice étant partagée et acceptée de tous, nous avons pu composer rapidement et Dive In s’est mis en place en à peine 1 an.

D’où vient le nom du groupe et que signifie-t-il ?

The Playmatics d’un vieux flipper qui traine dans l’atelier de Fred où nous l’on répète. C’est une marque espagnole aujourd’hui disparue. Rien à voir avec les Plasmatics ;)


Photo DR


Votre musique balance entre punkrock, pop-punk et le garage. D’où viennent vos influences ?

Les styles que tu cites traversent les époques tout comme nos influences. Nous pourrions donc citer pour les plus anciennes, les Ramones ou les Descendents, mais aussi Social Distortion, Bad Religion, Murder City Devils, NRA, Weezer. Et plus actuels, des groupes que l’on adore comme Youth Avoiders, Rotten Minds, Radioactivity, The Marked Men


Où êtes-vous allés l’enregistrer et avec qui ?

Nous avons été très sélectifs pour le son de ce premier album et l’option retenue, La Double Boîte Studio (44) de Dimitri Dupire a été un excellent choix. Dimitri partage avec nous l’amour du son des années 90 et nos goûts musicaux sont les mêmes. À notre demande il a capté nos 12 morceaux en live et s’est chargé du mix et du mastering. Le feeling étant tellement bien passé dès nos premiers échanges que nous souhaitions collaborer avec lui aussi bien comme ingé son que comme producteur.


Six labels se partagent l’album, comment se répartissent les tâches ? Pourquoi autant de labels d’ailleurs et comment c’est fait le contact ?

Comme la composition est allée vite, nous avons rapidement rodé nos petites chansons en live. Nous avons la chance à Rennes d’avoir un tissu associatif et une scène musicale très active. Ces premières scènes nous ont permis de financer une bonne partie de l’enregistrement du disque, c’est pourquoi nous avons pu démarcher les labels et distros avec un album prêt à sortir. Sébastien et Thomas se sont chargés de démarcher énormément de structures et nous avons la chance d’avoir suffisamment de réponses positives pour sortir Dive In sur tous les supports imaginables (Vinyles, CD, K7 et plateformes de streaming), ce qui n’était pas notre première intention : nous visions avant tout une sortie vinyle. Nous sommes également fiers d’avoir été épaulé par Wrecking Crew Records, label canadien, qui distribue l’album au Québec. Dispear Records a sorti l’album en K7 et HViV Records s’est chargé de la sortie numérique du disque. À Rennes, nous avons été soutenus par Mass Production et Yellow Pillow qui ont participé à la sortie vinyles et CD. Enfin, diverses distros et magasins nous ont pris quelques copies de l’album en France et en Angleterre. Nous sommes extrêmement reconnaissant envers tous ces gens qui, chacun à leurs niveaux, ont participé à la sortie de Dive In.




 Votre son est un peu à part actuellement, est-ce facile pour vous de trouver des dates pour jouer ?

Si notre son te parait « à part » c’est peut-être parce que nous appartenons à la génération des 90’s et que nous jouons une musique qui nous animait il y a 20 ans ;)

Nous ne cherchons pas coller à une étiquette sinon à un mot d’ordre, le fun ! On a la chance de jouer souvent (une trentaine de concert en moins de 2 ans), c’est à chaque date, l’occasion de faire de nouvelles rencontres et de lier de nouveaux contacts. Nous rentrons tout juste de notre première mini tournée dans le Sud-Ouest qui s’est achevée par un concert organisé par notre label Dispear Records.


Photo DR



Quels retours avez-vous de l’album ?

Les retours sont très bons et ça fait chaud au cœur ! Nous sommes toujours très émus à la lecture des chroniques que nous pouvons lire comme celle publiée dans les Rêveries. On sait combien l’offre est immense en termes de musique indé de nos jours et savoir que la nôtre retient l’attention et qu’elle plait est une satisfaction à laquelle on ne s’attendait pas en composant nos petites mélodies.


Quels sont les projets à venir ?

Ce premier disque et nos concerts nous encouragent plus que jamais à continuer de nous amuser. On est en pleine composition, en préparation d’un second enregistrement et pourquoi pas d’un split avec un autre groupe.

