vendredi 17 mai 2024

HEADS UP – The Way of the cure

 


HEADS UP – The Way of the cure

M&O Music

 

Un souffle de fraîcheur débarque de Vendée, des Herbiers plus précisément. Fraîcheur, parce que ce type de punkrock, que l’on appelait skatecore dans la seconde moitié des années 90, n’est plus vraiment un style porteur chez les jeunes groupes. Pour écouter du nouveau son il faut souvent s’appuyer sur les tauliers du style qui sont toujours actifs décennie après décennie (Descendents, Burning Heads, Pennywise, Satanic Surfers…). Et cela fait beaucoup de bien d’entendre de nouveau groupes balancer des rythmes endiablés avec des phases mélodiques aux chœurs ultra-présents.

 

Derrière une pochette dessinée, dont on doit la paternité à Franco Blanco et El Gato, on comprend que le groupe semble jouer avec l’autodérision et le fun.

Tout commence avec une intro teintée de reggae sur laquelle on retrouve un extrait d’Albert Dupontel, puis les choses sérieuses commencent avec Let Me Go, dans la veine No Fun AT All des débuts : rapide et très mélodique avec un refrain super accrocheur.  Enchaîne ensuite Countryside très rapide façon Satanic Surfers avec une batterie déchainée qui balancent des changements de rythmes à la pelle. L’alternance du chant est plutôt bien vue aussi. Cette batterie est d’ailleurs l’un des grands atouts du groupe vendéen, il suffit d’écouter les roulements et le rythme sur Be Free pour s’en rendre vite compte.

Il faut préciser que le son de The Way Of The Cure est super bien équilibré avec une belle mise en avant des chants avec aussi une belle profondeur je trouve, il a été enregistré puis mixé au New Record Studio et masterisé par Alex de Deux doigts dans la prise.

Les chœurs sont très bien travaillés je trouve (Lost In your bullshit) et quand le rythme ralentit un peu comme sur With The Fairies, Heads Up se révèle toujours aussi intéressant, avec un chant tellement bien posé et dont la tonalité pourra rappeler Nikola Sarcevic de Millencolin. That’s spread alterne les passages mélodiques, reggae et plus durs, un peu comme pouvait le faire uncommonmenfrommars à la fin. J’aime beaucoup la rythmique sur Killing Time qui n’a rien à envier à Cigar. Petite conclusion façon No Use For A Name avec Let Things Happen, qui clôture et se permet une petite ode à la paresse pour ce morceau dont la première partie se résume au chant accompagné par la basse avant de partir sur des sonorités plus reggae.

 

Alors certes on pourra reprocher à Heads Up son manque d’originalité, bon nombre de chansons rappellent de multiples groupes mais c’est tellement bien fait et tellement percutant que on les excuse très rapidement. L’autre reproche pourrait porter sur l’accent anglais sur le chant qui n’est pas extraordinaire mais on l’oubliera aussi assez vite !

 

 

Belle découverte, Heads Up vient de sortir un premier album frais et accrocheur, énergique et prometteur. On attend la suite avec une très grande impatience !

 

J. NeWSovski

 

https://www.facebook.com/p/HEADS-UP-Punkrock-100033575539449/

 https://thewayofthecurehu.bandcamp.com/album/the-way-of-the-cure

 


dimanche 12 mai 2024

BURNING HEADS – Embers of Protest

 


BURNING HEADS – Embers of Protest

Kicking Records

 

Peu de groupes peuvent se targuer d’avoir une telle longévité sans avoir jamais opéré une quelconque pause, les Burning Heads sont actifs depuis 1987 (d’ailleurs le groupe fait sa piqure de rappel sur Keep The Fire Burning), ont désormais 15 albums au compteur, des splits avec des groupes aux univers éloignés (Near Death Experience, Alif Sound System), des groupes prestigieux (The Adolescents, Marshes) et des groupes de potes (Uncommonmenfrommars, NRA, Vulgaire Machin, Thompson Rollets). Les dernières années ont été marquées par des changements de line-up importants au chant d’abord mais aussi à la guitare. Phil, guitariste emblématique, est revenu en 2019 puis a re-quitté le groupe suite à la tournée de Torches Of Freedom, il a été remplacé par Dudu, à la base roadie du groupe mais aussi, et surtout, guitariste de Gravity Slaves et de Brokken Roses. Au final, des débuts du groupe, ne reste plus que Thomas, mais ces derniers changements ont amené avec eux un air de fraîcheur et de renouveau plutôt bienvenu.

