Straight
and alert records – Life to live records – balance records
Seulement 6 titres
composent ce petit EP de moins de 10 minutes par contre le rapport qualité prix
est assuré. Le moins que l’on puisse dire c’est que Dogchains envoie une sacré
dose d’énergie avec un hardcore oldschool rappelant directement les mythiques MINOR THREAT ainsi que la scène
straight edge des années 80 qui en a découlé (Youth Of Today en tête). Mais Dogchains applique aussi quelques influences
du New York Hardcore, notamment sur Sun.
Le chant, lui, me rappelle Henry Rollins sur de nombreux titres dont le dernier
et très bon Telescope.
Au passage Dogchains est un groupe allemand de Schweinfurt qui a commencé à
jouer il y a tout juste deux ans, autant dire que c’est plus que prometteur. Je
vous conseille donc d’y jeter une oreille sur bandcamp. Et au passage de vous
pencher sur les productions de Straight and Alert.
Pour ceux qui tomberont un jour sur
cet opus il va falloir décrypter la typo présente sur un artwork assez incongru
dans ce registre musical. En effet pas facile de lire South Impact, un nom prédisposé à démontrer un minimum de
puissance.
Et c’est vrai que dès les premières
notes on en prend plein la face. Certes Semper
Fidelis n’est pas l’album qui va révolutionner le hardcore mais il est
efficace, puissant et à un effet de défouloir assez plaisant. C’est le genre de
hardcore qui est assez bien représenté en France et South Impact se rapproche de groupes comme Disturb, Alea Jacta Est…
D’ailleurs Vincent, le chanteur de ces derniers vient pousser la chansonnette
sur we still share the flame. Dans le registre featuring on
retrouve aussi Xav de Seekers Of The Truth et Flo
de Up Rights sur Practice the
truth. C’est
intéressant de voir le nombre d’invités et c’est même un bon signe de
l’implantation du groupe et son aura. La petite reprise Rykers fera aussi son effet auprès des vieux lecteurs du fanzine
qui prônent fièrement le t-shirt du groupe allemand. Les codes du hardcore sont tous respectés que
ce soit à travers la musique et où les bribes de textes que j’ai pu entendre.
Toulouse se révèle, une nouvelle fois, un véritable vivier dans le style (Fat
Society, Fire At Will, Alea Jacta Est…).
J’apprécie donc ce premier album de South Impact même s’il ne fera pas
évoluer le style, et ce n'est d'ailleurs pas son ambition. Il offrira par contre une bonne dose de puissance et d’intensité.
En trouvant sa touche d’originalité et en étant moins consensuel, le groupe pourra nous offrir de bonnes surprises à
l’avenir.
Présent depuis 20 ans sur la scène punk française, Tagada Jones revendique très ouvertement son coté indépendant et héritier de la scène alternative. Nico, chanteur, guitariste et à l’origine d’Enragés Productions participe à A-t-il Bon Goût ? Il fait dans l’épuré et sans trop de détails mais ça n’en reste pas moins intéressant.
Avec ce nom à coucher dehors se
cache un groupe étrange. Déjà auteur d’un album en 2010, le quintet de Besançon
n’était arrivé à mes oreilles que par l’intermédiaire du volume 4 de la mighty worm strike. J’avais donc en
tête l’image d’un groupe plus stoner que noise. C’est donc un peu par hasard
que cet album m’est venu aux oreilles.
Jack And The Bearded Fishermen s’écoute dans un contexte spécial tout comme on écoute
et on savoure certains albums. Ce disque m’a touché car il pose et impose une
ambiance. Je ne ressens plus le coté stoner mais un véritable groupe noise aux
frontières d’un post-rock, post-punk, post toi de là que je m’y mette. J’aimerais
dire que Jack & TBF est au post
rock ce que Year Of No Light est au
post metal et dans mon plaisir d’écoute je trouve pas mal de similitudes entre
les deux groupes.
Rythmiquement c’est très bon avec
une bonne basse et une batterie toute aussi efficace notamment sur des morceaux
comme way out qui sur plus de 5
minutes nous emmène dans un bel univers. Le son
est bon, le son est lourd et fait mouche sur chaque morceau. Car la force de
cet album est d’être aussi d’une homogénéité parfaite. Tous les titres sont
forts.