On a aussi pas mal de dates de concerts à venir en 2025, notamment à Paris et à Tours.

 

Par J. Newsovski Novembre 2024

 

https://theplaymatics.bandcamp.com/album/dive-in

https://www.facebook.com/theplaymatics/



Photos issues de la page facebook du groupe


samedi 7 décembre 2024

DARIA – Fall Not

  


DARIA – Fall Not

Twenty Something

 

Angevin d’adoption depuis plus de quinze ans, j’ai du mal à percevoir l’aura et la notoriété de Daria en dehors de l’Anjou. Pour les avoir découverts à la sortie de leur premier album Silencer (2006) j’ai pu apprécier leur évolution et leur montée en puissance jusqu’à Impossible Colours dix années plus tard. C’est pour moi un excellent album bien trop méconnu. Le groupe s’est ensuite mis en pause et ses membres se sont consacrés à leur projets annexes : L.A.N.E. et Do Not Machine.

C’est en décembre 2023 que Daria annonce son retour avec un morceau : Water & Sound. Un changement de line-up aussi, Matgaz (Mars Red SkyEpiqHeadcases…) n’est resté que le temps de l’enregistrement d’Impossible Colours et est remplacé par Arnaud qui fait son grand retour. 2024, Daria écrit son cinquième album, Germain à la basse enregistre quatre morceaux puis est remplacé par Pierre-Yves (Les ThugsL.A.N.E.).

 

Fall Not s’offre dans un très joli écrin, sobre et sombre, en opposition à son prédécesseur très lumineux. L’album a été enregistré directement par le groupe, par Camille précisément, qui s’était déjà chargé des albums de The FlickerL.A.N.E. et Do Not Machine. Le mixage a été réalisé par J.Robbins (Clutch, Aïna, Jets To Brazil Jawbox…), présent à la production sur les précédents albums.

 

Et force est de constater que Daria est toujours en forme, Citrus Paradisi nous le prouve assez rapidement avec une rythmique entêtante et des parties mélodiques bien léchées. Le refrain est entraînant comme il faut et on notera la participation de J.Robbins au chant, juste la grande classe ! Keep My Head calme un peu le jeu avec un tempo plus lent mais une intensité plus grande qui prend de l’ampleur tout au long du morceau. Il regorge de passages délicieux comme lorsque Camille répète « We somehow begin, We somehow begin to reflect our paradoxes ».

The Coral wounds impose un refrain accrocheur avec une belle puissance tandis que Cognac se démarque de l’album avec une basse omniprésente, une atmosphère inquiétante créée par ces vagues de guitares, le chant de Camille est posé et ciselé. On pourrait penser à Jesus Lizard, dont le dernier album résonne encore, toujours est-il que ce morceau ne pourra laisser indifférent et se révèle après des dizaines d’écoutes comme CELUI qui ressort de Fall Not.

Mais Daria sait toujours jouer aussi vite comme dans ses jeunes années comme c’est le cas sur A smile an oasis et retrouve ses gammes sur Water & Sand qui aurait pu être présent sur un ancien album.

Minor Majority et the invisible Wandering posent une atmosphère plus lourde et grave, en mid-tempo tandis que Second to none est un morceau qui se révèle d’une grande ampleur que je trouve aussi chargé en émotion sur sa partie centrale. Fictions, si j’ai bien compris n’apparaîtra que sur le cd, un titre emmené par la basse de Pierre Yves, qui sonne à perfection.

 

De retour après une longue pause Daria nous offre un album riche et intense, enregistré par leurs soins c’est une nouvelle belle démonstration de leur talent. Je parlais d’aura en début de chronique, j’espère qu’elle explosera encore plus tant cet album et ce groupe mérite une grosse reconnaissance.