 

Embers of Protest (Braises de la contestation en français) s’affiche dans les mêmes habits que Fear is Liar, le 3 titres, qui avait précédé Torches Of Freedom. Un artwork très joli signé Karl Beley avec une nouvelle patte artistique racée et réussie. Clairement l’une de mes pochettes préférées des Orléanais. L’album a été enregistré au Swan Sound Studio par Guillaume Doussaud et le son est vraiment très bon à mon goût.

Au bout de 37 années, les Burning Heads font toujours preuve d’une étonnante fraîcheur et démarrent très fort avec PyromaniacFra semble se délester du poids de l’héritage de Pit Samprass, et c’est une bonne chose car ce titre est une très bonne entrée en matière. Il s’est d’ailleurs davantage investi dans l’écriture des morceaux que sur l’album précédent et c’est peut-être son côté Eternal Youth mais il y a des superbes morceaux mélodiques comme Storm in my throat, l’un de moments forts de l’album, le morceau en mid-tempo est un petit bijou de mélodies avec les chœurs haut perchés de Thomas et ce riff de guitare hyper bien trouvé. J’aime aussi l’urgence qui se dégage de Too Far So Close, et puis en matière de chœurs on trouvera difficilement mieux dans le répertoire que Catch My Fall, entraînant, mélodique mais très bien rythmé.

Mais le morceau phare de cet album est Always Hate Goodbye, un morceau qui permettra de s’inscrire dans la lignée de leurs tubes comme A Whole Life, Break Me Down, Groundtown… Et ainsi d’asseoir ce line-up dans l’histoire du groupe.Le groupe a d’ailleurs eu le nez fin en le mettant en vidéo.

Les Orléanais ne délaissent néanmoins pas le côté punkrock rapide avec Red, à la rythmique soutenue qui n’aurait pas dépareillé sur Escape ou Keep The Fire Burning.

Quelques morceaux moins efficaces comme Happy New Fear, efficace mais un peu basique, Revolving Door Policy ou le traditionnel morceau reggae Dark Romance, mais j’avoue n’avoir jamais totalement apprécié ces titres.

 

Ce nouvel album amène donc avec lui une fraîcheur et un véritable renouveau. Embers Of Protest s’émancipe de son passé et propose des chansons délicieusement saupoudrées de mélodies imparables dont les Orléanais ont la recette. Cette cuvée 2024 est un excellent cru.

 

J. NeWSovski

 

 

https://burningheads.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/burningheads/

https://kickingrecords.bandcamp.com/album/embers-of-protest



mardi 7 mai 2024

JOHNNIE CARWASH - No Friends No Pain

 



JOHNNIE CARWASH - No Friends No Pain

Howlin Banana Records


Il souffle un vent de fraicheur sur la scène rock française et Johnny y est peut-être pour quelque chose. Au masculin avec les Bourguignons de JOHNNY MAFIA et leur punk-rock mélodique particulièrement addictif. Mais la version féminine proposée par JOHNNIE CARWASH est tout aussi jouissive. Le trio lyonnais emmené par Manon Tsaheli (guitare/chant) revient nous redonner le sourire avec leur deuxième album à la pochette colorée « No Friends No Pain ». Le premier album « Teenage Ends » et les EP avaient déjà posé les bases du style JOHNNIE CARWASH. Sur ce deuxième opus mieux enregistré, le power trio monte encore d’un cran. Leur mélange de punk mélodique, de garage-pop survitaminé et d’indie-rock fait des merveilles. Dès les premières notes de « Sunshine », les « ouh ouh ouh » nous rappellent à quel point JOHNNIE CARWASH dispose d’un sens de la mélodie hors pair. Un refrain accrocheur, un solo façon guitar hero, une batterie pétaradante, pas de doute, Manon Tsaheli et ses deux compères (Bastien Boudet à la basse, Maxime Frain à la batterie) sont au top de leur forme. Exécuté pied au plancher « I’m a Mess » est un tube de punk pop en puissance qui donne envie de se dégourdir les guiboles sur le dancefloor. Plus posé, « Aha (It’s OK) » nous replonge avec plaisir dans la lo-fi et les guitares cristallines de l’indie-rock des nineties. Le power trio accélère de nouveau la cadence sur « Stuck In My Head ». Un titre plus frontal et punchy qui commence par un refrain imparable à siffler sous la douche. JOHNNY CARWASH ne montre aucun signe de fatigue. « What A Life » conjugue parfaitement lui aussi mélodies catchy et énergie. La rythmique basse/batterie y fait des étincelles. « I Wanna Be In Your Band » est un autre hymne au refrain entêtant. Un savant mélange de délicatesse pop et de riff plus grungy. Plus électrique, «Waste My Time » est une nouvelle bombe punk pop de 2 minutes chrono. Un titre qui se conclut par le refrain braillé du fond de la scène par l’un des deux garçons du groupe. « Anxiety » illustre très bien les deux versants de JOHNNIE CARWASH. Le rythme mid-tempo et l’ambiance très indie-pop du début laissent place à un break musclé assez inattendu. Porté par le chant délicat de Manon et la basse sautillante Bastien, l’émouvant « Hate Myself » est une belle ballade indie-rock. Encore plus apaisé, « WALIAG » fait la part belle au chant masculin et conclut l’album en douceur.