Jack & TBF a toute l’ossature du groupe qui doit être plaisant
à voir en concert, à voir des musiciens pris dans leur univers. Avec un tel
album je pense que leur renommée ne peut que grandir et il sera intéressant de
voir leur progression.
Le retour improbable des allemands
qui ont eu leur heure de gloire dans les années 90. Not Available, est un groupe méconnu qui a sorti plusieurs albums
sur le mythique label Lost & Found.
Sans jamais vraiment obtenir une notoriété que bien des congénères suédois parfois moins doués ont pu avoir, les
allemands ont tout de même sorti un petit paquet d’album dont les très bons Resistance is futile et Fezzo.
Le retour de Not Available rime aussi avec des pochettes d’une laideur sans
pareils et il faut bien l’avouer, dans ce registre, le groupe a su faire preuve
d’une belle régularité.
Que donne donc Not Available en 2014 ? Sur certains morceaux, je retrouve ce
qui me plaisait dans le groupe il y a 15 ans c’est le cas de Raise your voice ou I
don’t believe you. Des mélodies bien senties, un rythme soutenu,
une voix particulière. Mais après c’est vrai que ce style a pris de l’âge. Le
son est plus rude, plus brut actuellement. De nombreux morceaux sont passables We won’t let you down et Mean machine par exemple, les mélodies
sont poussées, trop. Il y a 15 titres au total, et sur la longueur cet album
devient vite ennuyeux et artificiel.
Le choix d’un EP avec seulement les
titres les plus efficaces aurait certainement été une idée plus lumineuse.
Tagada Jones fête ses 20 ans cette année et compte bien les fêter.
Cet album, le 7ème, regroupe pas moins de 20 titres, des featurings
à la pelle et 2 reprises.
J’ai un peu délaissé le groupe
après le duo Manipulé et l’envers du décor que je
considère comme deux très bons albums dans un style punk hardcore original avec
l’arrivée de machines. Gus, le deuxième chanteur et également responsable des
samples, est parti à ce moment-là et j’ai trouvé le groupe bien moins original,
trop linéaire voire même un peu trop plat parfois.
Dissident, qui est sorti il y a un mois, envoie quelques
bombes, placées en début d’album De l’amour et du
sang, plutôt sympa avec un texte qui retrace une chronologie qui
s’écoute parfaitement. Les titres s’enchaînent
Instinct Sauvage,Le chaos
dans LE style Tagada avec un
punkrock vindicatif et nerveux qui s’appuie sur un mur de guitares, une voix
mise en avant et des textes. Évidemment les textes sont des éléments importants
dans le groupe, je crois l’avoir déjà dit dans la chronique du précédent album
que je les trouvais parfois un peu trop démagos, je réitère même si je vais
mesurer tout de même mes propos, les thèmes sont, sur certains titres, assez
simples je pense à Tout casser ou Tous unis. Ce dernier titre qui reprend un
thème universel que n’importe quel groupe de HxC a déjà repris et que Tagada a
déjà du certainement exploiter 3 ou 4 fois… Vendetta
semble plus sincère, le message d’un père qui protège son
enfant, par contre musicalement c’est plus que moyen…
Le groupe enchaîne les clins d’œil
soit dans les textes (instinct sauvage
pour Sepultura et son refuse/ resist), soit dans la musique (karim et Juliette pour les Bérus, d’ailleurs Loran y fait un feat).
D’autre part Superpunk
envoie un message à certains blogueurs ou auditeurs (je ne sais pas vraiment)
qui critiquent le groupe. Le morceau est bien fait et intéressant par contre je
ne suis pas sûr que les 13 logos posés sur le flyer de l’album viendront
claquer la bouche des détracteurs…
Les featurings sont de bons
morceaux, notamment celui avec Reuno
de Lofofora, celui avec StephBurriez de Loudblast ansi
que celui avec Poun de Black Bomb A, je suis, par contre, nettement
moins fan de dernier rendez-vous avec le
gars de Tryo.
Je trouve aussi dommage la
pochette, Tagada nous avait habitués sur ses derniers opus à nous produire de
très jolis dessins soignés. Cette photo est certes efficace mais bon… elle ne vaut
pas le joli serpent qui est présent sur
le livret intérieur et au dos du digipack.