J. NeWSovski

 

 

 

https://www.facebook.com/dariatheband

https://dariarock.bandcamp.com/

 

mercredi 4 décembre 2024

Live Report - L'Accord de Puissance 2

 


30 novembre, peut-être la journée la plus brumeuse de l’année, un brouillard intense qui englobe totalement Chemillé et son foirail. Le lieu est vraiment unique regroupant théâtre, salles de conférences et concerts et c’est dans la petite que se trouve l’Accord de Puissance pour sa deuxième édition. L’équipe (Antoine, Matthias et Jean-Charles) est formée de passionnés de musique avec des goûts différents mais il y a des points de convergence : le rock lourd et les groupes incongrus qui se démarquent sur scène. Aussi, cette année, l’équipe a prévu une programmation ambitieuse et, même peut-être, risquée.

 

lundi 2 décembre 2024

IN DER WELT – Sungazing [EP]

 


IN DER WELT – Sungazing [EP]

Autoproduction 


In Der Welt, est un des groupes qui m’a le plus marqué en 2023, un son puissant et intense sur son premier album. Le groupe a tourné entre temps, a même partagé la scène avec Mass Hysteria et j’ai eu la chance de les voir sur scène avec un concert, pour le moins atypique, avec Sick Sad World, où il y avait certainement (un peu) moins de monde qu’à la coopérative de Mai... Et je dois avouer que j’ai trouvé les gars très sympas.

Presque deux après les voilà de retour avec un EP de trois titres. La première impression qui ressort c’est que je trouve que le groupe explore davantage le côté métal de sa musique, ça ressort sur Hung in a harness, avec un gros son de guitares bien saturées et des breaks au cordeau. On pourrait se faire avoir par le titre de Détruire dit-elle, mais le morceau est bien en anglais et il dégage une très grosse intensité avec des mélodies et une ambiance qui rappellent les Deftones, on est donc toujours sur ce côté métal mais sur le spectre plus mélodique derrière un mur de guitares. Sungazing se veut encore davantage Post-metal avec des passages très mélo dans lequel des voix aériennes viennent appuyer le chant puissant d’Arnaud.

Les trois morceaux sont entrecoupés de deux interludes (vexations et transcendances) qui contribuent et amplifient même l’atmosphère inquiétante de cet EP.

 

In Der Welt confirme tout le bien que je pense déjà d’eux, cet EP, hélas bien trop court, vient encore mettre une claque et j’espère les retrouver à nouveau en live pour en reprendre une autre !

 

 

J. NeWSovski

https://inderwelt.bandcamp.com/album/in-der-welt

https://www.facebook.com/inderweltmusic/



jeudi 28 novembre 2024

QUICKSAND - HOT WATER MUSIC [split]

 


QUICKSAND & HOT WATER MUSIC  [split]

Equal Vision

 

Excellente surprise de voir Quicksand et Hot Water Music partager une tournée commune, par contre très déçu de voir que la tournée évite, une nouvelle fois, la France se concentrant quasi essentiellement sur l’Allemagne. On devra se consoler avec la sortie d’un split quatre titres entre les deux groupes qui, sur le papier fait l’effet d’une bombe. Il me rappelle d’ailleurs celui entre Hot Water music et Alkaline Trio sorti en 2002 sur Jade Tree, vraiment excellent.


Tout commence par Hot Water Music qui reprend Quicksand et le morceau Fazer, emblématique du cultissime album SLIP. Très sympa d’entendre Chuck Ragan poser sa grosse voix dessus, ça marche parfaitement. Leur deuxième titre (undertow) est un inédit issu de l’enregistrement de Vows, plus soft, mélodique mais globalement plutôt bien fait.


Quicksand commence par reprendre les floridiens avec Free Radio Gainesville, cette reprise est magistrale car le morceau est aussi au départ excellent, mais la voix de Walter Schreifels donne une dimension différente et la basse ressort parfaitement. Il est intéressant de se rappeler que c’est Walter qui a produit l’album No Division dans lequel se trouve ce titre. Il faisait d’ailleurs quelques chœurs dessus. En plus, d’un point de vue personnel, No Division est depuis toujours mon album de cœur concernant HWM, le premier que j'ai vraiment écouté en boucle pendant des années. SUpercollider est le deuxième titre des New Yorkais et c’est surtout la première chanson depuis l’album Distant Populations sorti il y a maintenant trois ans.