 

Au final, JOHNNIE CARWASH passe haut la main le cap du deuxième album. Débordant de mélodies accrocheuses et d’énergie, « No Friends No Pain » est un excellent antidote à la morosité ambiante.

 

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           I’m a mess

 

https://www.facebook.com/johnniebecool/

https://johnniecarwash.bandcamp.com/album/no-friends-no-pain

https://www.instagram.com/johnniecarwash/



jeudi 2 mai 2024

LA SAGA DES SHERIFF PAR LES SHERIFF

 


LA SAGA DES SHERIFF PAR LES SHERIFF

de Jean-Noël Levasseur et Stéphane Cupillard

Kicking Records

 

Depuis quelques années les sorties littéraires musicales se succèdent, abordant l’histoire des groupes (NoFXBad ReligionLes ThugsBurning HeadsTherapy?...) ou des scènes locales (Grenoble, Nantes… ), souvent très riches et documentées elles sont des mines d’infos et une véritable lecture nostalgique.

 

Il n’est donc pas étonnant de voir arriver l’histoire des Sheriff, l’un des groupes les plus emblématiques de la scène punkrock française. J’ai cependant une connaissance assez restreinte du combo Montpellierain, je n’ai jamais fait d’interview ni poussé plus loin à mieux connaître le groupe aussi je découvre leur histoire à travers ce livre signé de Stéphane Cupillard connu aussi sous le nom de Mr Cu ! qui a monté de toute pièce Kicking Records et Jean-Noël Levasseur, journaliste et auteur de plusieurs ouvrage dont notamment un sur OTH. Les deux sont des fans du groupes, Cu ! est même un prochequi les accompagne en tournée, et certainement parmi les personnes les mieux placées pour pouvoir écrire cette biographie.

C’est durant le confinement qu’ils sont allés à la rencontre de chacun des membres du groupe avec leurs carnets remplis de mille questions.

 

 

Cette biographie porte le nom d’un morceau et de la compilation sortie en 2000 mais fait évidemment penser aux histoires scandinaves de récits de héros. La première partie porte sur les membres, ils se présentent, prenant le temps de raconter leur histoire, leur origine, leur parcours puis leur découverte de la musique. L’histoire défile jusqu’à la création de VONN, le groupe qui est à l’origine de tout, sa séparation surprenante et ce qui amène à créer les Sheriff.

Les auteurs s’attardent beaucoup sur les premières années du groupe, ses influences comme les Ramones ou ACDC mais aussi les grands frères d’OTH, très très présents dans cette biographie, comme une référence ultime, un fil conducteur. De façon amusante je découvre les liens du groupe avec Angers, ma ville d’adoption :  son point de chute sur la partie nord de la France lors des tournées, le label Gougnaf Mouvement, l’amitié avec les Thugs, le premier album enregistré par Christophe Sourice.

L’histoire revient aussi sur chaque changement de line-up donnant la version de chacun sans langue de bois, puis sur l’enregistrement de chaque album avec le regard honnête du groupe. S’en suit les concerts, la montée populaire du groupe, les concerts toujours plus gros en France et cette tournée en Italie vite avortée qui entraînera le split du groupe.

