Feu, autrefois side-project, prend son envol avec son premier album sorti
il y a quelques semaines en autoproduction. Voici l’occasion de découvrir le
groupe à travers cette interview avec Lylian.
https://feufeufeu.bandcamp.com/album/l-dessous-il-ne-pleut-pas
Salut FEU, pouvez-vous me présenter le groupe et notamment d'où vous venez
et dans quels groupes vous jouiez ?
Lylian : On a commencé ce groupe avec Olivier à côté de Nantes au printemps 2018. À
l’époque Olivier jouait dans Justine et The
Attendants, et moi dans Heavy Heart.
Il avait depuis quelques temps déjà quelques morceaux de côté qui ne collaient
pas avec ses autres groupes et m’a proposé de mettre des textes et du chant
dessus. Ça faisait longtemps qu’on parlait de faire un groupe de punk-rock
français ensemble. Puis ensuite on a un peu mis le groupe de côté pendant deux
ans car on était déjà bien occupé avec nos autres groupes et nos vies
respectives. On a repris un peu les répètes début 2020 juste avant le covid
avec à l’époque Antoine à la basse
(qui jouait aussi dans Heavy Heart et est désormais notamment dans Middle Child),
John à la batterie et Louis à la deuxième guitare (qui jouaient aussi
tous deux dans Heavy Heart). Après le départ de John et Louis,
Gaël et Arnaud
(qui jouent tous deux dans The Attendants avec Olivier)
sont arrivés en juin 2021 respectivement à la batterie et à la deuxième
guitare. Ensuite c’est Antoine qui est
parti et Marthe (qui a notamment joué
dans Brainfreeze et Angry Silence)
qui est arrivée pour faire la basse en novembre 2022.
Pourquoi avoir choisi le nom FEU et que signifie-t-il pour vous ?
Lylian : On a trouvé ce nom très rapidement,
dès 2018, mais sans trop y accorder d’importance car on ne savait pas très bien
ce qu’allait donner ce groupe. Et puis on s’y est habitué. Je crois que la
première idée c’était « Feu de joie »
mais on l’a très vite raccourcie. Je pense qu’à l’époque on voulait trouver un nom
un peu fougueux qui file la pêche, qui soit plutôt du côté de la vie et de la
joie.
Dans vos précédents groupes (si l'on excepte JUSTINE) le chant était en
anglais pourquoi avoir choisi avec FEU de chanter en français ?
Lylian : À titre personnel j’en avais marre
d’écrire et de chanter en anglais, je me sentais un peu coincé et limité par
une langue que je ne maitrisais pas très bien. Je lisais aussi pas mal de trucs
en français que j’aimais bien et que j’avais envie de chanter tel quel, sans en
passer par une traduction « maison » souvent foireuse. Au début du
groupe, je me disais aussi que, quitte à avoir un autre groupe de punk, je
voulais que ce soit vraiment différent de Heavy
Heart, d’où le français. On a toujours
aussi beaucoup écouté de groupes de punk-rock qui chantaient en français, faire
ça nous a paru en fin de compte assez évident.
Pouvez-vous nous parler de l'enregistrement de votre premier album, il
semble avoir été enregistré en plusieurs morceaux puis assemblé ?
Lylian : Oui en effet on a fait appel à pas
mal de potes pour nous filer un coup de main. On n’avait pas trop de thunes et
pas trop de temps pour prévoir quinze jours de studio ensemble, donc on s’est
dit que ce serait plus simple de faire ça de manière fragmentée, ce qui n’a pas
forcément été le cas finalement. On a commencé par enregistrer les batteries en
trois jours en janvier avec Antoine (qui
joue dans Middle Child) à Avessac près de Nantes chez Joris (qui joue dans Dalès). Ensuite, sur plusieurs week-end en mars, Olivier a enregistré les guitares et la basse à
Treillières dans notre local de répète chez Arnaud,
puis Charles (qui joue par ailleurs
dans Intenable) a enregistré le chant
à Paris sur quatre/cinq jours. Enfin on a fait les deuxièmes voix et les chœurs
avec Pierre-Antoine à Vertou, qui a
aussi mixé le disque. Pour finir, ça a été masterisé par Patrice à Nantes. Finalement quand on y repense
on se dit qu’un tel processus n’a pas forcément été moins chronophage qu’aller
en studio. Et le fait de pas se voir tous ensemble en même temps pendant
l’enregistrement et de devoir faire les choses à distance était assez frustrant,
même si on est tou-t-e-s très content-e-s du résultat final.
Quels thèmes abordent vos chansons ?
Lylian : Au début du groupe, avant qu’on
écrive les premiers textes, on se disait avec Arnaud
qu’on adorerait monter un groupe de punk-rock français qui parle d’amour et de
politique. Je crois que ça définit bien les textes des morceaux de FEU. Certaines phrases font aussi allusion à
des moments historiques : dans les textes il y a des clins d’œil à la
Commune de Paris, à la Guerre d’Algérie, à la Résistance italienne pendant la
Seconde Guerre mondiale, à la Révolution russe de 1917, à la Révolution
française ou encore à la « Guerre des Paysans » au XVIème siècle... La
plupart des textes contiennent des bouts de phrase, ou font référence à des
trucs que j’ai pu lire ou regarder à droite ou à gauche. Et tout ça mélangé à
des trucs plus « personnels » que je vis au quotidien, où je parle de
potes, de relations ou de moments de vies... Il y a un peu un effet
« patchwork », des va-et-vient constants entre l’individuel et le
collectif, entre des choses que l’on pourrait qualifier de « micropolitique »
et des aspects plus généraux. Peu de chansons ont des thèmes bien définis.
C’est plus une ambiance générale qui se dégage du disque.
Viser la base des flammes se termine sur des notes de Bob Marley, pourquoi
ce clin d'œil ?
Lylian : J’avais envoyé une ligne de chant à Olivier pour qu’il puisse écrire un morceau
avec, comme on a fait pour quelques morceaux de l’album. À ce moment de la
composition on avait déjà pas mal de chansons « punk » donc j’imagine
qu’Olivier a voulu diversifier un peu
en écrivant une chanson plus ou moins « reggae », même si on est bien
loin des standards du genre évidemment. Je ne sais pas d’où lui est venue cette
bonne idée par contre. Au début j’étais assez sceptique car je trouvais que ça
ne collait pas trop avec les textes de la chanson, mais en fait je m’y suis
fait. D’autant plus que « One love » est un super morceau.
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photo par Sandra Da Silva |
Là-dessous il ne pleut pas est à prix libre sur bandcamp pourquoi ce
choix ? Sortira-t-il sur un support physique ?
Lylian : Ouais, on va le sortir en cd très
prochainement. Vu qu’on n’a pas de label et que faire un vinyle coûte désormais
très cher, qu’on ne sait pas non plus si on va pouvoir beaucoup tourner ou si
ça intéressera assez de gens pour rentrer dans nos frais, on s’est dit qu’on n’allait
pas se lancer là-dedans. Quant à la pratique du prix libre, elle est assez
naturelle pour nous. On fonctionne comme ça avec nos autres groupes depuis pas
mal de temps.
Allez-vous tourner pour défendre l'album (j'ai vu que quelques dates
étaient prévues notamment une avec les Vulgaires Machins) ?
Lylian : Ouais pour le moment on a quelques
dates prévues de septembre à décembre en France. Ensuite on verra bien, on ne
va malheureusement pas pouvoir faire beaucoup de concerts faute de temps, mais
on aimerait quand même faire ça régulièrement.
https://feufeufeu.bandcamp.com/album/l-dessous-il-ne-pleut-pas