J. NeWSovski

 

https://equalvision.bandcamp.com/album/split



mardi 26 novembre 2024

ONZE ANS DU JOKER’S PUB

 



 

On se souvient de l’année dernière, les dix ans du Joker’s Pub, fêtés en grandes pompes au Chabada avec une affiche au petits oignons (Frustration, Crows, Howlin’Jaws, Fragile, Tempomat…). Le lieu magique de tout amateur de musiques indés sur Angers a décidé de remettre les couverts pour un onzième anniversaire fêté sur trois jours avec sept groupes et 2 DJs.

 

Jour 1 par coil242

 

12 ans après leur passage au Chabada, Crocodiles revient en Anjou armés de leurs lunettes de soleil et d'une furieuse envie de partager leur rock psyché shoeagaze avec le public.

Emmenés par leurs deux leaders à la guitare énervée et au chant énergique, les amplis envoient forts.

Une petite heure et c'est déjà le rappel avec l'excellente reprise de Plastic Bertrand façon Ramones pour clôturer cette soirée sous le signe de la fête.


Jour 2 par Mr Caribou

La 2ème soirée de célébration des 11 ans du Joker's Pub conviait à la fois une jeune pépite locale (REST UP) et un groupe américain plus établi venu tout droit de Los Angeles (DUMMY). Une programmation audacieuse pour une soirée réussie. Le trio Angevin ouvrait le bal dans un Joker's rempli et acquis à sa cause. Et force est de constater que REST UP a confirmé son statut de groupe prometteur qui monte. Leur mélange de post-punk, de post-rock et de noisy-pop s'avère très efficace sur scène. Piochant notamment dans leur dernier EP mixé par Daniel Fox de GILLA BAND, REST UP alterne passages bruyants et moments plus atmosphériques. Les riffs tranchants sont contrebalancés par des parties vocales le plus souvent douces. Le tout est porté par une section rythmique inventive. Un cocktail explosif qui rappelle certains groupes britanniques comme BLACK MIDI. Le final très bruyant déclenche une jolie séance de pogo dans la salle. On attend l'album avec impatience. 

https://restuplads.bandcamp.com/album/it-was-summer

 

Après ce déluge sonore, changement d'ambiance avec les Californiens de DUMMY. Distillant un shoegaze / drone pop de haute volée, le quintet a notamment reçu les louanges de plusieurs médias américains spécialisés tels que Pitchfork ou Stereogum. Il faut dire que leur 2ème album "Free Energy" est une perle. L'ambiance qui règne sur cette dernière production est parfaitement reproduite sur scène. Enrichi d'un jeu de lumières psychédéliques, le set des Américains est parfaitement maitrisé. Alternant titres plus immédiats comme "Soonish", "Minus World" et "Nine Clean Nails" et passages plus ambient et bidouillés comme "Dip In the Lake", DUMMY convie donc avec réussite STEREOLAB, MY BLOODY VALENTINE et DEERHUNTER. Le chant vaporeux et détaché qu'il soit féminin (Emma Maatman) ou masculin (Alex Ewell) fait également le charme du groupe. Au final, et dans un registre différent, un deuxième bon concert pour cette deuxième soirée anniversaire. On ne remerciera jamais assez le Joker's Pub d'exister. Alors, bon anniversaire et longue vie à lui.  

https://notdummy.bandcamp.com/album/free-energy

 

Jour 3 par J.Newsovski

La soirée de clôture de cet anniversaire était délocalisée au Quart Ney, une salle plus grande à l’acoustique irréprochable. Comme à l’habitude le bar propose des bières locales (La Florencière) vraiment bonnes ce qui permet de se rafraîchir pendant que Marc Minelli tente de chauffer la salle. La programmation de cette dernière journée est assez étonnante et il est parfois difficile de suivre le lien qui lie les quatre artistes mais force est de constater que même tout seul Marc Minelli tient bien la scène. Entre morceaux hommages à Nick Cave et compos perso, il parvient à emmener le public, peu nombreux en début de soirée, avec lui, prenant même le soin de répondre à son téléphone sur scène. Un personnage atypique avec un bon set à la clé.