 

Dans la dernière partie, le groupe parle de sa reformation pour le concert de Montpellier en 2012 avec tous les membres qui sera immortalisé en album live et DVD, puis les dates qui s’en suivent. Le groupe s’attarde aussi sur le concert démesuré au Hellfest en 2018 et son deuxième passage en 2023. Et raconte la conception du dernier album Grand Bombardement Tardif ainsi que le tournage des clips.

 

Cette biographie est passionnante pour tout afficionados des Sheriff mais pas que, parce qu’au-delà du groupe, elle fait visiter les époques. Quarante ans de carrière tout de même pour le groupe Montpelliérain avec ses hauts et ses bas. L’écrit est fluide et sincère.

 

J. NeWSovski

 

 

https://www.kickingmusic.fr/c/Label/Les-Sheriff/LES-HERIFF-La-Saga-des-heriff-p799.html

samedi 27 avril 2024

FRUSTRATION – Our Decisions

 


FRUSTRATION – Our Decisions

Born Bad Records

Si FRUSTRATION n’a jamais arrêté d’écumer les routes ces dernières années, les cultissimes Parisiens n’avaient pas encore donné suite à l’excellent « So Cold Stream » datant de 2019. Mais le groupe phare du label Born Bad a tout simplement pris le temps de bien faire les choses pour sortir son 6ème album « Our Decisions ». Et l’attente en valait la peine. Le quintet poursuit en effet son parcours sans faute avec ce nouvel opus. Sur « Our Decisions », la patte FRUSTRATION est intacte. Mais l’album réserve malgré tout son lot de surprises : voix féminine dans la langue de Goethe (« Vorbei »), confirmation que le chant en français va si bien à Fabrice Gilbert (deux titres comme sur « So Cold Stream »). Ne pas se fier à l’ambiance printanière et aux petits gazouillis introductifs de « Path of Extinction ». Comme l’annonçait l’amas de déchets sur la pochette, l’ambiance est plutôt morose et sombre. Car la basse imposante de Pat, les légendaires synthés, la voix grave de Fabrice et les guitares abrasives annoncent vite la couleur. Nous sommes bien chez FRUSTRATION et l’heure n’est pas à la rigolade. Très vite, le premier tube fait son apparition. Déjà très efficace sur scène, « State of Alert » l’est tout autant sur disque. Intense, ce morceau fait mouche notamment grâce au riff de guitare imparable et au refrain scandé. Là encore, la ligne de basse et les synthés inspirés sont d’une redoutable efficacité. Plus épuré dans son entame, « Omerta » marque le retour du chant en français. L’expérience réussie sur l’album précédent a sans doute conforté le groupe dans l’envie de poursuivre dans cette voie. Avec « Catching Your Eye », les Parisiens nous sortent un deuxième tube dans le pur style FRUSTRATION. Outre son gimmick de synthé et son refrain entrainants, le morceau prend une tournure inattendue sur un pont un poil TEMPOMAT. Plus new-wave, « Paws on the Game » voit Fabrice enfiler son costume de baryton. La ligne de basse musclée et les synthés addictifs y sont incroyables. L’ambiance se refroidit encore un peu sur le synthétique et industriel « Riptide ». Un morceau dark et métronomique qui montre que FRUSTRATION ne se repose pas sur ses lauriers en élargissant encore un peu plus sa palette musicale. L’énergie punk et les guitares font leur retour sur le bref mais efficace « Pale Lights ». « Vorbei » chanté en duo en allemand avec Anne Hammershoi fait office d’interlude. Mais une bizarrerie minimaliste et expérimentale à la boucle électro entêtante. Passez cette respiration, FRUSTRATION repart au front avec l’engagé « Consumés », une merveille post-punk en français dans le texte. Le dénouement arrive déjà avec « Secular Prayer ». Un titre qui débute dans une veine new-wave/post punk assez classique mais qui durcit rapidement le ton avec son riff agressif jusqu’à l’explosion finale, assez noisy.  

 

Avec plus de vingt d’existence et des tonnes de concerts au compteur, FRUSTRATION est toujours aussi fringant. Avec leur 6ème album « Our Decisions », les Parisiens restent en effet la référence de la scène post-punk hexagonale.