Idem je trouve moyen le logo sur la
pochette : producteur
100% indépendant. Alors je ne connais pas beaucoup de groupes dans
ce style là qui ne sont pas indés, et honnêtement ceux qui écoutent ce style le
savent déjà. Coller un tel sticker vient certainement du label, certes, mais ce
n’est pas l’idée la plus lumineuse qu’ils aient eue. Sa présence vient juste
apporter un peu de trouble.
Bref c’est un album qui reprend un peu du poil de la bête dans la
discographie des Rennais. Il y a de bons morceaux qui se révèleront encore
meilleurs sur scène, là où le groupe est vraiment le plus fort. 20 titres c’est
un peu long et l’album aurait gagné en efficacité sans certains morceaux.
Comeback Kid est devenu un groupe à part, tout simplement parce qu’après
2 très bons albums, le chanteur est parti. Dans ce style de musique il est
clair que l’identité d’un groupe passe aussi par la voix et que l’on reconnaît
souvent un groupe HxC d’un autre quand arrive le chant. Les candiens de
Winnipeg (tout comme Propagandhi)
ont donc décidé il y a quelques années de se séparer de leur chanteur et c’est
le guitariste, Andrew Neufeld, qui,
un peu au pied levé, s’est collé au micro.
Broadcasting, l’album qui a suivi ce changement était un
très bon album et, hélas je suis passé à coté du suivant Symptoms
and cures. Die Knowing arrive donc à une période où Comeback Kid fait partie de ces
groupes qui ont pignon sur rue et qui
sont influents sur la scène. Die Knowing
est un opus rudement efficace et la grande différence avec ses prédécesseurs
tient dans la lourdeur du son. Le premier titre qui donne son nom à la galette
donne le ton de l’album : puissant, rapide et lourd. Et les premiers
titres enchaînent sur le même rythme : Wasted
Arrows, Losing Sleep…
Et il faut attendre Should Know Better pour
avoir quelque chose de plus mélodique à la Broadcasting.
Et à partir de Somewhere in this miserable,
le groupe repart sur des contrées qu’on leur connait mieux à savoir un hardcore teinté de punk, oldschool.
Ils offrent même un titre en mid tempo avec Unconditional,
qui se révèle très plaisant. Un album en deux parties qui se cale peut être sur
le format vinyle avec une face rude et une face oldschool.
J'aime bien aussi la pochette qui me fait penser au docteur Manhattan des Watchmen
Die Knowing est donc un bon album, certainement le plus
puissant des canadiens. Il laisse entrevoir des performances en live qui seront
de haute volée (au Hellfest cet été par exemple). Alors certes il n’est pas
original et ne renouvèlera certainement pas le genre mais c’est un très bon
moment de hardcore.
On avait pu découvrir Interior Queer fin 2012 avec une petite
interview et un morceau sur la somptueuse compilation Quihabet aures audiendi, audiat !du fanzine que vous lisez actuellement.
Mais je tiens tout de même à re-présenter Interior
Queer.
Dans un premier temps le nom du
groupe est, je trouve, excellent, il met en avant l’humour du trio et permet
ensuite une déclinaison importante du concept. La pochette de ce premier opus
éponyme en est une belle démonstration.
La qualité d’interior Queer vient de la qualité de ses musiciens qui ne sont
pas les premiers venus non plus. Bruno
(guitare + chant) officie, ou officiait (je ne sais pas où en est vraiment le
groupe) dans RAVI, Nono (batterie) qui était derrière les
fûts dans Jetsex est une machine à
frapper capable de jouer à plus de 4grs et proche du coma éthylique (cf le
concert avec Jetsex en Vendée il y a 5 ans…) et Jimmy à la basse qui a joué ou joue dans un nombre incroyable de
groupes, on citera Jetsex,Maladroit, Crossing The Rubicon. Et puis pour l’album, Pat, qui faisait la gratte avant l’album, a enregistré ses parties
et à quitté le groupe. On se souvient de lui pour ses séances d’exhibitionnisme
dans Jetsex, mais aussi pour les Cavaliers, Four Slicks, Hellmotel…
Interior Queer envoie donc 12 morceaux avec ce premier album qui ne
sortira qu’en vinyle et numérique, chose qui me paraît tellement évidente à l’heure
actuelle. Le désormais trio envoie un punkrock mélangeant plusieurs influences
que ce soit du garage ou des choses plus old school. So
Much Fun renvoie très rapidement vers des groupes de la trempe
de Minor Threat avec un débit ultra
rapide et une rythmique effrénée.