Marc Minelli



Sandwich enchaîne avec un style tout aussi atypique : mélange de noise, de punk et de sonorités électro qui pourraient facilement rappeler La Jungle. Le groupe propose une prestation XXL en partie grâce au lâcher-prise de son chanteur, Maxime, dont on connaît la savoureuse voix dans San Carol et Big Wool. Ici il pousse et use de son vibrato rappelant par moments Serj Tankian de System Of A Down voire même le maître Mike Patton dans Mr Bungle. Mais le trio derrière lui n’est pas en reste et on ne peut rester que bouche bée devant une telle dextérité. Musicalement je ne cache pas que les sonorités electro ne m’ont pas accrochées mais quel plaisir à écouter des morceaux comme Mazel tov ou Linkin Park. Qu’on aime ou pas, Sandwich a fait une très grosse prestation ce soir et a certainement proposé le meilleur show de la soirée.


Sandwich


Sandwich

Beastly enchaîne avec un set de 40 minutes parfaitement maîtrisé, le groupe qui annonce aussi fêter ses dix ans, amène une énergie et une virtuosité impressionnantes. Entre morceaux issus du dernier album, mayabunder, mais aussi du court EP numérique (Private cocktails Glossary) dont ils jouent Lubriziol Juice et Appendix Trip, Beastly aura su conquérir son public.


Paul de Beastly



La tête d’affiche était le trio lyonnais Johnnie Carwash, dont le deuxième album sorti avant l’été est juste magique. Leur set, très maîtrisé a révélé un groupe très fun, solaire qui aura su parfaitement faire remuer son public. On appréciera la setlist pleine de tubes : I’m a mess, What A life, Stuck In My Head, Sunshine, U’re a dog, Nothin’… Derrière son costume de scène Bastien affiche le slogan More Women On Stage sur sa basse mais c’est aussi dans le public qu’on retrouve un public très féminin et vraiment hétéroclite, et c’est appréciable de voir un groupe qui rassemble autant dans la bonne humeur.

 

Manon de Johnnie Carwash

Johnnie Carwash

 



Ce onzième anniversaire est encore une belle réussite dans un esprit et une démarche différente de l’an passé mais on ne peut que rester admiratifs de ce lieu qui nous offre tant de découvertes musicales. Longue vie au Joker !

 

vendredi 22 novembre 2024

COILGUNS – Odd Love

 


COILGUNS – Odd Love

Humus Records

Hardcore / post-hardcore

 

Les Suisses ont su faire monter la pression depuis le début de l’été, morceau après morceau, ils nous ont offert un aperçu de cet album, nous mettant l’eau à la bouche. 22 novembre, il sort enfin dans cette période nuageuse et là c’est la claque prévue, le genre d’album qui frappe fort là où il faut, le genre d’album que tu peux aisément ranger dans le haut de la pile ni plus ni moins qu’avec les meilleurs At The Drive In et tout près de The Shape Of Punk To Come de Refused.

Pour ceux qui prennent le train en marche et découvrent le phénomène suisse, Coilguns vient de La Chaux-de-Fonds près de Neufchâtel, très près de la France et a déjà trois albums en magasin et une petite collection d’EPs dont dernièrement un split en collaboration avec Birds In Row (voir interview les Rêveries 21).

 

Pour revenir à la genèse de cet album, il a commencé à être écrit par Jona, le guitariste, au printemps 2020 en plein confinement. Quatorze morceaux composés en deux mois, enregistrés sous forme de maquettes et proposés au reste du groupe. Ils travaillent ensemble dessus mais laissent le résultat refroidir plusieurs mois. En 2023 ils se décident enfin à enregistrer ce qui devient Odd Love et pour ça le groupe est allé en Norvège, à l’Ocean Sound Recordings qui a vu passer des grosses pointures comme Cult Of Luna ou Arcade Fire et a enregistré avec Scott Evans qui a déjà bossé avec Thrice, Ghoul ou Kowloon Walled City. Le son est parfait. Il sort sur Humus Records, leur propre label.