 

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           State of Alert

 

https://frustrationblind.bandcamp.com/album/our-decisions

https://www.facebook.com/Frustrationparis/

 

mercredi 24 avril 2024

COOL LAGOON – So Boom [EP]

 


COOL LAGOON – So Boom [EP]

Autoproduction


6 nouveaux titres pour le projet parallèle de Mathieu de Bikinis & Icecream. Comme à son habitude il fait tout sur le projet : guitare, basse, batterie, chant et même le mixage et l’artwork.

Après un précédent EP (No Love left), plutôt sombre dans sa thématique générale, celui-ci se révèle bien plus enjoué et est lié à son histoire personnelle.

Le style est un peu différent des précédents titres, moins aérien, peut-être un peu plus pop et révèle quelques passages bien sympas comme l’intro de Baby Baby Baby, qui se révèle être mon morceau préféré avec le chant qui s’inspire par moment de celui de Tim Armstrong sur les fins de phrases... Le côté mélodique ressort de façon probante sur des titres comme So Boom ou Seize The Day, un morceau solaire où Mathieu est accompagné de Sophie sa compagne. Mais il ressort aussi un versant plus direct et rythmé comme sur Good Mood First, qui amène de l’énergie à l’EP.

Quelques défauts tout de même notamment la justesse du chant qui me perturbe toujours un peu comme sur les productions précédentes mais globalement Cool Lagoon poursuit sa route avec une bonne humeur communicative et un talent grandissant. Il montre une nouvelle fois qu’un projet solo totalement DIY peut-être crédible et devrait donner des idées.

 

J. NeWSovski

https://coollagoon.bandcamp.com/album/so-boom

https://www.facebook.com/CoolLagoonMusic/

https://www.instagram.com/cool_lagoon/?hl=fr



vendredi 19 avril 2024

Interview - BIRDS IN ROW






C'est lors du Festival les Zéclectiques saison hiver que j'ai pu rencontrer Birds In Row qui jouait ce soir-là avec Mad Foxes et Swirls. L'occasion de faire le point sur la sortie le jour même du split avec Coilguns mais aussi de leur prise de position au Hellfest l'an passé...


Quels ont été les retours sur Gris Klein, votre dernier album ?

Bart : Très positifs surtout qu’on l’a sorti après une période de merde, le Covid, beaucoup de remises en question, des trucs hyper violents à vivre et tout ça… Et quand on l’a sorti, on était en mode « tu ne sais plus », à un moment donné je ne savais plus si c’était bien ou pas, si c’est ce que j’avais toujours envie de faire, parce que c’était des conditions exceptionnelles. Et les gens se le sont grave approprié, on avait déjà eu des retours intenses par rapport au précédent (NDLR we already lost the world) et là ça s’est encore décuplé avec des gens qui viennent te voir en disant que l’album les a beaucoup touchés, les a aidés dans un moment compliqué. Là tu te dis que c’est utile de faire de la musique et ça fait vraiment plaisir.

S’en est suivi une grosse période de tournées ?

En fait on a beaucoup plus tourné en France que ce qu’on fait d’habitude, mais parce qu’on a pris une orientation où on s’axe beaucoup plus sur l’Europe avec cet album-là notamment en raison de notre changement de label. C’est aussi beaucoup plus compliqué d’aller aux Etats Unis maintenant qu’avant le Covid. On a voulu réduire le nombre de dates pour en faire de meilleures, dans des conditions meilleures.

 

L’actualité c’est le split avec Coilguns, c’est venu suite au 45t sur Mowno ?

B : Il y a deux morceaux qui sont sortis et qui étaient en exclusivité sur Mowno (dans la revue) car ils nous avaient soufflé l’idée de faire un split avec Coilguns. Nous on leur a dit que peut-être plutôt que de faire un split on pourrait faire une collab ensemble. Donc on s’est retrouvés avec trois morceaux, on en a sorti deux avec Mowno et donc le troisième se retrouve sur le 45t avec Coilguns.

Quentin : Mowno a lancé l’idée. On s’est enfermés durant une semaine, le but c’était de tout composer sur le moment.  Par peur de la page blanche, Jonah (guitariste de Coilguns) avait composé quelques riffs de guitare qui nous ont servi de départ à certains morceaux.

B : On a fait une répète la veille et on a sorti des trucs qui ont servi de départ pour l’un des morceaux. L’idée c’était de s’enfermer sept jours entre potes, de faire de la musique et de voir ce qui en sort. De composer et enregistrer dans la foulée.