Le groupe se rapproche aussi des
influences de RAVI notamment sur des
titres comme Tourettes ou Lubrificator qui font la part belle aux
mélodies.
Et puis c’était peut être la touche
de Pat mais certains passages sont clairement marqués par sa « patte »,
Masked Bomb et son coté surf ou le solo
sur Hipster Avoiders, reste à espérer que le
groupe saura garder cette fraicheur et cette originalité sans lui.
A noter que l’album a été
enregistré en deux fois avec pas loin d’une année séparant les deux
enregistrements.
Alors oui c’est un très bon album mais Interior Queer ne connaîtra
jamais qu’une notoriété relative. Cependant il aura le mérite de me rappeler
que le punkrock est un défouloir sans prise de tête, qui s’écoute à fond, et se
vit dans les minuscules salles qui peuplent les souterrains des villes et pour
ça je ne peux qu’être admiratif de ce genre de groupes, les féliciter pour le
plaisir qu’ils distribuent.
François Xavier Josset est un personnage qu’en tant que lecteur des
Rêveries vous devez connaître.
Batteur des Justin(e), chanteur et
parolier de Poésie Zéro, parolier
aussi du titre Prévert Kosma Paris
des Guerilla Poubelle et (accessoirement)
graphiste et modèle sur accident n°7
des Justin(e).
Le jeune homme de 29 ans est un
acteur incontournable de notre bonne vieille scène punkrock nationale.
Un Hiver A Paris est son
premier roman, il fait deux cent pages et est édité par Can I Say Records qui inaugure en même temps sa branche littérature
avec I Read Books (qui risque très rapidement de s'enrichir du livre d'Alexandre, le chanteur de Justin(e)).
C’est donc l’histoire d’un jeune
nantais qui quitte son cocon pour partir travailler à la capitale, il
en profite pour rompre avec sa copine et s’éloigner involontairement de ses
potes. Plein d’idéaux, plein de rêves, le personnage va se prendre un retour de
bâton.
C’est un roman basé sur l’isolement,
la relation aux autres, à soit même, la solitude… On s’y retrouve peut être
tous à un moment ou à un autre.
Le style est intéressant, parfois
très appliqué avec beaucoup de comparaisons et de métaphores filées qui rend le
début assez scolaire. L’arrivée à Paris est par exemple est un peu lourde je
trouve. Par la suite l’effet s’estompe et on se laisse vraiment prendre dans l’histoire
jusqu’à en perdre cette sensation, signe que ça marche. François Xavier pose
même de très jolies phrases et même si c’est très facile de citer celle qui est
au dos du livre mais c’est vrai qu’elle
est belle… : « …sous un ciel
noir, j’apprécie presque ces promenades aux cotés des arbres perforant le béton
des trottoirs. Loin de l’alcool des autres, je comprends parfaitement mon
anonymat ici… »
Et puis autre chose qui ne se
révèle pas aisée, il ne cite à aucun moment le nom d’un personnage.
On se dit aussi qu’il y a un fond
de vérité et de parallélisme avec la vie de l’auteur mais que neni la fin vient nous certifier le reste et puis
ce nantais là ne semble avoir aucune passion.
C’est donc un premier roman intéressant, bien écrit et plaisant, loin
de l’univers punkrock auquel on aurait pu s’attendre. Il se lit très vite et c’est
un bon gage de qualité sachant qu’il m’arrive parfois de rester bloquer des
semaines sur certains…
Ce mois-ci Les Rêveries ont l'immense honneur de compter comme invité Manu Larcenet. On connait tous l'auteur de Bill Baroud, Blast, le retour à la terre, la loi des séries, Nic Oumouk... Mais je me souviens aussi de cette vieille compilation qu'il avait illustrée "just another compilation"où l'on retrouvait le gratin de la scène punkrock française. Dès lors une chose était certaine il fallait que Larcenet passe dans les pages des Rêveries. Le temps a passé, le monde s'est numérisé mais c'est avec un immense plaisir qu'on le retrouve dans A T'il Bon Goût ?
Je tiens d'abord à préciser que, dans la vie, je n'ai rien de "préféré"! J'aime des tas de choses très différentes. Mais bon, il faut jouer le jeu.