 

Tout démarre très très fort avec We Missed The Parade déjà sorti il y a quelques mois. Un morceau d’une grande efficacité bien porté par des riffs de guitare pleins d’originalité et le chant atypique de Louis Jucker. L’intensité monte avec Placeholders et sa rythmique entêtante tandis que Generic Skincare amène une atmosphère ambivalente entre mélodies et riffs lourds et inquiétants.

Coilguns apporte son côté At The Drive In, cela provient aussi de la façon de chanter de Louis qui se rapproche de celle de Cedric Bixler avec qui il partage aussi la coupe de cheveux, cela se ressent sur des morceaux comme le tumultueux Venetian Blinds ou le plus posé Caravel.

Black Chyme pourrait donner des faux airs de Refused avec cette proportion à changer de styles durant le même morceau et comme on est dans la partie où je cite des groupes je peux parler de l’esprit Birds In Row sur Bandwagoning. Les suisses offrent des moments de douceur postrock sur The wind to wash the pain ou la première partie de Featherweight avant que la fureur ne prenne le dessus.

Ce quatrième album se termine avec un gros morceau aux multiples facettes : Bunker Vaults. Ce dernier alterne parties mélodiques, lourdes, intenses et aériennes durant plus de 7 minutes et c’est certainement celui qui représente le mieux Coilguns dans sa variété et sa complexité. Chose intéressante il est aussi introduit par un court titre post hardcore.

 

Odd Love est un excellent album en tous point remarquables, il serait dommage de passer à côté. Il offre des morceaux complexes et variés, et devrait certainement marquer le style. Si ce groupe était américain il serait en tête d’affiche sur toutes les salles et tous les festivals.

 

J. NeWSovski

 

https://coilguns.bandcamp.com/album/odd-love

https://coilguns.ch/

https://www.facebook.com/coilguns



mardi 19 novembre 2024

HUGUI(GUI) les bons tuyaux - saison 3

 


HUGUI(GUI) les bons tuyaux - saison 3

Le fanzine des deux Guillaume est de retour ! Déjà le troisième volume des conversations entre Gui des champi et Guillaume Circus et je dois avouer que je suis toujours aussi fan !

Premièrement j’adore que le duo conserve son esthétique Starsky et Hutch, ça c’est très classe et en même temps ça me rappelle mon enfance, les dimanche midi sur la télévision noir et blanc de la cuisine ! Bravo à Dan Kérosène au passage. Ensuite je suis en train de me dire qu’une bonne discussion entre amis c’est finalement mieux qu’une chronique, certes dans un fanzine ça prend de la place mais la discussion c’est quand même parfait pour évaluer les côtés forts et faibles d’un album ou d’un groupe. Parmi les tuyaux on peut citer Durry, Schedule 1 aux faux airs de Fragile, Haters ou Windowsill mais le fanzine en est rempli…

Lecture incontournable pour tout amateur de punkrock indépendant et musiques associées, il permet de sortir des groupes déjà entrevus et ça c’est top !

 

J. NeWSovski

 

www.huguigui.fr

jeudi 14 novembre 2024

WHY ALIENS WHY ? – The Great Disclosure [EP]

 


WHY ALIENS WHY ? – The Great Disclosure [EP]

Autoproduction

Punkrock musclé / Noise 


J’ai posé les pieds à Marseille pour la première fois de ma vie en Octobre dernier. J’ai été bluffé par cette ville, loin des clichés véhiculés, j’ai beaucoup apprécié l’atmosphère et la beauté de la cité Phocéenne. Fait du hasard j’ai reçu presque en même temps des nouvelles d’un groupe Marseillais : Why Aliens Why?.