Vous les connaissiez bien, avant ?

dimanche 14 avril 2024

LYSISTRATA – Veil



LYSISTRATA – Veil

Vicious Circle

Sans nouvelle de LYSISTRATA depuis l’épatant 2ème album « Breathe In/Out » sorti avant la pandémie, on s’interrogeait sur l’avenir du groupe de Saintes après ce début de carrière tonitruant. Bien sûr, il y eut le projet PARK en 2022 avec un autre Charentais-Maritime, François Marry de FRANCOIS AND THE ATLAS MOUTAINS. Un résultat plutôt intéressant fusionnant les influences de chacun. Mais il nous tardait de découvrir enfin la couleur musicale du 3ème album du trio. LYSISTRATA a pris son temps. Le bandcamp du groupe indique d’ailleurs que s’il est resté dans l’ombre, il n’a pas chômé pour autant. Les premières ébauches de « Veil » datent en effet du premier confinement, au printemps 2020. Ce 3ème opus étonne d’abord par son format : une grosse trentaine de minutes, des morceaux courts (un seul titre dépassant les 5 minutes). 2ème effet de surprise, LYSISTRATA a mis un peu de côté sa veine post-hardcore et élargit judicieusement son spectre musical. L’introduction acoustique « Tangles In the Leaves » en est le parfait exemple. Agrémentée d’effets sonores angoissants et d’un rythme flamenco, cette entrée en matière assez calme met en avant le chant plus affirmé de Ben Amos Cooper. LYSISTRATA rebranche le courant sur « Horns ». Malgré un début mid-tempo et assez pop, le morceau s’emballe et renoue avec le rock sous tension de LYSISTRATA. La batterie et la basse sont plus présentes sur « See Though », très efficace. Malgré quelques distorsions, les chœurs accrocheurs et le gimmick de guitare donnent une couleur musicale plus FM au morceau. Retour ensuite au calme avec le délicat et mélodique « Okay », dont la ligne de basse fait des merveilles. Un titre qui démontre une nouvelle fois que LYSISTRATA a su se réinventer en laissant notamment le chant de Ben Amos Cooper prendre de l’ampleur. LYSISTRATA un poil assagi mais toujours avide de décibels. La deuxième partie de « Rise Up » en atteste. Après un départ électro-rock plus classique, le morceau prend une tournure bruitiste et répétitive évoquant des groupes contemporains comme GILLA BAND ou PSYCHOTIC MONKS ». « Acid to Burn » retrouve une structure plus conventionnelle, en parfait équilibre entre mélodies et guitares abrasives. Un titre digne des meilleurs AT THE DRIVE-IN. L’intensité reste forte sur « Trouble Don’t Last ». Le synthé planant du début est une fausse piste. LYSISTRATA durcit vite le ton sur ce morceau porté par un riff métallique et un chant plus agressif. « Artifice » et ses 6 minutes est peut-être le titre qui ramène le plus aux expérimentations sonores du début de carrière des Saintais. Plus concis mais tout aussi noisy, « Feel The Shine » est un morceau rugueux très efficace. « Livin It Up » constitue l’ultime contrepied de ce 3ème album. Alors que le trio nous avait habitués à de longues plages tendues en guise de conclusion, « Livin It Up » est au contraire une pépite pop qui brille par sa brièveté. 

 

Parfaitement produit, « Veil » surprendra peut-être les fans de la première heure. Mais LYSISTRATA n’est pas un adepte du surplace. Tout en conservant son énergie rock du début, l’évolution vers des sons plus pop ou à l'inverse plus radicaux est une option gagnante pour LYSISTRATA.

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           Rise Up

 

 

 https://lysistrata.bandcamp.com/album/veil



mardi 9 avril 2024

LIKE WIRES – Cold Matter [EP]

 


LIKE WIRES – Cold Matter [EP]

Les disques Bleus enregistrements

On avait chroniqué le premier EP de Like Wires lors de sa sortie en 2015, un 6 titres prometteur que l’on retrouvait même en fin d’année sur le podium des meilleurs EPs. Malheureusement quelques temps après le groupe s’est arrêté, on a pu retrouver les gars dans Young Harts et Sting Collins notamment. Puis durant le confinement Bounce (guitariste) a eu l’envie de remonter le groupe, Antoine (aussi dans Brique) alors bassiste est passé au chant, Jean (Black Ink Stain) l’a remplacé et Yohan (Young Harts) est arrivé à la batterie et voici que débarque ce deuxième EP enregistré par Etienne Marchal.