Un nom étrange qui ne donne que peu d’indices sur son style. Et dès Placid Wolves lancé je découvre un punkrock nerveux avec le curseur plutôt pointé sur la noise. L’énergie monte encore en tension avec My Abduction vraiment puissant. Je ne suis pas fan des filtres sur les voix mais il offre tout de même un côté intéressant rappelant des groupes comme Unsane ou Human Impact. Après le gros déluge sonore sur les trois premiers titres (je n’ai pas parlé du morceau Why Aliens Why, très bon aussi), le groupe prend le parti d’un punkrock lourd mais plus rock’n’roll sur Elvis Was White assez groovy sur son riff principal de guitare mais totalement bestial et débridé, il est bien épaulé par l’utilisation d’un clavier, c’est vraiment mon titre préféré. Le EP se termine par un remix du premier morceau avec un petit jeu de mot puisqu’il devient Acid Wolves. Personnellement je ne suis pas fan des remix, je les zappe en général à chaque fois, ce n’est que mon avis mais il me fait sortir de l’EP d’une manière que je n’aime pas trop avec une image de cette écoute un peu tronquée, celui-ci ne déroge pas vraiment à mon sens, désolé. Ce n’est que mon avis mais les remix devraient être séparés des albums un peu comme dans les 90’s quand les groupes sortaient un album avec, en accompagnement, un autre cd composé uniquement de remix.


Pour conclure c’est une belle découverte avec un groupe puissant. Cet EP est un peu court et nous donne envie d’une suite rapidement !

 

J. NeWSovski

 

https://whyalienswhy.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/profile.php?id=100083328873112



dimanche 10 novembre 2024

WE HATE YOU PLEASE DIE - Chamber Songs

 


WE HATE YOU PLEASE DIE - Chamber Songs

Nouveau Monde Artistes Services / Incisive Records

Il y trois ans, l'excellent 2ème album de WE HATE YOU PLEASE DIE avait particulièrement marqué les esprits. A la fois brutal et catchy, Can't Wait To Be Fine était un album ambitieux qui classait les Rouennais parmi les groupes les plus talentueux du moment. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts. Surtout, le charismatique chanteur Raphael Balzary ne fait désormais plus partie du combo normand. Un départ qui aurait pu couper les ailes de WE HATE YOU PLEASE DIE. Que nenni, les trois autres comparses ont décidé de poursuivre l'aventure et de garder cette belle énergie qui caractérise le groupe. Ce changement de line-up a bien évidemment eu des conséquences sur la couleur musicale du projet. Si le groupe a perdu un peu de sa fantaisie, il a gagné en cohérence et en sauvagerie. Ne pas se fier à la pochette de l'album, le nouveau trio ne fait pas dans la musique de chambre mais bel et bien dans le punk-rock endiablé. Une musique plus frontale et intense comme en atteste le bien nommé "Adrenaline" qui ouvre l'album. Une pépite riot girl dans laquelle la basse musclée, le chant habité de Chloé Barabé et le refrain scandé font des étincelles. Après cette entrée en matière attaquée pied au plancher, WE HATE YOU PLEASE DIE calme légèrement le jeu sur "Stronger Than Ever". En apparence car les paroles se font plus engagées sur ce titre militant au gimmick de guitare imparable. Le trio rouennais poursuit en mode rouleau compresseur sur "Automatic Mode", morceau tendu légèrement grunge. Le son se fait encore plus brut sur "Control", petite bombe punk-rock qui voit WE HATE YOU PLEASE DIE accélérer encore un peu plus le rythme. Une rage que l'on retrouve sur les furieux "Lust" et "Vampirized" marqué pour ce dernier par un drone introductif. Entretemps, le trio rouennais nous gratifie d'un "The Fool" inventif. Débutant telle une ballade apaisée, le morceau devient subitement tendu et agressif. Les nombreux changements de rythme et la part plus importante laissée au chant masculin sur ce titre évoque le WE HATE YOU PLEASE DIE d'avant. La tension reste palpable sur le heavy et grungy "Flesh" marqué par la réverb' et l'écho sur la voix de Chloé. N'offrant aucun répit, le trio repart au charbon et enchaine les brûlots punk-rock déchainés : "Asshole" ou encore "Sorority". WE HATE YOU PLEASE DIE nous propose une fin d'album surprenante. Un nouveau virage musical pour ses prochaines productions ? "Surrender" est un long titre de presque 6 minutes qui voit WE HATE YOU PLEASE DIE évoquer SLOWDIVE dans une ambiance shoegaze atmosphérique du plus bel effet. 

 

Amputé de son leader, WE HATE YOU PLEASE DIE a su parfaitement rebondir en passant à la formule trio. Chamber Songs est un album nerveux et explosif de haute tenue.

 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                                            Stronger than ever

 

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