 

On retrouve dans Cold Matter cette grosse sensation de puissance, et dès Dark Vines, le morceau d’ouverture, les clermontois arrivent à merveille à mixer punkrock et post-hardcore (avec pour friandise ce petit passage de lecture de poème par Charles Bukowski) rappelant par certains aspects Fragile. Cette sensation, ce rapprochement, se ressent aussi sur Olympe, avec le chant torturé qui s’éloigne du micro, un passage fort en intensité avant le retour de la puissance derrière et notamment une batterie qui claque à merveille derrière. Future Past se veut plus classique sur la forme, punk hardcore rapide et puissant tandis que Vice prend le temps de se faire désirer avec sa longue phase d’introduction et joue sur l’émotion, j’apprécie bien le chant bien gras. Le cinquième et dernier titre, Shards reste dans la continuité alternant phases énergiques et passages post hardcore plus lent. Le morceau est lourd et intense et termine cet EP de 5 titres de bien belle manière.

 

Grosse sensation que ce nouvel EP, 9 années après le premier. Like Wires a mué, sa musique a évolué tout en conservant cette qualité que l’on avait tant appréciée.

 

J. NeWSovski

 

https://likewires.bandcamp.com/album/cold-matter

https://linktr.ee/likewires



jeudi 4 avril 2024

BROKKEN ROSES – Cock Robin

 


BROKKEN ROSES – Cock Robin

Schlag Records

Qu’il fait plaisir de retrouver Brokken Roses treize années après Dick Reverse, leur premier album, sorti à l’occasion sur le label monté par les Burning Heads : Opposite Prod. Ce retour se fait lui aussi sur un nouveau label monté pour l’occasion par Pierre : Schlag Records.

Il est peut-être important de rappeler qu’à la base Brokken Roses était un projet parallèle et qu’il est composé de Pierre (ex-Burning Heads, Monde De Merde, Go Public!), Dudu (Gravity Slaves, Burning Heads, Speed Jesus, Keneda), Loïc (Brigitte Bop) et Nico (Gravity Slaves, Fuzz Theory) soit la fine fleur de la scène Orléanaise.

 

La caractéristique principale de Brokken Roses c’est que le groupe se joue des styles, navigant entre une sorte de stoner mixé à du punkrock. L’influence stoner se dégage sur Let It Go, très groovy avec un son très rond tandis que Tell Me, de par ses riffs, peut rappeler certains morceaux de Loading Data. Le gros riff d’entrée de Super Rocky pourra, quant à lui, faire penser à Clutch. Il dégage une grosse impression d’énergie et de vitesse.

Brokken Roses explore le punkrock mid-tempo sur des morceaux comme Edgy Messy au refrain accrocheur avec la voix de Pierre qui pousse et s’éraille. J’adore sa voix et, on ne va pas le cacher, il y a un côté nostalgique des Burning Heads qui revient surtout à l’écoute de morceaux comme I know a boy ou Death March, il faut dire que deux guitaristes et le chanteur composent Brokken Roses et qu’il devient logique d’y retrouver des similitudes même si définitivement Brokken est plus lourd et moins speed.

Les orléanais savent toucher la corde sensible avec de belles phases mélodiques comme sur le refrain magique de Sound of the bells ou bien emporter tout sur leur passage avec la puissance de Poor Little Thing dont les chœurs semblent s’arracher des amplis.

On notera aussi la dernière chanson au titre bien amusant : Asian Dog Foundation. Dans l’univers folk / americana mais qui prend tout son sens avec le featuring… d’un chien ! Brokken Roses manie le fun avec cet album fourre-tout !!

 

C’est donc une vraie bonne surprise que de retrouver Brokken Roses aussi longtemps après un premier album très réussi. Celui-ci s’inscrit dans la continuité mélangeant les styles avec une facilité déconcertante et révèle quelques petites pépites.

 

J. NeWSovski

 

https://www.facebook.com/brokkenroses/

https://brokkenroses2023.bandcamp.com/album/cock-robin